Aussitôt une mèche lui est présentée et l’air retentit d’une canonnade de 24. […] Dans les entr’actes la musique du vaisseau joua des airs nationaux et, par une attention particulière, une valse de Strauss. […] A New-York les maisons étaient basses ; un badigeon rouge, vert ou jaune, coupé par des encadrements de fenêtres d’une autre teinte, leur donnait un air idyllique de cottages. […] Les pièces qu’y occupait Fanny étaient des réduits sans air où, par les chaudes nuits de l’été de 1840, elle faillit tomber malade.
Platon nous apprend même, en traçant l’idée d’une République parfaite, qu’il falloit qu’on donnât ses premiers soins à régler le corps, avant que de former l’esprit par l’étude des Sciences ; qu’on apprit la Musique pour régler la voix, & la Danse pour donner à toutes ses actions un air noble, dégagé, & une grace qu’on ne peut acquérir sans cet exercice. […] Il y a, dit-il, un Traité curieux fait par Thoinet Arbeau, imprimé à Langres en 1588, intitulé Orchesographie : c’est le premier ou peut-être le seul qui a noté & figuré les pas de la Danse de son tems par des caracteres, de la même maniere qu’un Musicien note le chant & les airs ; on ne le trouve plus, ou du moins il est devenu fort rare ; à plus forte raison ceux qui ont été faits sur cette matiere depuis trois ou quatre mille ans par les Egyptiens, les Grecs & les Latins : mais j’ose dire qu’il est surprenant que M. de Furetiere qui a lû les œuvres de Platon, n’ait pas fait mention de ce qu’il rapporte au sujet des caracteres hiéroglifiques inventez par les Egyptiens pour la description de la Danse, comme on les trouve dans la Corographie de Feuillet, dont je parlerai plus amplement.
Les voûtes représentaient l’air, et des génies en groupes variés et galants, qui portaient les fleurs et les fruits que ces divers climats produisent. […] L’artifice qu’on tirait de ces bateaux, consistait dans un grand nombre de gros et petits barils chargés de gerbes et de pots, qui remplissaient l’air de serpenteaux, d’étoiles et de genouillières. […] La Julie représentant Terpsichore, accompagnée de Pécourt, compositeur de toutes les danses gracieuses et variées exécutées à Villers-Cotterêts ; et de Mouret, qui avait composé tous les airs de ces danses, chanta un récit au Roi. […] sandis, je meurs de faim ; on vit donc de l’air à la cour des rois de France? […] Les airs sont le lieu de la scène, indiqué par l’action même ?
Quinault veut qu’on finisse cet Acte par l’arrivée des Furies qui brisent l’Autel, qui s’emparent des tisons ardents du Sacrifice, et qui s’envolent, pendant que le char de Mars, en tournant rapidement vers le fond du Théâtre, se perd dans les airs, et que les Prêtres, les Peuples, Cadmus, etc. désolés crient : Ô Mars !
Pylade l’imita si parfaitement dans son geste, dans son maintien, dans sa marche, ses manières, son air important, et saisit si bien les traits de sa physionomie, que le public reconnut le grand personnage ; et sans égard pour les titres, les emplois, et la naissance il applaudit Pylade avec transport, et se retournant ensuite vers l’illustre personnage qu’on jouoit, il le contraignit par ses applaudissemens offensans, et ses risées indécentes a quitter le théatre, Ce sénateur irrité menaça de se venger en faisant mettre le feu au théatre, et en faisant assassiner l’acteur, qui l’ayant insulté publiquement, l’avoit couvert de ridicule.
Les interlocuteurs avoient un accoutrement si bizarre, qu’il n’est pas possible de croire qu’une telle mascarade pût produire de si grands effets ; pour suppléer à l’immensité des théâtres et aux dégradations du lointain, et pour n’avoir pas l’air Pygmée, ces acteurs avoient des cothurnes très-exhaussés, des ventres postiches, des têtes ou masques affreux, dont la bouche étoit ouverte et béante ; ces masques énormes emboitoient toute la tête ; leur base étoit appuyée sur les épaules ; une espèce de cornet se terminoit en s’évasant vers la bouche de ces visages postiches et hideux, et répercutoit les cris de l’acteur ; l’attirail gigantesque et monstrueux de celui-ci ne lui permettoit aucun mouvement des bras ; mais un pantomime, vêtu sans doute plus lestement, faisoit les gestes, pendant que le comédien déclamoit ; ces gestes et cette déclamation étoient accompagnés par l’orchestre ; la musique, comme on doit le supposer, fortifioit l’expression du pantomime, règloit ses gestes et en déterminoit l’action dans des tems justes et mesurés ; elle ménageoit encore à l’acteur essoufflé, et enterré, pour ainsi dire, sous un harnois incommode, le temps de reprendre baleine.
Garrick possédoit ; talent d’autant plus estimable, qu’il empêche l’acteur de s’égarer et de se tromper dans les teintes, qu’il doit employer dans ses tableaux ; car on prend souvent le froid pour la décence, la monotonie pour le raisonnement, l’air guindé pour l’air noble, la minauderie pour les grâces, le poumon pour les entrailles, la multiplicité des gestes pour l’action, l’imbécillité pour la naïveté, la volubilité sans nuances pour le feu, et les contorsions de la physionomie, pour l’expression vive de l’ame. […] les difficultés ne sont en droit de plaire que lorsqu’on ne les sent pas, et qu’elles empruntent enfin cet air noble et aisé, qui, dérobant la peine, ne laisse voir que la légèreté.
Garrick possede ; talent d’autant plus estimable, qu’il empêche l’Acteur de s’égarer & de se tromper dans les teintes qu’il doit employer dans ses Tableaux ; car on prend souvent le froid pour la décence, la monotonie pour le raisonnement, l’air guindé pour l’air noble, la minauderie pour les graces, les poumons pour les entrailles, la multiplicité des gestes pour l’action, l’imbécillité pour la naïveté, la volubilité sans nuances pour le feu, & les contorsions de la physionomie pour l’expression vive de l’ame. […] Les difficultés ne sont en droit de plaire que lorsqu’elles se présentent avec les traits du goût & des graces, & qu’elles empruntent enfin cet air noble & aisé, qui dérobant la peine ne laisse voir que la légéreté.
En tête de l’article qui lui est consacré se trouve ce couplet sur l’air : Restez, restez, troupe jolie : Jadis on voyait sur ses hanches Un simple jupon de tricot, Et, pour parure des dimanches, Un justaucorps en calicot. […] Il bénit chaque jour Rousseau, dont l’ouvrage lui valut un si doux triomphe ; il répète souvent par reconnaissance tous les airs du poème du Génevois, mais depuis longtemps il a jugé à propos de supprimer « Non, non, Colette n’est pas trompeuse. » Caroline Legros Elle pirouetta — dans l’origine — au boulevard du Temple. […] Pauline Leroux D’une physionomie intéressante et distinguée, le visage pâle, l’air fatigué et un peu souffrant, mademoiselle Pauline Leroux, — qui débuta d’une façon brillante dans la Caravane, reprit ensuite avec succès le rôle de madame Montessu dans la Somnambule et finit par créer le Diable amoureux avec assez de bonheur, — avait, malheureusement, moins de santé que de talent.
Et si je faisais un vaudeville je dirais en langue du terroir et sur un air nouveau de mon ami Thys dont la modeste timidité est presque évangélique : Plus d’une naïve fillette A trouvé, fuyant les amours En Notre-Dame-de-Lorette La patronne de bon secours. […] — Il n’est pas question de manger la pomme, monsieur, c’est d’un jeu qu’il s’agit : nous vous prions, au nom de la société, de tenir de la main gauche cette fourchette, les dents et par conséquent la pomme en l’air ; de l’autre main prenez ce couteau fraîchement émoulé, assenez un coup sur le fruit, enlevez un morceau sans que le tout perde équilibre et tombe, et passez à votre voisin. […] Pour chanter l’air, il faut que l’air existe. […] Voici le thème à poétiser, le canevas à broder de notes légères : air a faire.
Incapables d’ordinaire de plier, et de conserver l’à plomb, ils dansent presque toujours sur des airs d’un mouvement vif et rapide.
Ainsi les Esprits accoutumez aux fables croiroient volontiers que les voix que l’on entendit la nuit sur le canal, sont celles des Gnomes, qui sont, dit le Comte de Gabalis, composez des plus subtiles parties de la terre qu’ils habitent ; & que les Nymphes sont composées des parties les plus déliées de l’eau ; les Salamandres sont formées par l’action du feu universel, & les Sylphes sont composez des plus purs atomes de l’air.
La dernière œuvre importante montée sous l’administration du vicomte Sosthène de La Rochefoucauld, Guillaume Tell, était agrémentée de pas non moins applaudis que l’air Sombres forêts ou que le célèbre trio. […] Dans ce temps-là, les gens du bel air trouvaient la danse de Dolorès bizarre, sauvage, contraire aux saines traditions de l’école et aux règles du bon goût.
Air : MUSE DES BOIS Jeunes amants, elle fuit votre hommage : Vieux soupirant doit être son vainqueur. […] Ces gamines — de dix à quinze ans — ont, en effet, l’air fatigué et renseigné des grandes filles.
L’air ambiant, les meubles, la décoration, tout était tellement personnel à la jeune femme, que le palais disparaissait.
Il y en a peu d’henreux, et en général ils gâtent bien plus le sujet qu’ils ne l’embellissent ; ou peut se les permettre dans quelques petits ballets puisés dans la fable ; encore faut-il qu’ils ayent l’air de naître du fond du sujet, qu’ils se lient étroitement et de telle manière qu’on ne puisse les retrancher sans affaiblir l’intérêt ; mais ces épisodes doivent être entièrement bannis des sujets historiques.
On le fait par une contraction violente de la glotte : l’air poussé hors des poumons s’élance dans le même temps, et le son alors semble changer de nature ; il perd la douceur dont il était susceptible, acquiert une dureté fatigante pour l’auditeur, défigure les traits du chanteur, le rend vacillant sur le ton, et souvent l’en écarte. […] On a un grand soin d’arrêter le grasseyement sur le c, le d et le double l, qui est le tic de presque tous les enfants, parce qu’il donne un ton pesant et un air bête.
Inès fait les premiers pas ; mais, s’appercevant que Fernand ne répond point à son empressement, elle prend la fuite : Béatrix l’arrête sur le champ ; et l’Espagnol voyant que sa maitresse veut l’éviter, fuit à son tour avec un air d’accablement et de dépit. […] Questionnez les artistes ; demandez leur pourquoi ils ne s’appliquent point à être originaux, et a donner à leur art une forme plus simple, une expression plus vraie, un air plus naturel ; ils vous répondront pour justifier leur indolence et leur paresse, qu’ils craignent de se donner un ridicule, qu’il y a du danger à innover, à créer ; que le public est accoûtumé à telle manière, et que s’en écarter, ce seroit lui déplaire.
Inès fait les premiers pas, mais s’appercevant que Fernand ne répond point à son empressement elle prend la fuite ; Béatrix l’arrête sur le champ, & l’Espagnol voyant que sa maîtresse veut l’éviter fuit à son tour avec un air d’accablement & de dépit. […] Questionnez les Artistes ; demandez leur pourquoi ils ne s’appliquent point à être originaux & à donner à leur Art une forme plus simple, une expression plus vraie, un air plus naturel ?
Ces Ecrivains (d’ailleurs d’un mérite distingué) ont allégué encore en citant Suétone, que Caligula grand amateur de la Saltation avait sauté un Cantique, ou l’air d’un Cantique, vêtu d’une longue robe qui lui descendait jusqu’aux talons : sur quoi l’Abbé Du Bos avance que rien ne convenant moins qu’un habillement long à un homme qui danse à notre manière, il est évident que la Saltation était différente de notre Danse.
Ces deux manières d’étre étoient momentanées au point qu’après avoir été on ne peut pas plus aimable, plus enjoué, et plus spirituel il se taisoit, devenoit morne et pensif, avoit l’air de s’occuper des choses les plus graves et les plus tristes ; puis tout à coup il sortoit de cette situation, faisoit l’éloge, ou la critique de ce qu’on avoit dit pendant le sommeil de sa gaîté, et devenoit plus intéressant que jamais.
Ici la flamme intense du regard anime la figure ; si le menton et la mâchoire ont pris un peu de lourdeur, l’ensemble de la physionomie a gardé un air remarquable de finesse et de séduction vivace. […] Pour éviter le ridicule de paraître trop sérieusement épris, il affecte un air de philosophe blasé. […] Elle garda son air ravi et bénisseur. […] « Ce délicieux petit air fripon, ce sourire magique dont on s’abreuve jusqu’à l’ivresse complète !
Soudain le délire éclata, une folie passa dans l’air, et pendant une demi-heure ce fut elle — empêchée de jouer par les clameurs de la salle — qui sembla le public.
En arrivant à une matinée, un jeudi, je vis devant l’Hippodrome toute une file de voitures qui avaient particulièrement grand air, et toutes timbrées à l’écu royal.
Ils contribuent à régler la démarche, à donner un air aisé et naturel, à inspirer une sorte d’honnêteté et de politesse extérieure, qui n’est pas indifférente dans le commerce de la vie, et à faire éviter les défauts de grossièreté et de rusticité qui sont choquans, et qui marquent peu d’éducation.
I’auouë bien que la danse a quelque chose de particulier qui l’annoblit & l’anime, comme vn certain air, ou vn maintien tantost graue, & tantost negligent qu’vne plume ne peut apprendre, mais qu’outre les pas on ne puisse encores enseigner les actions plus necessaires, qui donnent vn facile acheminement à ceste perfection, qui consiste à voir faire vn bon Maistre, sont des impossibilitez que ie feray voir imaginaires en ce traicté, duquel non seulement plusieurs qui se meslent d’enseigner, mais les Escoliers mesme peuuent tirer vn grand soulagement.
Marcel, profitant de l’engouement que son charlatanisme avoit fait naître, disoit à une Duchesse : « Madame, vous venez de faire la révérence comme une servante ; a une autre, Madame vous venez de vous présenter en Poissarde de la Halle ; quittez, Madame, quittez ce délabrement du maintien, recommencez votre révérence, n’oubliez jamais vos titres de noblesse, et qu’ils vous accompagnent dans vos moindres actions. » Tantôt, Marcel, imposteur adroit, avoit l’air de tomber en extase, la tête appuyée sur sa canne, il ruminoit sans mouvement, et feignant un enthousiasme que son demi-talent ne pouvoit lui inspirer, il s’écrioit avec emphase : que de choses dans un menuet !
Que veulent dire en effet huit ou dix figures placées isolément sur chaque panneau d’un sallon, figures bizares qui ne reposent sur rien, qui n’ont aucune base solide, ou qui sont en l’air, sans avoir des ailes ?