Sur ces mots, nous prîmes jour et le petit vieux nous quitta.
Ce vieux Nautonier frémit de rage à la vue d’un mortel ; il ordonne à Orphée de quitter le rivage, et celui-ci le supplie de le passer à l’autre bord.
Les tout jeunes gens qui ont encore la faiblesse d’aimer les vieilles femmes deviennent de plus en plus rares.
La vue de la pureté, de l’innocence, de la candeur unies à la beauté et à la grâce, procure aux vieux pécheurs une émotion que j’appellerai divine pour en marquer la qualité rare et noble.
On tint conseil, et il fut décidé que chacune de ces demoiselles aurait son compte de chaussons ouvert au magasin ; que chaque paire de chaussures, quelle que fût sa couleur, porterait un numéro d’ordre à l’intérieur, et qu’il n’en serait délivré de neuves que contre la remise des vieilles ; que cet échange, enfin, serait soigneusement consigné dans un registre spécial, sur lequel toute danseuse apposerait son nom — ou sa croix — en regard du numéro des chaussons rapportés et emportés… Je me rappelle avoir rencontré un jour mademoiselle Malo toute éplorée… On venait de lui infliger une forte amende : — Pourquoi cela ?
Dans le vieux cadre classique la jeune artiste plaçait des figures d’une libre fantaisie. […] A défaut de ballets appropriés au talent de sa nouvelle pensionnaire, l’Opéra reprit pour elle, pour la réformatrice, le vieux ballet mythologique de Flore et Zéphire. […] Tantôt ils venaient des partisans fidèles du vieux ballet mythologique qui regrettaient le temps où Vénus se faisait prendre dans les filets de Vulcain.
Le maître d’école du village, sa femme, la servante du Bailli et son vieux domestique en sont les caractères plaisans. Que l’on suppose tout ce que peut offrir de riant cette fête, jeux de toutes les espèces, escrime, prix distribués, joûtes, danses nobles des jeunes époux, danse comique et pantomime, ballet général, répos employé à faire renaître la joie par les tours et les niches, que l’on fait sans cesse au vieux domestique et à la Duègne ; gravité du maître d’école et de sa femme ; musique caractérisée ; danse bien adaptée à cette musique et au caractère national ; tableau sans cesse mouvant et sans cesse agréable, varié par des contrastes naturels ; intérêt préparé par l’amitié affectueuse du grand-père et de la grand’mère pour leurs enfans ; marque d’amour et de tendresse pour leur petit-fils qui étale dans cette fête les graces naîves et touchantes de son âge : Telle est l’esquisse légère de ce tableau riant et champêtre, que tous les maîtres de ballets finiroient ici par une grande-contre-danse. […] Cet aspect imprévu répand aussitôt l’allarme ; la joye disparoît ; l’effroi, la crainte, la frayeur la remplacent ; on fuit en confusion ; le bailli prend son petit-fils dans ses bras, entre précipitament dans sa maison qui est un vieux château du seigneur, et qui est située sur la place où se donnoit la fête ; on le suit en foule, on s’y rassemble pour se défendre ; on barricade les portes : telle est l’image de ce second tableau.
Lorsque dans la vieille Europe on voyait les souverains prodiguer à des danseuses les marques de faveur, cela pouvait fournir à des tribuns, à des Catons, un beau thème à déclamations sur la frivolité des cours. La jeune démocratie d’Amérique se laissa entraîner, dans son fanatisme pour Fanny Elssler, à des démonstrations que le vieux continent ne se serait pas permises. […] Le lieutenant la prit par la main et, lui faisant faire quelques pas, lui dit : « Mademoiselle, nous voilà juste sur la poudrière. » — « Partons de là, partons de là, s’écria-t-elle, de peur que nous ne sautions. » — « Non pas, tant que vous serez avec nous, répondit le galant lieutenant ; il y a parmi les marins un proverbe qui dit que nous n’avons rien à craindre quand l’amour veille sur nous. » — « Quand vous quitterez ce pays, lui dit le capitaine, si le temps de mon départ coïncide avec le vôtre, je veux, belle Fanny, vous conduire en France sur mon navire. » « Ses manières, ses mouvements gracieux, son sourire fascinant avaient tourné les têtes des plus vieux grognards. » Le Siècle rapporte une autre réception sur un navire de l’Etat : « La charmante danseuse a été invitée à dîner à bord d’une frégate américaine. […] « Les curés ont prêché, dit le New-York Herald, les vieilles filles ont déblatéré, les moralistes ont secoué la tête, mais rien n’a pu calmer cette excitation. » Devant ce paganisme victorieux les esprits moroses déposèrent les armes.
Telles sont les clauses principales du vieux gouvernement de l’Opéra ; les chartes en sont conservées comme s’il s’agissait de la constitution d’un royaume. […] Ainsi, cette scène que la vieille royauté avait édifiée et entretenue à si grands frais, était un des principaux instrumens qui servaient à battre en brèche les idées monarchiques. […] Il ne faut pas croire que l’Empire fût une époque de parcimonie pour l’Opéra : l’empereur exigeait au contraire qu’il y fût déployé une grande magnificence ; c’est sans doute ce qui fit qu’on lui attribua ce propos célèbre, tenu par un habile directeur : « A l’Opéra, il faut jeter l’argent par la porte, pour le faire rentrer par les fenêtres. » Notre première scène lyrique était donc réinstallée à la Cour : elle en profita pour faire revivre ses droits de vieille suprématie ; elle frappa de contributions tous les théâtres secondaires ; elle percevait un impôt sur chacune de leurs recettes. […] Depuis 1830, rien n’a été négligé pour leur donner une physionomie nouvelle et capable de captiver ; des loteries pour lesquelles on recevait un numéro à la porte en présentant le billet d’entrée, des danses, un vaste orchestre qui avait remplacé quelques maussades violons, des quadrilles de costumes, des danseurs espagnols exécutant leurs pas nationaux, la vieille parade avec sa spirituelle et grotesque naïveté, des concerts de mirliton, des caricatures vivantes, un luxe inouï d’éclairage, tout a été employé pour ramener le public. […] Le 27 du premier mois de la 2e année républicaine, ou 27 vendémiaire an II (18 octobre 1793, vieux style), Opéra National, à la Porte-Saint-Martin.
Le magistrat ne tarde pas à faire sa visite à l’inculpé ; heureusement ce jour-là le parquet est en bonne humeur et il reconnaît que les deux prétendues cartouches politiques sont deux vieilles fusées Ruggieri qui ont servi au dernier feu d’artifice de Tivoli. […] Elle va se désaltérer à tous les ruisseaux d’onde minérale qui coulent dans notre belle patrie ; elle fait collection des plus beaux cailloux qu’elle trouve sur la voie publique ; elle achète des morceaux de vieilles marmites romaines ; elle fait un herbier de pissenlits et de tiges d’épinards sauvages. […] Ce que deviennent les vieilles Lorettes. […] Quand le papillon se fait vieux, il tombe en léthargie sur la fleur où il a butiné, et puis il meurt sans faire aucun effort pour essayer encore la vie. […] La vieille Lorette est très-recherchée des hypocondriaques comme dame de compagnie, son habitude des vicissitudes de la vie lui a donné une égalité d’humeur que rien ne détruit.
Le vieux libertin cueillit ce bouton de rose. […] Pendant quelque temps il avait oublié son âge ; maintenant il se sentit vieux et usé, quand il se retrouva en présence de la plus superbe fleur de jeunesse. […] peux-tu empêcher la flamme une fois déchaînée de dévorer ta vieille chaumière ? […] Un jour, plusieurs années après sa mort, l’aimable écrivain Louis Speidel essayait de faire causer la cousine, devenue une petite vieille, ridée et ratatinée. […] le vieux monsieur si bon23 !
Le masque a même la liberté de prendre la Reine du bal pour danser, quand ce seroit une Princesse du Sang, quoique non masquée ; comme je l’ai vû arriver dans un bal que le Roi donnoit à Versailles, par un masque déguisé en paralitique, & envelopé d’une vieille couverture, qui eut la hardiesse d’aller prendre Madame la Duchesse de Bourgogne ; elle eut aussi la complaisance de l’accepter, pour ne pas rompre l’ordre du bal : on sçut depuis que ce masque n’étoit qu’un simple Officier de la Cour ; cependant il n’en fut point blâmé, parce que c’est une licence que le bal masqué autorise.
La Renommée ridicule, celle qui fait les nouvelles de la canaille, vêtue en vieille montée sur un âne et portant une trompette de bois110, fit l’ouverture du Ballet par un récit qui en exposa le sujet.
Les hautes colonnes, dont les fûts composés de frêles colonnettes assemblées, s’élancent jusqu’aux voussures ; les proportions admirables de la nef ; le chœur, ses stalles de vieux chêne sculpté et ses grilles en fer forgé, tout cet ensemble harmonieux et magnifique m’émut profondément.
Ces hommes rares avoient porté leur art au dernier dégré de la perfection ; mais ces précieux modèles ont été oubliés ; moi-même, Monsieur, je ne suis plus aujourd’hui considéré que comme un vieux radoteur incommode ; cependant ou s’attache à m’imiter, mais hélas !
Villon sut le premier, dans ces siècles grossiers, Débrouiller l’art confus de nos vieux romanciers. […] Chant I, vers De ces maîtres savans disciple ingénieux, Regnier, seul parmi nous formé sur leurs modèles, 170 Dans son vieux style encore a des grâces nouvelles. […] Ses pas lourds et grossiers, dépouillés d’agrément, Font gémir le parquet ou rampent pesamment : Pour ce genre, il faudrait sur des pipeaux rustiques, Entendre fredonner quelques vieux airs gothiques, En théâtre, changer le fond de ce salon, Le jeune homme en Pierrot, et la belle en Toinon. […] Mais laissons Cahuzac raconter ces vieux faits1 ; Des Ballet d’action démontrons les effets. […] C’est à cette dernière apparition (époque à laquelle je m’occupais de cet ouvrage) qu’on pouvait dire de lui : Dans son vieux genre encore a des graces nouvelles.
On prétend que c’est par le secours de cette danse qu’ils sauvèrent de la barbarie du vieux Saturne le jeune Jupiter, dont l’éducation leur avait été confiée. […] Cette pompe était suivie d’un grand nombre de vieilles femmes couvertes de longs manteaux noirs.
Un jardinier habile ne s’aviseroit sûrement pas de mettre un vieux arbre de plein-vent en espalier ; ses branches trop dûres n’obéiroient pas, et se briseroient plutôt que de céder à la contrainte qu’on voudroit leur imposer. […] Un défaut de trente-cinq ans est un vieux défaut ; il n’est plus temps de le détruire, ni de le pallier.
Un Jardinier habile ne s’aviseroit sûrement pas de mettre un vieux arbre de plein-vent en espalier ; ses branches trop dures n’obéiroient pas & se briseroient plutôt que de céder à la contrainte qu’on voudroit leur imposer. […] Un défaut de trente-cinq ans est un vieux défaut ; il n’est plus temps de le détruire ni de le pallier.
Ils suivent ainsi, sans autre effort, les vieilles rubriques ; le talent comme retenu par une chaîne pesante, reste dans la langueur : l’Art est sans progrès, et notre Théâtre sans variété.
Vous n’avez sans doute jamais su ce vieux conte qu’on fait d’un Prédicateur : se trouvant court en chaire, il s’avisa de prononcer des si, des mais, des car, & d’autres monosyllabes pareils, qu’il accompagnait de mouvemens des pieds & des mains, comme s’il avait débité à son Auditoire les meilleures choses du monde.
Fort de sa connaissance des hommes et de son succès, il dévale d’un air satisfait, d’un air insolemment satisfait, entouré d’une cour de jeunes, et parfois aussi de vieux dandys de la littérature, qu’il régale habituellement de champagne et de jolies figurantes. […] Ils l’admirèrent d’avoir illuminé d’un prestige nouveau la vieille Académie de Musique, d’y avoir attiré, par des spectacles somptueux et bien ordonnés, des foules émerveillées, d’en avoir fait un théâtre dont la France avait le droit d’être fière devant le monde entier.
Mais aussi, lorsque l’heure de la délivrance eut sonné, quelle magnifique occasion la vieille capitale des Habsbourg, si longtemps éprouvée, eut de prendre sa revanche ! […] On connaît le mot du vieux prince de Ligne : « Le Congrès danse bien, mais il ne marche pas. » La bourgeoisie et le peuple suivaient l’impulsion venue d’en haut.
L’exaspérant personnage commence son feuilleton en cherchant à tirer un effet de la légende du duc de Reichstadt, qu’il raconte à sa façon : « Il y avait à Vienne, il n’y a pas longtemps, autour de la demeure royale, dans le grand parc ombragé de vieux arbres où elle se glissait le soir, sous la fenêtre à ogive du jeune duc de Reichstadt, qui l’entendait venir de loin, elle, cette femme d’un pas si léger, il y avait Fanny Elssler, l’Allemande, dont le nom chez nous autres, la France de 1834, ira s’inscrire tout au bas de ces listes mystérieuses et charmantes que conservent dans leurs profonds tiroirs d’ébène et d’ivoire les vieux meubles incrustés d’or de Choisy, de Saint-Cloud, de Meudon, de Fontainebleau et de Chambord : cette femme qui a été le premier sourire et le dernier, hélas !