J’ignore, Monsieur, comment les filles d’artisans sont élevées dans votre quartier ; mais je puis vous assurer que dans le mien, qui passe pour le plus beau de Paris, je connois très-peu de filles et même de garçons qui sachent lire la musique, l’écrire et chanter, ou jouer d’un instrument quelconque. […] En Italie et dans les grandes villes un opéra se joue trois mois. […] En France, dîtes-vous, on joue un opéra autant que le public le trouve agréable, et vingt années de succès ne sont pas un motif pour être chassé du théâtre.
Vous pouvez facilement observer que la plupart, l’immense plupart, des impressions que nous recevons de nos sens ne nous servent à rien, sont inutilisables, ne jouent aucun rôle dans le fonctionnement des appareils essentiels à la conservation de la vie. […] Nous pouvons tracer un cercle, faire jouer les muscles de notre visage, marcher en cadence ; tout ceci, qui a permis de créer la géométrie, la comédie et l’art militaire, est de l’action qui est inutile en soi, au fonctionnement vital. […] Le chat, visiblement, joue avec la souris. […] Il joue son jeu. […] On dirait qu’il joue au plus fin, — je veux dire : au plus prompt, — avec sa pesanteur, dont il esquive à chaque instant la tendance.
La Gravette de Mayolas, lettre du 8 août 1666 Il ne faut pas que notre Plume Omette la bonne coutume Qu’en ce temps elle a chacun an ; Écrivons donc comme GUSMAN, Tragédie en tout achevée, Fut représentée ou jouée Dans le Collège de Clermont, Où de grands Personnages sont Enseignants, instruisant sans cesse La plus florissante jeunesse.
J'ajoute encore brièvement Qu'on doit, alternativement, Jouer la grande Bérénice, Qu'on loue avec tant de justice, Et le Gentilhomme bourgeois: L'on pourra, donc, comme je crois, Beaucoup, ainsi, se satisfaire.
Nous demandâmes à l’électricien du théâtre de mettre des lampes vertes à la rampe, et au chef d’orchestre de jouer un air en sourdine. […] Pour essayer le succès de la pièce, nous la jouâmes d’abord dans les provinces avant de venir la présenter au public de New-York. […] A la fin de la pièce, le soir de la première, nous jouâmes notre scène d’hypnotisme. […] Des reflets d’or se jouaient dans les plis de la soie chatoyante, et dans cette lumière mon corps se dessinait vaguement en ligne d’ombre. […] Venez dans mon cabinet, je vais vous la jouer.
Donc, Bakst a imaginé un paradoxe chorégraphique qui joue avec des réminiscences historiques — et se joue d’elles.
Décidément, la Tragédie de Salomé, que je viens de voir et de revoir, joue de malheur. […] Il n’ose plus jouer franchement le grand jeu des enchaînements classiques, et il ne se risque qu’en hésitant dans les sabbats effrénés des finales russes.
Robinet, lettre du 9 mars 1669 Le lendemain, le Grand Ballet Chez le ROI joua son Rôlet, Et le lundi d’ensuite encore, S’entend bien, le Ballet de Flore, Où la Cohue et le Concours Furent tels, en ces derniers jours, Qu’à part Française Courtésie116, L’Officier, dans sa frénésie, Repoussait par de félons coups Le susdit Sexe aimant le doux, Et (dont il n’était pas en fête) Le jetait tout franc à la tête, Si qu’un Huissier en eut au Chef Fort malle bosse, par méchef.
9Je n’ignore pas qu’il y a eu des Auteurs modernes qui ont avancé que la Danse des Anciens appelée Saltatio par les Romains, et Orchesis par les Grecs, n’était que l’art de jouer par les gestes une Action Dramatique quelconque, soit qu’elle eût été déjà composée par des Poètes célèbres pour être déclamée, ou chantée, soit qu’elle eût été imaginée expressément pour être donnée en Pantomime, de manière que la Saltation (qu’on me passe ce terme) n’était à la bien prendre, que cette même Pantomime dans laquelle les Anglais s’exercent de nos jours. […] Nous sommes par conséquent forcés de croire que les Anciens qui voyaient représenter ces sujets terribles, versifiés avec toute cette pompe que la Poésie la plus sublime puisse imaginer, et joués par des Acteurs admirables, ne jugeaient pas qu’ils perdissent rien de leur pathétique, rendus par les Danseurs Pantomimes. C’est-là un préjugé bien favorable pour notre Art, et si surtout on fait réflexion à la magnificence avec laquelle les Grecs en général, et principalement les Athéniens faisaient jouer les Pièces Dramatiques de leurs grands Poètes. […] Le corps des Ballets joue dans nos Pièces le rôle que jouait le Chœur dans les Tragédies Grecques.
Comme il tourne aussi sa Personne, Ce qui pas moins ne nous étonne, Selon ses Sujets, comme il veut, Il joue, autant bien qu’il se peut, Ce Marquis de nouvelle fonte, Dont, par hasard, à ce qu’on conte, L’Original est à Paris, En colère autant que surpris De s’y voir dépeint de la sorte.
Je me doute de la réponse, & je dis qu’il est donc absurde qu’un Auteur ne puisse faire jouer ses Drames, sans avoir humblement sollicité l’agrément des Comédiens. […] Ce ferait leur jouer un assez mauvais tour, & rendre service au Public ....
Loret, lettre du 21 août 1660 Au Collège des Jésuites, Religieux pleins de mérites, Et qui, surtout, sont triomphants À bien enseigner les Enfants, Jeudi, leurs Écoliers jouèrent, Ou, pour mieux dire, ils récitèrent Un beau Sujet Latin, en Vers, Tout rempli d’incidents divers, Et, par-ci, par-là, de tendresse, Que cette agréable Jeunesse Excellemment représenta, Et dignement s’en acquitta : Sujet bien plus saint que profane, Que le savant Père Dozane De Falaise, au Pays Normand, A fait d’un style tout charmant, Pièce sans faute et sans macule, Pièce, enfin, que l’on intitule Clementia Christiana, Et dont, certainement, on a Fort loué la sage conduite En l’honneur de ce Jésuite.
Sa danse russe est exécutée avec la grandeur naïve et désinvolte de la femme de peuple russe, le pas norvégien est une « humoresque » très heureuse et que la ballerine joue avec un naturel charmant.
Qu’elle se nomme proprement, Vous assurant avec serment, Que l’Actrice au joli visage,38 Qui joue icelui Personnage, Le représente, au gré de tous, D’un air si charmant et si doux, Que la feue aimable Baronne, Actrice si belle et si bonne, Et qui plaisait tant à nos yeux, Jadis, ne l’aurait pas fait mieux.
Les personnes, bien préparées À faire toutes leurs Entrées, Y jouèrent dans ce moment Leur personnage galamment.
Viennent enfin les « danses des contes de fées », brefs épisodes joués et dansés, raccourcis de sujets qui hantent l’imagination enfantine, ce que les Anglais appelleraient des « sketches » : le Petit chaperon rouge, l’Oiseau bleu (ce pas de deux est une des 3 ou 4 pages les plus merveilleuses de grâce et d’invention de tout l’œuvre énorme de Petipa), d’autres encore. […] Ce qui se joue actuellement sur les planches mal rabotées de l’« Alhambra », c’est peut-être l’avenir d’une tradition séculaire et illustre, une part importante de l’avoir artistique russe. […] Mais, comme je l’ai dit tout de suite, c’est à Paris que sera jouée la partie suprême dont dépend l’avenir de la danse classique.
Elles étaient jouées par plusieurs Musiciens qui étaient distribués entre les deux premières troupes.
Ses bras maigriots, mais ronds, aux coudes de fillette encore un peu pointus, ondulent, jouent, s’alanguissent, agissent ; c’est là son vrai instrument, car les jambes ne font que suivre ; le rythme de ses talons est tâtonnant et pauvre ; il n’a rien de la musicalité ni de la virtuosité d’une Argentina.
On s’y promena dans le Parc, Où l’Amour vint jouer de l’Arc Parmi nos charmantes Chrétiennes, Avec qui ce Dieu fait des siennes.
[4] Les Pantomimes étaient donc des imitateurs de tout, pour me servir de l’expression de l’Abbé Du Bos : ils jouaient des fables et des histoires, quelquefois entières. […] Elle embrassait tous les genres de Spectacles, et jouait la Tragédie, la Comédie, la Satire et la Farce.
Le Pantomime outré le joua sans ménagement, dans la Représentation suivante. […] Le Seigneur joué jetait feu et flammes, et le parti de Bathylle ne parlait de rien moins que de brûler le Théâtre de Pylade, et de le massacrer lui-même.
Il me raconta l’histoire suivante : — Lorsque vous jouiez Jack Sheppard, l’une des dames de la troupe demeurait ici avec M. […] Il avait connue la Loïe Fuller dont on m’avait entretenu à l’hôtel et qui chantait dans les chœurs de Jack Sheppard, cette pièce dont j’avais joué, de mon côté, naguère, le rôle principal.
Effronté, espiègle, naïf, insinuant et farouche, le chèvre-pied est joué par M. […] Mais le ballet de Caillavet et de Fiers est une charmante chose française à la manière d’un biscuit de Sèvres, d’un tapis de la Savonnerie ou des Trois Sultanes jouées par Mme Favart.
Il joue la tragédie, la comédie, le comique et la farce avec la même supériorité ; il joint à la plus belle diction le ton et les accents vrais de la nature, faire répandre dans la tragédie un torrent de larmes, effrayer le public, l’entrainer à la terreur, et l’épouvanter par la vérité des tableaux déchirans, qu’il lui présente, le pénétrer de la plus vive douleur, l’électriser au feu des passions, et des sentimens, qui embrâsent son âme, tel est le talent de Garrick, tels sont les effets d’une expression vraie, d’une déclamation animée, qui tient tout de la nature, et qui n’emprunte presque rien de l’art. […] Je lui ai vù jouer tous les rôles à manteau que l’auteur avoit joués lui-même ; et il me dévoila une foule de beautés que les autres acteurs m’avoit dérobées sous le manteau de l’ignorance et de la routine dont ils s’enveloppoient. […] Il vit jouer cet acteur, nommé Drouin, et frère de Me. […] Il joua pour Garrick les Dave, et quelques autres grands valets de son emploi ; d’après l’aveu des comédiens de Paris qui méprisoient ceux de la province, Garick fut surpris d’y trouver un acteur aussi étonnant et aussi parfait.