Chaque art, vous le savez, Monsieur, a sa marche particulière ; celle de la pantomime est bornée ; tout dialogue tranquille, toute situation froide s’oppose à son langage, et à l’activité qui lui convient ; il est donc nécessaire de savoir faire un choix de situations et de passions ; elles sont l’organe de l’acteur pantomime. Le neuvième chant de la Henriade m’offre une carrière vaste dans la quelle je puis déployer toutes les richesses de mon art, et réunir dans un seul cadre tous les genres d’expréssions possibles ; le tendre, le voluptueux, le terrible y paroitront tour-à-tour, s’y disputeront l’avantage de plaire, et me fourniront avec des contrastes admirables ce clair-obscur si nécessaire a la réussite des arts.
Mais, le jour de vôtre Présence Qui plût, beaucoup, à l’Assistance, On voyait là, depuis deux fois, Ce que noter, sur tout, je dois, Une Merveille sans seconde, Laquelle charme tout le Monde, Une Actrice de quatorze ans, Qui, récitant des Vers, trois cents, Et cinquante, encore, que je pense, Jouait un Rôle d’importance, Et des plus forts, certainement, Avec tout l’air, tout l’agrément, Le jugement, la suffisance, La douceur, la belle prestance, Et, bref, les agitations, Et toutes les inflexions De voix, et de corps, nécessaires, Dedans les Théâtraux Mystères.
S’il veut persuader, qu’il dessille les yeux trop fascinés des jeunes danseurs, & qu’il leur dise : « Enfants de Terpsichore, renoncez aux cabrioles, aux entrechats & aux pas trop compliqués ; abandonnez la minauderie pour vous livrer aux sentiments, aux graces naïves & à l’expression ; appliquez-vous à la Pantomime noble ; n’oubliez jamais quelle est l’ame de votre Art ; mettez de l’esprit & du raisonnement dans vos pas de deux ; que la volupté en caractérise la marche & que le génie en distribue toutes les situations ; quittez ces masques froids, copies imparfaites de la nature ; ils dérobent vos traits, ils éclipsent, pour ainsi dire, votre ame, & vous privent de la partie la plus nécessaire à l’expression ; défaites-vous de ces perruques énormes & de ces coëffures gigantesques, qui font perdre à la tête les justes proportions qu’elle doit avoir avec le corps ; secouez l’usage de ces paniers roides & guindés qui privent l’exécution de ses charmes, qui défigurent l’élégance des attitudes, & qui effacent la beauté des contours que le buste doit avoir dans ses différentes positions. […] Livrez-vous à un métier où les mouvements de l’ame soient moins nécessaires que les mouvements des bras, & où le génie ait moins à opérer que les mains. » Ces avis donnés & suivis, Monsieur, délivreroient la Scene d’une quantité innombrable de mauvais Danseurs, de mauvais Maîtres de Ballets, & enrichiroient les forges & les boutiques des artisans d’un très-grand nombre d’ouvriers, plus utiles aux besoins de la Société, qu’ils ne l’étoient à ses amusements & à ses plaisirs.
Il n’y a même aucun de nous, qui s’imagine qu’il soit nécessaire de faire un Cours de Sciences pour devenir un excellent Danseur ; et s’il s’en trouve quelqu’un, dans le grand nombre, qui parvienne à connaître les devoirs qui lui ont été imposés par des hommes célèbres, qui acquière même imparfaitement quelques unes des connaissances qu’on lui représente comme indispensables pour exceller dans cet Art, il le doit à son envie de s’instruire, et non pas à son éducation, ou à ses Maîtres. […] 14On sent bien d’abord que les trois unités de lieu, de temps, d’action leur sont presque autant nécessaires qu’aux Comédies et aux Tragédies ; mais sans entrer ici dans des discussions qui nous mèneraient trop loin, je crois que quant à la première unité, on peut mettre à profit cette étendue qui lui a été donnée par des Poètes illustres, soit pour enrichir la décoration du Spectacle, soit pour éviter les inconvénients indispensables qui résultent presque infailliblement d’une restriction trop scrupuleuse. […] 18Comment donc les faire connaître, et démêler par les simples gestes la complication de l’intrigue, suite nécessaire des épisodes ?
Je l’entendis causer : la difficulté avec laquelle elle parle le français ajoute à ses moyens d’expression sans nuire à sa vivacité ; elle l’oblige à se tenir dans le rare et dans l’exquis, à créer à chaque instant l’expression nécessaire, le tour le plus prompt et le meilleur.
Plus rompus à l’action que la multitude des choristes, il serait aisé de leur faire faire les mouvements nécessaires. […] Les maîtres de ballets ont senti eux-mêmes combien les figures étaient nécessaires à leurs corps d’entrée.
Il ne lui restoit plus qu’à faire l’éloge de la piété & du zéle des Communautez Ecclesiastiques Séculieres & Régulieres, qui ne souffrent qu’avec peine l’ancien usage de louer des halles & des places publiques à des troupes de Danseurs de corde, Baladins, Saltinbanques, Farceurs, & autres Bouffons condamnez par les Conciles, par les Ordonnances de nos Rois, & par les Arrests des Cours ; parce que le Magistrat plus humain, toujours attentif au bien public, les tolere, seulement ad duritiam cordis, pour des raisons de politique nécessaires au gouvernement.
La disette des choses les plus nécessaires à la vie, ne put le distraire de ses études.
Pour prévenir l’inconvénient qui détruit chaque jour la bonne exécution de la danse, en lui faisant perdre tout son moelleux et son élasticité, il est nécessaire de présenter une règle pour l’exécution de la musique des contredanses.
Aussi la bonne coupe théâtrale d’un poème de cette espèce suppose seule dans son auteur plusieurs talents, et un nombre infini de connaissances acquises, une étude profonde du goût du public, une adresse extrême à placer les contrastes, l’art moins commun encore d’amener les divertissements, de les varier, de les mettre en action ; de la justesse dans le dessein, une grande fécondité d’idées, des notions sur la peinture, sur la mécanique, la danse, et la perspective, et surtout un pressentiment très rare des divers effets, talent qu’on ne trouve jamais que dans les hommes d’une imagination vive et d’un sentiment exquis ; toutes ces choses sont nécessaires pour bien couper un opéra ; peut-être un jour s’en apercevra-t-on, et que cette découverte détruira enfin un préjugé injuste, qui a nui plus qu’on ne pense au progrès de l’art. […] Tout divertissement est plus ou moins estimable, selon qu’il est plus ou moins nécessaire à la marche théâtrale du sujet : quelque agréable qu’il paraisse, il est vicieux et pèche contre la première règle, lorsque l’action peut marcher sans lui, et que la suppression de cette partie ne laisserait point de vide dans l’ensemble de l’ouvrage. […] Si les divertissements des grands opéra sont soumis à cette loi établie par le bon sens, qui exige que toutes les parties d’un ouvrage y soient nécessaires pour former les proportions de l’ensemble ; à combien plus forte raison doit-elle être invariable dans les ballets? […] L’objet de ce divertissement isolé et de mauvais goût, est de varier l’amusement des spectateurs, souvent de donner le temps aux acteurs de changer d’habits, et quelquefois d’allonger le spectacle ; mais il n’en peut être jamais une partie nécessaire : par conséquent il n’est qu’une mauvaise ressource qui décèle le manque de génie dans celui qui y a recours, et le défaut de goût dans les spectateurs qui s’en amusent.
Décidément il faudrait, après un classement consciencieux, un effort de longue haleine, réparti sur autant d’années qu’il serait nécessaire, exécuté avec méthode, pour la création d’un répertoire de danse.
La plupart des chrétiens ne savent ce que c’est que la vigilance chrétienne, et l’esprit de prière et de mortification nécessaire pour se garantir de la corruption qui se répand comme un torrent, et gagne comme une gangrène ; à peine avons-nous conservé quelque extérieur de religion. […] C’est, par exemple, dit-il, de penser, lorsqu’on étoit à prendre ce plaisir de la danse, que plusieurs réprouvés brûloient dans l’enfer pour les péchés commis à la danse et à cause des danses ; que plusieurs religieux et personnes de piété étoient à la même heure devant Dieu, chantant ses louanges, et contemplant ses divines perfections ; et que leur temps a été par là bien mieux employé que celui qu’on a mis à danser ; qu’on a fait pitié à la sainte Vierge, aux anges et aux saints, lorsqu’ils ont vu que le cœur s’arrêtoit à ce plaisir si ridicule ; qu’enfin à mesure qu’on y a donné plus de temps, on s’est aussi plus approché de la mort qui mettra fin à tous ces plaisirs. » Je demande maintenant s’il est bien facile et bien ordinaire de s’appliquer, au retour de la danse, à toutes ces considérations, que saint François de Sales croit néanmoins nécessaires pour empêcher les funestes impressions du plaisir qu’on y a cherché et goûté ?
Il me répondit : — Quand une nation manque d’un produit nécessaire, elle l’importe. […] Quand miss Isadora s’en va à travers l’Europe chercher, en dansant, les capitaux nécessaires à alimenter l’école gratuite, miss Élisabeth continue son œuvre.
Si les grandes passions conviennent à la tragédie, elles ne sont pas moins nécessaires au genre pantomime. […] Il ne faut point d’inutilité au théâtre ; conséquemment on doit bannir de la scène ce qui peut y jetter du froid, et n’y introduire que le nombre exact de personnages nécessaires à l’éxecution du drame.
Si les grandes passions conviennent à la Tragédie, elles ne sont pas moins nécessaires au genre Pantomime. […] Il ne faut point d’inutilité au Théatre, conséquemment on doit bannir de la Sœne ce qui peut y jeter du froid, & n’y introduire que le nombre exact d’Acteurs nécessaires à l’exécution du Drame.
Onze ans auparavant, — en mars 1661, — le jeune prince s’était déjà exprimé ainsi dans de premières lettres-patentes : « Bien que l’art de la danse ait toujours été reconnu l’un des plus honnêtes et des plus nécessaires à former le corps, néanmoins il s’est, pendant les désordres et la confusion des dernières guerres, introduit dans ledit art, comme en tous autres, un grand nombre d’abus capables de les porter à leur ruine irréparable, etc., etc., etc. […] » A quoi étant nécessaire de pourvoir et désirant rétablir ledit art dans sa perfection et l’augmenter autant que faire se pourra, nous avons jugé à propos d’établir dans notre bonne ville de Paris une Académie royale de danse, composée de treize des plus expérimentés dudit art. » Remarquons qu’en agissant de la sorte, Louis XIV ne faisait que consacrer une décision du Parlement, lequel avait solennellement déclaré que la danse théâtrale était un amusement noble.
Le sujet trouvé, la manière de la traiter en devenait une suite nécessaire.
Mme Odic ne dispose pas des ressources gymnastiques nécessaires pour en faire tant.
Il était donc nécessaire, pour remplir l’objet de Quinault, que la Danse, qui allait former une partie considérable de son nouveau Spectacle, agît conformément à son dessein ; et quel était son dessein ? […] Ubalde cependant et le Chevalier Danois s’avancent ; et cet épisode est très bien lié à l’action, lui est nécessaire, et forme un contre-nœud extrêmement ingénieux.
Les femmes qui servent de modèles à Apelles, tiennent tout ce qui est nécessaire au costume de Pallas, elles attachent la cuirasse ; l’une lui présente sa lance, l’autre son égide, et Apelles lui met le casque en tête, il la place sur un piédestal peu élevé surmonté d’une colonne tronquée, et lui donne l’attitude noble et fière de Pallas ; il distribue à l’entour du piédestal les petits génies de la guerre tenant des timbales, des trompettes, des étendards et divers instrumens militaires. […] Il donne ses ordres à son élève chéri, et dans l’instant on apporte tout ce qui est nécessaire à la composition de ce vaste tableau.
Mais, pour sentir tout le danger des abus funestes à l’Art qui se sont glissés parmi nos Danseurs du Théâtre ; pour leur faire connaître à eux-mêmes, la nécessité qu’il y a de les réformer, pour engager peut-être le Public à les y contraindre, je pense qu’il est nécessaire de les développer sans ménagement.
Ma mère se défendit tant bien que mal, alléguant qu’elle n’avait pas le temps de faire les préparatifs nécessaires.
Dethomas, ou bien celle de Daphnis par Fokine, ce sont là les étapes d’une renaissance — qui du reste, est retardée par deux faits graves : l’absence d’une conception élaborée et stable de ce que doit être, à l’Opéra, le spectacle de danse ; l’absence d’un maître de ballet qui aurait l’autorité nécessaire pour faire aboutir une telle conception.
Ce sont leurs eaux salutaires qui développèrent la pensée, firent germer le goût et croître cet amour du travail si nécessaire aux succès des talens et des arts.
Mais une Louange, il nous reste, Bien juste, je vous le proteste, Et je le dis, sans nul mic-mac, C’est un Marquis de Sourdiac, Lequel, des Fonds de sa Finance, A tiré la belle Dépense Nécessaire dans un tel Cas, De, deux fois, vingt mille Ducats, Qui font, la chose est très-constante, Par tout, deux mille Ecus de rente, Mais sur ce sujet, sufficit, Passons à quelque autre Récit.
D’ailleurs la différence de l’homme & de ces êtres engendrés de la fiction & du cerveau des Poëtes n’est-elle pas nécessaire, & les habitants des éléments ne doivent-ils pas différer en quelque chose de l’humanité ? […] Est-elle nécessaire ? […] Il n’est pas moins nécessaire qu’ils aient de l’esprit, du goût & de l’imagination, ainsi que trois grands Peintres dans des genres opposés. […] Le caractere de la beauté est beaucoup moins nécessaire à la physionomie que celui de l’esprit ; toutes celles qui, sans être régulieres, sont animées par le sentiment, plaisent bien davantage que celles qui sont belles, sans expression & sans vivacité. […] La noblesse de sa taille, le caractere aimable de sa figure, la tendresse de son expression, ne l’auroient pas servi dans des rôles où il n’est pas nécessaire de ressembler à un homme de condition.
Il y a un décorateur à l’opéra de Paris : on ne saurait choisir pour cet emploi un homme trop intelligent ; c’est là où le génie, l’expérience, et la fécondité seraient extrêmement nécessaires. […] C’est là, ce me semble, ce qu’il aurait été nécessaire de nous apprendre, et dont on a cependant paru s’occuper le moins. […] que d’études antérieures n’est-il pas nécessaire d’avoir faites ?