Il fallait la plus grande adresse, et beaucoup de force pour rendre d’une manière agréable et précise, les expressions vives, fortes, et légères, dont elle était composée.
Imaginez une Gaditaine à l’œil noir, à la taille flexible, au développement abondant des épaules et des hanches, souple et légère comme une Andalouse, le regard pétillant d’intelligence, et ajoutant à la régularité des traits une physionomie fine et expressive. […] Il s’assied, charmé de la beauté du lieu, de la sérénité du temps ; et au moment où il espère ramener quelque proie digne du festin de noce, il voit s’élever lentement, doucement, du sein des eaux, encadrée dans une conque immense et chatoyante de mille feux, une figure et une forme idéale, légère, fantastique ; la mystérieuse Ondine, du fond de ses grottes humides, a reconnu le jeune Mattéo ; éprise de sa beauté, elle exerce sur lui la séduction surnaturelle dont elle possède le prestige. […] La légère fille des eaux circule, pareille à ces demoiselles ailées dont le corselet d’azur bruni, soutenu par une gaze d’or, glisse sur les tiges des nénuphars. La vieille mère, attentive, prête l’oreille à ce frôlement léger, et ne peut rien apercevoir : la vision n’est perceptible que pour l’œil jaloux et clairvoyant de Giannina, qui laisse échapper l’écheveau de ses mains brûlantes. […] Toute joyeuse et triomphante de son stratagème, elle s’élance de la barque sur le rivage, et voit bondir à côté d’elle l’ombre légère de son corps mortel, apparition qui la fait fuir, pleine de terreur et de surprise.
Voyez que de jolis Teniers naissent chaque jour sous la main légère de Dehesse.
Car tous les épisodes variés, précipités, de cette comédie touffue mais si légère sont réalisés en musique, sont misurati comme aurait dit ce Salvatore Vigano qu’admire tant mon ami Henri Prunières.
Renonçant à son sérieux il devenoit léger, plaisant, enjoué ; conteur aimable, critique fin et adroit, il mordoit en riant, il égratiguoit en faisant patte de velours ; mais il ne se permettoit pas d’emporter la pièce. […] Au milieu de tant d’occupations, son âme paroissoit calme et tranquille ; mais elle ne l’étoit, si j’ose le dire, qu’à la superficie ; semblable à ces eaux brillantes et limpides qui dans les beaux jours d’été, paroissent fixes et immobiles, mais qui frissonnent lorsqu’une feuille légère tombe sur leur surface, et qui s’agitent au moindre soufle du zéphir ; telle étoit, l’âme de Garrick. […] Je les regarde avec cet enthousiasme et cette admiration que les artistes ont pour l’Appollon de Belveder, j’avouerai, ajouta-t-il, que le tems ayant imprimé quelques taches légères sur le plus beau monument de l’esprit humain, je me suis empressé de les faire disparaître, et d’enlever d’une main tremblante et respectueuse le peu de poussière qui altéroit la sublimité des plus beaux traits.
Un exercice qui rend le corps plus souple, plus vigoureux, plus léger, porte dans le cœur une confiance fière qui le ranime, et dans l’esprit une vivacité aimable qui l’éclaire ; des agitations mesurées dont la machine est souvent occupée, sont pour elle, comme une huile salutaire qui en adoucit les ressorts.
Vous admirez de loin, en rêve, une figure aérienne, comparable en grâce à ces danseuses qu’on voit, sur les peintures de Pompeï, flotter dans leurs voiles légers.
Je vous parlerai bientôt des progrès successifs de cet art qui fut porté au dernier degré de perfection il y a vingt cinq ans, et dont les taches légères n’empêchent pas qu’il ne soit aujourd’hui le plus fêté et le plus aimable.
Grandiose, légère et sobre l’architecture de ses décors ; les parties en sont situées dans l’espace de façon à obtenir une impression de profondeur et de hauteur prodigieuse, une harmonie de lignes et de volumes, de plans verticaux et de contours incurvés, si vaste et si multiple qu’il faut remonter au-delà de la scénographie moderne, vers les Bibbiena et les Gonzago pour rechercher les rivaux de Bakst ; pour ce qui est des 300 costumes improvisés en six semaines, je ne signalerai que l’exactitude parfaite des rapports établis entre leurs colorations chatoyantes ; la « correspondance » des couleurs ne se dément nulle part. […] Idzikovski, admirable sauteur, léger, vibrant de musique, dénué, du reste, de qualités plastiques, M.
Ces saillies vives, ces traits légers, ce badinage élégant, qui sont l’âme aujourd’hui de nos Fêtes de tous les jours, furent constamment inconnus aux peuples jadis les plus polis et les mieux instruits de la terre.
La Musique même, celui de tous qui a le don de séduire le plus vite, ne put causer alors qu’une impression momentanée et légère, qui fut aisément effacée par le premier objet de distraction.
Ne demandons à la pantomime que de fournir pour le spectacle de danse une armature solide mais très légère, et ce spectacle sera viable.
Sylvia, cette merveille de goût et d’imagination, n’est plus jamais affichée à cause des vacances d’un soprano léger qui chantait L’Enlèvement, de Mozart.
Elle était gaie, vive, et du caractère de nos passe-pieds, de nos gavotes légères, et de nos tambourins, etc. […] Elle avait retenu le nom de son inventeur, qui était un des satyres suivants de Bacchus : elle était moitié grave, moitié gaie, et réunissait ces deux caractères ; telles sont à-peu-près nos chaconnes, dont le majeur a pour l’ordinaire des couplets légers, forts et fiers, et le mineur des couplets tendres, doux, et voluptueux. […] Le branle et la bourrée sont en entier d’un genre vif, léger, et gai. […] Ces danses étaient au reste de trois espèces ; la grave qui répondait à nos danses terre à terre ; la gaie qui avait un grand rapport à nos gavotes légères, à nos passe-pieds, à nos tambourins ; enfin la grave et la gaie mêlées l’une à l’autre, telles que sont nos chacones et nos autres airs de deux ou trois caractères. […] Une troupe légère de jeunes garçons et de jeunes filles couronnés de fleurs exécutaient cette danse dans les mariages, et ils exprimaient par leurs figures, leurs pas, et leurs gestes, la joie vive d’une noce.
Une voix fraîche, pure et juste, une danse légère et correcte, de beaux yeux bleus d’une douce naïveté, voilà ce que Carlotta Grisi avait laissé dans la mémoire des gens du monde et des feuilletonistes. […] » Il est venu Carlotta Grisi, légère et pudique comme la première, vive, joyeuse et précise comme la dernière ; seulement elle a sur l’une et sur l’autre l’avantage inappréciable de ne compter que vingt-deux avrils et d’être fraîche comme un bouquet dans la rosée. […] comme elle est heureuse de se sentir libre encore et légère, et de voltiger à son gré de çà de là, comme un papillon capricieux ! […] Giselle, attendrie des larmes d’Albrecht, pousse un léger soupir, un soupir d’ombre ; Albrecht, éperdu, se retourne, il voit scintiller dans le feuillage deux étoiles d’azur.
Grande « plus que nature », élancée à faire paraître trapu un éphèbe pervers d’Aubrey Beardsley, portant le lourd tutu de satin broché comme un pagne léger — elle brave l’évidence et se surélève sur les pointes… Et voilà que telles de ses poses au repos, telles de ses arabesques dans le pas de deux, aux lignes allongées et effilées, à l’aplomb impeccable, apparaissent d’un contour captivant dans leur exagération même ; tels « ports de bras », encadrant sa petite tête de camée, sa face blême d’impératrice implacable, affectent la forme svelte d’une lyre.
Au bruit d’un air de chasse, la nouvelle Diane et ses Nymphes prennent une course légère et rapide, et cette danse vive et brillante offre d’instans en instans des groupes pittoresques. […] Apelles, voulant répandre une vapeur légère sur ce tableau et rendre hommage à la beauté qui l’enchante, fait brûler l’encens, et se prosterne aux pieds de sa Vénus.
Ceci forme un pas de quatre plein d’action, exécuté sur un air vif et léger. […] Insensiblement toute la scène se couvre de nuages légers et brillants, et se dissipant insensiblement, on découvre deux gloires : dans l’une on voit Junon environnée de Sylphes et de Sylphydes ; dans l’autre on apperçoit la fière Pallas, entourée d’héroïnes et de guerriers.
On vit d’un côté, Iris sur un char traîné par des Paons, et suivie de plusieurs Nymphes vêtues d’une gaze légère, qui portaient des plats couverts de ces superbes oiseaux.
Soyez léger le plus que vous pourrez ; le spectateur veut trouver dans un danseur quelque chose d’aérien ; celui qui est pesant et lourd, ne produit qu’un vilain effet, et trop éloigné de ce que l’on attend de lui. […] Arabica ornamenta (latin), terme de peinture : ce sont ces ornements composés de plantes, d’arbustes, de branches légères et de fleurs, dont l’artiste forme des tableaux, et décore des compartiments, des frises ou des panneaux. […] « Terpsicore excitée, au bruit des instruments « Joint à des pas légers de justes mouvements. » Danchet.
Il n’est point d’homme à qui elle ne rappelle souvent les différents objets qu’il a déjà vus : mais ce ne sont là que de faibles esquisses qui passent devant son entendement, comme des ombres légères, sans surprendre, affecter, ou émouvoir son a me, ne supposent que quelques sensations déjà éprouvées, et point de combinaisons précédentes. […] Ces têtes légères, orgueilleuses et bruyantes, ces automates lourds et dédaigneux qui décident en maîtres dans la société, seront peut-être à la fin persuadés qu’un artiste, qu’un homme de lettres tiennent dans l’ordre des choses un rang supérieur à celui d’un intendant qui les a subjugués et qui les ruine, d’un vil complaisant qui les amuse et qui les joue, d’un caissier qui leur refuse leur argent pour le faire valoir à son profit, même d’un secrétaire qui fait mal leur besogne, et très adroitement sa fortune. […] On pourrait le comparer à ces grands fleuves, qui ne paraissent à leur source que de faibles ruisseaux : ils coulent, serpentent, s’étendent ; et les torrents des montagnes, les rivières des plaines se mêlent à leur cours, grossissent leurs eaux, ne font qu’un seul tout avec elles : ce n’est plus alors un léger murmure, c’est un bruit imposant qu’ils excitent ; ils roulent majestueusement leurs flots dans le sein de l’océan, après avoir enrichi les terres heureuses qui en ont été arrosées.
Il connut les contes et les légendes qui peuplent de gnomes, de lutins, de farfadets les bords des grands lacs, qui font courir à la surface des eaux et disparaître dans les brumes ces essaims légers. […] Dans l’appartement qu’elle avait loué, elle fit installer un plancher incliné où, sur une légère couche de plâtre, elle se livrait, la nuit, à ses exercices. […] Il admire combien elle est « légère et naïve, blanche et chaste75 ». […] Méry ne se contenta pas de dire en prose : « Avec Mlle Taglioni la danse s’est élevée à la sainteté d’un art » ; il prit son luth et chanta : Près des lacs aux blondes bergères Rossini, dessinant tes pas, T’inonda de notes légères, Toi que l’oiseau ne suivrait pas ! […] Mlle Elise Talbot commence un dithyrambe par ces mots : O toi dont le pied se pose Sans réveiller un lutin, Feuille légère de rose, Songe habillé de satin…83 Jules Canonge, de Nîmes, s’inquiète d’un voyage qui mènera la danseuse chez des peuples incapables de goûter la perfection de son art sublime : Et voilà que tu pars !
De quelques Danses des Grecs Dans les mariages des Athéniens, une troupe légère vêtue d’étoffes fines et de couleurs riantes, la tête couronnée de Myrtes, et le sein paré de fleurs, paraissait au milieu du festin sur des symphonies tendres.