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80. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Euthyme et Eucharis. Ballet héroï-pantomime. » pp. 51-63

Mais comme il est aussi difficile de marcher, sans s’égarer, dans les routes obscures de l’antiquité, que d’anatomiser des objets presque décharnés , et de distinguer exactement ceux dont la forme se perd dans l’immesurable distance des siècles, il faut présumer avec les commentateurs raisonnables, que les anciens avoient des gestes de convention, qui devenoient les signes représentatifs de telle ou telle chose, j’en ai parlé avec assez d’étendue dans mes lettres précédentes ; j’ai même avancé qu’il a existé des dictionnaires explicatifs de tous les gestes possibles.

81. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La Rosière de Salency. Ballet pastoral. » pp. 191-203

Depuis douze siècles et plus, on la célèbre chaque année en Picardie, au village de Salency, à une demi-lieue de Noyon.

82. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « IX. L’escadron volant de la rue Lepeletier. » pp. 190-203

*** C’étaient, enfin, les Brach, les Volter, les Villiers, les Ribe… Et puis, la bande des rats de l’époque : Nini, Salaba, Travers, Bélardel, Jousset, Accolas, Vauthier, Desvignes ; Gauguin, qui aimait tant Régnier, de l’Ambigu ; Guénia, que Faure protégeait ; Subra, la sœur aînée de celle d’aujourd’hui, qui allait jouer la tragédie dans la banlieue sous le pseudonyme de Constance Léger, et qui joue maintenant sous son nom la comédie à l’étranger ; Pourchet qui déclarait si volontiers : « L’Empereur a dit comme ça à mon beau-frère… » Travers, qui obtenait tant de succès dans une romance de sa composition : J’avais quinze ans et j’étais jeune fille… et la petite Paillier, qui, complimentée par un abonné sur son minois de bergerette à la mode du siècle dernier, s’écriait en s’adressant aux camarades : — Comprenez-vous c’ t’ animal-là qui vient me dire que je ressemble à un Boucher !

83. (1806) L’Art de la danse, poëme en quatre chants, calqué sur l’Art poétique de Boileau pp. -247

Villon sut le premier, dans ces siècles grossiers, Débrouiller l’art confus de nos vieux romanciers. […] Au siècle des beaux-arts, lorsque le chef suprême Voulait se délasser du poids du diadême, Dans ces ballets brillans que la France admirait7, Entouré de sa cour, lui-même il figurait. […] Cet usage fut conservé à l’Opéra, pendant plus d’un siècle. […] Voilà ce qu’un philosophe anglais écrivait sur la Danse, il y a près d’un siècle, c’est-à-dire en 1711. […] Chez les Romains, où l’art de la pantomime s’est soutenu avec succès pendant plusieurs siècles, les spectateurs connaissaient le langage des mains des pantomimes.

84. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — LETTRE XII. » pp. 157-180

Il est un auteur dont j’ignore le nom, et qui s’est trompé grossièrement en faisant insérer dans un livre qui fera toujours autant d’honneur à notre nation qu’à notre siècle, que la fléxion des genoux et leur extension étoit ce qui élevoit le corps. […] Je crois donc, Monsieur, que cet instrument sans doute utile dans des temps d’ignorance ne l’est plus dans un siècle où les beaux arts tendent à la perfection.

85. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « V. Pastels après décès. » pp. 54-87

Mais, par les escaliers et par les corridors, voici que tout un essaim d’ombres charmantes tourbillonne et froufroute autour de nous… Lumineuses et impalpables, elles émergent de la nuit du passé, et s’en viennent, en planant à travers les années, des lieux que l’Opéra a habités depuis deux siècles, — du Jeu de Paume de la Bouteille, rue Mazarine, et du Jeu de Paume du Bel-Air, rue de Vaugirard, des deux salles du Palais-Royal et de l’hôtel de la rue Saint-Nicaise, des Tuileries et de la Porte-Saint-Martin, de la Montansier et de la place Louvois… Et, toutes, elles sollicitent l’aumône d’une plumée d’encre et d’un coup de chapeau, — d’un sourire et d’un souvenir ! […] Un peu plus d’un siècle plus tard, le docteur Véron arrêtait, en compagnie de Malitourne et de Roger de Beauvoir, le programme d’un souper de carnaval qu’il se proposait d’offrir à ses intimes dans les salons de la direction.

86. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre quinzième et dernière. » pp. 216-240

Combien de danseurs de peintres et de musiciens se sont perdus en suivant cette route facile, mais pernicieuse, qui méneroit insensiblement à la destruction et à l’anéantissement des arts, si les siècles ne produisoient toujours quelques hommes rares, qui, prenant la nature pour modèle, et le génie pour guide, s’élèvent d’un vol hardi et de leurs propres aîles à la perfection ! […] Cette mauvaise conduite trop justement reprochée, est la base du préjugé fatal qui règne indifféremment contre les gens qui se consacrent au théatre ; préjugé qui se dissiperoit bientôt malgré la censure amére du très-illustre Cynique de ce siècle, s’ils cherchoient à se distinguer par les mœurs et par la supériorité des talens.

87. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Avant-propos »

On voudrait alors, pour l’honneur, pour la félicité de son siècle, faire passer rapidement les découvertes qu’on croit avoir faites, ses réflexions, ses vues dans l’âme de tous ses contemporains.

88. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre X. le coucher de l’astre  » pp. 365-413

La Gazette des Théâtres et le Siècle exprimèrent des dispositions peu bienveillantes. Le Siècle poursuivait Fanny de sa verve caustique. […] « Sa mémoire restera chère, dit la baronne de Knorr, à tous ceux qui l’ont connue ; aux générations suivantes elle apparaîtra comme une des figures les plus aimables du siècle dernier158. » Fanny Elssler fut enterrée au cimetière de Hietzing, où, quelques années après, sa cousine Catherine Prinster, son inséparable compagne jusque dans la mort, vint reposer à côté d’elle.

89. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXIV, comment m. claretie m’a décidée à écrire ce livre » pp. 272-285

Attendez-vous à voir la femme grandir en influence et en pouvoir, et si, au dire de Gladstone, le dix-neuvième siècle fut le « siècle des Ouvriers », le vingtième sera celui des Femmes.

90. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre VII. Objection : On a toujours dansé. » pp. 188-201

Ne vous conformez pas au siècle présent , n’est-ce pas comme s’il disoit : Ne suivez pas les mauvaises coutumes du monde, non plus que ses mauvaises maximes et ses mauvais exemples ?

91. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les fêtes modernes »

On n’a point dans cet article le vaste dessein de traiter des festins royaux que l’histoire ancienne nous a décrits, encore moins de ceux de tant de princes d’Europe qui, pendant les siècles obscurs qui ont suivi la chute de l’Empire, ne se sont montrés magnifiques dans les occasions éclatantes, que par une profusion déplacée, une pompe gigantesque, une morgue insultante. […] Les bornes qui me sont prescrites m’empêcheront aussi de parler des fêtes des siècles trop reculés : les triomphes d’Alexandre, les entrées des conquérants, les superbes retours des vainqueurs romains dans la capitale du monde, sont répandus dans toutes nos anciennes histoires. […] En lui mille traits annonçaient à la cour l’homme aimable du siècle, aux Arts un protecteur, à la France un général. […] On a vu ce poète philosophe emprunter la main des grâces pour offrir la lumière au dernier siècle. […] à l’imitation des anciens temples, et tels qu’on le voit au panthéon, dont on avait imité les ornements ; à la réserve cependant des bases que l’on jugea à propos de donner aux colonnes, pour s’accommoder à l’usage du siècle : elles y furent élevées sur des socles d’environ quatre pieds de haut, servant comme de repos aux balustrades de même hauteur qui étaient entre les entre-colonnements.

92. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre VI. » pp. 40-55

Ce seroit avilir les hommes que de le penser, et dépriser le goût et l’esprit de notre siècle que de le croire.

93. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre X. » pp. 130-144

Tant que l’on sacrifiera le goût aux difficultés, que l’on ne raisonnera pas, que l’on fera consister la danse en tours de force, en voltige, l’on fera un métier vil d’un art agréable : la danse, loin de faire des progrès, dégénérera, et rentrera dans l’obscurité, et j’ose dire dans le mépris ou elle étoit il n’y a pas un siècle.

94. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « XII. Le foyer de la danse » pp. 270-287

Le foyer de la danse n’y brillait ni par le luxe, ni par le confort : c’était une grande pièce attenante à l’hôtel Choiseul, assez mal éclairée, meublée d’une banquette en velours rouge usé, garnie de boiseries ouvragées à la mode du siècle dernier et décorée de glaces au cadre enfumé, écaillé, aux baguettes d’or terni.

95. (1921) Salvatore Viganò pp. 167-190

Deux ans après la mort de Viganò, Stendhal parle de ses « admirables ballets » comme d’œuvres d’art anéanties depuis des siècles : « C’était un art nouveau qui est mort avec ce grand homme. » Stendhal ne faisait que partager l’opinion générale alors en Italie. […] C’est cette union qu’avait su réaliser il y a plus d’un siècle Salvatore Viganò.

96. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VII. le diable boiteux  » pp. 220-261

Dans le Siècle nouvellement créé, Louis Desnoyers constatait qu’au Théâtre-Français, Molière se jouait devant les ouvreuses seules, tandis qu’une foule extasiée se pressait rue Le Peletier et « payait un tribut de 8 500 francs à la cachucha de Mlle Elssler113 ». […] Le Siècle, 18 juillet 1836.

97. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre IX. le voyag e en amérique  » pp. 320-364

Le lieutenant la prit par la main et, lui faisant faire quelques pas, lui dit : « Mademoiselle, nous voilà juste sur la poudrière. » — « Partons de là, partons de là, s’écria-t-elle, de peur que nous ne sautions. » — « Non pas, tant que vous serez avec nous, répondit le galant lieutenant ; il y a parmi les marins un proverbe qui dit que nous n’avons rien à craindre quand l’amour veille sur nous. » — « Quand vous quitterez ce pays, lui dit le capitaine, si le temps de mon départ coïncide avec le vôtre, je veux, belle Fanny, vous conduire en France sur mon navire. » « Ses manières, ses mouvements gracieux, son sourire fascinant avaient tourné les têtes des plus vieux grognards. » Le Siècle rapporte une autre réception sur un navire de l’Etat : « La charmante danseuse a été invitée à dîner à bord d’une frégate américaine. […] Le Siècle, 28 juillet 1840.

98. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre V. Témoignages des Évêques dans leurs Instructions pastorales, des Catéchismes, et des Théologiens contre les Danses. » pp. 51-71

En rapportant le sentiment de plusieurs saints et de plusieurs grands hommes, qui, à l’envi les uns des autres ont condamné les danses et se sont efforcés d’en détourner, je ne dois pas omettre ce qu’en écrit en latin, François Pétrarque, italien de naissance, un des plus beaux génies de son siècle, mort en 1374 chanoine de Padoue.

99. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse et le ballet »

Il forma seul alors un très grand spectacle, et d’une dépense immense, que dans les deux derniers siècles on a porté au plus haut point de perfection et de grandeur.

100. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse ancienne »

Le cardinal Ximenès rétablit de son temps dans la cathédrale de Tolède l’ancien usage des messes mozarabes, pendant lesquelles on danse dans le chœur et dans la nef avec autant d’ordre que de dévotion : en France même on voyait encore vers le milieu du dernier siècle, les prêtres et tout le peuple de Limoges danser en rond dans le chœur de Saint-Léonard, en chantant : sant Marciau pregas per nous, et nous epingaren per bous.

101. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VIII. victoires et revers  » pp. 262-319

Il parut au Siècle qu’elle n’avait pas réussi à rajeunir le rôle ingrat de Fenella, tout en reconnaissant que son jeu avait par moments une grande force dramatique. […] La Gazette des Théâtres et le Siècle se faisaient adresser de Londres une correspondance, signée J.

102. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Discours préliminaire. » pp. -

 » « Car il n’a point menti en disant : Assurez-vous que je suis avec vous jusqu’à la consommation des siècles : (Matth. 28, 20.)

103. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La mort d’agamemnon. ballet tragique. en cinq actes.  » pp. 141-169

Il n’est pas douteux que la mort d’Agamemnon, la vengeance d’Oreste, ses fureurs, ne fournissent les sujets de trois Drames ; tous les trois ont été traités par les Auteurs Anciens, et après eux par les Modernes ; ceux-ci n’ont pas cru devoir imiter servilement leurs prédécesseurs ; ils ont retranché des personnages, ils en ont substitué d’autres ; ils ont supprimé les chœurs ; chacun d’eux enfin s’est laissé entrainer à l’impulsion de son génie, à son imagination, et ils ont, pour ainsi dire, habillé les drames anciens au goût du siècle pour le quel ils écrivoient Mais il suffit de dire, sans entrer dans tous ces détails qu’un ballet n’est pas un drame, qu’une production de ce genre ne peut se subordonner aux regles étroites d’Aristote.

104. (1834) L’Opéra. Paris ou Le Livre des Cent-et-un. tome XV « L’Opéra. » pp. 366-428

Quoi qu’il en soit de ce blâme et de tous ceux qui l’ont imité ou suivi, en dépit de Beaumarchais, de Saint-Évremont et de leurs parodistes, depuis cent quatre-vingt-dix ans, tout près de deux siècles, que l’opéra a été naturalisé en France, il a toujours été regardé comme le plus brillant et souvent comme le plus agréable de nos spectacles. […] Le Directoire, époque de fastueux délire et d’opulence, rendit à l’Opéra une partie de son éclat royal ; il fut le rendez-vous de la société élégante : on eût dit qu’un reflet de la Régence, ou qu’un pâle rayon du siècle de Louis XV avait pénétré dans la salle, sur la scène et dans les coulisses ; c’était une aurore, aurore boréale toutefois, tant elle était à la fois éloignée des destinées passées et du destin futur de l’Opéra.

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