Mais ils ont beau faire : toutes leurs inventions ne vont qu’à embellir un art qui a fait son temps.
Ledit Ballet je revis, donc, Agréable s’il en fut, onc, Où, du Roi, la belle prestance, L’air noble, la taille et la danse, Comblèrent, en ce temps de Paix, Les cœurs, d’amour, plus que jamais.
Tels en sont les rares Apprêts, Qui ne se font pas sans beaux frais, Que jamais Rome, ni la Grèce, En ses plus grands jours d’allégresse, N’a rien produit qui fut pareil À ce magnifique Appareil.
Le programme d’un Ballet d’action n’est qu’un squelette où l’on ne peut découvrir la chair, la finesse de la peau, les contours agréables, les belles couleurs, que le compositeur seul peut lui donner. […] Je me flattais de l’espoir d’aller déposer sur les deux belles joues de Victoire, le baiser d’une sincère, d’une véritable, d’une éternelle amitié et je me vois forcé d’appliquer sur un papier glacé, le chaud papier de pure amitié ! […] Recevez les donc, Belle Victoire, ainsi que tous mes vœux et l’assurance de mon attachement et de tout mon dévouement. […] J’y ai vu ma bonne grand-mère et les frères de… J’y ai été reçue à la cour et Leurs Majestés m’ont fait de beaux cadeaux, ce qui du reste ne me manque pas ici.
On a sacrifié le beau genre au trivial ; on a secoué le joug des principes ; on a dédaigné & rejetté toutes les regles ; on s’est livré à des sauts, à des tours de force ; on a cessé de danser, & l’on s’est cru Pantomime, comme si l’on pouvoit être déclaré tel, lorsqu’on manque totalement par l’expression ; lorsqu’on ne peint rien ; lorsque la Danse est totalement défigurée par des charges grossieres ; lorsqu’elle se borne à des contorsions hideuses ; lorsque le masque grimace à contre-sens, enfin lorsque l’action qui devoit être accompagnée & soutenue par la grace est une suite d’efforts répétés, d’autant plus désagréables pour le Spectateur qu’il souffre lui-même du travail pénible & forcé de l’exécutant. […] Le mêlange que les Danseurs ont fait de la cabriole avec la belle Danse a altéré son caractere & dégradé sa noblesse ; c’est un alliage qui diminue sa valeur & qui s’oppose, ainsi que je le prouverai dans la suite, à l’expression vive & à l’action animée qu’elle pourroit avoir, si elle se dégageoit de toutes les inutilités qu’elle met au nombre de ses perfections. […] Il est en vérité bien étonnant, Monsieur, que l’époque glorieuse du triomphe des beaux Arts, de l’émulation & des progrès des Artistes, n’ait point été celle d’une révolution dans la Danse & dans les Ballets ; & que nos Maîtres, non moins encouragés & non moins excités alors par les succès qu’ils pouvoient se promettre dans un siecle où tout sembloit élever & seconder le génie, soient demeurés dans la langueur & dans une honteuse médiocrité. […] Concluons, Monsieur, qu’il est véritablement peu de Ballets raisonnés ; que la Danse est une belle statue agréablement dessinée ; qu’elle brille également par les contours, les positions gracieuses, la noblesse de ses attitudes ; mais qu’il lui manque une ame.
Quand le rat a dévoré plusieurs beaux fils opulents, il passe à l’état de panthère, et il appartient alors à la grande famille des carnassiers. […] fait le succès ou la chute des débutantes ; il faut, si elle veut réussir et voir tomber à ses pieds es couronnes, que toute néophyte de la danse ou du chant jette préalablement le mouchoir à celui-ci ou à celui là, parmi les souverains dispensateurs des fleurs et des épines ; alors la route s’aplanira d’elle-même, alors la nouvelle arrivée, pour peu qu’elle soit jeune et belle, n’aura qu’à paraître sur la scène, et elle entendra résonner à son oreille le concert des brava. […] Puis, un beau jour, on rencontre son idole descendue de son piédestal, on la voit passer dans la rue sans fard, sans mise en scène, dans la tenue d’une simple mortelle donnant le bras à quelque riche lourdeau : l’illusion, cet oiseau passager, fuit à tire d’ailes, et tout est dit. […] Vous voyez bien que les hétaïres de notre temps, loin d’être folles et dissipées, comme on le suppose, sont des personnes fort sensées, beaucoup plus occupées de leurs intérêts que de leurs plaisirs, et moins jalouses de leurs plus belles amours que de leur moindre rôle.
Une belle intention n’aurait d’ailleurs pas pu être réalisée dans le cadre restreint où le ballet étouffait.
Mais au cas que vous aïez à parler à quelqu’un, vous allez l’aborder en faisant de pareilles reverences que celles que vous avez faites en entrant, & en quittant vous faites deux reverences en arriere, & d’autres en passant, autant que la civilité le permet, ce qui n’a point de limites, l’usage du beau monde étant le plus grand maître.
Qu’elle se nomme proprement, Vous assurant avec serment, Que l’Actrice au joli visage,38 Qui joue icelui Personnage, Le représente, au gré de tous, D’un air si charmant et si doux, Que la feue aimable Baronne, Actrice si belle et si bonne, Et qui plaisait tant à nos yeux, Jadis, ne l’aurait pas fait mieux.
La Gravette de Mayolas, lettre du 11 août 1669 Mardi, j’allais d’un pas fort prompt Dans le Collège de Clermont123 Y voir Jonatas, Tragédie Plus belle qu’une Comédie, Qui fait paraître que l’Auteur Est un bon Versificateur, Et son esprit scientifique Fait dignement la Rhétorique.
Que les Sé**, les Lemi**, les du Bel**, les de Ros** gagneraient, si l’usage dont je parle était adopté de leur vivant ! […] Après avoir justement loué la Belle au bois dormant, le Braconnier, &c. […] ) Que l’éloquence est une belle chose ! […] Ma jeunesse, & une grande connaissance du vrai beau, qui, pour n’être plus suivi, n’est pourtant pas oublié, me feront accueillir avec transport, ou avec cette indulgence qui récompense les efforts, & encourage les dispositions. […] Ceux pour qui le vrai beau est un plaisir utile & réel, seront enthousiasmés de mon mérite, & leur âme en extase me saura gré d’avoir fait des Pantomimes ».
Il était dans cet âge aimable où un garçon fort beau, à l’aide d’un habit emprunté peut aisément passer pour une belle fille. […] Il raconte alors son aventure avec cette vivacité, cette noblesse, cette confiance que donne la passion dont il est animé, et le sentiment d’une belle action.
O reines du ballet, toutes les trois si belles ! […] Lorsqu’elle apparaît, traduisant une belle phrase musicale en lignes, en poses, en mouvements, s’identifiant à la mélodie qui a passé dans ses veines et qui gouverne ses muscles, devenue tout entière une harmonie, alors c’est une fête absolue, c’est l’enivrante vision dionysiaque.
C’est de l’étude de la danse que naissent les dispositions favorables pour acquérir cette aisance dans la marche et dans le maintien, ces manières aimables et polies, ces grâces séduisantes qui, après avoir été portées dans les beaux jours de la France à un haut degré de perfection, furent, dans des tems désastreux, contraintes chez les uns, méconnues chez les autres, et remplacées chez plusieurs par un ton difforme et grossier, ennemi de la galanterie et de l’urbanité française. […] Mais, si les principes du vrai et du beau peuvent s’éclipser pendant quelque tems, ils ne reparaissent qu’avec plus d’éclat après des jours de trouble et de révolution : aujourd’hui, un maître habile et sage peut parvenir à former des élèves, qui uniront à la noblesse décente de la danse ancienne, l’aisance et la grâce de la danse moderne.
Quand Mlle Nyota, assise, danse avec les bras une divinité brahmanique, c’est très beau. […] J’oubliais : les dents fort belles.
Mais depuis il n’y a plus eu aucun affaissement du sol, et le merveilleux site de Juvisy mérite une visite de tous ceux qui aiment la belle nature. Le panorama que l’on découvre de là est un des plus beaux de France. […] Je voulus lui faire honneur en mettant ma plus belle robe, et j’achetai pour l’occasion un costume qui, je le crois, devait être très joli.
La poésie, la peinture, et la danse, ne sont, Monsieur, ou ne doivent être qu’une copie fidèlle de la belle nature. […] Il en est des ballets comme des fêtes en général ; rien de si beau, de si séduisant sur le papier, et souvent rien de si maussade et de si mal entendu à l’exécution. […] Voilà, dis-je, une scène, qui doit offrir un beau désordre, et où l’art du compositeur ne doit se montrer que pour embellir la nature.
Mais la danse de nos jours est belle ; elle est, dira-t-on, en droit de séduire et de plaire, dégagée même du sentiment et de l’esprit dont vous voulez qu’elle se décore. […] Cependant ces mots arrangés par le poète, composent ce beau vers du Comte d’Essex : Le crime fait la honte, et non pas l’échafaud. Il faut conclure de cette comparaison, que la danse renferme en elle tout ce qui est nécessaire au beau langage, et qu’il ne suffit pas d’en connoitre l’alphabet.
Mais la Danse de nos jours est belle ; elle est, dira-t-on, en droit de séduire & de plaire, dégagée même du sentiment & de l’esprit dont vous voulez qu’elle se décore. […] Cependant ces mots arrangés par le grand homme composent ce beau Vers du Comte d’Essex : Le crime fait la honte & non pas l’échafaud. Il faut conclure de cette comparaison que la Danse renferme en elle tout ce qui est nécessaire au beau langage, & qu’il ne suffit pas d’en connoître l’Alphabet.
Nous pouvons dire à la gloire de notre Nation, qu’elle a le veritable goût de la belle Danse. […] Ils étoient tous deux formez par la nature avec les graces, & avec toutes les dispositions de la belle Danse. […] Campra qui de tous les successeurs de Lully dans la composition de la Musique, a donné au Theatre le plus grand nombre de beaux ouvrages, avoit mis au jour les Fêtes Venitiennes.
Nous aurions préféré rester à attendre tranquillement devant le rideau baissé que de subir ces auditions blafardes où l’on gâche de la belle musique.
Mlle Thamara Svirskaya, qui vient de donner une soirée au Théâtre Montmartre, est une de ces danseuses dont la vocation est déterminée plutôt par une belle ardeur intellectuelle et une curiosité musicale très vive que par le jaillissement spontané du rythme saltatoire.