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36. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1662 — 7 février : Ercole Amante — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 11 février 1662 »

L’Autrice de ce bel Ouvrage, Femme spirituelle et sage, S’appelle Madame Touzé, Nom digne d’être éternisé, Puisqu’elle est au Monde l’unique Capable de telle fabrique ; Et comme elle n’avait souci De travailler, jusques ici, Qu’à faire d’admirables tresses Pour Prélats, Princes et Princesses, On peut dire avec vérité Que la rare dextérité De cette Ouvrière inimitable, Part un sort assez honorable De son art plus qu’industrieux, En sait faire aussi pour les Dieux. […] Créquy, cette belle Personne, Qui quoi que Femme est si mignonne, Qu’en son visage triomphant On voit encore un teint d’enfant. […] Ces Belles, tant Femmes que Filles, Représentaient quinze Familles Toutes pleines d’honneurs divers, Des plus grandes de l’Univers, Et, certainement, leur Entrée De tant de grâces illustrée, Du grand nombre des spectateurs Fit presque autant d’admirateurs.

37. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La mort d’agamemnon. ballet tragique. en cinq actes.  » pp. 141-169

des femmes grouppées dans les attitudes de la douleur, qui entoureroient Clytemnestre ; tout cela entreroit dans la distribution et dans l’ordonnance de sa composition. […] A ce double spectacle d’horreur les Officiers volent au secours de leur Roi, et les femmes se grouppent autour de Cassandre. […] Iphise mêle ses pleurs aux larmes de sa sœur ; elles se jettent encore sur le corps d’Agamemnon qui n’existe plus : les Officiers l’emportent ; les femmes du Palais enlévent Cassandre. […] Ces Princesses paroissent ; elles sont couvertes de Deuil, ainsi que les femmes de leur suite. […] Electre confie la garde de son frère à l’amitié de Pylade, et aux soins vigilans de ses femmes.

38. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXII, gab » pp. 250-

Cette femme me raconta que Gab lui faisait faire le cheval, tandis qu’elle-même représentait Napoléon, jusqu’à ce que la pauvre nourrice tombât de fatigue. […] Elle habite au troisième au fond d’une cour dans une maison derrière les Folies-Bergère et n’en sort jamais, si ce n’est avec le directeur du théâtre ou sa femme, et avec sa mère qui ne la quitte pas. […] Dernièrement, ma femme l’a conduite dans une grande maison pour acheter des mouchoirs. […] Le xviiie  siècle « menuette » dans un tourbillon de poudre, la valse n’est qu’une étreinte, le culte de la femme vient de revivre. […] « Joliment femme elle a choisi les plus douces et les plus claires parmi les vies endormies : elle est papillon, elle est feu, elle est lumière, ciel, étoiles.

39. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La Descente d’Orphée aux Enfers. Ballet héroï-pantomime. » pp. 215-224

Femmes de la Thrace. […] Quelques femmes attirées par les charmes de l’harmonie l’engagent à quitter ces affreux déserts pour venir habiter des lieux plus agréables ; Orphée, toujours fidèle à son épouse, méprise leurs conseils ; aussi insensible à leurs charmes qu’aux attraits de la volupté dont elles lui retracent l’image, il les fuit avec dédain : Ces femmes irritées le quittent en exprimant leur dépit, et en le menaçant d’une vengeance éclatante. […] Les femmes irritées paroissent à la tête des bacchantes : elles sont armées de Thyrses, plusieurs d’entre elles tiennent des instrumens consacrés au culte de Bacchus.

40. (1852) Tableau de Paris. Chapitre XII « [Chapitre XII. Extrait] » pp. 104-108

Est-ce la femme ou le rôle ? […] Les seules femmes du monde qui ne peuvent pas avoir d’intrigue, ce sont les actrices. […] La vie de l’actrice n’est pas murée comme celle de toute autre femme. […] S’il est une carrière prosaïque et cerclée d’ennuis pour une femme, c’est la carrière du théâtre. […] Encore une fois, l’actrice la plus grande, la plus célèbre, la plus riche, la plus enviée, n’est pas une femme, c’est un esclave.

41. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre VI. Témoignage d’Auteurs et de Ministres protestans contre les Danses. » pp. 72-93

« Les danses, disent-ils, sont des sauts et des mouvemens, mesurés de façons diverses, en assemblées d’hommes et de femmes, au son de choses vaines et profanes, et non à autre fin que de prendre et donner du plaisir. […] Quant aux jeunes femmes et filles, ajoutent-ils, ce que la parole de Dieu leur ordonne, « pour conserver leur âge tendre en un état saint et honnête, dira toujours que la danse leur est encore moins convenable… Le propre de la pudeur et de la crainte en une vierge, c’est de lui tenir le visage honnêtement baissé. […] Mais ce sur quoi ils insistent comme étant le comble du mal dans les danses, c’est que les hommes et les femmes s’y trouvent ensemble pour s’y donner réciproquement du plaisir. « Car, disent-ils, en pareilles circonstances la femme est un objet de concupiscence pour l’homme, et l’homme pour la femme, la matière de l’inflammation est dans tous les deux, et il ne faut que les seuls regards pour y mettre le feu, et faire brûler leurs cœurs de mauvais désirs ; tellement que la rencontre n’en est guère sans inconvénient. […] Cor. c. 15, v. 33)… Mais si, outre cela encore, et en de telles assemblées, il y a des privautés entre l’homme et la femme, tout est perdu… En quelque part que nous découvrions le danger, il le faut craindre et fuir, et nous ne devons jamais penser ou que le danger n’y soit pas si grand, ou que nous soyons assez forts pour en échapper.

42. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Methode povr les cavaliers. » pp. 25-51

Ayant tiré le chapeau de la main gauche deuant la compagnie & iceluy porté negligemment sur la cuisse, sans baisser la teste, tenant tousiours la veuë esgalle de sa hauteur, faut apres auoir tant soit peu plié les genoux, faire porter du pied droict vn pas plus en arriere qu’à costé, la iambe bien tenduë, puis en pliant à loisir le genoüil de l’autre, la faire suiure quasi derriere sur le mouuement du pied, & à l’instant sans se forcer, glisser l’autre par dessus, & lors que les molets des iambes viendront à se ioindre, sans s’arrester que bien peu sur ceste action, faire plier auec la mesme douceur les deux genoux, & en desgageant comme insensiblement la iambe gauche, la pointe du pied releuee, se tourner vis à vis, du costé où doit estre la femme, afin de faire la mesme reuerence de l’autre pied, puis baissant vn peu la teste auec le corps faut baiser la main pour prendre celle de la femme, & se couurant, commencer gayement en obseruant vne mesure vn peu viste : i’entends quand l’Escolier sera bien asseuré sur ce qui suit, auquel alors & non plustost, il faudra monstrer l’action qui doit estre obseruee pour prendre vne Dame, & la prier de danser, dont sera parlé cy apres à la gaillarde. […] Povr ne peruertir donc l’ordre, il sera commencé par vne Reuerence, laquelle se doit faire comme il a esté dict à la Courante, en cas qu’on dansast deuant vn Roy, où en la presence de quelques personnes qualifiees, sinon se tournant deuant la femme, elle se doit commencer du pied gauche, du quel sans plier les genoux, ayant les pointes ouuertes, faut porter vn pas à costé, & faire suiure le droict quasi derriere, puis glisser l’autre par dessus, iusqu’à ce que les iambes viennent à se ioindre, & sur ceste action s’arrester tant soit peu, puis pliant doucement les deux genoux & releuant la pointe du pied droict, le desgager doucement, en baisant la main pour prendre celle de la femme, & se couurant, se remettre à fin de commencer. […] Il faut partir par vn temps ou deux, en tournant deuant la femme, selon que la Musique obligera, à fin de finir ceste entree par vn pas entre coupé. […] Puis pour finir les douze pas, escarter doucement le pied gauche, & le porter à costé comme le quatriesme, & ainsi continuer ces mesmes pas face à face de ceux du bransle, ayant la main de laquelle on meine au costé sur la ceincture, iusqu’à ce qu’on paruienne à celuy qui occupe la derniere place, où il la faudra relascher apres auoir tourné sur la main gauche pour reprendre le mesme chemin, à fin que sans changer de pas il continuë iusqu’au lieu où il aura commencé, auquel il doit finir par des temps & des pas assemblez, qu’il fera en se retirant en presence de la femme, ce qu’estant obserué, on laissera ceux du bransle en bel ordre, & fera dansé sans confusion. […] Au surplus, lors que l’Escolier sera capable de danser en compagnie, il luy faut apprendre les actions qui suiuent pour prier vne Dame de danser ; Ayant donc tiré le chapeau, qu’il portera sur le busque du pourpoint, il fera quelques demarches graues, apres lesquelles venant à s’approcher, il coulera doucement le pied droict deuant l’autre, pour faire vne reuerence, comme celle dont i’ay parlé pour aborder vne compagnie, & baissant vn peu la teste auec le corps, pour baiser la main & prendre celle de la femme, il l’amenera au bas bout, vis à vis de la compagnie, où estant il fera vne reuerence, comme on luy a enseigné à la Courante, puis reprenant la femme par la main, la conduira iusques au milieu de la salle, & là s’il y a quelque personne qualifiee il refera la mesme reuerence, sinon qu’il saluë la femme seulement : Puis prenant son chemin vers la main droicte en remettant son chapeau, fera trois ou quatre demarches, de la façon qu’il a esté dict cy dessus, auant que prendre la cadance pour commencer, & venant à finir, que ce soit d’vne reuerence deuant la Dame, mais ne faut pas oublier d’en faire vne auparauant deuant la compagnie, en cas qu’il y ait comme ie vous ay dict, quelqu’vn qui vous y obligeast, ny à ramener la Dame en sa place, le tout auec des pas & des demarches qui ne soient pas timides.

43. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VIII. victoires et revers  » pp. 262-319

On fit croire au jeune homme qu’au moyen d’un bonnet magique la chatte pourrait être changée en femme. […] C’était une femme du monde, Mme de Mirbel, la miniaturiste attitrée de la famille royale. […] On ne dit pas, en la voyant, comme de certaines femmes : « Dieu ! […] Aussi, Mlle Elssler plaît-elle à tout le monde, même aux femmes qui ne peuvent souffrir aucune danseuse. […] La Chatte métamorphosée en femme avait disparu de l’affiche.

44. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre premier » pp. 6-15

— Je ne sais pas, ce qu’on voudra, ma vie, mes impressions, des leçons de tenue et de maintien, tout ce qui me passera par la tête, je veux devenir une femme littéraire, j’ai envie d’être de l’Académie. […] V Pourtant, voyez comme les hommes sont bizarres, il en est très-peu qui ne se laissent prendre à ce mélodrame de boudoir ; ils pleurent avec les victimes, ils les excusent d’avoir failli et leur permettent de continuer leur petit commerce de femme abandonnée. […] XI Ils ont plutôt l’air de jeunes gens à qui les « femmes » en ont fait voir, ce qui pourrait bien être vrai.

45. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre premier — Chapitre VII. Des Ballets Bouffons »

Pendant ce Dialogue mêlé de Danse et de Chant, une Femme maltraitée par des Avocats, des Procureurs et des Plaideurs, paraît couverte de haillons, maigre, harassée, estropiée. […] Alors plusieurs quadrilles de Femmes jeunes et belles parurent.

46. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XX, une expérience » pp. 222-231

J’avais entendu dire qu’elle était la femme qui avait le plus d’influence à la Cour d’Autriche et en la contemplant, je le comprenais. […] Bonne, énergique et gaie, c’était une femme franche, cordiale et sincère, et je me sentis aussitôt en confiance avec elle. […] L’ambassadeur d’Angleterre, sa femme et sa fille arrivèrent les premiers. […] J’oubliai la femme et toutes ses fautes, ses sottes inventions, ses manières absurdes, ses coutumes même et jusqu’à ses jambes nues.

47. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Alceste. Ballet tragique. » pp. 207-218

Lycomède, toujours occupé de sa passion ; n’a point renoncé à son imfâme projet ; l’absence momentanée d’Hercule et d’Admète lui en permet l’exécution : il engage la Reine qui a les yeux fixés sur son vaisseau, de vouloir y monter avec sa sœur et ses femmes, pour en examiner l’intérieur. […] Alceste se saisit du poignard, elle le présente alternativement a ceux qu’elle croit le plus terdrement attachés à son époux ; mais ses amis fuient et l’abandonnent, alors elle prend la noble résolution de se dévouer ; elle ordonne à ses femmes de lui ôter son manteau royal, son diadême, et de lui amener ses enfans. Ils arrivent ; elle les presse contre son sein, elle les arrose des larmes que la tendresse maternelle fait couler, se jette à genoux, élève les bras vers le ciel, et l’implore en faveur de ses fils ; elle les embrasse pour la dernière fois, et ordonne qu’on les éloigne ; puis elle vole à son mari : s’appercevant que les signes de la mort se tracent sur ses traits, elle se frappe et tombe dans les bras de ses femmes. […] Hercule lui avoue que son épouse s’est devouée à la mort, pour lui conserver la vie, et il la lui montre entourée de sa sœur, de ses enfans et de ses femmes ; Admète s’approche de ce tableau avec effroi, et se précipite aux genoux de son épouse ; mais la voyant sans vie, il se saisit du poignard, et veut se frapper ; Hercule lui arrête le bras, le désarme et lui promet de descendre aux enfers, de ravir son épouse à l’empire de Pluton et de la rendre à sa tendresse : Hercule se jette à genoux, étend ses bras vers le ciel et supplie Jupiter de lui accorder cette nouvelle victoire, Le Maître des Dieux est sensible à la prière de son fils ; la foudre gronde, l’éclair perce la nue ; le Tonnerre frappe la terre : elle sentrouvre et offre une route à Hercule.

48. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1663 — 7 août : Ballet de la Vérité, accompagnant la tragédie de collège Thésée — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 11 août 1663 »

Plus de six mille Hommes, que Femmes, Dont étaient plusieurs belles Dames Dignes de respect et d’amour, Et maints grands Seigneurs de la Cour, Seigneurs de très rare mérite, Furent voir la Pièce susdite Avec un concours merveilleux, Même, jusqu’à des Cordons Bleus.

49. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 5 février. Les périls du music-hall. »

On vient d’applaudir une jeune femme en maillot pailleté qui, suspendue au trapèze par un crochet qu’elle serre avec ses dents, « fait la toupie » en virant sur elle-même avec une rapidité toujours croissante. […] C’est une jeune femme grande et belle qui exécuta le fameux adage du Cygne et plusieurs danses de caractères composées avec l’utilisation de pas classiques.

50. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre II. la dernière passion du chevalier frédéric de gentz  » pp. 37-96

Sa femme regretta bientôt la plus déplorable des erreurs, obtint le divorce et mourut. […] Bien assez de bonnes fortunes le consolèrent des rigueurs des femmes vertueuses ou trop fières. […] Une femme pouvait y percevoir le murmure discret d’une passion réelle. […] Les deux femmes auraient pu se parler à mi-voix ; elles ne le font pas. […] » La passion qui était maintenant sa principale raison de vivre était approuvée, encouragée, par une femme dont le jugement était décisif à ses yeux.

51. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre V. Témoignages des Évêques dans leurs Instructions pastorales, des Catéchismes, et des Théologiens contre les Danses. » pp. 51-71

Le cardinal Bellarmin, dans son sixième sermon, qui est sur le troisième dimanche de l’avent, se fait cette question : Peut-être n’y a-t-il pas de mal, ou y en a-t-il peu que les hommes dansent avec des femmes ? […] Si on peut mettre de la paille dans le feu sans qu’elle brûle, un jeune homme pourra aussi danser avec une fille ou une femme sans brûler du feu de l’impureté. » Bellarmin rapporte ensuite cette parole de Cicéron, que saint Ambroise avoit rapportée avant lui, qu’il faut être ivre ou fou pour danser. […] Je dirai sans hésiter ce que je pense à ce sujet : Si l’adultère et la fornication sont un mal, je ne vois pas comment ce n’en est pas un que des hommes dansent avec des femmes, la danse pouvant facilement porter à ces crimes. » Enfin, dans le troisième sermon du même cardinal, sur ces paroles de saint Luc : (c. 1, v. 26.) […] si quelqu’un pouvoit faire apercevoir avec quel empressement ils s’approchent de ceux et de celles qu’ils trouvent dans les assemblées de danses, et comme ils sont appliqués à jeter dans le cœur des hommes à l’égard des femmes, et des filles à l’égard des hommes, les étincelles ou plutôt les flammes de l’amour impur, pour faire de leurs cœurs une fournaise de concupiscence ! […] Supposez que vous assistiez à une danse où il n’y a point d’instrumens, et que vous y voyiez des femmes, et des hommes encore plus efféminés que les femmes, faire en silence tous les différens tours qui se font dans les danses, revenir sans cesse au lieu d’où ils sont partis, et faire toutes les autres inepties qui accompagnent les danses ; dites-moi, je vous prie, si vous avez jamais rien vu de si ridicule, ni de plus extravagant ?

52. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1660 — Juillet : Ballets des comédiens espagnols à Paris — La Muse historique de Loret — Loret, lettre du 24 juillet 1660 »

Ils chantent, ils dansent Ballets, Tantôt graves, tantôt follets ; Leurs femmes ne sont pas fort belles, Mais paraissent spirituelles, Leurs sarabandes et leurs pas Ont de la grâce et des appâts, Comme nouveau ils divertissent, Et de leurs castagnettes ravissent : Enfin, je puisse être cocu, Si je leur plaignis mon écu ; Et je crois que tout honnête Homme Leur doit porter pareille somme Pour subvenir à leur besoin, Puisqu’il sont venus, de si loin, Avecque Comédie et danse, Donner du plaisir à la France.

53. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre IX. Circonstances qui contribuent à rendre les Danses plus dangereuses et plus criminelles. » pp. 102-114

Les Juifs observent leur sabbat d’une manière toute servile et toute charnelle, parce qu’ils l’emploient à l’impureté et aux danses, qui portent à la débauche ; combien leurs femmes feroient-elles mieux d’employer ce jour-là à leurs ouvrages de laine qu’à danser ! […] Une femme , est-il dit dans le Deutéronome, (c. 12, v. 5.) ne prendra point un habit d’homme, ni un homme un habit de femme ; car celui qui le fait est abominable devant Dieu. […] La femme, en changeant ainsi d’habits, se dépouille assez aisément de la pudeur et de la modestie naturelles aux femmes ; et l’homme aussi, en prenant l’habit qui convient à l’autre sexe, donne lieu de craindre qu’il n’en ait la mollesse et l’esprit, ou qu’il ne les prenne bientôt : ce qui est un renversement de la nature, abominable aux yeux de Dieu.

54. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVII. » pp. 173-184

Tout est bien changé, Monsieur, l’opéra, de modèle qu’il étoit, est devenu la copie des femmes de la ville. […] Cette mise scandaleuse fut adoptée par toutes les jeunes femmes ; celles d’un certain âge la critiquoient, les unes par un sentiment de pudeur, et les autres par la nécéssité de dérober aux regards des charmes que le tems avoit flétris. […] Les femmes de la ville changent de forme et de costume tous les mois ; ne croiroit-on pas qu’elles sont honteuses d’être Françaises ? Tantôt elles sont Circassiennes, et tantôt Egyptiennes : quelques semaines après elles adoptent le costume des femmes du sérail et l’abandonnent ensuite pour prendre celui des Lacédémoniennes ; par un caprice qui est sans exemple, elles ont quitté leurs cheveux, ce magnifique ornement que la nature a placé sur leur tête pour couronner leur front et servir de diadème à la beauté. […] Les femmes qui étoient brunes aujourd’hui, étoient blondes le lendemain ; de cette couleur elles passoient au châtain, et donnoient quelques jours après la préférence aux cheveux roux.

55. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre VI. Objection : Il faut se récréer quelquefois. » pp. 179-187

De plus, vous avez une femme et des enfans ; si vous les aimez comme vous le devez, pourrez-vous trouver de plus grand plaisir que d’être avec eux ? […] Et quoi de plus doux, pour un mari qui veut mener une vie honnête et chaste, que la compagnie de sa femme ? […] Voyant les Romains passionnés pour les spectacles, et entendant parler des plaisirs qu’ils y alloient chercher, les Barbares disoient : On croiroit que les Romains, qui ont inventé ces plaisirs, n’ont ni femmes, ni enfans ; faisant entendre par là que pour quiconque veut vivre honnêtement, il n’y a rien de plus doux que la compagnie de sa femme et de ses enfans, et qu’elle peut tenir lieu de beaucoup d’autres divertissemens.

56. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La Mort d’Hercule. Ballet tragique. » pp. 157-168

Femmes de la suite de Déjanire. […]   L’espérance et le calme renaissent dans son cœur ; elle appelle ses femmes, elle demande Lycas, elle lui ordonne de porter à son époux le coffret qu’elle lui confie, et de l’offrir de sa part à Hercule comme un nouveau gage de ses sentimens.   Déjanire enchantée de l’effet que produira ce présent, se retire avec ses femmes, en s’applaudissant d’une ruse innocente qui doit cimenter à jamais son bonheur et sa tranquillité. […] Déjanire ne peut soutenir la vue de ce spectacle ; la perte de son époux met le comble à sa douleur ; elle tire un poignard, s’en perce le sein et tombe expirante dans les bras de ses femmes.

57. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 18 septembre. Je fais l’école buissonnière. »

Ayant épuisé ces moyens, elle esquisse un pas « à quatre pattes » ; et même dans ce réjouissant galop de singe, la femme reste belle. […] Ce débat de la femme avec les voix, ce dialogue des mouvements avec les sons m’ont procuré le plus franc plaisir. […] La femme, fine, le corps comme forgé à l’enclume, sait se faire impondérable au bras de son danseur qui la manie comme une poupée de liège.

58. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 29 mai. Pétrouchka. L’Après-midi d’un faune. Soleil de nuit. »

Ces femmes ne sont pas des danseuses en liberté, lancées dans l’espace ; ce sont des figures décoratives. […] Mais si l’on reproduit grandeur nature, — me dis-je, — les figurines d’un vase grec, pourquoi ne pas reproduire sur la même échelle le vase même et ses savantes rondeurs, en faisant courir le long de ses flancs cette guirlande de femmes ?

59. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — IX, alexandre dumas » pp. 98-

Dumas, et je répondis en français, que je ne possédais encore qu’assez imparfaitement : — J’ai elle aime beaucoup : Dumas, tout secoué de rire, dit quelque chose que je ne pas saisir et que l’on me traduisit ainsi : — Il dit qu’on l’a pris pour un tas de choses, mais jamais encore pour une femme : Dumas riait encore et il baisa ma main, ce dont je me souviens aussi. […] Je répondis qu’une femme ne pouvait donner qu’une seule chose pour une pensée si belle que celle évoquée par la rose. […] Poulle pour interprète, nous parlions de la Dame aux Camélias et du Demi-Monde et de l’immoralité des femmes qui le composent.

60. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 28 décembre. Madame Balachova. »

Sa danse russe est exécutée avec la grandeur naïve et désinvolte de la femme de peuple russe, le pas norvégien est une « humoresque » très heureuse et que la ballerine joue avec un naturel charmant.

61. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XX et dernière. » pp. 213-241

C’est la fête de ce village ; le Bailli et sa femme, son fils, sa brû et leur enfant dans un Age très tendre sont les personnages nobles de ce ballet. Le maître d’école du village, sa femme, la servante du Bailli et son vieux domestique en sont les caractères plaisans. […] Pendant cet assaut, les femmes des bandits qui sont restées sur la montagne, forment différens tableaux dans le lointain par une pantomime analoque et adaptée à la circonstance. […] Les femmes des Miquelets arrivent, et la fête courte et variée qui suit, essuye les larmes, rétablit la joye et ramène le ballet à son genre primitif. […] Cette Fée traça avec sa baguette plusieurs cercles magiques et fit paroitre par le pouvoir de son art tous les héros et toutes les femmes illustres qui dévoient naître de l’union de cette guerrière avec Roger et former la tige de l’Auguste maison d’Est.

62. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XVIII. De la maniere de faire les Reverences avant de danser. » pp. 60-66

Homme et Femme prest a faire la premier Reverence avant de Dancer Je suppose donc que vous soyez à côté l’un de l’autre, le pied droit devant à la quatriéme position, comme cette Figure le réprésente ; je ne repete pas la maniere d’ôter le chapeau, en ayant déja parlé cy-devant, je dirai seulement qu’il faut le prendre icy de la main gauche avec les mêmes précautions que celles que j’ay dit pour l’ôter de la main droite ; le corps étant posé sur le pied gauche 1. le pied droit devant 2. vous ôtez le chapeau de la main gauche en laissant tomber le bras gauche à côté de soy ainsi que le bras droit, de même qu’il est démontré 3.  […] Homme et Femme faisant la Reverence pour Dancer Ces deux Figures icy sont pour exprimer la forme de cette reverence ; l’homme ayant porté son pied à la deuxiéme position, il pose le corps dessus, & se plie du même tems pour faire sa reverence, qui se fait comme les reverences en arriere, ainsi que je l’ai dit cy-devant ; mais en faisant cette reverence on ne quitte point la main de la Demoiselle, & pour en faire sentir tous les tems, je vais vous les détailler.

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