/ 191
22. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre VIII. » pp. 56-61

A la vue des chocs perpétuels de l’intrigue, de la jalousie et de la cabale qui règnent, parmi les artistes, ils auroient dit que rien n’y est bien, que rien n’y est bon, et qu’enfin c’est le plus méchant des infinimens petits mondes possibles. […] Il ne faut que raisonner pour sentir combien l’instruction est utile, combien les connoissances abrègent les longueurs et rapprochent les distances, combien elles applanissent les difficultés, la réflexion fait appercevoir le but qu’il faut atteindre et trace la route qu’il faut suivre pour y arriver, la négligence caressée par la paresse, alimentée par l’ignorance, et entretenue par un train de vie scandaleux, oppose aux progrès des artistes une barrière insurmontable. […] Tout cela tient au goût, à l’esprit et à un amour-propre bien entendu, qui dit perpétuellement à l’artiste, sois original, deviens modèle, et n’imite que la nature. […] Il faut encore que l’artiste ait l’immuable constance de résister aux séductions brillantes de ses premiers succès, se prête-t-il aux caresses de l’amour-propre, s’étourdit-il au premier grain d’encens que l’enthousiasme lui offre ; il est perdu, il en reste là ; ses succès sont éphémères, ils n’ont que l’éclat passager du moment.

23. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 16 octobre. Moa Mandu »

Elle a embrassé le « genre artiste » à l’instar de mille jeunes filles crédules auxquelles on fait accroire que l’on peut s’improviser danseuse. […] Mais faut-il en somme décourager à ce point une jeune artiste dont la bonne volonté et la conviction sont évidentes ?

24. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 16 janvier. Une soirée à l’hôtel Charpentier. »

Guillot de Saix, les grâces légendaires de la Guimard et de Vestris ; or, ces grands souvenirs, qui auraient écrasé n’importe quels autres artistes, nos deux danseurs ont su les exalter et les rajeunir. […] On a pu voir ce que produit le sens du style appliqué par une artiste complète aux choses les plus futiles.

25. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre IV. le ballet a l’opéra vers 1830  » pp. 129-155

Les grandes dames avaient des tendresses pour ces artistes. […] L’artiste congédié voyagea. […] Cette artiste faillit se moderniser. […] On avait salué en cette jolie personne l’artiste qui remplacerait Mlle Bigottini. […] La même année sa carrière d’artiste eut un dénouement de conte de fées, amené par le pouvoir des larmes.

26. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre III. Objet de cet Ouvrage. »

Les Artistes en général n’ont que des traditions incertaines : ils se conduisent par des habitudes contractées de longue main, ou par des caprices du moment. […] Cette foule d’hommes oisifs qu’on ne saurait désigner que par les places d’habitude qu’ils occupent à nos spectacles, cet essaim de femmes à prétentions qui cherchent sans cesse le plaisir, et que le plaisir fuit toujours ; cette jeunesse légère, qui juge de tout, et qui ne connaît encore rien ; ces gens aimables du Monde, qui prononcent toujours sans avoir vu, et qui en effet rencontrent mieux quelquefois que s’ils s’étaient donnés la peine de voir, font tous partie de la multitude, qui prend le ton, sans s’en douter, des Artistes, des Amateurs, et de la bonne Compagnie12.

27. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre neuvième. Le maître » pp. 96-103

Le maître doit terminer ses instructions et ses leçons, en donnant à l’élève l’esprit, le sentiment, le charme de son art, pour en faire un artiste accompli76. […] Mes parents me trouvant des dispositions, et voulant accélérer mes progrès, me mirent entre les mains de cet artiste, élevé à l’école des grands maîtres, et qui s’était déjà distingué comme premier danseur. […] J’ai connu des artistes sortis d’une bonne école, et qui, par quelques circonstances, n’ayant pu parvenir au premier rang et occuper la place des premiers danseurs, se sont adonnés à la démonstration de leur art et ont fourni de très bons élèves. […] Voilà l’artiste achevé.

28. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre V. Préjugés contre la Danse en Action »

Le premier sentiment est un mouvement d’orgueil aveugle qui entraîne l’Artiste dans le précipice : le second est un amour vif pour la gloire qui l’élève tôt ou tard au plus haut degré. […] Détruire un préjugé qui refroidit la chaleur des Artistes, est un des plus utiles secours qu’on puisse prêter à l’Art.

29. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VII. le diable boiteux  » pp. 220-261

vous rendez les artistes si heureux par votre bienveillance ! […] Les abonnés, les artistes et la presse l’accablèrent de vexations. […] Un certain nombre d’artistes, dont Marie Taglioni et Fanny Elssler, avaient placé des fonds dans son entreprise. […] L’Artiste disait : « Le triomphe de Mlle Fanny Elssler a été complet. […] L’Artiste, t. 

30. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « [Avertissement] » p. 

L’Auteur croit devoir prier le Public de ne point le confondre avec un artiste du même nom, qui, depuis quelque tems, fait annoncer de toutes parts un nouveau Cours de danse.

31. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 8 janvier. Esquisse pour un portrait de Mlle Camille Bos. — les Ballets Léonidoff. — « l’automne » et les « chansons arabes ». »

C’est donc là une très belle artiste qui sera une grande artiste le jour où elle saura astreindre les divers éléments de son exécution à une unité plastique plus complète et où ce qu’il y a encore dans sa personnalité d’hésitant, de fermé s’épanouira en plein soleil. […] Est-ce à dire que nous voulons avec préméditation exclure du théâtre de danse tous les artistes de talent qui n’ont pas dès leur enfance profité des bienfaits d’une culture classique et complète ? […] Cependant un artiste, un chercheur, voire un maître parisien, n’a presque aucune chance de secouer l’indifférence de ses concitoyens.

32. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — VIII, sarah bernhardt. — le rêve et la réalité » pp. 82-97

Lorsque j’appris que Sarah allait jouer pour les artistes, je dis à ma mère : — Maintenant, je vais la voir. […] Je suis une artiste, et je voudrais venir, avec ma mère, à la matinée que Sarah Bernhardt donne pour nous. […] Mais je voudrais devenir une artiste… un jour… si je le pouvais. […] Nous étions placées, ma mère et moi, au milieu des fauteuils d’orchestre Autour de nous il n’y avait que des artistes américains. […] Je m’étais imaginé je ne sais quoi, parce que Sarah Bernhardt est une artiste de génie.

33. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre X. le coucher de l’astre  » pp. 365-413

Il fit appel à l’artiste qui, avant son départ pour l’Amérique, avait fait sur les Anglais une impression si profonde. […] Il la voit ressuscitée et dans son rêve il associe la reine de l’Adriatique, redevenue glorieuse, à l’artiste qui a embelli les jours d’amertume. […] De toutes les villes d’Italie, la plus dangereuse pour une artiste étrangère était Milan. […] La sympathie dont jouissait l’artiste fit place à la haine que soulevait l’Autrichienne. […] Des artistes venaient lui demander conseil.

34. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre XII. » pp. 70-72

C’est bien le cas de dire qu’à quelque chose malheur est bon ; car le retréci de ce spectacle enchainoit toutes les grandes idées et présentoit sans cesse à l’imagination des artistes, des obstacles que le génie ne pouvoit surmonter. […] Tout étoit sage et heureusement combiné ; en voulant embelir la beauté, on la fit minauder, et quelques artistes donnèrent successivement dans des abus très-préjudiciables à la perfection de leur art.

35. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre VI. » pp. 56-71

Les règles furent créées par les prémiers artistes, qui las de ne produire que des ébauches grimacières, et des copies imparfaites de la nature, sentirent la nécessité de mettre des bornes à leurs compositions exagérées, et absolument dénuées d’ensemble, et de proportions. […] Il appartient à l’artiste médiocre et routinier de se cramponner servilement aux principes étroits de sa profession, et d’en être imbécilement idolâtre ; on peut comparer les règles a ces chiffres, qui n’expriment par eux-mêmes aucune quantité fixe, et n’acquièrent de valeur que par le secours d’un nombre positif. […] Elle indique aux connoisseurs le travail pénible de l’artiste, et les soins accumulés, qu’il s’est donnés pour la créer. D’un autre coté c’est une symphonie à grand orchestre éxécutée par les artistes les plus célèbres, elle est longue, et chargée de notes ; qu’offre-t-elle à l’oreille ? […] Le nuage fuit et s’éclipse, les teintes lumineuses s’effacent insensiblement, et les sombres voiles de la nuit enveloppent tout à la fois le Phénomène brillant ; et l’artiste obscur.

36. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur les fêtes nationales] — Lettre i. sur les fêtes nationales. » pp. 109-115

On doit attrtibuer cette pénurie à l’ignorance des hommes en place, à la honteuse condescendance des artistes et des gens de lettres qui encensaient les idoles qu’ils auraient dû mépriser. […] Si le soleil, après un long et rigoureux hyver réssuscite, pour ainsi dire la nature ; si en la pénétrant de ses rayons bienfaisans, il la ranime et l’aide à enfanter des fleurs et des fruits ; de même la paix, cette fille du ciel, rallumera les feux presqu’éteints de l’imagination et de génie ; à son retour les arts sortiront de leur léthargie ; les artistes heureux et tranquilles reprendront leurs brillans travaux, en cessant d’être épouvantés par les orages ensanglantés de la révolution, et par les tableaux effrayans de la guerre ; c’est alors, qu’à l’ombre de l’olivier, ils donneront le jour à des chefs-d’œuvres immortels qui leur mériteront la véritable gloire. En attendant ce bienheureux retour, laissons agir les sots, n’ajoutons point au chagrin qu’ils éprouvent de voir tous leurs enfans mourir en venant au monde ; ils nous laisserons à défricher un champ vaste qui n’a produit sous leurs bras foibles et incertains, que des bluets et des pavots, mais qui cultivés par l’esprit et le goût des artistes, s’embelliront des plus riches productions.

37. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Appendice à l’ouvrage — Premiers exercices » pp. 109-114

Cet artiste, qui avait l’habitude de danser en improvisant sur des airs inconnus, pour former son imagination à innover des pas et des enchaînements et pour habituer son oreille à saisir promptement le mouvement et le rythme de la musique. […] Gardel, en me parlant de nos anciens artistes, me vanta cette manière de danser de Dupré, qui tout en se formant un excellent danseur, donnait un plus grand essor à son génie : ce conseil me frappa, je m’y attachai, et j’en fis l’essai sous les yeux de mon père. […] Il n’y a que trois ans que cette jeune artiste n’est plus.

38. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « [Conclusion] »

Après avoir développé le mécanisme élémentaire de la danse, je me hasarderais peut-être à en retracer à mes lecteurs la poétique, si j’ose m’exprimer ainsi, et le tableau des effets étonnants opérés par le talent combiné de l’artiste qui exécute et du compositeur habile qui asservit à la magie de son art les difficultés les plus indomptables. […] Voilà pour la partie de la composition ; quant à l’exécution, il suffit d’avoir vu danser Vestris, et quelques autres artistes, pour juger que cette exécution est parfaite. […] Muni de toutes ces connaissances, l’artiste peut se livrer hardiment à l’effort de son génie ; mais qu’il s’attache surtout à faire un beau choix.

39. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1660 — 15 décembre : Ballet de la revente des habits du ballet — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 18 décembre 1660 »

Loret, lettre du 18 décembre 1660 Cette Collation finie On ouït quelque symphonie, Où le Sieur Le Gros, qui chanta, Toute l’Assistance enchanta, Soutenu de deux Théorbistes Des meilleurs et des plus artistes.

40. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « Observations sur la construction d’une salle d’opéra. » pp. 3-32

C’est en cette qualité que j’écris et que je soumets mes réflexions aux gens de goût et aux artistes. […] Ce théâtre isolé doit communiquer à un bâtiment isolé comme lui, par deux galleries couvertes qui conduiroient les artistes à la droite et à la gauche du théâtre. […] Ne pourroit-on pas avoir recours au genre gothique qui n’a point de règle fixe, et qui se prêle, par conséquent à la fantaisie de l’artiste ? […] C’est au talent de l’artiste à tirer de tout ce que j’ai dit ce qui pourra s’adapter aux règles de l’architecture. […] D’après tout ce que j’ai dit, il est aisé de voir que j’ai parlé d’un vaste monument élevé aux arts et dont la construction peut immortaliser les artistes.

41. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VIII. victoires et revers  » pp. 262-319

L’Artiste en publiait une reproduction par Léon Noël. […] Paris fit fête à l’artiste que la destinée lui rendait après une crise alarmante. […] Des artistes de la Comédie-Française jouèrent des scènes du Bourgeois gentilhomme. […] L’Artiste, 1836, n° 23. […] L’Artiste, 1837, n° 11.

42. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 4 décembre. Grands mots, petites danses. »

À elle seule, une telle macédoine de styles, inconcevable élucubration d’un primaire mégalomane, aurait pu suffire pour classer l’artiste. […] Je ne savais pas l’artiste si prétentieuse ; je me suis donc tu.

43. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 5 février. Les périls du music-hall. »

Sans doute, si c’est là un artiste complet qui condense dans son numéro les ressources spécifiques de sa maîtrise, qui met les éléments de son métier au service d’une conception logique et forte. […] Les petites moues de soubrette, les déformations voulues et qui font saillir la grâce ingénue de Ley tirent l’artiste de ce mauvais pas.

44. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 3 mai. « Artémis troublée ». »

Or, je ne saurais disputer mon admiration au dilettantisme, intelligent et hautain, de cette singulière artiste, Ève artificielle, qui eût laissé rêveur Villiers de L’Isle-Adam. […] Mlle Daunt est la Source ; le mouvement imitatif par lequel elle laisse traîner, « couler » une jambe, est charmant ; je reviendrai longuement sur cette jeune artiste à propos de la Tragédie de Salomé.

45. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVII. » pp. 173-184

Ou ne sera pas étonné de la banalité de ce mot, lorsqu’on apprendra qu’il n’y à plus d’ouvriers ni d’artisans en France, et que par un miracle de la folie, ils ont été transformés en artistes. […] Je pourrois ajouter à ce fait mille autres circonstances aussi affligeantes pour l’art que pour l’artiste ; mais l’histoire de la sottise ne pouvant intéresser les gens d’ésprit, je reviens au costume, comme à la partie la plus intéressante de la scène. […] Les vases, les coffrets, les banières, les étendards, les instruments, les pavois, les brancards, les chars, les armes, les cassolettes, les trépieds etc. exigent que tout ait des formes qui s’éloignent absolument de celles que nous donnent nos manufactures et nos artistes ingénieux. […] Une grande représentation théatrale exige le concours de plusieurs arts ; mais par une fatalilé trop commune chaque artiste adopte un goût et une manière de faire, qui dégénère en habitude. […] Voilà le spectateur chez lui par l’inéptie de l’artiste : et l’homme de goût qui vouloit être transporté à deux mille lieues de Paris est tout étonné de se trouver dans l’eglise de Ste.

46. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre III. Fêtes de Louis XIV relatives à la Danse, depuis l’année 1643 jusqu’en l’année 1672 »

Je me borne à rapporter une circonstance qui est de mon sujet, et qui peut servir à la consolation, à l’encouragement, et à l’instruction des gens de Lettres et des Artistes. […] Les ouvrages de l’un sont comme une statue toute nue exposée au sortir des mains de l’Artiste aux regards critiques de la multitude, des connaisseurs et de ses rivaux. […] [Voir Ballet, Fêtes de la Cour de France] Les Poètes, les gens de Lettres, les Artistes ne seront-ils jamais persuadés, par les exemples éclatants qui frappent leurs yeux, par l’expérience de tous les siècles, par la voix intérieure qui crie sans cesse dans le fond de leur cœur, que l’envie, la malignité, les fureurs de la jalousie dégradent, avilissent, déshonorent ?

47. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 29 mai. Pétrouchka. L’Après-midi d’un faune. Soleil de nuit. »

Et ce ne sont pas là des danses grecques reconstituées ; c’est plutôt le procédé conventionnel du peintre-potier qu’évoquent les pas et les poses des artistes. […] Les autres artistes sont assis en rond, formant l’enceinte du terrain ; plusieurs nous tournent le dos, constituant ce qu’en Russie on appela le « quatrième mur ».

/ 191