La Gravette de Mayolas, lettre du 17 janvier 1666 Le commencement et le cours Et la fin des tendres Amours De Jupiter et de Sémelle Font d’une manière si belle Partout chanter et publier Le savoir de Monsieur BOYER Qu’il est bien juste que je die Que cette Tragicomédie Est pleine d’Actes surprenants, De Vers et de pensers charmants.
Loret, lettre du 21 août 1660 Au Collège des Jésuites, Religieux pleins de mérites, Et qui, surtout, sont triomphants À bien enseigner les Enfants, Jeudi, leurs Écoliers jouèrent, Ou, pour mieux dire, ils récitèrent Un beau Sujet Latin, en Vers, Tout rempli d’incidents divers, Et, par-ci, par-là, de tendresse, Que cette agréable Jeunesse Excellemment représenta, Et dignement s’en acquitta : Sujet bien plus saint que profane, Que le savant Père Dozane De Falaise, au Pays Normand, A fait d’un style tout charmant, Pièce sans faute et sans macule, Pièce, enfin, que l’on intitule Clementia Christiana, Et dont, certainement, on a Fort loué la sage conduite En l’honneur de ce Jésuite.
Comme j’aime les choses belles, Pour, après, jaser un peu d’elles, À dessein j’y portai mes pas, Mais, toutefois, je n’entrai pas ; D’une parole assez humaine, » La Salle (me dit-on) est pleine » Vous gagneriez peu de passer, » On ne saurait vous y placer.
Une, de Masques non follets,91 Mais sérieux et des mieux faits, Pleins de Bravoure et Braverie, Conduits par la GALANTERIE,92 Merveilleusement aussi plût,93 Et chacun volontiers dit chût Lorsque cette aimable Déesse, Avec une voix charmeresse, Ses dignes Maximes chanta, Par qui l’Oreille elle enchanta Tant de Mâles que des Femelles, Qui, certe, les trouvèrent belles.
Mais, ce qu’il faut qu’encor150, je die, Est que la Tragi-Comédie, En vers de nos deux grands Auteurs151 Qui n’ont que des Admirateurs, Peut, ici, par tout, être ouïe, Aussi bien que la Symphonie, Et que tout ce Spectacle, enfin, S’y voit, aussi, de même, à plein. […] J’en voudrais dire davantage, Mais déjà, trop pleine est ma page ; Ainsi, je date tout au bout.
Loin de rire de ce que je vous dis, ce qui vous paroîtra ridicule, c’est là mauvaise coutume que je combats ; et vous ne pourrez vous empêcher de reconnoître que ce qui se fait maintenant est une conduite d’enfans sans raison, ou même de gens ivres ; et que celle que je m’efforce de vous persuader est une conduite pleine de modestie et de sagesse, et qui vous feroit commencer à mener dès ce monde une vie toute céleste. […] ) « Tout dans vos noces, dit-il, devroit être plein de tempérance, de modestie, de gravité et d’honnêteté ; et j’y remarque tout le contraire, y voyant des gens qui sautent comme des chevreaux et des mulets… Dans toutes vos actions vous avez soin de séparer le mauvais du bon ; comme quand vous voulez ensemencer vos terres, ou que vous faîtes vos vendanges, vous ôtez tous les mauvais grains ; de même, si vous composez quelque parfum, vous prenez bien garde qu’il n’y tombe rien qui soit de mauvaise odeur. […] Les désordres dont je me plains, qui se passent à l’occasion du mariage, paroissent être des choses indifférentes ; mais ils sont dans la vérité de très-grands maux, et tout y est plein d’iniquité, Saint Paul dit : (Eph. c. 5, v. 4.) […] ) Il n’est rien de plus agréable que la vertu, rien de plus doux que la modestie, rien de plus désirable qu’une conduite pleine d’honnêteté.
que j’aime le Testament Que dict l’ARLEQUIN malade, Cet Acteur qui n’a rien de fade, Et son grotesque Playdoyer, Où nous l’entendons foudroyer Le DOCTEUR qui, par l’ÉMÉTIQUE, A fait faire une fin tragique À SCARAMOUCHE, qui, mourant Et sur le Théâtre expirant, Fait aussi rire à gorge pleine !
Au reste, Molière, l’unique, Molière, lequel fait la nique Par son comique, à tous Auteurs, Y joue, avec tous les acteurs Qui composent sa compagnie, Une pièce de son Génie, Qui, pleine de gais Agréments, Fait, des susdits pompeux fragments, Toute la liaison et l’âme, Je vous assure, en belle gamme.
Le Comte de Jouy et le Bâtard de Foix y périrent, le jeune Nantouillet ne se sauva qu’en se plongeant dans une cuve pleine d’eau, qu’un heureux hasard lui fit rencontrer.
La profondeur des lits de rivière et le merveilleux des plages ensevelies sous les flots de l’Océan, leur ont inspiré des rêveries sans fin, mères de légendes pleines d’un étrange intérêt. […] Cette scène, il faut le dire, est charmante et bien composée, pleine de passion et de grâce, favorable au développement mimique ; elle eût suffi à la popularité d’une œuvre dramatique. […] » L’amant obéit, Térésa fait tourner son rouet, et la jeune fille arrête sur son jeune époux un regard plein de tendresse, quand la bise souffle tout à coup, et la fenêtre de la cabane en s’entrouvrant donne passage à l’Ondine. […] Toute joyeuse et triomphante de son stratagème, elle s’élance de la barque sur le rivage, et voit bondir à côté d’elle l’ombre légère de son corps mortel, apparition qui la fait fuir, pleine de terreur et de surprise. […] Dans un petit roman plein de grâce, le Trilby de l’Allemagne, il résuma la tradition des Ondines.
Il fut sur la Présidente Saint-André, sur Zamet et à tout plein d’autres lieux, ayant toujours la Marquise à son côté, qui le démasquait et le baisait partout où il entrait. » L’Étoile, Journ. d’Henri IV, p. 332.
Nos Reines, pleines d’un bon sens, Mais qui des plaisirs innocents, (Comme sages et débonnaires) Ne sont nullement adversaires, Malgré l’âpre et rude saison, Quittant Chambre, Alcove et tison, Furent, non seulement, icelles, Mais Monsieur et Mesdemoiselles,27 Assez volontiers sur le lieu, Pour audit Ballet dire adieu ; Ayant illec, pour assistance, Plusieurs Personnes d’importance, Princes, Ducs, Comtes et Marquis, Et quantité d’Objets exquis, C’est-à-dire de beaux Visages Bien dignes de vœux et d’hommages, Que je lorgnais par-ci, par-là, Étant en lieu propre à cela.
N’allez jamais à la répétition la tête pleine de figures et vide de bon sens ; soyez pénétrés de votre sujet ; l’imagination vivement frappée de l’objet que vous voudrez peindre, vous fournira les traits, les pas et les gestes convenables. Vos tableaux auront du feu de l’énergie ; ils seront pleins de vérité, lorsque vous serez affectés, et remplis de vos modèles.
Les corbeilles et les hottes sont pleines. […] — Toute cette forêt semble pleine de larmes et de soupirs ; — est-ce bien la rosée ou la pluie qui a suspendu cette perle au bout de ce brin d’herbe ? […] L’endroit est sinistre et mal hanté ; mes hardis compagnons, croyez-moi, portez ailleurs votre pâté de venaison et vos gourdes pleines d’eau-de-vie. […] Voici venir les danseuses de tous les pays, et l’Andalouse fougueuse, et l’Allemande mélancolique, et la bayadère aux narines pleines d’anneaux d’or, qui exécute le malapou et les évolutions sacrées, tout ce qui a vécu, tout ce qui est mort pour et par la danse. […] Carlotta Grisi et Petipa, qui la seconde si merveilleusement, ont fait de ce dernier acte un véritable poème, une élégie chorégraphique pleine de charme et d’attendrissement.
N’allez jamais à la répétition la tête pleine de figures & vuide de bon sens ; soyez pénétrés de votre sujet ; l’imagination vivement frappée de l’objet que vous voudrez peindre vous fournira les traits, les couleurs & les pinceaux. Vos Tableaux auront du feu, de l’énergie ; ils seront pleins de vérité, lorsque vous serez affectés & remplis de vos modeles.
Tout ce qui tient de l’optique est plein d’intérêt.
La danse a donné à pleines mains à la musique qui aujourd’hui, présomptueuse, la prime : la forme de la suite, voire de la symphonie, mille impulsions, mille thèmes.
Leurs costumes comme leurs danses sont pleins de petites choses curieuses, burlesques ou élégantes : la perruque démesurée dans Couperin, la carrure du port de bras renversé dans la Danseuse de Delphes.
Lui-même donc, avec sa Troupe, Laquelle avait les Ris en croupe, Fit là le Début des Ébats De notre COUR pleine d’Appas, Par un Sujet Archi-comique, Auquel rirait le plus Stoïque, Vraiment, malgré bon gré ses Dents, Tant sont plaisants les Incidents.
Le « bon Théo » se montre alors presque cruel pour « Marie pleine de grâces ». […] « Quand Fanny danse », renchérit-il, « on pense à mille choses joyeuses… … Taglioni vous faisait penser aux vallées pleines d’ombre et de fraîcheur, où une blanche vision sort tout à coup de l’écorce d’un chêne aux yeux d’un jeune pasteur surpris et rougissant ; elle ressemblait à s’y méprendre à ces fées d’Écosse, dont parle Walter Scott, qui vont errer au clair de lune, près de la fontaine mystérieuse, avec un collier de perles de rosée et un fil d’or pour ceinture… » Combien diffère de cet art immatériel, de cette idéale séraphicité de la Sylphide, « ce démon dont n’avait pas rêvé Charles Nodier », la vivacité espagnole de Fanny tempérée par sa naïveté allemande. […] Elle a des cheveux châtains plus près d’être blonds que d’être noirs, des traits assez réguliers, et, autant qu’on peut le distinguer sous le fard, le teint coloré naturellement ; elle est de taille moyenne, svelte, assez bien prise, sa maigreur n’est pas excessive pour une danseuse… » Une année s’est à peine écoulée depuis cet éloge mesure et plein de restrictions et nous voyons le critique créer pour ce nouveau talent une œuvre nouvelle, qui correspond à ses qualités propres comme la Sylphide avait exprimé intégralement la personnalité de Marie Taglioni. […] « Si ce n’était qu’un tour de force nous n’en parlerions pas ; mais cet élan si périlleux forme un groupe plein de grâce et de charme ; on dirait plutôt une plume de colombe soutenue par l’air qu’un corps humain qui se lance d’un plancher… » Mais Gautier ne quitte Le Pas de l’ombre que pour combler des plus hauts éloges le Pas de l’abeille, cette suave et chaste transposition d’une vision d’Orient ardente et lascive.
La draperie-décor, certains costumes pleins de goût, ces guitaristes alignés, leurs cris un peu trop enthousiastes, les « r » gutturaux, les « h » âprement aspirés créent une ambiance.
La vie de saint Eloy, évêque de Noyon et de Tournay, nous fournit en sa personne un exemple bien touchant de ce zèle plein de courage et de force pour déraciner les abus, et particulièrement les danses. […] « Saint Eloy, dit ce célèbre auteur, n’avoit de rigueur que pour lui-même, il étoit plein de tendresse pour les autres ; mais sa douceur étoit toujours accompagnée de beaucoup de fermeté ; et souvent lorsqu’il paroissoit le plus indulgent, c’étoit alors qu’il faisoit paroître sa rigueur épiscopale… Un jour de saint Pierre, prêchant dans une paroisse proche de Noyon, il parla fortement contre les danses et les autres jeux qui tenoient encore du paganisme, où les bonnes mœurs étoient fort en danger. […] Je ne crains point de vous le dire (et cette modeste retenue que vous louez en moi dans votre lettre, avec des termes si pleins de bonté, ne m’en doit point empêcher) ; je vous dis donc encore une fois, que si, dans les fonctions de votre charge où vous paroissez orné de ces vertus, vous n’avez pour but que de garantir les hommes de tout ce qui pourroit les faire souffrir selon la chair, sans vous mettre en peine à quoi ils rapportent ce repos que vous tâchez de leur procurer, c’est-à-dire, pour m’expliquer plus clairement, comment ils rendent au vrai Dieu le culte qui lui est dû, (car ce n’est que pour avoir plus de moyens de le lui rendre, qu’une vie tranquille est désirable, et c’est tout le fruit qu’on en peut tirer ; toutes vos peines ne serviront de rien pour la vie où se trouve la véritable félicité.
… Et, comme je sortais du Cid ou de Sigurd, — à moins, toutefois, que ce ne fût de la Korrigane ou de la Farandole, — les yeux encore pleins des minois des jolies filles qui s’y trémoussent, il me sembla qu’au lieu du boulevard, poudroyant de lumières et de foule, j’avais devant moi cette cour de l’ancien Opéra, qui s’ouvrait sur la rue Drouot, avec sa corbeille de verdure appauvrie et gémissante, son petit jet d’eau pleuraicheur et son encadrement formé par les architectures nobles de l’hôtel Choiseul. […] Talent sérieux, vigoureux, plein d’assurance et de correction, d’une précision de mesure hors de pair.