/ 112
79. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre VII. » pp. 72-80

La musique abandonnant les richesses, et les éclats vigoureux de l’harmonie, lorsque mes tableaux changeoient de caractère, lorsqu’ils n’éxprimoient que le bonheur, la tendresse, et la félicité de deux amants heureux couronnés par l’amour et l’hymen : la musique alors emploiyoit les couleurs tendres et aimables de la mélodie ; ce chant simple, et touchant qui ne frappe l’oreille que pour aller au coeur s’associoit intimement à l’action de la pantomime.

80. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre IX. » pp. 88-96

Aulugelle en parlant du passé, dit « que l’acteur qui prononçoit, faisoit aussi les gestes, et que ceux qui chantoient de son tems sans se remuer, dansoient autrefois en chantant. » Voila encore le mot chant à la place de déclamer et celui de danse substitué à celui de geste.

81. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE V. » pp. 61-77

Le chant des airs est-il uniforme & sans goût ?

82. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre V. Témoignages des Évêques dans leurs Instructions pastorales, des Catéchismes, et des Théologiens contre les Danses. » pp. 51-71

Rendons-nous y bien attentifs : « Je serois bien surprise, dit la raison, si le son de la lyre et de la flûte (c’est-à-dire en général tous les instrumens) n’excitoit pas à danser, et si une vanité n’en entrainoit pas une autre, mais beaucoup plus grande et plus honteuse ; car on trouve dans le chant un plaisir qui est souvent utile et saint, puisqu’en chantant de saints cantiques, on peut être par là élevé à Dieu et aux choses spirituelles ; mais dans les danses il n’y a rien qui ne soit propre à porter au crime, et qui ne passe les bornes de l’honnêteté et des mœurs. » Ex choreis nihil unquàm nisi libidinosum. […] La liberté qu’on y donne à ses mains, à ses yeux et à sa langue, la mollesse du chant et les ténèbres de la nuit, pendant laquelle les danses se font souvent, et qui est naturellement ennemie de la pudeur et l’amie des crimes, puisqu’elle donne plus de liberté pour les commettre ; tout cela chasse la retenue qu’inspire la pudeur, et lâche la bride aux passions.

83. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XV. » pp. 150-159

Rameau avoit posé les limites sages qui convenoient au genre de musique propre à la danse ; ses chants étoient simples et nobles : en évitant la monotonie des airs et des mouvemens aux quels ses prédécesseurs s’étoient livrés, il les avoit variés ; et ayant senti que les jambes ne pouvoient se mouvoir avec autant de vitesse que les doigts, et que le danseur étoit dans l’impossibilité de faire autant de pas que les airs présentent de notes, il les phrâsoit avec goût.

84. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse ancienne »

Ces instruments de musique rassemblés sur le champ, ces chœurs arrangés avec tant de promptitude, la facilité avec laquelle les chants et la danse furent exécutés, supposent une habitude de ces deux exercices fort antérieure au moment de l’exécution, et prouvent assez l’antiquité reculée de leur origine. […] On voit d’ailleurs dans les descriptions qui nous restent des trois temples de Jérusalem, de Garisim, ou de Samarie, et d’Alexandrie, bâti par le grand-prêtre Onias, qu’une des parties de ces temples était formée en espèce de théâtre, auquel les Juifs donnaient le nom de chœur, Cette partie était occupée par le chant et la danse, qu’on y exécutait avec la plus grande pompe dans toutes les fêtes solennelles.

85. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre X. En convenant que les Danses doivent ordinairement être évitées, ne peut-on pas les permettre du moins aux jours de noces, où elles sont d’usage partout ? » pp. 115-125

C’est qu’il faut bannir de vos noces les mauvaises chansons, qui sont les cantiques du diable ; les courses et le concours des jeunes gens, dont les discours et les manières ne montrent que trop qu’ils sont dominés par l’impureté : Omnia turpia cantica, quæ sunt satanica, inhonestas cantilenas, immundorum juvenum circuitiones aufer à nuptiis… Car celui qui, au temps même de ses noces, ne peut souffrir ni les danses, ni les instrumens qui les animent, ni les chants mous et dissolus, ne pourra guère dans la suite faire ou rien dire d’indécent ou de honteux : Nam qui neque tibias, neque saltantes, neque fractos cantus sustinuerit, idque tempore nuptiarum, vix ipse in animum induxerit ut turpe aliquid un quàm aut faciat aut dicat  ».

86. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVII. » pp. 173-184

Le musicien qui ne veut connoître d’autre genre et d’autre costume que le sien, s’abandonne à ses modulations favorites, à la tournure uniforme de son harmonie et aux chants familiers de sa mélodie.

87. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre IX. le voyag e en amérique  » pp. 320-364

Après le chant des cantiques, le pasteur monta en chaire. […] Ceux de Philadelphie lui envoyèrent une adresse qui commençait par ces mots : « Sois la bienvenue, toi qui arrives de notre patrie lointaine, chère compagne de notre jeunesse… » Ils organisèrent au Théâtre allemand une solennité nettement allemande au cours de laquelle on entonna le chant célèbre d’Arndt : Quelle est la patrie de l’Allemand ? […] Il comparait le chant des dames américaines au son que l’on obtient lorsqu’on promène un doigt mouillé sur le bord d’un verre rempli d’eau. « C’est un crissement bizarre, qui se rapproche de celui de la mouette. » Ces natures frustes de demi-civilisés étaient incapables d’apprécier toutes les qualités qui avaient imposé Fanny Elssler à l’admiration des Parisiens.

88. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre III. l’opéra de paris sous la direction véron  » pp. 97-128

Il court à droite et à gauche, stimulant tout le monde, ne reculant devant aucune fatigue pour arriver à ses fins, réclamant de tout son personnel, depuis les gloires du chant et de la danse jusqu’au plus humble musicien de l’orchestre, une contribution active à la marche irréprochable du spectacle. […] « Nous passions en revue tout l’ouvrage, dit Véron, depuis la première jusqu’à la dernière scène ; je ne lui imposais point mes opinions, j’écoutais les siennes : il appréciait, il jugeait tout, danse et chant, suivant ses impressions personnelles.

89. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre X. le coucher de l’astre  » pp. 365-413

des arts immortels et graves, je t’adore, et ce serait un tourment pour moi de contenir le souffle de chants qui s’agite dans mon cœur. » Ce n’est point dans la troupe des sirènes funestes aux navigateurs, ni parmi les nymphes, qui retiennent les guerriers enchaînés par des liens honteux qu’il faut ranger Fanny Elssler, mais dans le groupe sacré de Dante et de Raphael. […] Il s’excuse d’avoir laissé éclater un enthousiasme joyeux d’artiste en des jours sombres où le malheur de Venise devrait lui inspirer des chants austères. […] « A présent, s’écrie-t-il dans une ode aux Italiens, Agl’ Italiani, les fils s’empoisonnent avec le chant tout-puissant et le docile glissement des mouvements qui l’accompagnent et sur leurs descendants retombera comme une honte la gloire d’Elssler148 ».

90. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre V. marie taglioni  » pp. 156-187

Son chant a les allures d’une hymne d’église. […] La patrie des muses, l’Italie, glorifiait par la voix de ses poètes la Terpsichore terrestre ; Solera lui dédiait un de ses meilleurs chants lyriques.

91. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre VII. Des Spectacles des Danseurs de corde, & de l’Art Gymnastique, & des sauts périlleux. » pp. 161-182

Ceux de nos jours n’ayant pas la liberté de parler dans leurs Piéces de Théâtre, imiterent pendant un tems l’art des Pantomimes, qui s’exprimoient par les gestes, & ensuite par le chant & par des tableaux.

92. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre XII. Ceux qui ont quelque autorité doivent, autant qu’ils le peuvent, s’opposer aux Danses, et empêcher d’y aller ceux et celles qui dépendent d’eux. » pp. 132-147

Une dame un peu jalouse de sa réputation, ne seroit pas contente qu’on lui fît un mérite d’exceller dans le chant et dans la danse. » Sur quoi M. 

93. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « XII. Le foyer de la danse » pp. 270-287

Ceux-là se tromperaient étrangement qui se les figureraient, à l’égal de leurs devancières, insouciantes, capricieuses, prodigues ,d’un pouvoir irrésistible, pleines d’attraits et de périls… On rencontre bien encore, par ci, par là, quelques-unes de ces Circés qui changent les fils de familles en rochers ou en brutes… Mais l’époque n’est plus où ces joyeuses excommuniées se dédommageaient d’être damnées dans l’autre monde en menant une existence damuable dans celui-ci… La vie d’une fille de magasin signifiait alors la liberté, la fantaisie poussées jusqu’aux extrêmes limites, les caprices partagés ou subis, l’argent facilement gagné, plus facilement dépensé… On appelait filles de magasin les demoiselles du chant et de la danse, qui, n’ayant pas achevé leurs études, figuraient sur la scène avant d’être engagées.

94. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre premier. Instructions générales aux élèves » pp. 19-39

Dans l’art du chant la chose est différente ; une belle voix, de la facilité naturelle dans le gosier, et quelques années d’un travail peu fatigant, suffiront pour faire parvenir l’élève au but qu’il s’est proposé.

95. (1841) Physiologie de la lorette pp. -127

Il n’était plus temps de faire comparoir Arioste, Torquato Tasso, Dante, Virgile, ni même Châteaubriand, Victor Hugo, et Odry, l’Homère de la maréchaussée, pour leur demander compte de l’absence de la note sympathique qui manque à la première gamme de leurs chants. […] Mais, en attendant ces chants harmonieux, la Lorette ne peut rester à l’abri de l’encens des muses ; la cuisinière lui rirait au nez, car la cuisinière a eu son poème : Guernadier, que tu m’affliges En m’apprenant ton départ ! […] Y avait une fois cinq, six gendarmes Qu’avaient un bon rhume de cerveau… Ces chants si purs sont lancés par les brises occidentales jusqu’aux rivages où la civilisation n’a pas encore apporté le jus de réglisse et la manière de s’en servir.

96. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre V. » pp. 37-55

Ce spectacle avoir, pour titre, la Toison d’or, tragédie de Pierre Corneille, mêlée de musique et de danse, et ornée de chants, de décorations et de machines.

97. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Les Graces. Ballet anacréontique. » pp. 75-97

  Je préviens le public que je ne me suis servi que des 2ème, 3ème et 4ème chants du poème, et que j’ai été contraint de renoncer à toutes les beautés de détail, que la pantomime ne peut exprimer, pour me livrer à l’action et à tout ce qui s’appelle tableau de situation ; je me suis vu forcé d’avoir recours à des moyens étrangers à l’original, pour pouvoir indiquer l’instant, où, les Graces, cessant d’être méconnues, paroissoient avec le caractère de leur essence et de leur immortalité.

98. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre V. De l’usage de la Danse grave & sérieuse, convenable aux Bals de cérémonie. » pp. 112-145

Non, que tes charmes s’unissent Aux vers, aux chants qui remplissent L’Opéra.

99. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre VI. Témoignage d’Auteurs et de Ministres protestans contre les Danses. » pp. 72-93

Parlant des chants dont les danses sont souvent accompagnées, ils remarquent aussi : « que les chansons les plus communes seront là des paroles pleines d’amour, c’est-à-dire d’impureté.

100. (1927) Paul Valéry philosophe de la danse

Jamais assaut plus furieux n’ébranla le socle du divin archer que dans les pages de la « Naissance de la tragédie » évoquant le délire d’Isolde, ce « chant de cygne métaphysique. » Le « tout bruissant » menace Apollon comme un formidable sursaut d’hydre.

101. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les fêtes modernes »

Ainsi ce théâtre, superbe édifice du goût de M. le maréchal de Richelieu, était devenu l’objet des efforts et du zèle de nos divers talents ; on y jouit tour-à-tour des charmes variés du beau chant français, de la pompe de son opéra, de toutes les grâces de la danse, du feu, de l’harmonieux accord de ses symphonies, des prodiges des machines, de l’imitation habile de la nature dans toutes les décorations. […] Deux tambourins basques se mirent à la tête de la danse ; un tambourin provençal se rangea au fond de la salle, et on commença un petit ballet, sans chant, très diversifié par les pas et les caractères, qui fut exécuté par les meilleurs danseurs de l’Opéra. […] Elle adressa les chants les plus doux à la Reine, en la pressant de goûter quelques moments les innocents plaisirs qu’elle allait lui offrir. […] Au premier carrefour, la Reine trouva une troupe de jardiniers qui formèrent un joli ballet mêlé de chants et de danses. […] M. composa toutes les symphonies et les chants de cette fête.

102. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre IV. le ballet a l’opéra vers 1830  » pp. 129-155

Il rencontra une jeune fille qui, dès l’âge de cinq ans, s’était fait remarquer dans le corps de ballet de la Scala, et qui, douée en même temps d’une jolie voix, hésitait entre le chant et la danse.

103. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — LETTRE XII. » pp. 157-180

Le bruit désagréable et dissonnant qu’il produit, lorsque le préfet de la musique entre dans l’enthousiasme, et qu’il brise le pupitre, distrait l’oreille du spectateur, coupe l’harmonie, altère le chant des airs et s’oppose à toute impression.

/ 112