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26. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre II. Détails sur Pylade et Bathylle »

Son génie, le feu de ses compositions, la vérité de son exécution causaient de l’étonnement, asservissaient les Spectateurs, les entraînaient jusqu’au respect ; mais il était sans intrigue, par conséquent sans cabales. […] Bathylle avait l’esprit badin, gai, léger, plein de feu, et de jolies saillies.

27. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] « Les ressources, ou le tableau du monde, pantomime.  » pp. 15-16

Le Palais semble être tout en feu. […] On met le feu au bûcher. […] Le char se change en un Trône brillant, sur lequel se montre le premier Magicien ; les quatre éléphans sont métamorphosés en Esprits aériens ; le feu du bûcher s’éteint, & à sa place paraît une Gloire éclatante de lumière, au milieu de laquelle est le Sultan ressuscité, qui prie son puissant Protecteur de le secourir.

28. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Médée. Ballet tragique. » pp. 65-74

Elle éloigne ses enfans, elle évoque les élémens, les enfers et les dieux ; elle change le sallon en une grotte épouvantable ; la haine, la jalousie et la vengeance accourent à sa voix ; elle leur commande de servir sa fureur, et ces filles de l’enfer lui présentent le feu, le fer et le poison ; elle ordonne au feu de renfermer dans un coffret qu’elle destine à Créon les matières les plus combustibles, et les flammes les plus actives ; elle commande au poison de répandre ses venins mortels et ses vapeurs empestées sur un bouquet de diamans, que sa cruauté réserve à Créuse ; elle demande au fer un instrument propre à assouvir sa rage ; il tire de son sein un poignard, que la jalousie, la haine et la vengeance présentent à Médée. […] Les enfers expriment leur joye barbare ; le ciel s’obscurcit ; la terre tremble, une pluie de feu embrâse le palais ; il s’écroule : tout fuit, et l’exécrable Médée se frayant une route dans les airs, s’envole en s’applaudissant de l’énormité de ses forfaits.

29. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE V. » pp. 61-77

En abrégeant les longueurs, elle prêtera du feu à l’exécution ; le goût se chargera de l’élégance, le génie enfantera la variété, & l’esprit conduira la distribution. […] Son Art a le même objet à remplir que le leur, soit pour la ressemblance, le mêlange des couleurs, le clair-obscur ; soit pour la maniere de groupper & de draper les figures ; de les poser dans des attitudes élégantes ; de leur donner enfin du caractere, du feu, de l’expression, or le Maître de Ballets pourra-t-il réussir s’il ne réunit toutes les parties & toutes les qualités qui constituent le grand Peintre ? […] De ce rapport des Arts, de cette harmonie qui regne entr’eux, il faut conclure, Monsieur, que le Maître de Ballets, dont les connoissances seront le plus étendues, & qui aura le plus de génie & d’imagination, sera celui qui mettra le plus de feu, de vérité, d’esprit & d’intérêt dans ses compositions.

30. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur les fêtes nationales] — Lettre i. sur les fêtes nationales. » pp. 109-115

Vous sentez, Monsieur, et vous me connoissez assez pour être persuadé que mes idées sur cette grande fête, ne rouleroient point sur un feu d’artifice et une illumination ; cela convenoit aux courtes vües ; moi je n’aime point la fumée. […] Si le soleil, après un long et rigoureux hyver réssuscite, pour ainsi dire la nature ; si en la pénétrant de ses rayons bienfaisans, il la ranime et l’aide à enfanter des fleurs et des fruits ; de même la paix, cette fille du ciel, rallumera les feux presqu’éteints de l’imagination et de génie ; à son retour les arts sortiront de leur léthargie ; les artistes heureux et tranquilles reprendront leurs brillans travaux, en cessant d’être épouvantés par les orages ensanglantés de la révolution, et par les tableaux effrayans de la guerre ; c’est alors, qu’à l’ombre de l’olivier, ils donneront le jour à des chefs-d’œuvres immortels qui leur mériteront la véritable gloire.

31. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur l’artiste »

C’est la raison seule cependant qui le fait naître ; il est un feu pur qu’elle allume dans les moments de sa plus grande supériorité. […] Une surprise subite vous arrête, vous éprouvez une émotion générale, vos regards comme absorbés restent dans une sorte d’immobilité, votre âme entière se rassemble sur une foule d’objets qui l’occupent à la fois ; mais bientôt rendue à son activité, elle parcourt les différentes parties du tout qui l’avait frappée, sa chaleur se communique à vos sens, vos yeux lui obéissent et la préviennent : un feu vif les anime ; vous apercevez, vous détaillez, vous comparez les attitudes, les contrastes, les coups de lumière, les traits des personnages, leurs passions, le choix de l’action représentée, l’adresse, la force, la hardiesse du pinceau ; et remarquez que votre attention, votre surprise, votre émotion, votre chaleur, seront dans cette circonstance plus ou moins vives, selon le différent degré de connaissances antérieures que vous aurez acquis, et le plus ou le moins de goût, de délicatesse, d’esprit, de sensibilité, de jugement, que vous aurez reçu de la nature. […] Il s’agit donc d’un tableau qui n’a point encore été vu, d’un tableau que la raison vient de créer, d’une image toute de feu qu’elle présente tout-à-coup à une âme vive, exercée, et délicate ; l’émotion qui la saisit est en proportion de sa vivacité, de ses connaissances, de sa délicatesse. […] Il est de la nature de l’enthousiasme de se communiquer et de se reproduire ; c’est une flamme vive qui gagne de proche en proche, qui se nourrit de son propre feu, et qui loin de s’affaiblir en s’étendant, prend de nouvelles forces à mesure qu’elle se répand et se communique. Je suppose le public assemblé pour voir la représentation d’un excellent ouvrage ; la toile se lève, les acteurs paraissent, l’action marche, un transport général interrompt tout-à-coup le spectacle ; c’est l’enthousiasme qui se fait sentir, il augmente par degrés, il passe de l’âme des acteurs dans celle des spectateurs ; et remarquez qu’à mesure que ceux-ci s’échauffent, le jeu des premiers devient plus animé ; leur feu mutuel est comme une balle de paume que l’adresse vive et rapide des joueurs se renvoie ; c’est là où nous devons toujours être sûrs d’avoir du plaisir en proportion de la sensibilité que nous montrons pour celui qu’on nous donne.

32. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La Mort d’Hercule. Ballet tragique. » pp. 157-168

Hercule épris pour le moins autant qu’Hilias des charmes d’Jolé, la cherche avec empressement ; son épouse vole au devant de lui, mais Hercule s’appercevant que son fils et Jolé sont ensemble, conçoit les plus violens soupçons ; il quitte Déjanire et court vers la Princesse dont les dédains et les mépris mettent le comble à sa fureur ; il menace Hilias ; il se dérobe aux empressemens de son épouse ; il vole vers Jolé, qui, méprisant continuellement ses feux, cherche un asyle dans les bras de Déjanire. […] Cette Princesse, troublée par les idées les plus funestes, exprime par des gestes, les tourmens qu’elle endure ; elle voit Hercule infidèle, elle le surprend dans les bras d’Jolé elle apperçoit cette Princesse sensible à ses feux ; un instant après tenant un poignard, elle semble s’élancer sur elle pour lui percer le sein. […]   Il marche à pas lents vers l’autel pour offrir son sacrifice ; mais un feu dévorant circule tout à coup dans ses veines ; il fait d’inutiles efforts, pour détacher cette robe fatale dont le poison subtil a filtré dans son cœur.

33. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VIII. Ballerines étrangères. » pp. 176-189

Brune, vive, d’une figure piquante et mutine, elle débarquait de Milan avec un nom d’heureux augure — fuoco, feu, — que l’on eût dit fait pour elle. […] Dans une revue de l’année 1846, on chantait ce couplet, d’une forme douteuse, auquel l’événement donna raison, du reste : Cette Betty, vaille que vaille, Croit faire à l’Opéra grand feu ; Mais j’ai peur que Fuoco ou feu, Ce ne soit qu’un fuoco de paille.

34. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1664 — 7 au 12 mai : Les Plaisirs de l’Isle enchantée — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 10 mai 1664 »

Le troisième jour, aux flambeaux, Un grand Ballet, et des plus beaux, Dont était, en propre Personne, Notre digne Porte-Couronne, Avec maint Prince et Grand Seigneur, Et d’autres Gens, qui, par honneur, Comme étant Personnes de marque, Sont dans les Plaisirs du Monarque, Fut admirablement dansé ; Et quand ce plaisir fut passé, On finit toutes ces délices Par des Feux, par des artifices Allumés sur de claires eaux, Si radieux et si nouveaux, Que si les bruits sont véritables On n’en vit jamais de semblables.

35. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre IV. De la Danse des Balets des Anciens & des Modernes, avec quelques descriptions des plus singulieres, & de l’origine de la danse Théâtrale. » pp. 70-111

Une partie de cette place étoit ornée d’une décoration qui représentoit la Ville de Troie, avec ses tours & ses murailles : aux approches du cheval, une partie des murailles tomba ; les Soldats Grecs sortirent de cette machine, & les Troïens de leur Ville, couverts de feux d’artifice, avec lesquels ils firent un combat de danse merveilleux : le cheval jettoit des feux d’artifice contre la Ville, & la ville contre le cheval. Mais ce qui fut plus digne d’admiration, c’est dix-huit grands arbres tous chargez de feux d’artifice, qui formoient en l’air des figures extraordinaires. […] L’année suivante, on fit un Balet Poétique pour le mariage de feu Monsieur, avec Madame Henriette d’Angleterre ; & attendu qu’elle avoit passé la mer pour venir en France, le sujet fut la naissance de Venus, par rapport à l’arrivée de cette Princesse. […] Toute l’invention de ce Balet allégorique composé pour feue Madame, ne consistoit qu’en une douzaine d’Entrées des Amours, de Jupiter, d’Apollon & de Bacchus, de Sacrificateurs, de Philosophes, de Poëtes, de Héros, d’Héroïnes, soumis à l’empire de la beauté, aussi-bien qu’Orphée, qui va chercher son Euridice jusque dans les Enfers, dont j’ai supprimé les récits, crainte d’être ennuyeux. […] Enfin l’on voyoit dans cette représentation Bal, Balet, Comédie, Festins, Concert, sabat, toutes sortes de passions, des curieux, des mélancoliques, des furieux, des amans passionnez, des amoureux transis, une maison en feu, des personnes allarmées ; desorte qu’il seroit difficile de représenter rien de plus accompli en matiere de Balet ; aussi n’en a-t-on point vû de pareils depuis ce tems-là.

36. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre XI. Des danses Baladoires, des Brandons, etc. »

On exécutait la première à la lueur de plusieurs flambeaux de paille, le premier Dimanche de Carême, et la seconde autour des feux qu’on allumait dans les rues la veille de la Fête de Saint Jean.

37. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre IX. Opposition singulière des Mœurs des Grecs avec les nôtres »

Ces tableaux animés excitaient dans l’âme de Clytemnestre l’amour de la gloire, éloignaient d’elle l’esprit d’intrigue, et la distrayaient des ennuis de l’absence, que le feu de la jeunesse rend presque toujours dangereux.

38. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre V. Objection : On n’a pas été tenté dans les Danses. » pp. 177-178

Par là, tous les désordres qui en naissent, à l’égard de tant de personnes, si vous voulez, plus foibles que vous, retombent sur votre tête : car comme il n’y auroit personne qui s’empressât de préparer les lieux et les assemblées destinés à ces divertissemens, si personne n’y étoit présent, il s’en suit qu’il est certain qu’il suffit d’en être spectateur et d’y prendre part, pour être condamné au feu de l’enfer aussi bien que ceux pour qui ils auront été une occasion de péché.

39. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre xvii » pp. 96-101

L’absence de sept ou huit sujets produiroit une diminution d’appointemens et de feux. […] Ces deux plaisanteries, l’une poëtique, l’autre rimaillée, ont fait sur les lecteurs des impressions différentes ; la première excita le sourire, mais scandalisa les amis des mœurs ; l’autre fit bailler les gens de goût ; elle fut jettée au feu, sans produire ni flamme ni éteincelles : Quant à moi, Madame, qui n’ai pas la hardiesse de prononcer sur les ouvrages d’esprit, et qui n’en juge que par sentiment, j’ai regardé le premier pamphelet, le mieux écrit, comme une étourderie d’autant moins excusable que l’auteur n’avoit pas besoin de cette futile production pour faire preuve de talent.

40. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur les fêtes nationales] — Lettre iii. sur le même sujet. » pp. 122-128

La poésie, la musique vocale et instrumentale ; l’architecture et la sculpture feintes ; la peinture dans tous ses genres, la danse et les ballets, la mécanique enfin ; ne peut-on pas ajouter les illuminations enrichies de médaillons, de devises et d’emblêmes, les feux d’artifice en action, les feux d’eau, le simulacre d’un combat naval ?

41. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Les Danaïdes, ou. Hypermnestre. Ballet tragique. en cinq actes. » pp. 183-195

C’est au milieu de ces pensées que Danaüs est interrompu par un bruit souterrain, qui le glace d’effroi ; mais la frayeur de ce Prince redouble, lorsqu’il apperçoit une main qui trace en caractères de feu sur le lambris de son appartement : Tremble, un fils d’Egyptus, va règner à ta place. […] Il veut fuir ; mais il est arrêté par des gouffres de feu, qui s’entrouvrent sous ses pas ; l’ombre menaçante de Gélanior(1) lui apparoît, elle confirme au Tyran la fin de son règne ; l’inscription s’enflamme et devient plus terrible ; le bruit s’accroit ; le feu s’exhale de toutes parts, et Danaüs ne pouvant plus soutenir la vüe d’un pareil spectacle, tombe sans sentiment sur une couchette.

42. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE VI. » pp. 78-109

Le premier se vengera dans l’instant en faisant sentir le poids de son bras ; le second, au contraire, luttera contre les idées d’une vengeance aussi basse que déshonorante ; ce combat intérieur de la fureur & de l’élévation de l’ame prêtera de la force & de l’énergie à sa démarche, à ses gestes, à ses attitudes, à sa physionomie, à ses regards ; tout caractérisera sa passion, tout décelera la situation de son cœur ; les efforts qu’il fera sur lui-même pour modérer les mouvements dont il sera tourmenté, ne serviront qu’à les faire éclater avec plus de véhémence & de vivacité : plus la passion sera contrainte, plus la chaleur sera concentrée, & plus les étincelles auront de feu. […] L’homme bien né lui en présente au contraire une multitude ; il exprime sa passion & son trouble de cent manieres différentes, & l’exprime toujours avec autant de feu que de noblesse. […] Ce sont des rochers obscurs & lumineux, des parties éteintes, & des parties brillantes de feu ; c’est une horreur bien entendue, qui doit régner dans le Tableau ; tour doit être affreux, tout enfin doit afficher le lieu de la Scene, & annoncer les tourments & les douleurs de ceux qui la remplissent. Les habitants des Enfers, tels qu’on les représente au Théatre, sont vêtus de toutes les couleurs qui composent les flammes ; tantôt le fond de leur habit est noir, tantôt il est ponceau, ou couleur de feu ; ils empruntent enfin toutes les teintes qui sont employées dans la décoration.

43. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre V. Préjugés contre la Danse en Action »

Quelle exécution, du temps du feu roi, aurait pu être comparée à celle de Mademoiselle Camargo ?

44. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre X. » pp. 64-66

Si elle vous assoupit, jettez la au feu ; vous me délivrerez d’un joug pésant et d’une servitude qui enchaîne mes idées et met ma mémoire à la torture.

45. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « II. Vocation. » pp. 14-23

Je n’avancerai pas que, dans cette double spécialité, il faille se montrer de la force d’une note de feu M. de Talleyrand, ou d’un couplet de Xavier, Duvert et Lausanne. […] Il veut, ce naïf, pour ses « Demoiselles » Les feux de la rampe et des grands succès, Les bravos sans fin et les frais bouquets, Et les voix disant : « Dieux !

46. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre II. Preuves contre les Danses, tirées des Saintes Ecritures. » pp. 11-22

Plusieurs se sont perdus par la beauté d’une femme : car c’est par là que la concupiscence s’embrase comme un feu. […] Plusieurs ayant été surpris par la beauté d’une femme étrangère, ont été rejetés de Dieu ; car l’entretien de ces femmes brûle comme un feu. […] Ces sortes de familiarités passent souvent dans le monde pour des choses indifférentes et sans danger ; cependant le Saint-Esprit nous dit que se les permettre, c’est cacher le feu dans son sein, et prétendre en même temps qu’on ne sera pas brûlé.

47. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre IX. » pp. 97-129

Les masque des Tritons sont verts et argent ; ceux des Démons, couleur de feu et argent ; ceux des Faunes d’un brun noirâtre ; ceux des Vents sont bouffis, et dans l’action de quelqu’un qui fait des efforts pour souffler : tels sont nos masques. […] Garrick possédoit ; talent d’autant plus estimable, qu’il empêche l’acteur de s’égarer et de se tromper dans les teintes, qu’il doit employer dans ses tableaux ; car on prend souvent le froid pour la décence, la monotonie pour le raisonnement, l’air guindé pour l’air noble, la minauderie pour les grâces, le poumon pour les entrailles, la multiplicité des gestes pour l’action, l’imbécillité pour la naïveté, la volubilité sans nuances pour le feu, et les contorsions de la physionomie, pour l’expression vive de l’ame. […] On peut, sans partialité, le regarder comme le Roscius de l’Angleterre, puisqu’il réunissoit à la diction, au débit, au feu, au naturel, à l’esprit et à la finesse, cette pantomime et cette expression rare de la scène muette, qui caractérisent le grand acteur et le parfait comédien, je ne dirai plus qu’un mot au sujet de cet acteur distingué, et qui fera connoitre la supériorité de ses talens. […] Les Démons dansans sont couleur de feu, et ceux qui sont à coté d’eux, ont un teint pâle et livide. […] L’imagination, diront les défenseurs du masque, supplée à ce qui nous est caché ; et lorsque nous voyons les yeux étincellans de jalousie, nous croyons voir le reste de la physionomie allumé du feu de cette passion.

48. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE IX. » pp. 195-260

Les masques des Tritons sont verds & argent ; ceux des Démons couleur de feu & argent ; ceux des Faunes, d’un brun noirâtre ; ceux des Vents sont bouffis & dans l’action de quelqu’un qui fait des efforts pour souffler ; tels sont nos masques : voyons présentement en les comparant avec les chefs-d’œuvres de la Peinture s’ils ont quelque ressemblance ; je vois dans les Tableaux les plus précieux, des Tritons dont les physionomies ne sont point vertes ; j’apperçois des Faunes & des Satyres d’un teint rougeâtre & bazanné, mais un brun sombre n’est pas répandu également sur tous les traits ; je cherche des physionomies couleur de feu & argent, mais inutilement ; les Démons ont un teint rougeâtre, qui emprunte sa couleur de l’élément qu’ils habitent ; je sens la nature & je la vois par-tout ; elle ne se perd point sous l’épaisseur de la couleur & sous la pesanteur de la grosse brosse ; je distingue la forme de tous les traits ; je les trouve si vous voulez hideux, chargés, tout me paroît outré ; mais tout me montre l’homme, non comme il est, mais comme il peut être sans choquer la vraisemblance. […] Garrick possede ; talent d’autant plus estimable, qu’il empêche l’Acteur de s’égarer & de se tromper dans les teintes qu’il doit employer dans ses Tableaux ; car on prend souvent le froid pour la décence, la monotonie pour le raisonnement, l’air guindé pour l’air noble, la minauderie pour les graces, les poumons pour les entrailles, la multiplicité des gestes pour l’action, l’imbécillité pour la naïveté, la volubilité sans nuances pour le feu, & les contorsions de la physionomie pour l’expression vive de l’ame. […] On peut sans partialité le regarder comme le Roscius de l’Angleterre, puisqu’il réunit à la diction, au débit, au feu, au naturel, à l’esprit & à la finesse cette Pantomime & cette expression rare de la Scene muette, qui caractérisent le grand Acteur & le parfait Comédien. […] Les Démons dansants sont couleur de feu, & ceux qui chantent à côté d’eux ont un teint pâle & livide. […] L’imagination, diront les défenseurs du masque, supplée à ce qui nous est caché, & lorsque nous voyons les yeux étincelants de jalousie, nous croyons voir le reste de la physionomie allumé du feu de cette passion.

49. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre IV. Origine de la Danse, définition qui en a été faite par les Philosophes. »

Voyez ce souris aimable, ces regards de feu, ces mouvements rapides, lorsqu’elle est émue par un sentiment de joie.

50. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1671 — 17 janvier : Psyché — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 3 octobre 1671 »

L’Actrice dont je parle ainsi, Est la petite du Croisi, D’esprit, et de grâce pourvue, Et, de vous, assez bien connue ; Qui, dans deux jours avait appris Ce beau Rôle qu’elle avait pris De la grande Actrice choisie, Beauval, qui, d’un beau feu, saisie, Sait jouer, admirablement, Sur tout, un Rôle véhément.

51. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XIII. » pp. 181-196

Je ne leur destine que des choses absolument dignes d’eux et de leurs soins, c’est à dire, des choses excéllentes, pleines de feu et de génie, de ces morceaux rares, exactement neufs et qui inspirent par eux-mêmes. […] Non, Monsieur, c’est une erreur que de penser qu’un bon maître de ballets puisse tracer et composer son ouvrage au coin de son feu. […] Le théatre est le parnasse des compositeurs ingénieux ; c’est là que, sans chercher, ils rencontrent une multitude de choses neuves ; tout s’y lie, tout y est plein d’ame, tout y est dessiné avec des traits de feu. […] Du feu, du goût, de l’imagination, des connoissances, voilà ce qui est prèferable à la Chorégraphie ; voilà, Monsieur, ce qui suggère une multitude de pas, de figures, de tableaux et d’attitudes nouvelles ; voilà les sources inépuisables de cette variété immense qui distingue le véritable artiste du Chorégraphe.

52. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XIII. » pp. 362-395

Je ne leur destine que des choses absolument dignes d’eux & de leurs soins, c’est-à-dire, des choses excellentes, pleines de feu & de génie, de ces morceaux rares, exactement neufs & qui inspirent par eux-mêmes. […] Je conviens, me repliquerez-vous peut-être, que le fameux Blondy lui-même interdisoit cette étude à ses Eleves ; mais avouez du moins que la chorégraphie est nécessaire aux Maîtres de Ballets : non, Monsieur, c’est une erreur que de penser qu’un bon Maître de Ballets puisse tracer & composer son ouvrage au coin de son feu. […] Le Théatre est le Parnasse des Compositeurs ingénieux ; c’est là que sans chercher, ils rencontrent une multitude de choses neuves ; tout s’y lie, tout y est plein d’ame, tout y est dessiné avec des traits de feu. […] Du feu, du goût, du génie, des connoissances, voilà ce qui est préférable à la chorégraphie ; voilà, Monsieur, ce qui suggere une multitude de pas, de figures, de tableaux & d’attitudes nouvelles ; voilà les sources inépuisables de cette variété immense qui distingue le véritable Artiste du Chorégraphe inepte & matériel.

53. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Psyché et l’Amour. Ballet héroï-pantomime. » pp. 121-134

Une montagne de feu s’élève du bord de ce fleuve et exhale des flammes. […] Une troupe de Démons en sortent et. allument leurs torches aux feux qui s’élèvent de ce souterrain. […] Une gerbe de feu sort de son flambeau, et les éloigne.

54. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre X. Vues des Philosophes : objet des Législateurs relativement à la Danse. »

La jeunesse emportée par un sang animé, des sens neufs, des esprits de feu, a besoin d’un exercice violent, qui réglé par la justesse de l’harmonie, accoutume ses saillies à une sorte de mesure.

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