On les voit se promener, en s’examinant d’un œil satisfait. […] Celui-là, qui avait les bras & les jambes prodigieusement enflés, devient semblable à un squelette ; celui-ci, dont le ventre hydropique était d’une grosseur énorme, diminue à vue d’œil, & se rapétisse tellement, qu’il est méconnaissable, &c.
En mettant sous les yeux du musicien les différens détails du tableau que je venois d’esquisser, je lui demandois alors une musique adoptée à chaque situation et à chaque sentiment. […] La pantomime étant plus encore le spectacle des yeux que celui des oreilles, je conçus qu’elle devoit s’associer avec les arts qui flattent le plus la vüe.
Le spectacle ravissant que m’offrirent les plus belles galleries, et les cabinets les plus précieux le fortifièrent ; l’habitude de voir cette foule de chefs-d’oeuvre avec l’oeil de l’entendement, d’étudier, de comparer, et d’analyser les genres, et la manière de faire de chaque maître, m’apprit à apprécier le mérite de chacun d’eux. […] Les maîtres de ballets qui qui veulent triompher de ces obstacles donnent dans le Galimatias ; dèslors les gestes sont insignifiants, et le langage qu’ils adoptent n’est entendu que par eux seuls ; cette multiplicité des gestes n’offre qu’un papillotage dont les effets se bornent à fatiguer l’esprit et les yeux.
Dans un autre endroit, pour dire que vénus ne déclamoit que des yeux, il dit que cette déesse ne dansoit que des yeux.
Lycomède, toujours occupé de sa passion ; n’a point renoncé à son imfâme projet ; l’absence momentanée d’Hercule et d’Admète lui en permet l’exécution : il engage la Reine qui a les yeux fixés sur son vaisseau, de vouloir y monter avec sa sœur et ses femmes, pour en examiner l’intérieur. […] Alceste ouvre les yeux, voit son époux et se jette dans ses bras : l’Hymen rallume son flambeau à celui de l’Amour ; Admète et Alceste se prosternent aux pieds de ces Immortels, et expriment vivement à Hercule leur reconnoissance.
Mais elle exécute avec une élégance discrète, avec une correction qui s’enrichit à vue d’œil de nuances nouvelles ; on reconnaît l’élève assidue de l’admirable professeur qu’est Mme d’Alessandri.
si au milieu des danses quelqu’un vous ouvroit les yeux pour voir le grand nombre de démons qui sont mêlés parmi ceux qui dansent ! […] « Elles offrent un spectacle ridicule, qui ne peut que déplaire à des yeux chastes, et qui est indigne d’un homme sensé, inane spectaculum, honestis invisum oculis, viro indignum . L’agitation des mains, les mouvemens trop légers des pieds, la dissipation et la hardiesse des regards, montrent qu’il y a dans l’ame quelque chose de déréglé qui ne peut être vu des yeux du corps. […] La liberté qu’on y donne à ses mains, à ses yeux et à sa langue, la mollesse du chant et les ténèbres de la nuit, pendant laquelle les danses se font souvent, et qui est naturellement ennemie de la pudeur et l’amie des crimes, puisqu’elle donne plus de liberté pour les commettre ; tout cela chasse la retenue qu’inspire la pudeur, et lâche la bride aux passions.
Il ne voulut rien entendre et hurla, les yeux plus ressortis encore que d’habitude, — car il a les yeux très à fleur de tête : — Non, non ! […] Des yeux, il chercha le pont, mais sans y réussir.
Elle est aussi froide que le marbre dont elle est composée, dépourvue de graces, elle est maniérée, privée d’expression, elle ne dit rien à l’oeil qui l’éxamine ; son attitude n’est ni svelte ni animée, sa tête n’annonce point une gaité franche, enfin cette statue est un marbre inanimé. […] il faut avoir en ses mains les couleurs fraiches et brillantes du goût, et l’activité d’une imagination brûlante, qui sans s’arrêter aux parties de détail, embrasse d’un clin d’oeil la masse éclatante de ce vaste et imposant tableau. […] Lorsque je lis les poèmes immortels d’Homère de Virgile, du Tasse, de l’Arioste et de Voltaire ; lorsque j’examine avec enthousiasme le Laocoon, l’Appollon du Belvéder, et la Venus de Médicis, lorsqu’enfin mon oeil s’arrête sur les chefs-d’oeuvre de Raphaël, de Michel-Ange, de Paul Veronnèse et du Corrège ; ces étonnantes productions du génie me pénétrent d’une admiration respectueuse ; ces hommes extraordinaires se peignent à mon ésprit étonné, sous la forme des Géants ; je réfléchis, et je me demande si ce sont les règles qui ont opéré tous ces miracles ; je consulte ma raison, et elle m’assure que la beauté, la grace et l’élégance ne peuvent être leurs ouvrages, et que les règles isolées sont des bâtons propres à guider les pas mal assurés des artistes à vüe basse.
Un jour, mes yeux tombèrent sur une lettre qu’elle écrivait à une de ses cousines et qu’elle laissa en brouillon sur sa table, peut-être avec l’intention de me la faire lire. « Ma chère Calixte, lui disait-elle, je m’ennuie de plus en plus dans cet horrible donjon noir, en face de ces neiges éternellement blanches et solennellement bêtes. […] Il écouta la bonne nouvelle que je lui annonçais en souriant, et en même temps qu’il attachait sur moi ses beaux yeux attendris, il pâlissait de plus en plus. […] Il retint faiblement les miennes comme s’il voulait me dire quelque parole suprême, mais il ne le put ; ses traits devinrent immobiles, ses yeux fixes, et il expira en souriant.
[2] Le danseur, pour se rendre agréable à l’œil du spectateur, doit toujours, sans affectation maniérée cependant, se complaire lui-même dans son maintien, dans la tournure de son corps, dans l’heureux développement de ses membres, et dans l’élégance de ses positions ; on lui saura gré du soin qu’il prendra à faire briller en lui tous ces avantages.
Leurs Prêtres qui l’avaient formée des notions primitives et de celles que le voisinage des Hébreux leur avait données, enveloppèrent d’un voile sombre une croyance et des superstitions qui n’étaient pas moins obscures à leurs propres yeux, qu’aux regards mêmes des Peuples qu’ils feignaient d’instruire.
De toutes parts, l’œil est ramené vers le milieu de la scène où se dresse, somptueuse, la tente bleue et jaune de la déesse ; j’ai déjà indiqué le caractère des costumes, tissus de rêve et d’histoire, échos du temps passé plutôt qu’objets de vitrine, somme toute, du vrai Bakst, harmonieux dans la magnificence.
Là, plus de dix-huit, ou vingt Belles, Qui sont les aimables Modèles Des plus adorables appas, Y font admirer leur beaux pas, Leurs grâces, leurs jolis corsages, Et les charmes de leurs visages Qui ravissent, qui moins, qui mieux, Les âmes, les coeurs et les yeux.
Défauts de l’exécution du Plan primitif de l’Opéra Français132 C’est un Spectacle de Chant et de danse que Quinault a voulu faire ; c’est-à-dire, que sur le Théâtre nouveau qu’il fondait, il a voulu parler à l’oreille par les sons suivis et modulés de la voix, et aux yeux par les pas, les gestes, les mouvements mesurés de la Danse. […] On ne me donne, à la place de ce que je pouvais attendre, qu’une froide symphonie, des cartons mal peints, quelques poignées d’étoupes enflammées, et un escamotage grossier, qui ne sert qu’à me faire apercevoir, combien j’aurais pu être satisfait, si le jeu de la Danse et le mouvement des machines s’étaient adroitement concertés, pour rendre à mes yeux et à mon oreille l’intention ingénieuse du poète.
Philoclète, qui remarque le trouble d’Hercule, lui retrace encore sa foiblesse ; le héros, sensible à la gloire, hésite, balance, prend la main tremblante d’Jolé, qui ose à peine lever les yeux ; il prend ensuite celle de son fils, et après une irrésolution qui caractérise le combat des passions, qui agitent son ame et qui déchirent son cœur, il unit enfin ces deux amans. […] Ses yeux s’appésantissent ; elle s’endort.
Elle avait la poitrine très sortie et très blanche, les bras ronds et d’un contour moelleux, les yeux bleus, le sourire facile, la jambe forte, le pied petit, mais épais, la chevelure blonde, mais rebelle. […] Cheveux très noirs, œil très noir, sourcils très noirs, petites moustaches très noires. « Quatre noirceurs, ajoutent les Petits Mémoires de l’Opéra, qui donnent ordinairement de l’expression à une figure et qui n’en donnaient aucune à la sienne. » Regina Forli.
Tant que nous saurons nous fixer dans un juste milieu, ne craignons point d’en trop faire ; et qu’on jette les yeux sur l’histoire des Arts, on verra que nous ne sommes encore à cet égard qu’au point louable où en sont restés les siècles polis ; mais craignons de nous plonger dans l’excès, et dans la dépravation des siècles corrompus.
Il n’en aura pas moins fait cependant un contre-sens insupportable aux yeux du peu de Spectateurs qui connaissent le prix de l’ensemble.
Mais elle n’efface pas de ma mémoire la figure de porcelaine de la ballerine-Karsavina, son sourire adorablement niais et ses beaux yeux vides d’être sans âme.
Rien de si beau, de si séduisant à l’œil et a l’imagination, que de voir vingt jeune Sultanes plus jolies et plus belles les unes que les autres, se disputer par leurs grâces et leurs agaceries le mouchoir que tenoit le Sultan.
Robinet, lettre du samedi 18 avril 1671 Je l’ai vu cet Opéra là, Et je pensais n’avoir pas là Suffisamment, d’yeux, & d’oreilles, Pour toutes les rares Merveilles Que l’on y peut ouïr, & voir, Et qu’à peine, on peut concevoir.
Là il me considéra d’un œil si sévère que je compris l’intention où il était de ne me laisser entrer dans l’église sous aucun prétexte. […] Les rayons de lumière décomposés par les vibrations touchent tel ou tel objet et cette décomposition, que notre œil photographie, est toujours chimiquement le résultat des différents changements de la matière et des rayons de la lumière.