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29. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE X. » pp. 261-289

Le goût en est le distributeur, c’est lui qui donne aux graces de la valeur & qui les rend aimables : marchent-elles sans lui, elles perdent leur nom, leurs charmes & leur effet ? […] Pour hâter les progrès de notre Art & le rapprocher de la vérité, il faut faire un sacrifice de tous les pas trop compliqués ; ce que l’on perdra du côté des jambes se retrouvera du côté des bras ; plus les pas seront simples & plus il sera facile de leur associer de l’expression & des graces : le goût fuit toujours les difficultés, il ne se trouve jamais avec elles ; que les Artistes les réservent pour l’étude, mais qu’ils apprennent à les bannir de l’exécution ; elles ne plaisent point au Public ; elles ne font même qu’un plaisir médiocre à ceux qui en sentent le prix. […] La beauté se perd toujours sous les colifichets de la mode ; le simple est son fard ; la nature compose ses agréments ; les graces ajoutent à ses traits ; l’esprit les anime & leur prête encore un nouvel éclat. […] ils ont perdu, puisque je leur prouverai que les positions de ces deux statues, chef-d’œuvres de l’antiquité, ne sont pas des positions adoptées dans les principes de la Danse.

30. (1860) Mémoires de Rigolboche « Dédicace. A Mané de l’Indépendance belge » pp. 1-4

Tant pis pour vous ; — d’ailleurs, ce que vous perdez en bonheur conjugal, vous le rattrapez en popularité.

31. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre II. Des moyens qui conduisent à la connaissance des Arts »

Si quelquefois dans leurs diverses productions, on cesse d’apercevoir leurs rapports ; si leur liaison semble se perdre dans la multiplicité variée de leurs opérations, c’est que les yeux en sont distraits par les objets actuels qui les occupent ; mais le fil échappe sans se rompre : des regards attentifs qui le cherchent, le démêlent toujours.

32. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre V. Préjugés contre la Danse en Action »

Préjugés contre la Danse en Action La Danse noble, la belle Danse se perd, disait-on à la Cour, et à la Ville, lors même que nous avions, au Théâtre de l’Opéra, les meilleurs Danseurs qui y eussent paru depuis son établissement.

33. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre X. » pp. 64-66

Cette partie brillante de l’opéra s’est perdue depuis qu’on a renoncé à Quinaut et aux sujets brillans.

34. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « II. Vocation. » pp. 14-23

La fillette ne perdit pas un centimètre de son aplomb. […] Vains efforts, sa protestation se perdait au milieu des cris de joie de l’enfant qui lui avait sauté au cou et l’embrassait à l’étrangler.

35. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — LETTRE XII. » pp. 157-180

J’ai connu des hommes qui se donnoient une question d’autant plus douloureuse, que tout en eux étant formé, ils étoient privés de cette souplesse qui se perd avec la jeunesse. […] Un sculpteur courroit risque de perdre son ouvrage, s’il ne l’étayoit que sur un corps rond et mouvant ; la chûte de sa statue seroit inévitable ; elle se romproit et se briseroit infailliblement. […] L’art chez eux a supplée à la nature, parce qu’ils ont eu le bonheur de rencontrer d’excellents maîtres, qui leur ont demontré que, lorsqu’on abandonne les reins, il est impossible de se soutenir dans une ligne droite et perpendiculaire ; que l’on se dessine de mauvais goût ; que la vacillation et l’instabilité de cette partie s’oppose à l’à-plomb et à la fermeté ; qu’ils impriment un défaut désagréable dans la ceinture ; que l’affaissement du corps ôte aux parties inférieures la liberté dont elles ont besoin pour se mouvoir avec aisance ; que le corps, dans cette situation, est comme indéterminé dans ses positions ; qu’il entraine souvent les jambes ; qu’il perd à chaque instant le centre de gravité, et qu’il ne retrouve enfin son équilibre, qu’après des efforts et des contorsions qui ne peuvent s’associer aux mouvemens gracieux et harmonieux de la danse. […] En partant de ce principe, il n’est pas douteux que fléchissant les genoux plus bas qu’il ne le faut relativement à l’air sur le quel l’on danse, la mesure alors traîne, languit et se perd. Pour regagner le temps que la fléxion lente et outrée a fait perdre, et pour le ratrapper, il faut que l’extension soit prompte ; et c’est ce passage subit et soudain de la fléxion à l’extension, qui donne à l’exécution une sécheresse et une dureté tout aussi choquante et aussi désagréable que celle qui résulte de la roideur.

36. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XII. » pp. 315-361

Vous comprenez que dans cette circonstance les machines n’opérent pas plus efficacement que le travail ; j’ai connu des hommes qui se donnoient une question d’autant plus douloureuse que tout en eux étant formé, ils étoient privés de cette souplesse qui se perd avec la jeunesse. […] Un Sculpteur courroit risque de perdre son ouvrage s’il ne l’étayoit que sur un corps rond & mouvant ; la chûte de sa statue seroit inévitable, elle se romproit & se briseroit infailliblement. […] Le pied perdra sa forme naturelle, il s’arrondira & vacillera sans cesse & de côté, du petit doigt au pouce, & du pouce au petit doigt : cette espece de roulis occasionné par la forme convexe que l’extrêmité du pied prend dans cette position, s’oppose à toute stabilité ; les chevilles chancellent & se déplacent ; & vous sentez, Monsieur, que dans le temps où la masse tombera d’une certaine hauteur, & ne trouvera pas dans sa base un point fixe capable de la recevoir & de terminer sa chûte, toutes les articulations seront blessées de ce choc & de cet ébranlement ; & l’instant où le Danseur tentera de chercher une position ferme, & où il fera les plus violents efforts pour se dérober au danger, sera toujours celui où il succombera, soit ensuite d’une entorse, soit ensuite de la rupture de la jambe ou du tendon. […] En partant de ce principe, il n’est pas douteux que fléchissant les genoux plus bas qu’il ne le faut relativement à l’air sur lequel on danse, la mesure alors traîne, languit & se perd. Pour regagner le temps que la flexion lente & outrée a fait perdre, & pour le rattraper, il faut que l’extension soit prompte, & c’est ce passage subit & soudain de la flexion à l’extension qui donne à l’exécution une sécheresse & une dureté tout aussi choquante & aussi désagréable que celle qui résulte de la roideur.

37. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « V. Pastels après décès. » pp. 54-87

— En ce cas, nous perdons toutes deux notre temps, répliqua mademoiselle Le Rochois. […] Mais il fallait une satisfaction à la morale publique… Gruer perdit son privilège… Mademoiselle de Camargo n’avait plus rien à perdre. […] Cahusac ajoute : « C’est en vain qu’on chercherait un enjouement plus franc et une vivacité plus naturelle. » Alerte et forte en sa souplesse, La brune Camargo sautait… Et elle sautait si haut, si haut, si haut, qu’on aurait dit qu’elle allait se perdre dans les frises ! […] « En 1763, dit Bachaumont, l’Opéra fut à la veille de perdre mademoiselle Allard. […] Aussi avait-elle contracté de nombreuses dettes auxquelles, dès 1769, elle ne pouvait faire face, si l’on en croit Bachaumont : « Le public craint de perdre la Guimard.

38. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XIV. » pp. 197-215

Cette scène, Monsieur, perd tout à la lecture ; vous ne voyez ni la Deêsse, ni le Dieu, ni leur suite, vous ne distinguez rien ; et dans l’impossibilité où je suis de rendre ce que les traits, la physionomie, les regards et les mouvemens des Nymphes exprimoient si bien, vous n’avez, et je ne vous donne ici que l’idée la plus imparfaite et la plus foible de l’action la plus vive et la plus variée. […] Les lieux changent ; ils représentent une forêt vaste et sombre ; les Nymphes qui n’ont point perdu le Dieu de vue, entrent précipitamment sur la scène ; mais quelle est leur crainte ! […] Le morceau le plus éloigné qui termine la décoration, présente une cascade de plusieurs nappes, qui se perd dans un bassin, et qui laisse découvrir derrière elle un paysage et un lointain. […] Zaïre, loin de se plaindre, montre par une générosité ordinaire aux belles âmes, un air de sérénité qui rassure le Sultan, et qui calme les craintes qu’il avoit de perdre l’objet de sa tendresse. […] Lorsque les caractères sont soutenus, que celui de la nation qu’on représente n’est point altéré, et que la nature ne se perd pas sous des embellissemens qui lui sont étrangers et qui la dégradent ; lorsqu’enfin l’expression du sentiment est fidèle, que le coloris est vrai, que le clair-obscur est ménagé avec art, que les positions sont nobles, que les groupes sont ingénieux, que les masses sont belles et que le dessin est correct, le tableau dèslors est excellent et produit son effet.

39. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XIV. » pp. 396-434

Cette Scene, Monsieur, perd tout à la lecture ; vous ne voyez ni la Déesse, ni le Dieu, ni leur suite. […] Les lieux changent ; ils représentent une forêt vaste & sombre ; les Nymphes qui n’ont point perdu le Dieu de vue entrent précipitamment sur la Scene ; mais quelle est leur crainte ! […] Le morceau le plus éloigné & qui termine la décoration, présente une cascade de plusieurs nappes qui se perd dans un bassin, & qui laisse découvrir derriere elle un paysage & un lointain. […] Zaïre loin de se plaindre montre par une générosité ordinaire aux belles ames un air de sérénité qui rassure le Sultan, & qui calme les craintes qu’il avoit de perdre l’objet de sa tendresse. […] Lorsque les caracteres sont soutenus ; que celui de la Nation qu’on représente n’est point altéré, & que la nature ne se perd pas sous des embellissements qui lui sont étrangers & qui la dégradent ; lorsqu’enfin l’expression du sentiment est fidelle ; que le coloris est vrai ; que le clair-obscur est ménagé avec art ; que les positions sont nobles ; que les grouppes sont ingénieux ; que les masses sont belles & que le dessein est correct, le tableau dès-lors est excellent & mérite les plus grands éloges.

40. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Discours préliminaire. » pp. -

D’autres, sans l’approuver expressément, négligent, par défaut de zèle, ou par une lâche complaisance, d’employer l’autorité et les ressources de leur ministère pour éloigner les personnes qu’ils conduisent, de ces divertissemens qui perdent tant d’ames. […] Cet esprit de malice est toujours également altéré du sang des ames ; et il en perd beaucoup plus par le violement de l’Evangile et par les fausses interprétations qu’il lui donne, ou qu’ils reçoivent facilement, pour les violer avec moins de scrupules et de remords, qu’il n’a autrefois perdu d’ariens par les erreurs dans lesquelles il les a engagés et fait persévérer opiniâtrément, quoique le nombre en ait été très-grand. […] Vous me demandez, Monsieur, quel crime a commis et quelle peine mérite un pasteur, qui, ayant lu dans les saints pères que la danse est une pompe du diable, un piége de l’esprit d’impudicité, un artifice de l’enfer pour séduire les hommes, un feu qui n’est capable que d’embraser le cœur des jeunes gens et d’y exciter toutes sortes de passions déshonnêtes, a tâché, autant qu’il a pu, de bannir les danses de sa paroisse, en représentant à ceux qui sont sous sa conduite spirituelle, qu’on s’y expose à un extrême péril de perdre son ame, en leur disant, après l’Ecriture sainte, que celui qui aime le péril ne manquera pas d’y tomber ; en leur racontant des histoires très-avérées de plusieurs filles qui y ont perdu ce qu’elles ont de plus précieux ; en leur marquant qu’on ne fait jamais ces sortes d’assemblées, que l’amour impur n’y préside ; qu’il ne s’y rencontre des jeunes gens impudens qui ne cherchent qu’à se corrompre et à corrompre les autres en chantant des chansons scandaleuses, en tenant des discours libres ; en s’expliquant encore plus dangereusement par des regards immodestes, et même quand ils le peuvent, comme ils le peuvent et l’osent presque toujours, par quelque attouchement. […] Je suis persuadé, Monsieur, que ce ne sera pas vous qui oserez blâmer la conduite d’un pasteur qui connoissant le foible de ses paroissiens, et ayant expérimenté qu’ils ne sauroient s’exposer à un tel péril sans s’y perdre, et qui voit même peut-être qu’ils y ont commis des crimes grossiers, croit devoir exiger d’eux qu’ils se mettent, par une pénitence sincère, en état de recevoir l’absolution avant que de la lui demander.

41. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XIII. » pp. 181-196

Les jeunes gens qui se livrent à la danse machinalement et sans principes, s’instruiroient encore infailliblement ; ils apprendroient à connoitre les difficultés, ils s’efforceroient de les surmonter ; et la vüe des routes sûres les empêcheroit de se perdre et de s’égarer. […] Il ne s’agit que de débiter d’abord que l’éléve a été indignement enseigné, que le maître l’a totalement perdu, que l’on a eu une peine inconcevable à détruire cette mauvaise danse de campagne, et à remédier à des défauts étonnants. […] Voilà, Monsieur, ce qui me paroitroit devoir être substitué à la Chorégraphie de nos jours, à cet art aujourd’hui si compliqué, que les yeux et l’esprit sy perdent ; car ce qui n’étoit que le rudiment de la danse, en est devenu insensiblement le Grimoire. […] S’il dédaigne un pareil secours, il ne les composera de nouveau qu’avec plus de goût ; il réparera même les fautes qui pouvoient y règner, (car le souvenir de nos fautes est celui qui s’efface le moins) ; et s’il prend le crayon, ce ne sera que pour jetter sur le papier le dessin géométral des formes principales et des figures les plus saillantes ; il négligera sûrement de tracer toutes les routes diverses qui conduisoient à ces formes, et qui enchainoient ces figures ; et il ne perdra pas son temps à écrire les pas, ni les attitudes diverses, qui embellissoient ces tableaux.

42. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVIII. » pp. 185-200

Il n’étoit point obligé de tâtonner avec elle, et ne craignoit ni de la perdre, ni de la chercher. […] Il faut conclure que la declamation théatrale, et la déclamation oratoire perdent leur force et leur puissance, si elles ne sont soutenues par la mémoire. […] Un instant après il devient plus ivre ; il perd son chapeau, abandonne ses étriers, il galope, frappe son cheval, le pique de ses éperons, casse son fouet, perd ses gands, et arrive aux murs de son parc ; il n’en trouve plus la porte, il veut absolument que son coursier dont il déchire la bouche, entre par la muraille ; l’animal se débat, se cabre, et jette mon vilain à terre. » Après cet exposé, Garrick commença ; il mit successivement dans cette scène, toutes les gradations dont elle étoit susceptible ; il la rendit avec tant de vérité, que lorsqu’il tomba de cheval Prévillo poussa un cri d’effroi ; sa crainte augmenta encore lorsqu’il vit que son ami ne répondait à aucune de ses questions.

43. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XIII. » pp. 362-395

Les jeunes gens qui se livrent à la Danse machinalement & sans principes s’instruiroient encore infailliblement ; ils apprendroient à connoître les difficultés ; ils s’efforceroient de les combattre ; & la vue des routes sûres les empêcheroit de se perdre & de s’égarer. […] Il ne s’agit que de débiter d’abord que l’Eleve a été indignement enseigné ; que le Maître l’a totalement perdu ; que l’on a une peine inconcevable à détruire cette mauvaise Danse de Campagne & à remédier à des défauts étonnants : il faut ensuite ajouter que l’Eleve a du zele ; qu’il répond aux soins qu’on se donne ; qu’il travaille nuit & jour ; & le faire débuter un mois après. […] Voilà, Monsieur, ce qui me paroîtroit devoir être substitué à la chorégraphie de nos jours, à cet Art aujourd’hui si compliqué que les yeux & l’esprit s’y perdent ; car ce qui n’étoit que le rudiment de la Danse, en est devenu insensiblement le grimoire. […] Lany, après avoir composé les Ballets d’un Opéra à la satisfaction du Public, soit obligé nécessairement d’en conserver ainsi l’idée pour les remettre cinq ou six ans aprés avec la même supériorité ; s’il dédaigne un pareil secours, il ne les composera de nouveau qu’avec plus de goût ; il réparera même les fautes imperceptibles qui pouvoient y régner ; car le souvenir de nos fautes est celui qui s’efface le moins, & s’il prend le crayon, ce ne sera que pour jetter sur le papier le dessein géométral des formes principales & des figures les plus saillantes ; il négligera sûrement de tracer toutes les routes diverses qui conduisoient à ces formes, & qui enchaînoient ces figures ; & il ne perdra pas son temps à écrire les pas, ni les attitudes diverses qui embellissoient ces Tableaux.

44. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre IX. Circonstances qui contribuent à rendre les Danses plus dangereuses et plus criminelles. » pp. 102-114

C’est afin que, s’abstenant des travaux et des occupations ordinaires, on ait plus de loisir, plus de liberté d’esprit et de cœur pour s’appliquer à Dieu, aux exercices de piété, et à la grande affaire du salut, que souvent les affaires temporelles font trop long-temps perdre de vue. […] En connoît-on beaucoup qui, affectionnés au sermon et à l’office de la paroisse, après les avoir ouïs, aillent perdre à la danse, dans une si grande effusion d’une joie mondaine, l’esprit de recueillement et de componction que la parole de Dieu et ses louanges auront excité ? […] Le jeûne a encore un caractère particulier dans le nouveau testament, puisqu’il est une expression de la douleur de l’Eglise dans le temps qu’elle aura perdu son époux, conformément à cette parole de Jésus-Christ même : (Matth. c. 9, v. 15.)

45. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] «  Traité du geste, Contenant la maniere de représenter les Pièces de Théatre, à l’aîde des bras & des jambes, pour la commodité des Acteurs nazillans, begayans, gasconnans ; &c. &c. & offrant, en outre, une excellente Méthode aux gens mariés, pour se quereller dans leur ménage, sans faire de bruit. » pp. 49-60

Cela posé, je dirai qu’il me semble que des Gesticulateurs habiles pourraient représenter à la muette les excellentes Pièces, sans faire rien perdre de leurs beautés, parce que, tandis qu’ils les rendraient à l’aîde de différens signes, ceux des Spectateurs, qui voudraient en prendre la peine, liraient le Poème, pour juger si les gestes correspondent à l’action ; ainsi que cela se pratique à l’Opéra, où l’on n’entend pas facilement les paroles. […] Quoi qu’il en soit, un bel-esprit moderne a proposé à tous les Chanteurs de n’articuler que les notes, puisque c’est, dit-il, peine perdue de prononcer des paroles qu’on ne saurait entendre. […] Je me doute qu’on m’objectera que les représentations théâtrales perdraient toute leur illusion, si l’on n’y admettait que la Pantomime ou le geste.

46. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XI. » pp. 145-156

Ou les vices naturels qu’on observe en soi sont tels que rien ne peut y remédier ; en ce cas, il faut perdre sur le champ et totalement de vüe l’idée que l’on s’étoit formée de l’avantage de concourir aux plaisirs des autres ; ou ces vices peuvent être réformés par une application, par une étude constante, et par les conseils et les avis d’un maître instruit et éclairé ; et dèslors il importe essentiellement de ne négliger aucuns des efforts, qui peuvent remédier à des imperfections dont on triomphera, si l’on prévient le tems où les parties ont acquis leur dernier dégré de force et de consistance, où la nature a pris son pli, et où le défaut à vaincre s’est fortifié par une habitude trop longue et trop invétérée, pour pouvoir être détruit. […] Au reste, Monsieur, ce que les danseurs jarretés perdent du côte de la force, ils semblent le regagner du côté de l’adresse. […] Cette attention est très importante à faire ; les bras courts n’exigent que des mouvemens proportionnés à leur longueur ; les bras longs ne peuvent perdre de leur étendue que par les rondeurs qu’on leur donne.

47. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Psyché et l’Amour. Ballet héroï-pantomime. » pp. 121-134

On sait que Psyché étoit d’une beauté rare ; que Vénus en devint si jalouse, qu’elle employa tout son pouvoir pour la persécuter, que l’Amour frappé des charmes de Psyché, conçut pour elle la passion la plus vive, et qu’il se détermina à l’épouser ; que la curiosité de cette jeune Princesse pour connaître son vainqueur, qui ne la voyoit que la nuit, excita pendant quelque tems la colère de ce dieu, et qu’il l’abandonna quelques instans ; on n’ignore pas, dis-je, que Venus profita de ce moment, pour s’abandonner à sa vengeance, et qu’elle livra la malheureuse Psyché aux fureurs des divinités infernales ; qu’indépendamment des tourmens que les furies lui firent éprouver dans ce séjour de douleur, elle y perdit encore ses charmes et sa beauté ; que l’Amour toujours tendre et toujours épris se fraya une route dans les enfers, qu’il y enleva Psyché prête à perdre la vie, qu’il la transporta dans le palais de Vénus, qu’il reconcilia enfin cette divinité avec Psyché, qui recouvra sa fraîcheur et ses charmes : et que l’Amour l’épousa. […] Mais, avant de perdre la vie, les Furies se font un plaisir barbare de lui faire éprouver les plus cruels tourmens.

48. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XI. » pp. 107-114

Les facultés physiques de l’homme quelles qu’elles soient, ne se développent qu’à l’aide d’un mouvement continuel ; les muscles, les leviers, les charnières qui composent les ressorts de notre machine, demandent à être exercés dans tous les sens, pour ne rien perdre de leur mobilité, de leur jeu, et de leur élasticité. […] L’homme employé dès sa naissance à la culture de la terre, contracte l’habitude de ses travaux pénibles, et de ses positions forcées : ses mouvemens sans cesse répétés dans le même sens deviennent pour lui une routine à la qu’elle il obéit machinalement ; à mesure qu’il se fortifie, ses muscles acquièrent de la rigidité ; il perd l’adresse et la souplesse si nécessaires aux mouvemens variés des bras.

49. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Approbation. De M. l’Abbé Richard, Doyen des Chanoines de l’Eglise Royale & Collégiale de Ste Opportune à Paris, Prieur-Seigneur de l’Hôpital, &c. Censeur Royal. » pp. -

Le caractere que j’ai l’honneur de porter, m’auroit empêché de le faire, si j’avois crû que le témoignage que je rends sur cet Ouvrage, eût tiré à consequence contre la bienséance & la circonspection que je ne dois jamais perdre de vûe.

50. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre VII. Principes Physiques du vice de l’Exécution primitive de l’Opéra Français. »

En examinant les vues de Quinault, le plan de son Spectacle, les belles combinaisons qui y sont répandues, la connaissance profonde des différents Arts qu’il y a rassemblés, qu’elles supposent dans ce beau génie ; je me suis demandé mille fois, pourquoi au Théâtre, la plus grande partie de ce qu’il m’est démontré que Quinault a voulu faire, semble s’évaporer, se perdre, s’anéantir, et j’ai cru en voir évidemment la cause dans l’exécution primitive.

51. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « De la manière de jouer les airs de contredanse. » pp. 129-132

Pour prévenir l’inconvénient qui détruit chaque jour la bonne exécution de la danse, en lui faisant perdre tout son moelleux et son élasticité, il est nécessaire de présenter une règle pour l’exécution de la musique des contredanses.

52. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XI. » pp. 290-314

Ou les vices naturels qu’on observe en soi sont tels que rien ne peut y remédier ; en ce cas, il faut perdre sur le champ & totalement de vue l’idée que l’on s’étoit formée de l’avantage de concourir aux plaisirs des autres ; ou ces vices peuvent être réformés par une application, par une étude constante & par les conseils & les avis d’un Maître savant & éclairé ; & dès-lors il importe essentiellement de ne négliger aucun des efforts qui peuvent remédier à des imperfections dont on triomphera, si l’on prévient le temps où les parties ont acquis leur dernier degré de force & de consistance, où la nature a pris son pli, & où le défaut à vaincre s’est fortifié par une habitude trop longue & trop invétérée pour pouvoir être détruit. […] Au reste, Monsieur, ce que les Danseurs jarretés perdent du côté de la force, ils semblent le regagner du côté de l’adresse. […] Cette attention est très-importante à faire ; les bras courts n’exigent que des mouvements proportionnés à leur longueur ; les bras longs ne peuvent perdre de leur étendue, que par les rondeurs qu’on leur donne ; l’Art consiste à tirer parti de ces imperfections, & je connois des Danseurs qui par le moyen des effacements du corps dérobent habilement la longueur de leurs bras ; ils en font fuir une partie dans l’ombre.

53. (1845) Notice sur La Sylphide pp. 3-23

Elle fuit, James la suit à perdre haleine ; l’un et l’autre disparaissent dans le lointain, emportés par la même passion. […] en effet que de jeunes cœurs ont été perdus pour moins que cela… une écharpe ! […] C’était une danse toujours nouvelle, une grâce toujours nouvelle ; nul effort, nulle gêne, tout cela lui venait comme le chant vient à l’oiseau ; et quand elle s’arrête enfin, quand elle descend de ce deuxième ciel où elle était si bien, c’est qu’elle ne veut pas nous fatiguer à la suivre plus loin que le nuage rose dans lequel elle se perdait si souvent. […] Cependant les sœurs de la Sylphide descendaient des nuages portant le linceul de gaze, et le groupe mélancolique se perdait là-haut dans le nuage silencieux.

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