Objections : Plusieurs directeurs permettent la Danse. Une septième objection qu’on fait pour soutenir les danses, c’est que si elles étoient aussi dangereuses que nous le disons ; il n’y auroit pas tant de confesseurs qui permettent à leurs pénitens et pénitentes cette sorte de divertissement, ou qui ne s’y opposent que foiblement. […] Je demande si l’autorité de ces confesseurs si indulgens, est préférable à celle des docteurs dont j’ai rapporté les décisions contre les danses. […] On ne donne à la conduite de ces confesseurs, si faciles et si complaisans au sujet des danses, la préférence sur la doctrine de ceux que l’Eglise révère comme ses docteurs, que parce que leur facilité est plus conforme aux désirs déréglés du cœur. […] On veut se prévaloir de la multitude des confesseurs indulgens pour les danses ; mais ne sommes-nous pas avertis par Jésus-Christ, de nous garder des faux prophètes ; (Matth. c. 7, v. 15) et que, si un aveugle conduit un autre aveugle, ils tomberont tous deux dans la fosse ?
Lully fut dès lors regardé comme un Compositeur divin, les Chanteurs comme des modèles, les Ballets comme les chefs-d’œuvre de la danse, les Machines comme le dernier effort de la mécanique, les Décorations comme des prodiges de peinture. […] Il n’y a pas dix ans que la Danse a osé produire quelques figures différentes de celles que Lully avait approuvées, et j’ai vu fronder comme des nouveautés pernicieuses, les premières actions qu’on a voulu y introduire. […] La Danse était au berceau en France lors de l’établissement de l’Opéra : l’habitude, l’usage, la tradition, seules règles des Artistes bornés, l’y ont depuis retenue comme emmaillotée. […] Je crois les Danseurs modernes fort supérieurs à ceux du siècle dernier ; quoique je sois très convaincu que la Danse est très fort au-dessous de ce qu’elle pourrait être.
Sur les symphonies lugubres qu’on exécutait pendant la marche, il peignait par sa Danse les actions les plus marquées du personnage qu’il représentait. […] La Danse des Archimimes était alors dans la morale, ce que l’anatomie est devenue dans la Physique. [Voir Danse de l’Archimime]
Rien dans la danse ne surpasse cette difficulté. […] L’art de la danse a été porté par Dauberval, Gardel, Vestris, et quelque autre grand artiste, à un si haut degré de perfection, qu’elle a dû surprendre Noverre lui-même (a). […] Nos danseurs possèdent un goût plus épuré, leur danse est remplie de grâces et de charmes (qualités qui n’ont jamais existé chez nos anciens artistes), les plus beaux temps d’aplomb, d’équilibre, étaient ignorés ; les poses gracieuses, les belles attitudes, les séduisants arabesques, n’étaient pas en usage. […] Maintenant que l’art de la danse est si compliqué, et que presque tous les élèves de nos jours se destinent à tous les genres, il est difficile de trouver un artiste parfait. […] 412 ; voir Lettres sur la danse, XII, éd. de 1760, p. 328-329.]
Ils les faisaient chanter et danser ; mais il n’y avait aucun rapport entre leur chant et leur danse. Ce vice fut d’autant plus inexcusable, que leur danse était par elle-même fort énergique, et qu’elle aurait pu ajouter par conséquent une force nouvelle à l’action principale, si elle y avait été mieux liée. […] En conservant la musique, ils ont proscrit la Danse. […] C’est sous ce premier aspect que s’offrit à son esprit un Spectacle Français de Chant et de Danse. […] L’opéra d’Italie est sans danse.
J’allais créer une danse ! […] Mais il est bien difficile de décrire cette partie de ma danse. […] Je les classai en danse n° 1, n° 2, etc., etc. […] De nombreuses illustrations de mes danses accompagnaient les articles. […] On me volait ma danse.
L’Art de la Danse simple, lui dirais-je, a été poussé de nos jours aussi loin qu’il soit possible de le porter. […] Vous vous flattez, si vous croyez arriver jamais à une gaieté plus franche, à une précision plus naturelle, que celles qui brillaient dans la Danse de Mademoiselle Camargo. [Voir Entrechat] Il semble que ces trois sujets aient épuisé ces sortes de ressources de l’Art ; mais, par bonheur, la Danse en action vous reste.
La danse et les ballets sont, Monsieur, la folie du jour ; ils sont suivis avec une espèce de fureur, et jamais art ne fut plus encouragé par les applaudissemens que le nôtre. […] La peinture et la Danse ont cet avantage sur les autres arts, qu’ils sont de tous les pays, de toutes les nations ; que leur langage est universellement entendu, et qu’ils font par-tout une égale sensation. […] Oui, Monsieur, il est honteux que la danse renonce à l’empire qu’elle peut avoir sur l’âme, et quelle ne s’attache qu’a plaire aux yeux. […] Il ne faut à la danse qu’un beau modèle, un homme de génie, et les ballets changeront de caractère. Qu’il paraisse ce restaurateur de la vraie danse, ce réformateur du faux goût, et des habitudes vicieuses qui ont appauvri l’art ; mais qu’il paroisse dans la capitale.
Ainsi le passage sur les danses du grand siècle, étonnant entre tous, nous montre le rythme et la configuration même du mouvement chez le danseur épousant la ligne musicale dans un parallélisme quasi absolu. […] Leurs costumes comme leurs danses sont pleins de petites choses curieuses, burlesques ou élégantes : la perruque démesurée dans Couperin, la carrure du port de bras renversé dans la Danseuse de Delphes. […] Ces danses n’ont pas l’allure franche du grand art ; c’est là de l’art appliqué, du fignolage et du plaquage. […] Mme Clotilde Sakharoff se tire fort bien d’une danse américaine ; elle projette sa jambe très haut dans le temps « classique » du chahut ; son costume est plaisant, ses jeux de physionomie piquants et discrets.
Il est encore des personnes qui commencent trop tard, et qui prennent la danse dans l’âge où l’on doit songer à la quitter. […] C’est cette harmonie rare dans tous les mouvemens, qui à mérité au célèbre Dupré, le titre de dieu de la danse. […] Ce goût naturel et inné pour la musique entraîne après lui celui de la danse. […] La danse est variée à l’infini dans toutes les provinces de la Germanie. […] Je ne vous ferai pas, Monsieur, une longue description de tous les enchainemens de pas dont la danse est en possession.
Méthode ou Principes élémentaires sur L’art de la danse pour la ville. […] Il y a cinq bonnes positions dans la danse, et cinq fausses. […] Plier produit les liaisons et le moelleux de la danse ; tendre, en fait le développement, et produit la fermeté. […] On prétendait aussi qu’une chaussure lourde préparait une grande légèreté à l’exécution de la danse. […] Les règles de la danse l’exigent.
De la Danse des Balets des Anciens & des Modernes, avec quelques descriptions des plus singulieres, & de l’origine de la danse Théâtrale. On peut juger par ce que j’ai dit de la danse, qu’elle doit son origine au culte de la Religion, à l’Astronomie & à l’art de la Guerre, plutôt qu’aux spectacles & aux fêtes publiques ; mais elle doit sa perfection aux danses des réjouissances publiques, & aux représentations des Balets de la danse Théâtrale dont les Grecs sont les premiers inventeurs ; à laquelle on peut dire que les François ont plus excellé depuis plus d’un siécle, que pas une des nations du monde : les Etrangers mêmes ne le contestent pas. […] Comme je ne prétens pas rappeler dans l’Histoire de la Danse ce que j’ai dit dans celle de la Musique, où j’ai traité suffisamment de l’Opéra, je l’abandonne entierement pour ne parler ici que des Balets. […] Une autre bande d’amours, sous l’habit des Nymphes de Flore, se présentent dans la même intention, & n’ont pas un meilleur succès, quoiqu’elles étalent à l’envi leur beauté & l’agrément de leur danse. […] Jean, dans une grande Salle, une danse de Paysans & de Paysannes qui viennent danser en présence du grand Duc : ce Prince donne le prix de la danse à celui ou à celle qui a le mieux réussi.
L’Opéra vient d’inaugurer une série de spectacles de danse par la reprise de Sylvia. […] Mais parce que cette floraison touffue dépérirait une fois déracinée ; parce qu’il y a incompatibilité entre les caractères créateurs des deux races ; parce qu’il faut un retour sur soi-même pour reconstituer un art de danse français. […] Puis créer, car la France ayant, dans l’histoire donné à la danse son expression suprême peut être appelée à en déterminer la renaissance. […] Le style des danses est hybride ; le classique y est amoindri ; le moderne timide ; en style culinaire, c’est un chaufroid. […] On annonce la Khovanschtina ; je ne sais si l’on s’est déjà préoccupé de ces « danses des esclaves persanes » qui sont bercées par toutes les langueurs orientales.
Cependant que l’Opéra prépare une de ces soirées de danse tant demandées, nous continuons à nous prêter de bonne grâce à la corvée réglementaire, mais pourtant agréable de Faust et de Suite de danses. […] Cette impulsion intérieure, ce délire lucide et harmonieux qui est l’atmosphère même de la danseuse créatrice comme Mlle Bos en deviendra une, active l’allure même de la danse. […] Et cependant Mlle Lamballe, qui danse avec une feinte nonchalance avec ce petit air d’une « qui ne s’en fait pas », possède un ballon admirable, saute et bat à ravir.
Dire qu’il y a un siècle à peine Carlo Blasis — qui pendant cinquante ans devait dominer l’enseignement de la danse — considérait le changement de position en tournant comme une difficulté suprême ! […] Décidément la danse classique n’est pas stationnaire ; elle est susceptible d’évolution. […] Est-ce à dire que nous voulons avec préméditation exclure du théâtre de danse tous les artistes de talent qui n’ont pas dès leur enfance profité des bienfaits d’une culture classique et complète ? […] En faisant de la danse d’expression, elle mime l’émotion à froid. […] Elle imite une danse orientale — mais son torse apparaît lourd, ses bras durs.
Là c’est un morceau de sculpture représentant la muse de la danse. […] Je vais vous parler un instant des règles de la danse. […] La danse n’a donc que des règles de convention, et le maître qui connoitra l’Anatomie, c’est à dire la partie de cette science qui traite des articulations en général, et des leviers propres aux mouvemens variés du danseur, sera celui qui parviendra le mieux à former un élève. […] Vous êtes l’élève du petit Dupré ; c est un corégraphiste imbécile et un pauvre maître, qui danse le papier à la main. […] Une étude approfondie, soutenue par l’expérience m’a prouvé que ces principes étroits étoient plus propres à opposer une barrière à la danse qu’a étendre ses progrès.
La plupart des jeunes gens qui se livrent à la Danse se persuadent qu’ils parviendront à se tourner, en forçant uniquement leurs pieds à se placer en dehors. […] Il est encore des personnes qui commencent trop tard, & qui prennent la Danse dans l’âge où l’on doit songer à la quitter. […] En partant de ce principe, il n’est pas douteux que fléchissant les genoux plus bas qu’il ne le faut relativement à l’air sur lequel on danse, la mesure alors traîne, languit & se perd. […] Ce goût naturel & inné pour la Musique entraîne après lui celui de la Danse. […] La Danse est variée à l’infini dans toutes les Provinces de la Germanie.
Cette sorte de pas est particulier dans sa maniere, il tient pour ainsi dire du pas tombé, en ce qu’il faut être levé sur la pointe du pied pour le commencer ; mais comme j’ai donné dans ma premiere Partie l’intelligence pour le faire, & qu’il ne me reste plus que de vous instruire sur la maniere d’y faire les bras ; je vous dirai seulement, que, lorsque vous le commencez ayant les pieds l’un devant l’autre à la quatriéme position, par consequent un bras opposé qu’il faut faire votre premier mouvement : pour lors ce bras qui est opposé doit s’étendre de haut en bas, & l’autre dans le même tems vient de bas en haut ; mais ne change pas au second saut : ensuite en faisant le troisiéme qui est un assemblé, vous laissez tomber vos deux bras à côté de vous ; puis vous faites un petit mouvement de la tête en la baisant, & vous la relevez de même que les bras, lorsque vous faites un autre pas comme de Bourrée, ou tels que la Danse le demande ; cette petite action, quand elle est faite à propos donne beaucoup d’agrémens, mais sur tout point d’affectation. […] Il y a même d’autres pas de danses dont je n’ai point fait de mention, ne m’étant engagé dans ce Livre que de traiter de la maniere de faire tous les principaux pas des danses de Ville, & de fournir en même tems les moïens les plus faciles de les executer avec les bras, pour que l’on puisse apprendre à danser avec tout le bon goût, & la delicatesse que cet exercice demande, à quoi je me flatte d’avoir réussi.
Ovide, en répondant à un ami qui lui annonce le succès de sa Médée, s’éxprime ainsi : « Lorsque vous m’écrivez que le théâtre est plein, qu’on y danse ma pièce, et qu’on applaudit à mes vers etc. » Voilà donc le mot danser mis à la place de déclamer. […] On voit encore ici le mot danse, et saltation mis à la place du mot geste ; les écoles de saltation n’enseignoient donc que les gestes d’imitation ou de convention, et les auteurs anciens employoient indifféremment le mot de saltation, tantôt pour le geste, tantôt pour la danse. […] mais il est aisé de croire qu’il aimoit à gésticulier avec grace, qu’il marchoit gravement, et en suivant la mesure de la musique qui le précedoit ; on a encore confondu dans ce passage la marche mesurée et le geste avec la danse. […] Il faut convenir que les auteurs anciens n’ont jamais parlé des jambes de leurs pantomimes, ni de leurs élans, ni du brillant de leurs pieds ; ce qui prouve que la danse proprement dite n’éxstoit ni à Athènes, ni à Rome. […] Je veux croire qu’ils avoient du talent, qu’ils gesticuloient convenablement, mais qu’ils ignoroient absolument la danse.
Louis XIV, par lettres-patentes concernant la non-dérogeance des demoiselles et des gentilshommes disposés à figurer sur la scène de l’Opéra, autorise son « fidèle et bienaimé Jean-Baptiste Lulli à joindre à l’Académie royale de musique et de danse, instituée par les présentes, une école propre à former des élèves, tant pour danser que pour chanter, et aussy à dresser des bandes de violons et autres instruments. […] » A quoi étant nécessaire de pourvoir et désirant rétablir ledit art dans sa perfection et l’augmenter autant que faire se pourra, nous avons jugé à propos d’établir dans notre bonne ville de Paris une Académie royale de danse, composée de treize des plus expérimentés dudit art. » Remarquons qu’en agissant de la sorte, Louis XIV ne faisait que consacrer une décision du Parlement, lequel avait solennellement déclaré que la danse théâtrale était un amusement noble. […] Il y avait, en outre : Un maître de salle de danse à cinq cents livres ; Un compositeur de ballets à quinze cents ; Un dessinateur à douze cents, Et un maître tailleur à huit cents. […] Aujourd’hui, l’administration fournit tout au personnel de la danse, — le cold-cream et la poudre de riz exceptés. […] Comme une gratification exceptionnelle — cinq francs, je crois — étaient alloués à celles de ces demoiselles du corps de ballet chargées de ce pas difficile et dangereux, les demandes étaient nombreuses et nombreux aussi les remplacements, car, à la moindre infraction, à la moindre faute, la coupable était, selon l’expression du régisseur de la danse, cassée aux patins.
Loret, lettre du 27 novembre 1660 Dans le Louvre, dernièrement, On eut, pour divertissement, Une Comédie en Musique, De Xerxès, Monarque Persique, Dont les Intermèdes follets Étaient des Danses et Ballets. Je crois que la chose était belle, Mais d’en faire un récit fidèle, C’est ce qui ne m’est pas permis ; Il est vrai qu’on m’avait promis Entrée et place d’importance Pour voir et Comédie et Danse : Un des Gens de Sa Majesté À cela m’avait invité, Mais, Ô mon Lecteur bénévole, Il ne m’a pas tenu parole ; Ainsi, je te dis, bien et beau, Que je ne puis faire un tableau De cette Action éclatante, Qui fut, je crois, toute charmante.
* * * D’une manière générale, les « experts » distinguent trois sortes de danses à l’Opéra : 1º Les danses d’attitude. 2º Les danses de circulation ou de parcours. 3º La danse sur les pointes. […] Sa danse avait parfois quelque chose d’involontaire, d’enivré, de fatal, elle dansait comme la destinée… » Les danses russes depuis une dizaine d’années, les danses orientales à l’Exposition universelle de 1900, n’ont pas laissé de nous révéler d’autres incarnations de la chorégraphie, incarnations qui traduisent à leur façon certains états d’âmes des pays où elles fleurissent. […] « Que voulez-vous, lui disait-on, Sangalli danse dans une autre langue. — Oh !
C’est dans le lit même du César que vint au monde celle qui devait être plus tard l’impératrice de la danse. […] À coup sûr il danse bien, mais aime-t-il aussi bien qu’il danse ? […] Tu seras un vampire de la danse ! […] Cette mort, mêlée de danse, doit vous inquiéter pour le repos de Giselle. […] Myrtha force Giselle de donner plus d’énergie à sa danse ; elle obéit, car, après tout, elle n’est pas une wili pour rien.
Le maître de ballets après avoir approfondi les connoissances du méchanisme de la danse, doit sacrifier tous ses loisirs à l’etude de l’histoire et de la mythologie, se pénétrer de toutes les beautés de la poésie, lire Homère, Virgile, l’Arioste et le Tasse, connoitre enfin les règles que la poètique a établies. […] Si le maître de ballets sacrifie les grandes masses aux parties de détail, l’intérêt principal aux accessoires, et qu’il suspende la marche de l’action par des danses insignifiantes ; s’il substitue les pirouettes qui ne disent rien, aux gestes qui parlent, les entrechats, aux signes, que les passions impriment sur les traits de la physionomie, s’il oublie que c’est un poème intéressant, qu’il doit offrir au public et non un divertissement fastidieux de danse morte ; tout sera perdu, l’action s’évanouira, rien ne sera à sa place, le fil sera rompu, la chaîne sera brisée, la trame déchirée, et cette composition monstrueuse dénuée d’ordre et d’intérêt n’annoncera que l’incapacité, l’ignorance et le mauvais goût de l’auteur. […] La danse peut-elle exprimer quelque chose, si les passions ne lui prêtent leurs organes ? […] La danse doit à son tour s’assimiler à ces variétés ; elle sera composée de groupes séparés et inégaux en nombre, ils se réuniront pour former des masses qui se diviseront pour former de nouveaux tableaux. […] Si la partie méchanique de la danse donne au maître de ballets tant de peines et de fatigues, si elle exige tant de combinaisons ; combien l’art du geste et de l’expression n’exige-t-il pas de travaux et de soins ?