Loret, lettre du 6 mai 1662 Ce Ballet, qui par le passé A tant de fois été dansé, En noble et pompeuse cadence, Encore aujourd’hui se redanse : Mais j’ai su de deux, ou de trois, Que c’est pour la dernière fois.
Robinet, lettre du 18 août 1668 Comme chacun, à leur exemple (Que toute la Ville contemple), De se signaler est ravi, C’est ce qu’on a fait à l’envi, Et j’en fis en mon autre Épître Un assez spacieux Chapitre ; Mais, vraiment, les COMÉDIENS, Tant les Français qu’Italiens, Ont, depuis, témoigné leur zèle De façon si noble et si belle, Et sans aucun égard aux frais, (Car on en fait, je vous promets, Dedans une Rencontre telle, Tant en violons qu’en chandelle) ; Ils ont, dis-je, d’un si bel air Leur affection fait briller, Donnant GRATIS la Comédie À quiconque en avait envie, Et c’est-à-dire à tout Paris, Qui la voulut voir à ce prix, Qu’ils méritent bien que l’Histoire En conserve aussi la mémoire.
Loret, lettre du 7 juin 1664 […] À propos de ce noble Enfant, Pour qui de zèle je me pique, Sur ma foi, sa Troupe Comique, (Qui ne sont pourtant que Ragots) Avec leurs surprenants échos, Leurs danses et leurs mélodies, Pastorales et Comédies, Se font (foi d’Écrivain loyal) Admirer au Palais Royal, Où le plus petit de la Troupe, Et guères plus haut qu’une coupe, Dansant, récitant, annonçant, Est si rare et si ravissant, Qu’on le pourrait, entre autre chose, Nommer le petit Bellerose.
Loret, lettre du 10 juillet 1661 […] Dans cette Noble Cour de France, Abondance en réjouissance, On prépare un Ballet si beau, Et d’un appareil si nouveau, Que ce Palais incomparable N’a vu jamais rien de semblable En machines, en incidents, Dans tous les Règnes précédents.
Loret, lettre du 2 août 166436 Sur le soir, une Comédie Très abondante en mélodie, Sujet parfaitement joli, Où les Sieurs Molière et Lully, Deux rares Hommes, ce me semble, Ont joint leurs beaux talents ensemble ; Lully payant d’accords divers, L’autre d’intrigues et de Vers : Cette Pièce (dis-je) galante, Qui me parut toute charmante, Et de laquelle, à mon avis, Les Spectateurs furent ravis, Fut jouée avec excellence Devant cette noble Éminence.
Ce noble Divertissement Était, avecque bienséance, Mêlé fort agréablement D’un beau BALLET de l’INNOCENCE, Où, par des Ennemis félons, Dont se trouvaient les faux Soupçons, La Belle était persécutée ; Et puis, malgré la rage, envers elle irritée, De ces injurieux Frelons, Elle se voyait couronnée.
Ils portaient la fameuse Toison d’or, dont ils couvrirent la table, après avoir dansé une Entrée noble qui exprimait leur admiration à la vue d’une Princesse si belle, et d’un Prince si digne de la posséder. […] Leur Danse noble et modeste fut adroitement coupée par Bacchus, Silène et les Egipans, qui venaient célébrer une Noce si illustre ; et la Fête fut ainsi terminée d’une manière aussi gaie qu’ingénieuse.
Ledit Ballet je revis, donc, Agréable s’il en fut, onc, Où, du Roi, la belle prestance, L’air noble, la taille et la danse, Comblèrent, en ce temps de Paix, Les cœurs, d’amour, plus que jamais.
La plaisanterie la moins noble, et du plus mauvais goût s’empara pour lors sans contradiction du Palais de nos Rois. […] Le grand Ballet qui fut dansé par la Troupe leste qui avait suivi la Renommée, exprimait cette vérité par un pas de joie noble et vive qui termina ce grand spectacle. […] Non seulement le Roi et son grand Ministre qui ont tant veillé et travaillé pour l’agrandissement de l’État, et tous ces vaillants Guerriers qui ont si valeureusement exécuté ses nobles desseins doivent prendre du repos et des divertissements ; mais encore tout le Peuple doit se réjouir, qui, après ses inquiétudes dans l’attente des grands succès, ressent un plaisir aussi grand des avantages de son Prince, que ceux-même qui ont le plus contribué pour son service et pour sa gloire ». […] « Quand je considère (dit un auteur112 qui avait approfondi cette matière) que le sujet de ce ballet est La Prospérité des Armes de la France, je cherche ce sujet dans les entrées des Tritons, des Néréides, des Muses, d’Apollon, de Mercure, de Jupiter, de Cardelin, des Rhinocéros, etc. » Cette composition rassemble en effet tout le désordre d’une imagination aussi grande que déréglée, des idées nobles noyées dans un fatras d’objets puérils et sans rapport, un désir excessif d’attirer l’admiration, des recherches déplacées, de l’érudition sans grâces, de la Poésie inutile, beaucoup de magnificence perdue, et pas la moindre étincelle de goût.
Après avoir enseigné la maniere d’entrer dans un appartement, il nous reste pour suivre l’instruction necessaire à cette noble Jeunesse, à lui donner une idée du Bal & la maniere de s’y comporter avec politesse, soit que l’on vienne vous prendre pour danser, ou que vous alliez prendre quelqu’un, c’est ce qui sera expliqué dans les Chapitres suivans.
Loret, lettre du 13 janvier 1663 En cette Maison noble et belle, Que Palais Royal on appelle, Lundi dernier, Jeudi passé, Le Ballet du Roi fut dansé.
La Pièce dont je parle ici, Laquelle a si bien réussi, Est un sujet noble et splendide, Et c’est la Princesse d’Élide.
Ledit Marquis que j’ai cité Qui brille de chaque côté, Qui sort d’un très illustre lieu, L’Abbé Molé, très noble et sage, Eurent tous quatre un bon partage, Les trompettes, les violons, Touchant d’agréables chansons, Divertirent cette Assemblée, Qui ne fut nullement troublée, Et les glorieux Spectateurs, De cet Ouvrage admirateurs, Sortirent de la Compagnie Remplis d’une joie infinie.
C’est un défaut bien capital que celui de vouloir associer des genres contraires, et de mêler sans distinction, le sérieux avec le comique, le noble avec le trivial, le galant avec le burlesque. […] Le caractère et le genre d’un ballet ne doivent point être défigurés par des épisodes d’un genre et d’un caractère opposés, les métamorphoses, les transformations et les changemens qui s’emploient communement dans les pantomimes angloises des danseurs de corde, ne peuvent être employés dans des sujets nobles ; c’est encore un autre défaut, que de doubler et de tripler les objets : ces répétitions de scènes refroidissent l’action, et appauvrissent le sujet. […] J’ai vu, le croiriez-vous, Monsieur, quatre scènes semblables dans le méme sujet ; j’ai vu des meubles faire l’exposition, le nœud et le dénouement d’un grand ballet ; j’ai vu enfin associer des incidens burlesques à l’action la plus noble et la plus voluptueuse ; la scène se passoit cependant dans un lieu respecté de toute l’Asie ; de pareils contre-sens ne choquent-ils pas le bon goût ?
C’est un défaut bien capital que celui de vouloir associer des genres contraires, & de mêler sans distinction le sérieux avec le comique ; le noble avec le trivial, & le galant avec le burlesque. […] Les métamorphoses, les transformations & les changements qui s’emploient communément dans les Pantomimes angloises des danseurs de corde, ne peuvent être employés dans des sujets nobles ; c’est encore un autre défaut, que de doubler & de tripler les objets : ces répétitions de Scene refroidissent l’action & appauvrissent le sujet. […] J’ai vu, le croiriez-vous, Monsieur, quatre Scenes semblables dans le même sujet ; j’ai vu des meubles faire l’exposition, le nœud & le dénouement d’un grand Ballet national ; j’ai vu enfin associer des incidents burlesques à l’action la plus noble & la plus voluptueuse : la Scene se passoit cependant dans un lieu respecté de toute l’Asie : de pareils contre-sens ne choquent-ils pas le bon goût ?
De plus, elle dispose, pour s’exprimer, d’un instrument aux qualités les plus nobles : ce corps qui est une chose d’art.
Il n’y a point d’Opéra de Quinault qui ne puisse fournir à la Danse, un grand nombre de ces actions, toutes nobles, théâtrales, susceptibles de la plus aimable expression, et toutes capables par conséquent de réchauffer l’exécution générale, dont l’expérience a démontré la faiblesse primitive. […] Les occasions semblent leur manquer dans la plupart de nos Opéras ; mais, lorsqu’on a de l’imagination, et une noble envie de sortir des routes communes, les difficultés s’aplanissent, et les moyens se multiplient.
Je savais désormais, par elle, qu’un bras levé, que des jambes remuant des plis de tunique, au rythme d’une belle musique, qu’une main se tendant vers une fleur invisible, qu’un cou incliné, peuvent vous paraître aussi beaux, vous émouvoir aussi profondément que la plus noble symphonie. […] *** Après avoir vu danser Isadora Duncan, j’allai visiter les musées de Berlin, et je compris soudain ce que recèlent de vie gracieuse et noble les bas-reliefs de l’antiquité. […] La vue de la pureté, de l’innocence, de la candeur unies à la beauté et à la grâce, procure aux vieux pécheurs une émotion que j’appellerai divine pour en marquer la qualité rare et noble.
MONSEIGNEUR, Je sçai que des Noms comme le vôtre, qui servent de soutien à tout ce que les Sciences & les beaux Arts ont de plus noble & de plus élevé, ne devroient paroître qu’à la tête des plus grands Ouvrages.
Cette danse que l’on nommoit noble, étoit dénuée d’expression et de sentiment. […] Elle ne possédoit ni le brillant ni les difficultés qui régnent dans celle de nos jours, mais elle remplaçoit ce clinquant par des graces simples et touchantes ; exempte d’afféterie, sa physionomie étoit noble, expressive et spirituelle.
De ces nobles jeunes hommes combien ne sont plus, fusillés par les infâmes, morts de faim et de désespérance : Alexandre Block, grand entre tous, Goumilev, qui ne cessait de vous louer dans ses vers tout en chevauchant par la Prusse orientale à la tête de ses hussards.
J’y joindrai encore un petit Traité de la composition du Balet, afin que cette Noble Jeunesse ne se trouve pas embarassée, lorsqu’elle sera obligée de paroître dans les Balets du Roi, & autres semblables où j’espere qu’elle se distinguera, pourvû qu’elle veüille indépendamment des bonnes leçons que lui en auront dû donner les Maîtres, s’appliquer à bien comprendre les moïens clairs & faciles que je lui en donnerai.
Le genre noble ou sérieux ; 2°. le genre galant-berger, ou demi-caractère ; 3°. le genre comique ou genre du pâtre. […] Il y avait des masques selon les genres de Danse, sérieux ou nobles, galans, comiques, &c. […] Il prête singulièrement bien à la Danse noble ou grave. […] Son genre de Danse était noble et sérieux : sa taille grande et svelte lui donnait de l’élégance. […] Cette entrée seule est aussi bien composée par Millon, que bien exécutée par Mademoiselle Clotilde, dont la taille convient si bien aux nobles attitudes de Pallas.
On représentait les Dieux occupés, après la défaite des Titans, à des danses nobles qui peignaient leur combat, et leur triomphe.
Il avait l’attention d’exercer la Reine par des Danses nobles qu’il composait exprès pour elle.
Or, ce que la Danse fait par-delà les monts dans le bas, ne saurait lui être impossible en France dans le noble ; puisqu’elle y est très supérieure par le nombre des sujets et par la qualité des talents.
Je ne douterois pas que l’on ne m’accusât d’indifference, ou bien de ne sçavoir montrer qu’aux hommes, si je ne marquois du zele & de l’attention pour l’instruction du beau Sexe, lui qui est l’ame de la danse, & qui lui donne tout le brillant qu’il a, outre que je retrancherois ce que la Nature a fait de plus gracieux ; c’est que sans la presence des Dames la danse n’est pas si animée, car ce sont elles qui font naître cette ardente & noble émulation qui paroît entre elles & nous quand nous dansons ensemble, & sur-tout avec celles qui possedent cet exercice, desquelles il y a un assez grand nombre, car rien ne me paroît plus interessant à une compagnie que de voir danser deux personnes de l’un & de l’autre sexe avec justesse, que d’applaudissement !
Loret, lettre du 24 février 1663 Ce Ballet noble et magnifique, Ce charmant Ballet harmonique, Autrement Ballet musical, Qui, durant le feu Carnaval, Étant, en merveilles, fertile, Divertit la Cour et la Ville Fut rechanté, fut redansé, Encor Jeudi, dernier passé, Et fut, tout à fait, trouvé leste, Par Monsieur le Cardinal d’Este, Car c’était pour lui, seulement, Qu’on fit ce renouvellement ; Et pour d’autres Messieurs, encore, Qu’au Louvre on aime et l’on honore, À savoir Monsieur de Créqui, Ambassadeur de France, et qui N’avait, à cause de l’absence, Vu ce Ballet de conséquence, Ni Monsieur le Duc Mazarin, Depuis peu, de retour du Rhin, Ni sa belle et chère Compagne, Ni même un Envoyé d’Espagne, Venu de Madrid en ces lieux Pour témoigner, tout de son mieux, Le deuil qu’a son Maître, dans l’âme, Pour le trépas de feue Madame.