[NdA] L’usage d’une boîte d’une invention très simple m’a mis à même de redresser parfaitement les genoux d’un enfant, âgé de huit à neuf ans, qui était tellement bancroche qu’étant debout, les deux jarrets bien tendus, ses deux genoux se touchaient, et il y avait treize pouces de distance d’un pied à l’autre.
Deuxieme Position Cette seconde Position démontre par sa situation la distance qu’il faut observer dans les pas ouverts qui se font en allant de côté, elle est representée les deux jambes écartées ; mais ils ne le doivent être que de la longueur du pied distant entre les deux, ce qui est la juste proportion du pas & la vraie position du corps sur les deux jambes, qui se voit par les épaules qui ne sont pas plus hautes l’une que l’autre ; c’est pourquoi le corps se trouve dans la facilité de se poser sur l’une des deux jambes sans faire aucun mouvement forcé, comme elle sert pour les pas ouverts qui se font de côté conjointement avec la cinquiéme, qui sont celles que l’on met en usage pour aller de côté ; la cinquiéme étant pour les pas croisez.
Mais au cas que vous aïez à parler à quelqu’un, vous allez l’aborder en faisant de pareilles reverences que celles que vous avez faites en entrant, & en quittant vous faites deux reverences en arriere, & d’autres en passant, autant que la civilité le permet, ce qui n’a point de limites, l’usage du beau monde étant le plus grand maître.
La danse a été en usage chez tous les peuples civilisés et barbares ; elle faisait partie de leur éducation et de leur religion même. […] La méthode des anciens maîtres fut tournée en ridicule, et l’on alla jusqu’à introduire l’usage des ballets dans les maisons d’éducation.
Ayant exprimé intelligiblement la maniere la plus facile pour faire les demi-coupez, qui sont la base & le fondement des differens pas, & que le Menuet, qui est la danse la plus en usage, je vais vous en donner la methode la plus facile pour parvenir à le bien danser. […] Mais comme ce pas ne convient pas à tout le monde, parce qu’il faut posseder beaucoup de force dans le cou-de pied ; c’est pourquoi on en a adouci l’usage, en ne faisant faire que deux mouvemens, cette maniere est plus facile, & c’est celle que je vais décrire.
Dire que je blâme généralement toutes les figures symétriques ; penser que je prétende en abolir totalement l’usage, ce seroit cependant mal interpréter mes idées. L’abus des meilleures choses est toujours nuisible ; je ne désapprouve que l’usage trop fréquent et trop répété de ces sortes de figures ; usage dont mes confrères sentiront le vice, lorsqu’ils s’attacheront à copier fidèlement la nature, et à peindre sur la scène les différentes passions, avec les nuances et le coloris que chacune d’elles exige en particulier.
Ce n’est pas la faute des Inventeurs de l’art de la Danse, si par succession de tems son usage a été corrompu par les attraits du luxe & par la corruption des mœurs ; ce qui fait que l’Eglise l’a regardée depuis comme un art plus digne de la molesse des femmes que du courage des hommes. […] Nous la voyons même en usage dans les cérémonies du Corps du Parlement de Paris, & d’autres Tribunaux du Royaume, où l’on pratique les révérences & les pas, qui marquent son antiquité ; elles paroissent tirées de l’Aréopage & du Sénat des Romains. En l’an 2545 du Monde, les Magistrats faisoient des sacrifices en l’honneur de Thémis Déesse de la Justice, par des danses caractérisées qui exprimoient les attributs de cette Déesse : ces sortes de danses étoient composées par les Pontifes ou les grands Sacrificateurs, & son usage étoit seulement réservé au Sacerdoce & à la Justice. […] L’usage de se faire entendre par signes est devenu fort familier à la Cour du Grand-Seigneur & à celle d’Espagne, où il se fait souvent des dialogues fort intelligibles par les doigts seulement. […] Mursius rapporte dans son Traité d’Orchesographie, qu’il y avoit deux cens sortes de danses en usage chez les Grecs.
Mais on est attaché à un usage plus facile, on garde une face emprûntée qui ne dit rien, et la danse qui s’en ressent nécessairement ne parle pas mieux ; elle est totalement inanimée. […] Pourquoi laisser aux acteurs et aux chanteurs des chœurs leurs physionomies, dès qu’on la dérobe à ceux qui, privés de la parole et de l’usage de la voix, en auroient encore plus besoin qu’eux ? […] que l’on brise les masques : car les raisons qui en interdisent l’usage aux acteurs, sont les mêmes que celles qui doivent le proscrire dans la danse. […] Enfin, Monsieur, la comédie Française à secoué cet usage, non par frivolité, mais par raison. […] Que l’on continue à danser comme on danse ; que les ballets ne soient en usage à l’opéra que pour donner le tems aux acteurs essoufflés de reprendre leur respiration ; qu’ils n’intéressent pas davantage que les entr’actes monotones de la comédie, et l’on pourra sans danger conserver l’usage de ces visages mornes aux quels on ne peut préférer une physionomie morte et inanimée.
Je dirai donc que les Danseurs de corde sont devenus depuis un tems si agréables au Public, par l’embellissement de leurs Jeux & par la propreté de leurs Théâtres, que je suis persuadé qu’on sera bien-aise de sçavoir l’origine de leur établissement : on peut même le regarder comme le premier spectacle public qui ait paru chez les Grecs, puisqu’il étoit en usage bien auparavant les Jeux Olimpiques. […] Mais les Curez de Paris voyant que ce divertissement public attiroit & détournoit le peuple du Service divin, en firent abolir l’usage, & réduisirent les Danseurs de corde à ne jouer plus qu’aux Foires de Saint Germain & de Saint Laurent, suivant le Réglement de 1560, énoncé dans le Traité de la Police du Commissaire de la Marre, qui réduit les Danseurs de corde à ne jouer dans les Villes du Royaume que dans le tems des Foires, & à découvert dans les Places publiques. […] Quoiqu’il semble n’être permis qu’à Moïse de parler de ce qui s’est passé avant le Déluge universel, néanmoins Béroce nous assure que l’art du saut & de la lute étoit en usage dans la ville d’Enos ou de Caen, proche la montagne du Liban, où les Géans s’éxerçoient avant le Déluge, étant un art convenable à leur force gigantesque. […] C’étoit un usage établi parmi les Juifs, de danser à toutes les fêtes de réjouissance & aux noces : les conviez se faisoient honneur de danser avec la mariée ; & si Notre-Seigneur ne dansa pas aux noces de Cana, du-moins y convertit-il l’eau en vin, pour témoigner sa reconnoissance à la mariée, & pour en prolonger le divertissement. […] Le Sénat lui répondit qu’il ne l’avoit fait que par rapport aux danses licentieuses & indécentes, qui tendoient à la corruption des mœurs, & qu’ils espéroient qu’il n’en souffriroit plus l’usage, auquel cas ils consentoient volontiers le rétablissement des Maîtres de Danses : ce qui fut confirmé par un Arrest du Sénat, qui fit refleurir la Danse dans Rome plus que jamais.
On ne peut nier, qu’en nous enseignant la manière de composer notre maintien suivant les usages reçus, cet art n’influe beaucoup sur les opérations de l’esprit. […] En présentant au public ce traité élémentaire, je crois lui fournir des moyens d’instruction dans un art qui, sous tous les rapports et à tant d’égards, est devenu précieux à la société, et tellement essentiel à l’éducation, qu’il est comme impossible de figurer sur le théâtre du monde sans en avoir au moins quelques légères connaissances ; et n’eussé-je tracé que les vrais principes, consacrés par l’usage et pratiqués par les meilleurs artistes, je croirais avoir rendu un service aux parents et aux personnes destinées à l’éducation de la jeunesse ; elles pourront au moins, en le lisant avec attention, juger du mérite des maîtres entre les mains desquels ils mettront leurs élèves, et, je dis plus, même leur enseigner les premiers principes sans leur secours.
Nous pouvons comprendre un homme de théâtre quand, comme Michel Larionoff, il s’évertue à circonscrire et à limiter volontairement le mouvement par l’usage du costume « rigide » ; encore ne le suivons-nous pas dans cette voie.
Emploi de l’Archimime dans les funérailles des Romains On adopta successivement à Rome toutes les cérémonies des funérailles des Athéniens ; mais on y ajouta un usage digne de la sagesse des Anciens Égyptiens.
Comme ce pas est fort en usage en Provence, je l’ai vû faire dans ce païs un peu differemment, c’est qu’au lieu d’ouvrir les jambes à côté, ils les passent en devant en les croisant un peu ; mais il n’a pas la même grace, & de plus c’est que lorsque vous le faites l’un devant l’autre, il semble que l’on aille donner un coup de pied à la personne avec qui l’on danse.
Mais ces derniers l’ont connu fort tard, et il paraît surprenant que les masques en usage aux Théâtres des uns et des autres n’en aient pas plutôt donné l’idée.
Qu’il me soit permis au moins de me plaindre de l’orgueil & du ridicule usage qui érigent tant de petits Censeurs en arbitres souverains du goût. […] Je l’ai déjà remarqué, c’est que la vanité nous séduit, & que l’usage permet au petit nombre de juger du goût universel. […] Sans parler des Extraits que tant d’Auteurs font de leurs Ouvrages, & qu’ils insérent dans les Journaux, comme s’ils étaient d’une main étrangère ; sans parler des petites ruses en usage parmi les Littérateurs, je me contenterai de citer la Lettre qui accompagne certaine Tragédie assez connue, & dont j’ai eu la hardiesse d’insérer des fragmens dans ma missive adressée aussi à Monsieur de Voltaire.
Il assure que pour enseigner la grammaire, il est essentiel de s’appliquer à l’étude de la musique, parce que sans elle le grammairien ne pourroit enseigner l’usage du Métre et du Rithme. […] Il paroit que l’usage des orateurs Romains étoit d’avoir derrière eux, un joueur d’instrument pour leur donner le ton, ce qui les empêchoit de se livrer à leur vivacité, de s’emporter, d’épuiser leurs forces, et de s’enrouer. […] L’usage étoit chez les anciens que celui qui avoit composé la déclamation d’une pièce de théâtre, mit son nom à côté de celui du poëte, et il se nommoit artiste de déclamation.
C’est surtout à la Cour que la Mascarade a été fort en usage.
Objection : Si l’on défend les Danses, on abandonnera l’usage des sacremens.
Toutes ces observations misent en usage, font un effet merveilleux dans la danse, & lui donnent la vivacité & le bon goût qu’elle n’auroit pas sans ces agrémens.
Tous les hommes ont un penchant naturel à l’imitation, de là le progrès rapide des usages, le succès étonnant des modes, l’établissement ferme des préjugés ; mais comme ce penchant tient d’une manière intime à la vanité, et qu’elle n’est jamais frappée que de ce qui lui en impose, c’est toujours vers des objets plus élevés que soi qu’il nous pousse et nous entraîne.
L’exécution gracieuse appartient toute au goût de l’artiste, et c’est à lui à en savoir faire un bon usage, et à bien les approprier au genre et au caractère de sa danse. Ces attitudes modifiées sont très en usage dans les enchaînements des groupes, fig.
C’est ordinairement à l’usage de ces moyens qu’il attache sa grâce, sans laquelle Jésus-Christ nous dit que nous ne pouvons rien. […] On sait qu’ils sont utiles à plusieurs, et c’en est assez pour en faire usage dans tous les cas où l’état des malades semble les exiger.
On les fait encore d’une autre maniere, en ce qu’il faut prendre plus de force pour les sauter ; ce qui se fait en se relevant plus vîte, & étendre fort les jambes, en les battant l’une contre l’autre, en retombant sur le pied contraire à celui qui a plié, pour lors il change de nom & on l’appelle demie cabrioles ; mais comme c’est un pas de Ballet, & que je n’entreprends dans ce Traité que de donner la maniere de faire les pas qui sont en usage dans les danses de Ville, c’est ce qui m’engage de ne pas embarasser l’Ecolier des pas que l’on aprend les derniers, comme étant ce qui donne la perfection aux danseurs qui sont nez avec toute la belle disposition, & même à ceux qui en font leur principale occupation.
Le goût vif et déterminé pour les ballets est général ; tous les souverains en décorent leurs spectacles, moins pour se modeler d’après nos usages, que pour satisfaire l’empressement qu’excite cet art. […] S’il veut persuader, qu’il dessille les yeux trop fascinés des jeunes danseurs, et qu’il leur dise : « Enfans de Terpsichore, renoncez aux cabrioles aux entrechats, et aux pas trop compliqués ; abandonnez la minauderie pour vous livrer aux sentimens, aux graces naïves et à l’expression ; appliquez-vous à la pantomime noble ; n’oubliez jamais quelle est l’âme de votre art ; mettez de l’esprit et du raisonnement dans vos pas de deux ; que la volonté en caractèrise la marche, et que le goût en distribue toutes les situations ; quittez ces masques froids, copies imparfaites de la nature ; ils dérobent vos traits ; ils éclipsent, pour ainsi dire, votre âme, et vous privent de la partie la plus nécessaire à l’expression ; défaites-vous de ces perruques énormes, et de ces coeffures gigantesques, qui font perdre à la tête les justes proportions qu’elle doit avoir avec le corps ; secouez l’usage de ces paniers roides et guindés, qui privent l’exécution de ces charmes, qui défigurent l’élégance des attitudes, et qui effacent la beauté des contours que le buste doit avoir dans ses différentes positions.
Leurs mœurs, leurs usages, leur éducation avaient dû nécessairement faire naître d’abord à leurs Poètes l’idée de ces actions qui intéressent des peuples entiers. […] Les chœurs dont les Grecs n’avaient fait qu’un trop faible usage, et dont les Italiens, ainsi que je l’ai déjà dit, n’ont pas su se servir, placés par Quinault dans les lieux où ils devaient être, lui procuraient des occasions fréquentes de grand spectacle126, des mouvements généraux127, des concerts ravissants128, des coups de Théâtre frappants129, et quelquefois le pathétique le plus sublime130. En liant à l’action principale la Danse qu’il connaissait bien mieux qu’elle n’a été encore connue, il se ménageait un nouveau genre d’action théâtrale, qui pouvait donner un feu plus vif à l’ensemble de sa composition, des Fêtes aussi aimables que galantes, et des tableaux variés à l’infini, des usages, des mœurs, des Fêtes des Anciens.