Elle est posée sur le pied droit 2. le pied gauche en l’air 3. les deux talons l’un près de l’autre, les bras en dessous 4. à la même hauteur : afin que vous fassiez tous ces mouvemens avec facilité, il faut faire attention à toutes ces differentes Figures en observant leurs situations ; ce qui vous conduira à la vraye intelligence de sçavoir le pas avec les bras. […] Figure represente comme vous devez vous relever après que vous avez plié, (ce que l’on peut dire être dans l’équilibre) le corps est sur la pointe du pied droit 3. la jambe gauche étenduë comme la droite, mais son pied en l’air 4. les mains tournées en dehors 5.
Des Airs, De Lalun, Dolivet et Renel.
Le susdit Ballet harmonique, Allégorique, magnifique, A, durant des soirs, ou des nuits, Été dansé cinq fois depuis, Où Verbec, fille assez jeunette, Et, mêmement, assez brunette, A toujours enchanté les yeux Des spectateurs jeunes et vieux ; Et, sans parler par complaisance, On la tient la fille de France Qui fait ses pas du plus bel air, Et qui sait mieux cabrioler ; Je dis cela volontiers d’elle, Car quand je vois que l’on excelle En quelque art, ou profession, J’en parle avec affection, Et ce fut toujours ma coutume D’en donner quelque trait de plume.
Je parle de tutu pour faire bref : Le tutu n’est qu’un signe, celui du rond de jambe, des bras en l’air, du sourire collé au visage humain, comme un masque de bouche à l’autre masque : même dans le feu, ce sourire est glacé.
Ledit Ballet je revis, donc, Agréable s’il en fut, onc, Où, du Roi, la belle prestance, L’air noble, la taille et la danse, Comblèrent, en ce temps de Paix, Les cœurs, d’amour, plus que jamais.
Robinet, lettre du 13 septembre 1670 […] Puis, on passe dedans un Bois, Où (le Jour étant aux abois) On devait, de la Comédie, Avec Concert, et Mélodie, Avoir le Divertissement, Dessus un Théâtre charmant, Coûtant grand nombre de Pistoles, Ornés de Lustres, Girandoles, Festons de feuillage, et de Fleurs, Des plus éclatantes Couleurs De Vases d’or, de Porcelaines, Et, bref, d’argentines Fontaines, Dont l’eau tombaient, sans aucun bruit, Dans un Bassin, exprès, construit, Où, tout au moins, rempli de mousse, Qui rendait sa chute si douce, Que l’oreille elle chatouillait, De l’air dont elle gazouillait, Sans qu’elle interrompit l’ouïe, Dans le cours de la Comédie.
Elle s’ajustait à la mesure des airs de l’Orchestre, en suivant les mouvements cadencés de la Danse. […] La Concorde sur une machine élégante et riche, entourée de fleurs et de fruits parut dans les airs, et fit le récit. […] Plusieurs Admirateurs des conquêtes du Roi dansèrent la dernière Entrée avec la Gloire qui s’envola, et se perdit dans les airs. […] C’est faire beaucoup en France pour un Art, que de lui donner aux yeux de la multitude un air d’importance, et telle est la supériorité des hommes vraiment grands, que leurs défauts mêmes ont presque toujours des côtés utiles.
Les pas de seize exécutés par les hommes sur des airs marqués, présentent un bel ensemble, et sont parfaitement composés ; mais cet ensemble et cette précision disparoissent totalement, lorsque le ballet, exécuté par les deux sexes, devient général : on n’y voit ni régularité ni harmonie de mouvemens ; les alignemens et les figures transversales ne sont point observés ; point d’exactitude dans la formation des pas, nul dessin prononcé dans les attitudes ; la proportion dans le déployement des jambes et l’élévation des bras est violée ; la même négligence règne dans les passes et dans les groupes. […] Rameau avoit posé les limites sages qui convenoient au genre de musique propre à la danse ; ses chants étoient simples et nobles : en évitant la monotonie des airs et des mouvemens aux quels ses prédécesseurs s’étoient livrés, il les avoit variés ; et ayant senti que les jambes ne pouvoient se mouvoir avec autant de vitesse que les doigts, et que le danseur étoit dans l’impossibilité de faire autant de pas que les airs présentent de notes, il les phrâsoit avec goût. […] Dauberval à surpassé Lany ; il a ajouté à une exécution savante, de l’esprit, des graces naïves, et une expression vraie que l’école ne donne point, mais que la nature dispense à ses favoris ; le Picq, enfin, ce Prothée de la danse réunissoit tous les genres ; la facilité, le moelleux, l’harmonie qu’il mettoit dans tous ses mouvemens lui donnoieut un air céleste.
Qu’elle se nomme proprement, Vous assurant avec serment, Que l’Actrice au joli visage,38 Qui joue icelui Personnage, Le représente, au gré de tous, D’un air si charmant et si doux, Que la feue aimable Baronne, Actrice si belle et si bonne, Et qui plaisait tant à nos yeux, Jadis, ne l’aurait pas fait mieux.
Les Violons touchaient des airs, Et les accords des doux concerts, S’unissant aux voix sans pareilles, Charmaient les cœurs et les oreilles.
Le Fils d’un Duc et Maréchal La Ferté, d’un air sans égal, Fut un des premiers Personnages Avec de très grands avantages.
111 Empruntant le visage et l’air D’un brave Seigneur, Duc et Pair, Qu’on peut prendre aussi pour lui-même, Tant leur ressemblance est extrême. […] Après quoi, ce même Dieu chante, D’une manière bien charmante, Ainsi qu’avec lui le Destin, Un Air, de louanges tout plein Pour le MONARQUE et pour MADAME, Ces Dieux, empruntant lors la Gamme De deux modernes Amphions Dont on admire les fredons.
Je me suis souvent demandé si la police leur avait été aussi clémente au retour qu’à l’aller… *** A Marseille, lors de l’Exposition coloniale, quelqu’un des hauts commissaires artistiques me demanda s’il ne me plairait pas de donner un soir une représentation en plein air. […] Ce fut, malgré l’impromptu de la représentation, un succès colossal, et le comité décida de continuer désormais les représentations en plein air. […] A Nice, au Riviera Palace Hôtel, je découvris, certain jour, à une table en face de la mienne, un jeune homme à l’air distingué, dont le regard croisa mon regard plusieurs fois de suite, presque, eût-on dit, malgré lui.
Il se place dans quelque air que l’on veut où il fait toûjours un fort bon effet, mais comme j’ai dit que l’on le fait differemment je donnerai aussi deux manieres d’y faire les bras.
Doù vient, dis-je, ne peut-il changer en l’air la combinaison qu’il a faite de la distance et de la force qu’il lui falloit pour la franchir ? […] Je soutiens donc que le corps ne peut opérer deux fois en l’air, lorsque les ressorts de la machine ont joué, et que leur effet est déterminé. […] En partant de ce principe, il n’est pas douteux que fléchissant les genoux plus bas qu’il ne le faut relativement à l’air sur le quel l’on danse, la mesure alors traîne, languit et se perd. […] Le bruit désagréable et dissonnant qu’il produit, lorsque le préfet de la musique entre dans l’enthousiasme, et qu’il brise le pupitre, distrait l’oreille du spectateur, coupe l’harmonie, altère le chant des airs et s’oppose à toute impression. […] On les voit toutes en l’air à des hauteurs égales, et ils ne les laissent tomber que sur la note sensible de la mesure.
D’où vient dis-je, ne peut-il changer en l’air la combinaison qu’il a faite de la distance & de la force qu’il lui falloit pour le franchir ? […] Je soutiens donc que le corps ne peut opérer deux fois en l’air lorsque les ressorts de la machine ont joué & que leur effet est déterminé. […] En partant de ce principe, il n’est pas douteux que fléchissant les genoux plus bas qu’il ne le faut relativement à l’air sur lequel on danse, la mesure alors traîne, languit & se perd. […] Les airs mêmes destinés à leurs réjouissances ont un caractere & un mouvement différents, quoiqu’ils portent tous celui de la gaieté. […] on les voit toutes en l’air à des hauteurs égales, & ils ne les laissent tomber que sur la note sensible de la mesure.
Je mentionne le fait, car cette simplicité altière, ce grand air étranger à toute minauderie comme à toute outrance me semblent tenir à l’atmosphère même des grands théâtres de Cour.
Car la danse est l’essence même du génie de Rameau. « Ses airs de danses dureront éternellement », admet Diderot, un ennemi. […] « Il a tout mis en ballets, en danses et en airs de violons », et le poète Collé, qui collabora incidemment avec Rameau, s’en console mal.
La danse naissait à peine de son temps, et il avait pressenti qu’elle serait un des principaux agréments du genre qu’il avait créé : mais comme elle était encore à son enfance, et que le chant avait fait de plus grands progrès ; que Lully se contentait de former ses divertissements de deux airs de violons, de trois tout au plus, quelquefois même d’un seul ; qu’il fallait cependant remplir le temps ordinaire de la représentation, Quinault coupait ses poèmes de façon que la déclamation suffît presque seule à la durée de son spectacle : trois quarts d’heure à peu près étaient occupés par les divertissements, le reste devait être rempli par la scène. […] L’entracte à la comédie française, est composé de quelques airs de violons qu’on n’écoute point. […] ) air de violon sur lequel les divertissements d’un acte d’opéra entrent sur le théâtre. […] Ce sont ordinairement les chœurs de danse qui paraissent sur cet air ; c’est pour cette raison qu’on les nomme corps d’entrée. […] Le second, l’esprit de l’air que ses pas doivent rendre ; car il n’est point d’air de danse, quelque plat que le musicien puisse le faire, qui ne présente une sorte d’esprit particulier au danseur qui a de l’oreille et du goût.
Quand vous faites vos jettez en arriere ; c’est la même chose pour les bras, en observant sur tout d’en prendre les mouvemens avec douceur, pour ne point déranger le haut du corps de cet air gracieux qu’il doit avoir.
Pendant ces divertissements, Si doux, si gais et si galants, On ouït de l’aimable HILAIRE La voix mélancolique et claire, Qui flattait l’oreille et le cœur Du plus délicat Auditeur ; Les instruments et la musique, Dont le Maître scientifique53 Compose des airs ravissants, Répondait à ses doux accents, De VIGARANI les Machines, Paraissaient des pièces divines, Et cet excellent Ingénieur Eut de la gloire et du bonheur D’avoir suivi, par son adresse, Avec tant de délicatesse, Les ordres et le beau dessein De notre puissant SOUVERAIN.
Mais ce qui fut plus digne d’admiration, c’est dix-huit grands arbres tous chargez de feux d’artifice, qui formoient en l’air des figures extraordinaires. […] Toutes ces Entrées furent presque exécutées par des danseurs & des danseuses de profession, & de la composition de Beauchamps, sur les airs de M. de Lully, qui étoient deux génies excellens pour ces sortes de représentations. […] L’Auteur feignit que l’Amour qui a toujours un bandeau sur les yeux, s’ennuyant d’être ainsi comme aveugle dans le monde, appelle la lumiere à son secours, & la prie de se répandre sur les Astres, sur le Ciel, sur l’air, sur l’eau, sur la terre, & généralement sur toutes choses, afin que leur donnant un nouvel éclat & mille beautez différentes par la variété des couleurs, il puisse choisir celle qui lui agréera le plus. Junon qui est la Déesse de l’air, pour satisfaire les désirs de l’Amour, envoie Iris sa messagere étaler dans l’air ces couleurs par plusieurs bandes : l’Amour, après les avoir considérées, choisit le gris de lin comme la couleur la plus belle & la plus parfaite, & veut qu’elle signifie un amour sans fin, faisant de cette couleur la devise de cet amour constant & persévérant : il ordonne en même tems que les campagnes en parent les fleurs, que les oiseaux la portent en leurs plumages, que les pierreries en brillent, & que l’on en fasse dans le monde les ornemens des habits ; desorte que les ordres de l’Amour donnerent occasion à plusieurs Entrées, qui firent l’accomplissement du Balet de gris de lin. […] La premiere Entrée fut de quatre Sacrificateurs de cette nation, qui tiroient du tabac en poudre de certaines boëtes d’or, qu’ils portoient pendues à leurs ceintures, & jettoient cette poudre en l’air, pour appaiser les vents & les tempêtes ; puis avec de longues pipes, ils fumoient autour d’un autel, marchant en pas graves & cadencez, & faisant de leur tabac en fumée, une espece de sacrifice à leurs fausses Divinitez.
Mais il est aimé d’une sylphide, un esprit des airs, qui vient le baiser sur le front, puis s’envole par la cheminée. […] Elles maintenaient dans l’air, comme dans son véritable élément, cette matière impondérable qui avait les apparences d’un corps de femme. […] La Gazette des Théâtres la nomme « la reine des airs qui fait honte à notre grossière nature72 ». […] Ce génie des airs sautait d’un bond, semblait-il, par-dessus les barrières qui séparent les castes sociales. […] » lui cria Véron d’un air courroucé.
Un homme instruit en l’Art de contrefaire l’air, la démarche, les manières des autres hommes, était choisi pour précéder le cercueil.
Ce pas dans sa construction est très-singulier, il se fait à la même place sans avancer ni reculer ; ou aller de côté, & si les jambes font plusieurs mouvemens differens, il est fort gay dans sa maniere, aussi on le place dans les airs à deux tems legers, comme les Bourées, Rigaudons & autres.
Demonstration de l’ouverture de jambe Ainsi, si vous devez faire l’ouverture de jambe du pied gauche, il faut avoir le corps posé sur le droit à la quatriéme position, pour que la jambe qui est derriere se leve de sa position, & marche lentement en passant près de la droite, & se croisant devant en forme de demi cercle qui se finit à côté ; & cette jambe reste en l’air pour faire tel pas que votre danse le demande ; mais afin de vous en donner la démonstration dans toutes ses circonstances, je dis que lorsque la jambe gauche vient pour se croiser devant qu’elle s’étende en s’aprochant, & lorsqu’elle se croise, son genou se plie, & qu’il s’étend en terminant le demi cercle : ainsi qu’il est exprimé par cette Figure où sont écrits ces mots, demi cercle que la jambe fait.
le monstre si canard, Qui nous perce164 de son dard, Cloton, depuis mainte semaine, Par une avanie Inhumaine, Tirait une actrice au collet Laquelle d’un Rôle follet Et d’un sérieux tout de même S’acquitait avec gloire extrême, Et, bref, comme un original Dont mainte autre copiera mal, Certain air, & certaine grâce, Comme une chose qui la passe.