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114. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXIII, la valeur d’un nom » pp. 264-

Elle me fit voir alors la photographie de la femme divorcée de l’un de mes frères, qui imite tout ce que je fais, passe sa vie à l’affût de chacune de mes créations et me suit partout, que ce soit à Londres, à New-York, à Paris ou à Berlin.

115. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 13 janvier. « Cydalise et le Chèvre-pied ». »

Ainsi, le Jardin et la Prairie, Le Nôtre et la nature, le rythme de la civilisation la plus factice qui fût et la pulsation véhémente d’une vie primitive sont juxtaposés dans le conte dansé de M.

116. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 29 janvier. Graine d’étoiles. Plante et fleur. — Grands sujets. — Inconvénients d’un beau titre. »

Une vie quasi impersonnelle, végétative, anime ces plantes humaines qui, disposées en parterres rectilignes, massifs ou corbeilles, forment le jardin animé du corps de ballet.

117. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 2 avril. Pour une danseuse morte. — Anniversaire. – Bilan. »

Mais, beauté suprême, la danse ayant pour instrument le corps dompté et transfiguré, le schéma idéal, le théorème plastique se revêt en elle de chair vibrante, de vie nerveuse, de couleur et de sourires.

118. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre premier. De la Danse en général, suivant l’opinion des Anciens. » pp. 1-32

C’est aussi une des premieres instructions que l’on donne à la jeunesse, pour former le corps & réveiller l’esprit ; elle peut aussi tenir son rang parmi les premiers élémens de la vie civile : les Anciens l’ont même regardée dans son origine, comme une espece de mistere & de cérémonie, puisque Lucien assure que parmi les Egyptiens & les Grecs, il n’étoit ni fête ni cérémonie complette où la Danse ne fût admise. […] L’on tient même que Rhea ou Cerès fut la premiere qui se plut à cet exercice, & qu’elle l’enseigna pour son culte à ses Prêtres, qu’on nommoit Curetes & Corybantes, tant en Crete, qu’en Phrygie, & que cette danse de fracas & de tumulte ne leur fut pas inutile ; car en sautant & dansant au son des cimbales & des clairons, ils sauverent la vie à Jupiter, parce que Saturne qui dévoroit ses enfans, n’entendit pas ses cris lors de sa naissance. […] Socrate, le plus sage de son tems, au jugement des Dieux mêmes, n’a pas seulement loué la Danse, comme une chose qui sert beaucoup à donner la bonne grace, mais il voulut encore l’apprendre dans sa vieillesse, d’Aspasie célébre Danseuse & très-versée dans les sciences ; tant il admiroit cet exercice, quoiqu’elle ne fût pas de son tems dans la perfection où elle est parvenue après : il souhaittoit l’avoir appris dès son enfance ; il enjoignoit aux peres de donner cette instruction à leurs enfans, comme un des premiers élémens de la vie civile.

119. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XVII, quelques philosophes » pp. 188-

… Toute sa vie, toute sa manière d’être à mon égard. […] Je me demandais de quelle gaîté elle témoignerait quand enfin la mort de la paralytique viendrait la débarrasser du poids dont elle avait bénévolement chargé sa vie.

120. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Les Horaces. Ballet tragique. » pp. 35-50

Cependant elle ne peut se refuser au plaisir innocent d’orner de ses mains, celui dont la vie lui est si précieuse. […] Horace la retient dans ses bras, la traîne mourante sur un siège, fait des efforts inutiles pour la rappellera la vie : c’est en vain qu’il l’appelle ; privé de tout secours, il tombe à ses pieds, anéanti sous le poids de sa douleur.

121. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XI, une visite chez rodin » pp. 118-123

A Meudon, au contraire, tout semble aspirer à une vie nouvelle, à des temps nouveaux.

122. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 19 février. Une grande danseuse russe. Mme Véra Tréfilova. — Émotion et abstraction. — Mélodie continue. — Exotisme transposé. — Deux Moscovites : Novikoff, Clustine. »

Les danses de Tréfilova portent l’empreinte de ce que les mondains appellent la distinction et qui est, pour l’esthéticien, la perfection : conformité absolue et naturelle de la forme plastique à la vie intérieure de l’artiste.

123. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 5 mars. Pour le ballet français. Ballets russes ; ballets français. — Une variation de « Sylvia ». — « Fox-Péri ». — Juliette Péri. »

Staats : celui de la dévotion au Lotus, symbole de vie éternelle et celui de la Péri incarnant l’enchantement sensuel.

124. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « [Conclusion] »

L’histoire nous a transmis les prodiges des Protées, des Empuses, des Pilades et des Bathiles ; ils ne se bornaient pas à des pas légèrement exécutés, à des attitudes régulières, si l’on veut, mais sans âme et sans vie : inspirés par le génie de leur art, ils exécutaient par son secours ce que le poète produit avec des paroles, le musicien avec des sons, le peintre avec des couleurs, le statuaire avec du marbre, c’est-à-dire qu’avec des pas et des gestes ils formaient de grands tableaux et représentaient des fables théâtrales, des véritables drames qui avaient leur exposition, leur nœud et leur dénouement.

125. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la musique moderne »

Les règles suivirent longtemps après, et on réduisit en art ce qui avait été d’abord donné par la nature ; car rien n’est plus naturel à l’homme que le chant, même musical : c’est un soulagement qu’une espèce d’instinct lui suggère pour adoucir les peines, les ennuis, les travaux de la vie. […] Un concerto, une sonate, doivent peindre quelque chose, ou ne sont que du bruit, harmonieux, si l’on veut, mais sans vie. […] Lully donc, qui en adaptant le chant français déjà trouvé, à l’espèce de déclamation théâtrale qu’il a créée, a tout d’un coup saisi le vrai genre, n’a en général répandu l’expression que sur cette seule partie : ses symphonies, ses airs chantants de mouvement, ses ritournelles, ses chœurs, manquent en général de cette imitation, de cette espèce de vie que l’expression seule peut donner à la Musique. […] Avant de se récrier sur cette proposition (que pour le bien de l’art on ne craint pas de mettre en avant), qu’on daigne se ressouvenir qu’il n’y a pas trente ans qu’on s’est avisé d’avoir quelque estime pour Quinault ; qu’avant cette époque, et surtout pendant la vie de Lully, qui jouissait de la faveur de la cour et du despotisme du théâtre, toutes les beautés de leurs opéras étaient constamment rapportées au musicien ; et que le peu de vices que le défaut d’expérience des spectateurs y laissait apercevoir, était sans examen rejeté sur le poète. […] Mais les paroles que la Poésie emploie, reçoivent de l’arrangement, de l’art, une chaleur, une vie qu’elles n’ont pas dans le langage ordinaire ; et cette chaleur, cette vie doivent acquérir un chant, par le secours d’un second art qui s’unit au premier, une nouvelle force, et c’est là ce qu’on nomme expression en Musique.

126. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 23 octobre. Valses. Chopin à l’opéra. — Le sang viennois. »

Mais aussi quelle tentation pour un maître de ballet que de puiser à cette source de vie rythmique indiciblement généreuse et diverse, que d’en transposer l’enchantement alangui, orgueilleux et déchirant !

127. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Apologie de la danse. » pp. 11-24

Ie leur monstreray dans Plutarque qu’vn Damonidas l’a mise au rang des choses plus recommandables, & qu’Epaminondas s’en seruoit industrieusement au choc d’vne bataille, & s’y exerçoit encores parmy les dames de sa cité, n’estimant pas que ce fut chose qui derogeast à l’honneur de ses victoires ny à la reformation de sa vie. […] N’est-ce pas vne honte que nous voulions enseuelir la gloire qu’il merite de l’y auoir amenee, & priuer la posterité d’vn bien qui nous donne vn si grand auantage sur les anciens : car comme toutes choses par vne vicissitude & reuolution presque ineuitable retournent à leur commencement, qui doute que cest exercice s’alterant auec le temps ne r’entre bien tost au neant dont nous l’auons tiré, s’il ne rencontre quelque plume charitable qui luy entretienne la vie malgré l’enuie.

128. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « XII. Le foyer de la danse » pp. 270-287

Ceux-là se tromperaient étrangement qui se les figureraient, à l’égal de leurs devancières, insouciantes, capricieuses, prodigues ,d’un pouvoir irrésistible, pleines d’attraits et de périls… On rencontre bien encore, par ci, par là, quelques-unes de ces Circés qui changent les fils de familles en rochers ou en brutes… Mais l’époque n’est plus où ces joyeuses excommuniées se dédommageaient d’être damnées dans l’autre monde en menant une existence damuable dans celui-ci… La vie d’une fille de magasin signifiait alors la liberté, la fantaisie poussées jusqu’aux extrêmes limites, les caprices partagés ou subis, l’argent facilement gagné, plus facilement dépensé… On appelait filles de magasin les demoiselles du chant et de la danse, qui, n’ayant pas achevé leurs études, figuraient sur la scène avant d’être engagées. […] S’il est, en effet, une vie où l’imprévu n’a pas la moindre part, c’est, à coup sûr, celle des danseuses.

129. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 18 septembre. Je fais l’école buissonnière. »

Mais peut-on parler de routine dans un domaine qui admet toutes les audaces, toutes les recherches auxquelles la morgue ou la moralité des théâtres littéraires ou lyriques se refuserait ; dans un domaine où la plus haute conscience apportée à l’exécution d’un « truc » est souvent, comme dans le cas de l’acrobate, question de vie et de mort ?

130. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 6 novembre. Classicisme et exotisme. Une étoile parnassienne : Mlle Schwarz. — Djemil. — Un maître français. — Reprise de « Roméo ». »

Si on voulait passer sa vie, comme nous, à voir danser, on trouverait de quoi satisfaire une telle fringale.

131. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — LETTRE XII. » pp. 157-180

Comment donc un danseur réussira-t-il à avoir toutes ces perfections s’il passe la moitié de sa vie dans des entraves ? […] Si ces précautions opèrent efficacement sur des animaux robustes, combien une vie sage et réglée n’influeroit-elle pas sur des êtres naturellement foibles, mais appellés à un exercice violent et pénible, qui exige la complexion la plus forte et la plus robuste ? […] Quant à celles qui proviennent de notre foiblesse et de notre abattement après un excès de travail, et ensuite d’un genre de vie qui nous conduit à l’épuisement, elles ne peuvent être prévenues que par un changement de conduite, et par une exécution proportionnée aux forces qui nous restent.

132. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XII. » pp. 315-361

Comment donc un Danseur réussira-t-il à avoir toutes ces perfections, s’il passe la moitié de sa vie dans des entraves ? […] Si ces précautions opérent efficacement sur des animaux robustes, combien une vie sage & réglée n’influeroit-elle pas sur des êtres naturellement foibles, mais appellés par leur fortune & par leur état à un exercice violent & pénible qui exige la complexion la plus forte & la plus robuste. […] Les chûtes occasionnées par les inégalités du Théatre & autres choses semblables ne sauroient être attribuées à notre mal-adresse ; quant à celles qui proviennent de notre foiblesse & de notre abattement après un excès de travail, & ensuite d’un genre de vie qui nous conduit à l’épuisement, ne peuvent être prévenues que par un changement de conduite & par une exécution proportionnée aux forces qui nous restent.

133. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « V. Pastels après décès. » pp. 54-87

… Chaque soir, nous nous fatiguons pour plaire à ces messieurs et gagner notre vie. […] En citant ces vers, Castil Blaze ajoute : « Cette ingénieuse antithèse pourrait faire croire que mademoiselle Sallé conserva toute sa vie cette paisible indifférence qui doit épargner tant de peines et de regrets aux danseuses de l’Opéra. […] Pendant quinze ans, elle a mené une vie jalousée par tout ce que la capitale renferme de femmes aimables.

134. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre VIII » pp. 106-119

— Ça me posera, disait-elle, j’ai besoin qu’on parle de moi, et puis toutes les jolies femmes doivent avoir dans leurs vie à se reprocher au moins la mort d’un homme.

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