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22. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XIX, sardou et kawakami » pp. 214-

Sardou avait été expressément fait pour lui, parce qu’il était un auteur japonais, et que les Français étaient très contents qu’il eût amené sa troupe japonaise à Paris, et que la Société des Auteurs le recevait avec joie. […] Pourtant j’arrivai à faire ressortir les mots : « Japonais, reconnaissance, fierté », et fis de mon mieux pour peindre la joie de Kawakami d’avoir établi un lien entre le monde théâtral des deux pays.

23. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 26 juin. Lettre à Mlle ***, de l’Opéra. »

Vous avez des gestes qui sont des cris de douleur ou de joie. […] Eh bien, quelle délivrance, quelle robuste joie que ce franc jeté, que ce temps d’élévation exécuté dans toute sa claire logique.

24. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre V. Des Bals Masqués »

Les aventures que le Masque servait, ou faisait naître, les caractères divers de Danse qu’il donnait occasion d’imaginer, l’amusement des préparatifs, le charme de l’exécution, les équivoques badines auxquelles l’incognito donnait lieu, firent et devaient faire le succès de cet amusement, qui tient autant à l’esprit qu’à la joie.

25. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XI, une visite chez rodin » pp. 118-123

Mais sur leur visage, il y avait un reflet de grande joie, et je sus qu’ils avaient apprécié et compris Rodin. […] Et ce n’est point par vanité que je la reproduis ici, mais pour la simplicité de sa forme et aussi en reconnaissance de la grande joie qu’elle m’a causée.

26. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 29 juin. Le gala Karsavina. »

. — Quelle heure de joie, de consolation, d’orgueil leur avez-vous donnée, Karsavina vous qui apportez sur la scène quelque chose de notre âme à tous… Je sais fort bien que je dois, à mes lecteurs, un compte-rendu et que, ces lecteurs, je ne les ai guère habitués aux effusions.

27. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre VII. Objection : On a toujours dansé. » pp. 188-201

Personne ne s’intéresse plus sincèrement au bien des rois et des états que les bons chrétiens ; ils se font un devoir de religion de prier souvent pour la santé et la vie des rois, pour la prospérité de leurs armes, pour éviter les fléaux dont l’état peut être menacé, pour faire cesser ceux dont il est affligé : par une suite nécessaire de ce sentiment, tout ce qui est favorable au prince et à l’état fait le sujet de leur joie ; mais alors leur joie et les témoignages publics qu’ils en donnent, prenant leur source dans la piété, sont dignes de la sainteté du christianisme, parce qu’ils ne les font jamais sortir des bornes étroites de la tempérance, de la modestie et de toutes les autres vertus qui font le vrai chrétien. […] Ne peut-on donc prendre part à la joie publique qu’en se déshonorant publiquement ? […] Quelle erreur et quelle folie est cela, qu’une joie toute simple ne nous paroisse pas en être une, et que nous ne croyions nous bien divertir, que quand le péché accompagne nos divertissemens !

28. (1761) Le Festin de Pierre. Ballet Pantomime « [Plan du ballet] »

Au plus fort de la joie, le Commandeur en statue, frappe rudement à la porte.

29. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre XI. Des danses Baladoires, des Brandons, etc. »

La joie sainte des solennités, qui, en passant de l’âme jusqu’au sens, devint bientôt moins pure, les deux sexes qu’elles rassemblaient, la nuit, si propice à la séduction, qui était le temps marqué pour la célébration de presque toutes les grandes Fêtes, plus que tout cela, peut-être le refroidissement de la ferveur, qui ne fut plus capable dès lors d’étouffer les autres mouvements, voilà quels furent les principes d’un débordement intolérable, qui dégrada des pratiques autrefois dignes de louanges.

30. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1663 — 8 janvier : Ballet des Arts — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 24 février 1663 »

Les autres Beautés renommées, Qu’ailleurs j’ai, toutefois, nommées, C’étaient Saint-Simon, Cévigny, De mérite presque infini, La Vallière, autre Fille illustre, Digne un jour d’avoir un Balustre, Et la défunte Mortemar, Je la nomme défunte, car Depuis qu’elle n’est plus pucelle, Ce n’est plus ainsi qu’on l’appelle : Elle a toujours les mêmes traits, Autrement, les mêmes attraits, Elle est toujours jeune et brillante, Elle est, même, encore vivante : Mais cette beauté de renom, Est, du moins, morte par le nom, Qui n’est plus que pour Père et Mère, Que, de longue-main, je révère, Étant leur très humble Valet : Mais, pour revenir au Ballet, Les Voix douces et naturelles De quatre aimables Demoiselles, Les Luthistes et Violons, En leur Art, de vrais Apollons, Et, bref, toute la symphonie, Causaient une joie infinie.

31. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « II. Vocation. » pp. 14-23

Avec un petit grain d’habileté Elles charmeront de vieilles figures Qui leur offriront hôtels et voitures, Avec un laquais de blanc cravaté ; Dans un clair étui de gaze et de soie Leur corps mollissant se dessinera, Et la Galerie, aux soirs d’Opéra, Se pâmera, rien qu’à les voir, de joie… *** Oh ! […] Vains efforts, sa protestation se perdait au milieu des cris de joie de l’enfant qui lui avait sauté au cou et l’embrassait à l’étrangler.

32. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre III. Des Danses des Anciens dans les Fêtes des Particuliers »

L’amitié, la tendresse, l’hospitalité concouraient ensemble pour ranimer la joie et pour entretenir le plaisir.

33. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 2 juin. Le ballet cambodgien. »

Servons-nous de nos yeux un peu éblouis et prenons, en toute humilité, notre part de joie à ce spectacle rare.

34. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 19 mars. Le cas des Sakharoff. »

Mais quelle fut ma joie quand quelques instants plus tard, en sortant du music-hall, je pus encore voir, sur le tremplin du Moulin-Rouge les Aragonais Gomez danser admirablement, royalement, la jota paysanne de leur village.

35. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1661 — 19 février : Ballet de l’Impatience — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 26 février 1661 »

La Barre, qui comble de joie, Soit qu’on l’écoute, ou qu’on la voie, Avait un air noble et touchant Dans son visage et dans son chant.

36. (1845) Notice sur La Sylphide pp. 3-23

Pâle et douce image d’un poète insouciant qui croit avoir tout fait pour la gloire et surtout pour la joie intérieure, quand d’une course aux pays lointains il rapporte moins que rien, un conte, un rêve, une ballade. — Nodier, en effet, rapportait de son voyage en Écosse l’histoire de Trilby : Trilby, c’est le bon génie du foyer domestique, c’est le diable amoureux qui se rencontre dans toutes les mythologies ; c’est le rêve du printemps quand se glisse furtivement, dans la maison réjouie, le premier rayon du soleil ; c’est le rêve de l’hiver, à l’heure solennelle où la famille se presse, grelottante, autour de l’âtre enflammé ! […] Non, ce n’est pas un rêve, la forme légère danse en effet autour du jeune homme endormi ; « elle bondit avec une joie d’enfant dans les flammes », dit Nodier ; et dansant, elle parle ainsi, la folâtre : « Les fleurs que tu trouves sur ton passage, c’est moi qui vais les dérober pour toi à nos campagnes enchantées ; les songes qui te plaisent le mieux, moi seule je te les envoie. — Beau jeune homme, pourquoi dormir ? […] Effie est heureuse, James est triste ; Effie s’abandonne à la joie d’avoir un mari, à dix-huit ans, James s’étonne, il hésite, il regarde, il voudrait percer le nuage ; il attend celle qui doit venir, et cependant l’heure approche, il faut marcher à l’autel, il faut donner, à la jeune Effie, l’anneau du mariage. […] Dans l’endroit le plus sombre de la forêt, à l’entrée de l’obscure caverne, la sorcière accomplit ses incantations magiques ; elle accourt, non pas seule, mais suivie de toutes les vieilles du sabbat, et ces horribles femmes s’abandonnent à leur horrible joie tant qu’elle peut aller.

37. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre premier — Chapitre VII. Des Ballets Bouffons »

Des Bouffons qui surviennent, rendent hommage à la Vérité, la choisissent pour leur Souveraine et terminent ce spectacle par une Entrée générale qui exprime la joie la plus folle.

38. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre III. Objections tirées des Docteurs de l’Eglise. » pp. 167-174

ludos dæmoniorum  ; parce que, soit parmi les païens, soit parmi les chrétiens, elles font plaisir aux démons qui mettent leur joie dans la perte des ames, dont les danses sont une occasion très-ordinaire. […] Qui ne craint pas dans ces folles joies d’étouffer en soi l’esprit de prière, et d’interrompre cet exercice, qui, selon la parole de Jésus-Christ, (Luc. 18, 1.) doit être perpétuel dans un chrétien, du moins en désir et dans la préparation du cœur ?

39. (1908) L’École de danse de Grünewald « L’école de danse du Grünewald » pp. 261-268

C’est cela qu’elle veut faire revivre pour la joie des hommes, pour la joie de l’art.

40. (1910) Dialogue sur la danse pp. 7-17

C’est une joie de la vie. […] Moi Tranché depuis longtemps… Donc Mme Duncan paraît, et dès que nous avons applaudi en elle, avant toute chose, la joie de la danse, nous sommes pris par l’objet du spectacle qu’elle donne.

41. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Alceste. Ballet tragique. » pp. 207-218

Lycomède montre de la crainte ; Alceste peint sa joie et menace le ravisseur, qui l’entraîne avec précipitation dans la forteresse. […] Hercule ayant embrasé la ville de Scyros délivre Alceste ; elle voit son ravisseur étendu sur la poussière, et ce premier objet excite sa joie ; mais apper-cevant ensuite son époux dangereusement blessé, elle exprime toute sa douleur.

42. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 5 février. Les périls du music-hall. »

Mais dès le troisième tour, la jambe mal placée en dehors, dégagée trop bas, descend ; la cuisse tombe, entraîne le genou, puis la pointe — et voilà toute notre joie gâtée.

43. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VII. le diable boiteux  » pp. 220-261

Les yeux de Véron pétillaient de malice et de joie ; chez Duponchel, un lorgnon voilait un regard morne et sévère. […] Elle renonça volontiers aux joies des réunions familiales, aux succès assurés et même aux compliments de Sa Majesté, pour achever, rue Le Peletier, la difficile conquête du public le plus cultivé, mais aussi le plus récalcitrant du monde. […] Le 20 janvier elle commença par une reprise de la Tempête, où Paris lui témoigna une joie sincère de la revoir, une année qui allait être décisive pour elle. […] Le meilleur moyen qu’elle eût de réveiller l’enthousiasme d’antan, c’était de reparaître dans le ballet qui avait fait sa fortune et dont la reprise serait saluée avec joie, la Sylphide. […] Dans l’élan de sa joie et de sa reconnaissance, le directeur Solomé offrit aux deux sœurs une fête champêtre au village de la Forêt.

44. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Discours préliminaire. » pp. -

L’apôtre saint Jean, dans sa troisième épître qu’il adresse à Gaïus, voulant lui témoigner sa joie de ce que des gens venus de chez lui, lui avoient dit de sa piété et de la sainteté de sa vie, lui écrit : (v. 3 et 4.) J’ai une extrême joie du témoignage que nos frères m’ont rendu de votre piété sincère, et de la vie que vous menez selon la vérité. […] « Je prêtois pourtant, ajoute-t-il, quelquefois l’oreille à cette harmonie céleste, et j’aurois bien voulu me voir près de l’Epoux, et avoir la joie d’entendre sa voix ; mais les fougues de mon orgueil, qui, en pensant m’élever, me jetoit dans le fond de l’abîme, ne me le permettoit pas. Car je ne vous écoutois pas, Seigneur, avec la fidélité nécessaire pour arriver à la joie que vous faites goûter à ceux qui n’ont d’attention qu’à vous ; et pour ressentir ce tressaillement intérieur qui est réservé à ceux dont le saint prophète dit (Ps. 50, v. 10), que l’humilité a brisé les os . » Ce même saint dit encore dans un autre endroit de ses confessions : (l. 2, c. 1) « Je me livrai à une infinité de passions qui, pullulant de jour en jour dans mon cœur, y firent comme une forêt, où l’épaisseur des arbres empêche la lumière de pénétrer : Sylvescere ausus sum variis et umbrosis amoribus. […] Ce saint roi, transporté d’une joie toute sainte, dansoit devant l’arche, ayant l’esprit et le cœur remplis des sentimens de la bonté de Dieu à son égard.

45. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — DERNIERE LETTRE. » pp. 435-484

A peine commence-t-il à proférer l’affreux serment dont il frémit lui-même, quoiqu’il fasse le vœu dans le fond de son cœur de désobéir au nouveau Dieu dont il embrasse le culte, que la cérémonie est interrompue par des cris perçants poussés à l’aspect d’une chaloupe que bat une horrible tempête, & par une Danse vive qui annonce la joie barbare que fait naître l’espoir de voir frapper quelques victimes. […] Il regarde attentivement ; son cœur est pénétré de plaisir & de crainte ; il les voit enfin hors de danger ; il se livre à l’excès d’une satisfaction inexprimable, mais cette satisfaction & la joie qu’elle inspire sont bientôt balancées par le souvenir du lieu terrible qu’il habite, & ce retour funeste le précipite dans l’abattement & dans la douleur la plus profonde. […] ils reconnoissent Dorval, ils se jettent dans ses bras, leurs yeux croient à peine ce qu’ils voient ; tous trois ne peuvent se séparer, l’excès de leur bonheur est exprimé par toutes les démonstrations de la joie la plus pure ; ils s’inondent de leurs larmes, & ces larmes sont des signes non équivoques des sentiments divers qui les agitent. […] Elle les considere ensuite avec un sourire malin ; les deux amants n’osant encore se regarder, malgré l’envie qu’ils en ont, se trouvent dos à dos ; insensiblement ils se retournent ; Inès par un regard assure le pardon de Fernand qui lui baise la main avec transport ; & ils se retirent tous trois pénétrés de la joie la plus vive. […] il croit à peine ce qu’il voit, il ne peut se persuader qu’Inès vive encore, & doutant de son bonheur il exprime tour-à-tour sa surprise, sa crainte, sa joie, sa tendresse & son ravissement ; il tombe aux genoux de sa maîtresse qui le reçoit dans ses bras avec les transports de l’amante la plus passionnée.

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