Certes, ces naissantes Beautés, Ces jeunes sources de clartés, Ou, pour le moins, plusieurs d’entre elles, Récréèrent bien des prunelles, Causèrent mainte émotion D’amour et d’admiration, Et comme elles ne sont encore Que des images de l’Aurore, Leurs appâts seront sans pareils Quand elles deviendront soleils : Mais je ne les crains, ni redoute, Car, alors, je ne verrai goutte.
Dans ce raisonnement Aristote qui mesure la beauté de ces deux arts par le plaisir qu’ils donnent, par la maniere dont ils instruisent, & par celle dont ils arrivent à leur fin, dit que la Peinture donne un plaisir infini, qu’elle instruit plus généralement, & qu’elle arrive très-parfaitement à sa fin. […] Pline dit que touché de la beauté de l’une de ses Esclaves appelée Compespé, qu’il aimoit éperdument, il la fit peindre par Appellès ; & s’étant apperçu qu’elle avoit frapé le cœur du Peintre, du même trait dont il se trouvoit lui-même atteint, il lui en fit un présent, ne pouvant récompenser plus dignement cet ouvrage, qu’en se privant de ce qu’il aimoit avec passion. […] Les Peintres & les Sculpteurs ont toujours vêcu dans une louable jalousie sur la beauté & sur l’estime de leurs ouvrages, comme ils font encore aujourd’hui. […] Fernand Cortez dans la Conquête du Méxique, ne connut l’Histoire ancienne de leurs Rois & de leurs Coutumes que par des tableaux faits avec des plumes ajustées si au naturel, qu’ils surpassoient la beauté de la peinture ordinaire : ils ont tant de patience pour ces sortes d’ouvrages, qu’un homme passera tout un jour à tourner une plume pour la mettre dans son jour. Il y a dans le Tresor de Lorette six tableaux de ces sortes d’ouvrages, que l’on ne montre que rarement, & qui enchantent pour la beauté.
Aussi-tôt après, dans l’avenue du Palais enchanté d’Armide, des Amours déguisez en Bergers, tâcherent par leurs chants, leurs danses & le son de leurs instrumens, de retenir Regnaud auprès de la beauté dont il étoit aimé : mais ce guerrier détrompé par la gloire qui l’appelle, suit constamment les deux valeureux Chevaliers qui le sont venus délivrer de cette agréable prison. Une autre bande d’amours, sous l’habit des Nymphes de Flore, se présentent dans la même intention, & n’ont pas un meilleur succès, quoiqu’elles étalent à l’envi leur beauté & l’agrément de leur danse. […] L’ouverture du Théâtre commença par faire voir Neptune & Thétis, suivis de plusieurs Tritons qui composoient le corps de Musique, & qui firent entendre par leur récit, la gloire qu’ils avoient, qu’une Déesse d’une incomparable beauté, qui devoit régner dans tout l’Univers, fût née dans leur Empire. […] Toute l’invention de ce Balet allégorique composé pour feue Madame, ne consistoit qu’en une douzaine d’Entrées des Amours, de Jupiter, d’Apollon & de Bacchus, de Sacrificateurs, de Philosophes, de Poëtes, de Héros, d’Héroïnes, soumis à l’empire de la beauté, aussi-bien qu’Orphée, qui va chercher son Euridice jusque dans les Enfers, dont j’ai supprimé les récits, crainte d’être ennuyeux. […] Le monde te vient faire hommage, Grand Roy, de sa fertilité, Puisqu’ici loge la beauté, Et l’amour l’honneur de notre âge ; Il vient chercher la Vérité Chez vous, où son temple est planté.
Revenons à mon sujet, il faut qu’un maître de ballets connoisse les beautés et les imperfections de la nature. […] La beauté du théatre lui donnoit une élégance et une netteté qu’il ne pouvoit avoir à Paris, sur celui de M. […] Servandoni ; faute d’inattention et qui ne peut détruire le mérite de cet artiste : c’étoit, je crois, dans la représentation de la forêt enchantée, spectacle plein de beauté, et tiré du Tasse.
Dans l’exposition des tableaux et des dessins en tout genre, des morceaux de sculpture et d’architecture, n’avons-nous pas trouvé les plus heureuses dispositions dans les uns, et une foule de beautés et de perfections dans les autres ? […] Cette heureuse métamorphose, ce retour à la pudeur qui embellit la beauté même, inspirera aux hommes cette politesse, ces égards et ce respect qui regnoient autrefois, et qui avoient acquis aux Français la réputation d’être le peuple le plus aimable, le plus galant et le plus intéressant de l’Europe. […] Ils immortaliseront la beauté simple et touchante d’un essaim de femmes charmantes, elles embelliront la capitale par leurs grâces, et donneront le ton à toutes les femmes de l’Europe.
Revenons à mon sujet ; il faut qu’un Maître de Ballets connoisse les beautés & les imperfections de la nature. […] La beauté du Théatre lui donnoit une élégance & une netteté qu’il ne pouvoit avoir à Paris, sur celui de M. […] Servandoni, faute d’inattention, & qui ne peut détruire le mérite de ce grand Peintre ; c’étoit, je crois, dans la représentation de la Forêt enchantée, Spectacle plein de beauté & tiré du Tasse.
Effacez votre buste39 avec élégance, donnez-lui, dans ses oppositions et dans ses mouvements, de la grâce, de la souplesse, de l’abandon, sans jamais lui faire perdre la beauté de sa pose, en conservant rigoureusement la pureté du dessin.
Mais son mouvement de danse en lui-même est saccadé, les linéaments déchiquetés, les raccourcis souvent sans beauté ; le dos, très long, se casse et ondule.
C’est là, en somme, un vaste divertissement, où il y a de vieilles choses de toute beauté (on en jugera quand le spectacle sera tout à fait au point) et quelques inventions récentes fort ingénieuses.
Au concert, l’œuvre, avec toutes ses beautés, reste, du moins selon son créateur, incomplète.
Outre leurs beautés et leur Danse, Leurs qualités et leur naissance Inspirent, au premier aspect, Moitié flamme, et moitié respect : On voit entre elles des Comtesses, Des Marquises et des Duchesses, Et des Princesses, mêmement, Qui sont un rare assortiment Au susdit Ballet ; Et pour celles Qui ne sont encor que Pucelles, Ces Objets mignons et brillants, Divinités de cent Galants, Que par elles l’Amour régente Sont de belles Tables d’attente Pour augmenter le nombre, un jour, Des hautes Dames de la Cour : J’ai vu trente Ballets en France, Mais en ceux de plus d’importance, (Que je meure si je vous mens) Je n’ai point vu d’habillements Plus riches, superbes et lestes, Que leurs jupes, robes, ou vestes, Et leurs escarpins, mêmement, Où l’on voyait main ornement ; Tout éclatait de broderies, D’argent, d’or, et de pierreries, Qui revêtant de si beaux corps, Ajoutaient trésors sur trésors ; Et leurs fronts, plus que de coutumes, Ombragés de bouquets de plume, Mêlés d’infinis diamants, Paraissaient encor plus charmants.
Les uns s’appliquoient à embellir la beauté, et les autres ne s’occupoient qu’à l’enlaidir et. à la faire grimacer. […] Je pourrois encore parler de ces acteurs tragiques qui créerent l’art de la tragédie, et dont les successeurs font encore aujourd’hui les délices de la scène Française ; si leur éloquence est secondaire, il faut avouer néanmoins que c’est un mérite de faire ressortir par la déclamation toutes les beautés de la poésie ; car combien ces belles productions ne perdent-elles pas de force et d’energie dans la bouche d’un lecteur ou d’un acteur médiocre ?
La chaîne est rompue, et le tableau, quelque beauté qu’il ait d’ailleurs, est sans aucun mérite théâtral.
On voit donc une toile de fond, figurant la mer et le ciel (Bakst avait, en 1919, peint une forêt) et à gauche un promontoire praticable, rectangle qui se découpe, sans beauté, sur ce fond.
L’éclat de l’or, des diamans, et celui de la beauté réunis aux grâces et aux talens, offroient aux regards enchantés le tableau le plus pompeux, le plus piquant et le plus voluptueux.
Par exemple, ayant le corps posé sur le pied gauche, à la quatriéme position, vous pliez dessus & vous vous relevez en portant le pied droit à côté à la deuxiéme position, en ne posant que la pointe du pied, & vous restés un tems pour reprendre un autre pas, ce qui fait un agrément tout des plus gracieux : car ce pas étant pris à propos, le corps restant dans son repos, dans une situation avantageuse, vous donne beaucoup de grace, après on fait un autre pas qui en paroît plus animé par l’opposé d’un pas lent à un autre, qui se fait plus vivement, ce qui fait en partie la beauté de la danse, lorsque l’on sçait faire tous ces differens mouvemens & pas à propos, en conservant beaucoup de noblesse dans les pas lents & de vivacité dans les vistes.
Voila comment maintes Cruelles, Traitent leurs Amans plus fidelles, Mais, sans, sur ce, moraliser, Lors que je dois nouvelliser, Voila, mes Lecteurs, la Matière Du premier Acte, toute entière, Et, par tant de diversités, Jugez quelles sont ses Beautés.
Il n’y a qu’une basse jalousie, et qu’une mésintelligence indigne des talens, qui puissent flétrir les arts, avilir ceux qui les professent, et s’opposer à la perfection d’un ouvrage qui exige autant de détails et de beautés différentes que l’opéra. […] C’est du poëte premiérement que dépend le succès, puisque c’est lui qui compose, qui place, qui dessine et qui met à proportion de son génie plus ou moins de beautés plus ou moins d’action, et parconséquent plus ou moins d’intérêt dans son tableau. Les peintres qui secondent son imagination sont, le maître de musique, le maître de ballets, le peintre-décorateur, le dessinateur pour le costume des habits, et le machiniste : tous cinq doivent également concourir à la perfection et à la beauté de l’ouvrage, en suivant exactement l’idée primitive du poète qui à son tour doit veiller soigneusement sur le tout. […] Mademoiselle Lany a effacé toutes celles qui brilloient par la beauté, la précision et la hardiesse de leur exécution ; c’est la première danseuse de l’univers ; mais on n’a point oublié l’expression naïve de Mademoiselle Sallé ; ses graces sont toujours présentes, et la minauderie des danseuses de ce genre n’a pu éclipser cette noblesse et cette simplicité harmonique des mouvemens tendres, voluptueux, mais toujours décens de cette aimable danseuse. […] Je ne blâme point généralement, Monsieur, les entrées seules de l’opéra ; j’en admire les beautés souvent dispersées, mais j’en voudrois moins.
Il n’y a qu’une basse jalousie, & qu’une mésintelligence indigne des grands hommes, qui puissent flétrir les Arts, avilir ceux qui les professent, & s’opposer à la perfection d’un ouvrage qui exige autant de détails & de beautés différentes que l’Opéra. […] L’homme célebre qui a fait choix du sujet, qui en a disposé les parties, qui les a distribuées avec autant de goût que d’Art, & qui a esquissé la toile, voilà le Poëte ; c’est de lui premiérement que dépend le succès, puisque c’est lui qui compose, qui place, qui dessine & qui met à proportion de son génie plus ou moins de beautés, plus ou moins d’actions, & par conséquent plus ou moins d’intérêt dans son Tableau. Les Peintres qui secondent son imagination sont le Maître de Musique, le Maître de Ballets, le Peintre décorateur, le Dessinateur pour le Costume des habits & le Machiniste : tous cinq doivent également concourir à la perfection & à la beauté de l’Ouvrage, en suivant exactement l’idée primitive du Poëte, qui à son tour doit veiller soigneusement sur le tout. […] Lany a effacé toutes celles qui brilloient par la beauté, la précision & la hardiesse de leur exécution : c’est la premiere Danseuse de l’Univers ; mais on n’a point oublié l’expression naïve de Mlle. […] Je ne blâme point généralement, Monsieur, les Entrées seuls de l’Opéra ; j’en admire les beautés souvent dispersées, mais j’en voudrois moins.
Tout ce qui ne se présente point à nos sens avec les traits de la beauté, ne nous flatte que médiocrement. […] La taille qui est propre au demi-caractere & à la Danse voluptueuse est sans contredit la moyenne ; elle peut réunir toutes les beautés de la taille élégante. […] Le caractere de la beauté est beaucoup moins nécessaire à la physionomie que celui de l’esprit ; toutes celles qui, sans être régulieres, sont animées par le sentiment, plaisent bien davantage que celles qui sont belles, sans expression & sans vivacité. […] Il ne nous reste de tant de beautés que de foibles esquisses auxquelles chaque Auteur prête des traits & des couleurs différentes ; chacun d’eux leur donne le caractere qui flatte son goût & son génie. […] Les anciens avoient des bras, & nous avons des jambes : réunissons, Monsieur, à la beauté de notre exécution, l’expression vive & animée des Pantomimes ; détruisons les masques, ayons une ame, & nous serons les premiers Danseurs de l’Univers.
Mais elle ne pouvait — comme la maréchale — se dispenser de danser, la danse étant non seulement son métier, mais encore sa passion favorite, la mise en scène de sa beauté et son principal titre aux libéralités de ses adorateurs. […] « Talent, beauté, sagesse, madame Gosselin suffirait seule pour faire surnommer l’Opéra le pays des merveilles. » Le chroniqueur ajoute : « Congédiez-la vite, ô monsieur le surintendant ! […] Il répondit à un de ses amis qui lui demandait si son hommage avait été accepté : Oui, cette jeune déité, Est tout le portrait de Lucrèce ; Elle en conserve la beauté, Et, de plus, la sotte sagesse. […] Mademoiselle Pauline Duvernay Ce fut l’esprit de l’Opéra comme Clotilde Mafleuroy en avait été la beauté. […] La première, — Sophie, — n’était guère, en effet, qu’une beauté ordinaire.
Il n’aurait pas été plus malhabile qu’un autre, mais il lui manquait la vocation scientifique et le sentiment de la beauté de sa profession. […] En effet, il avait fait, en s’observant lui-même, la remarque qu’un spectacle de Franconi lui causait plus de plaisir que le meilleur opéra ; il acquit la conviction que la plus grande partie du public était animée des mêmes sentiments, que la plupart des gens allaient à l’Opéra par bon ton et ne s’y amusaient que lorsque la beauté des décors, des costumes et des danses enchaînait leur attention au point de les rendre sourds à la maudite musique. […] Celui-ci croyait à la beauté des pièces que prônait le chœur des feuilletonistes, comme il croyait au serpent de mer inventé par le Constitutionnel. […] Quelle est la beauté que l’heureux gagnant proclamera sienne ? […] Même en laissant de côté les emprunts excessifs que la Juive et les Huguenots faisaient au cirque, ces œuvres en elles-mêmes, dans leur structure intime, avec leurs dispositions calculées en vue de l’effet, avec leurs prétentions au grandiose, constituaient un genre éloigné de la vraie grandeur et de la vraie beauté.
Ce Peuple sage & réfléchisseur a senti les beautés dont il est susceptible. […] Afin de vous démontrer tout-à-fait les beautés qui en résultent, j’ai grande envie de comparer les meilleurs endroits des Poètes dramatiques à quelques situations frappantes de ma Pantomime . […] Sans fatiguer ma mémoire par de longues recherches, je vous rappellerai cette Scène de Zaïre, où, pour toute réponse aux discours du Sultan, cette Beauté malheureuse se contente de verser des larmes, ce qui ramène son amant, lequel s’écrie hors de lui-même : Zaïre, vous pleurez !
Un jeune homme d’Athènes d’une extrême beauté ; mais d’une origine fort obscure, devint éperdument amoureux d’une jeune fille dont la naissance était infiniment au-dessus de la sienne.
Telle se dessine, en somme, sa technique, qui détermine et limite les modes dynamiques de sa danse ; quant à la beauté décorative du geste symbolique, elle est celle des Bouddhas du temple de Borobada.
MADAME, qui, par son Teint frais Et par tous ses jeunes Attraits, Ressemble plus à la Déesse, Sans la bienheureuse Grossesse, Aurait été là, trait pour trait, Son incomparable Portrait ; Mais, au défaut de son Altesse, De SULLY la belle Duchesse Tient illec son illustre Rang, Par un honneur tout à fait grand, Et forme la seconde Entrée, Ayant pour sa Troupe admirée La Jeunesse, avec la Beauté, L’Abondance et Félicité, Que représentent quatre Belles,107 Que l’on peut bien prendre pour Elles, Et chacune séparément Pour toutes quatre mêmement.