Un poète de nos amis trouva dans une légende allemande, pour cette blonde Italienne aux prunelles de vergiss-mein-nicht, un sujet de ballet qu’il confia à M. de Saint-Georges, l’homme d’esprit et de tact à qui l’Académie royale de musique et de danse doit être doublement reconnaissante. […] Comment voulez-vous que ces charmants petits pieds, plus inquiets, plus frémissants que des ailes d’oiseau, puissent se tenir tranquilles et ne pas essayer de se démailloter des plis droits du linceul, pour aller au clair de lune, dans la clairière où le lapin se frotte la moustache de la patte, ou le daim lève, en humant l’air, son museau noir et lustré, tourner en rond dans le cercle magique tracé par les esprits de la nuit ! […] Les esprits forts se moquent des feux follets et disent qu’ils sont produits par les exhalaisons des marécages ; mais vous, dignes chasseurs allemands, vous savez bien que ces lueurs sont des âmes en peine ou des esprits malfaisants ; et comment, toi, lourde brute d’Hilarion, n’as-tu pas reconnu au tremblement de tes genoux, à la sueur glacée qui colle tes cheveux à tes tempes, que tu es à côté de la tombe de Giselle !
Elle agissait autour de son père, cherchant avec une grande présence d’esprit et une énergie ingénieuse tout ce qui pouvait le soulager. […] Quand il vit que je prenais goût à la lecture et désirais former un peu mon esprit, il m’ôta les livres des mains en me disant : « Apprends que quiconque se consacre à la danse est réputé bête et que c’est justement là notre supériorité. Notre esprit est dans nos jambes ; si nous le laissons remonter au cerveau, nous ne sommes plus rien, nous sommes perdus. » Voilà toute l’éducation que j’avais reçue quand je débutai à Turin, dans la Sylphide. […] Il avait dans la tête toute une statuaire dansante, pour laquelle il manifestait son enthousiasme ou son dédain avec une vivacité qui m’intéressait, car il ne manquait pas d’esprit et trouvait toujours l’expression saisissante et pittoresque.
L’orchestre joua pianissimo un air fort langoureux, et j’apparus en essayant de me faire assez légère pour donner l’impression imaginaire d’un esprit voltigeant qui obéissait aux ordres du docteur. […] Ma robe était si longue, que je marchais constamment dessus, et machinalement je la retenais des deux mains et levais les bras en l’air, tandis que je continuais à voltiger tout autour de la scène comme un esprit ailé. […] Pour qu’ils soient identiques, il faudrait l’esprit qui les a créés.
. — L’esprit de ces demoiselles. — Leur intelligence. — Leur éducation. — Ce qu’elles savent d’histoire et de géographie. — Poulet galant. — Les Marcheuses. […] A l’Opéra, les pieds seuls ont de l’esprit. […] Par cette particularité seule : du moins, avec l’esprit restreint et la sainte ignorance que j’ai constatées tout à l’heure.
C’est dans cet esprit que la Danse fut un des points fondamentaux de leur culte.
Le Sujet, ajusté des mieux Par un Esprit judicieux,48 Dont l’honneur, les Lettres, les Armes Sont les plus véritables charmes, Sujet par qui nous sont connus Les faits d’Amour et de Vénus, N’est pas un Sujet véritable, Mais un des plus beaux de la Fable.
Ces deux observations doivent nous tenir en garde contre les vains sophismes de ces esprits chagrins, qui déclament sans cesse contre les prévenances, les distinctions, les faveurs dont nous honorons, avec raison, le peu que nous avons de gens à talents du premier ordre.
J’ai choisi d’ailleurs, de propos délibéré, cette action de Danse, que son succès doit avoir gravée dans le souvenir du Public, et dans l’esprit de nos jeunes Danseurs, afin de donner plus de poids, par un exemple frappant, à une règle qui ne saurait être trop scrupuleusement observée.
L’Europe apprendra qu’elle a un grand homme de plus à admirer : mon esprit sublime fort enfin de l’obscurité, il va paraître avec éclat.
Le Figaro, — 1826, — va nous édifier à l’endroit du caractère : « Mademoiselle Saulnier disait qu’elle connaissait les livres de morale… — Oui, lui répliqua-t-on, comme les voleurs connaissent la gendarmerie. » Mademoiselle Marinette Revenons à Guillaume le Flâneur : « Mademoiselle Marinette est une fille d’esprit. […] Mademoiselle Pauline Duvernay Ce fut l’esprit de l’Opéra comme Clotilde Mafleuroy en avait été la beauté. […] La jeune danseuse avait ajouté au scenario un effet des plus heureux et des plus piquants. » *** Mais l’esprit que Pauline Duvernay possédait par dessus toutes choses, c’était l’esprit des aventures. […] Elle traitait sans pitié ces nababs russes ou anglais, czars de coulisses aux mœurs faciles et galantes, qui, pour tout esprit, tout cœur, toute jeunesse, ont des roubles, encore des roubles et toujours des roubles. » Un jour elle dit à l’un de ces vieux seigneurs en off : — Vous prétendez que vous m’aimez ? […] … Le lendemain, le secrétaire était retourné à son poste, où la semaine suivante on lui renvoya sa dent, qu’il eut le bon esprit de se faire remettre.
Il y vint une bande de masques vêtus en sauvages, du nombre desquels étoit Charles VI. depuis peu relevé d’une maladie qui lui avoit altéré l’esprit : le Duc d’Orleans prit un flambeau pour les regarder au nez, & mit par malheur le feu à leur peau de lin collé dessus avec de la poix ; la Salle fut aussitôt pleine de flammes, & remplie d’effroi & de cris ; tout le monde s’étoufoit pour sortir ; quelques-uns crioient sauve le Roi : la Duchesse de Berry qui étoit avertie de cette Mascarade, reconnut le Roi, le couvrit de sa robbe, & le préserva bien du feu ; mais l’appréhension dont il fut saisi, le réduisit en un état pire que devant : le Comte de Jouy, le Bâtard de Foix furent misérablement grillez ; le jeune Nantouillet s’avisa de se jetter dans une cuve pleine d’eau, qui le garantit de l’incendie. […] Mais quoi qu’en dise cet Auteur, que je n’approuve point parce qu’il attaque les Cérémonies de notre Religion, nous voyons peu de nations qui n’ayent leurs marottes pour se délasser l’esprit des travaux de la vie, dans les tems de réjouissances.
Henri IV joignait à un bon esprit une galanterie cavalière, et une gaieté franche. […] L’esprit de ce grand homme se refusait au bas, et dans le même temps il se perdait dans le Phébus.
La Sylphide avait de l’esprit à défaut d’orthographe. […] Mademoiselle Falcon est aussi ici, mais elle a le bon esprit de dire quelle n’est venue que pour voir sa sœur, que peut-être elle donnera un concert.
Mais il est aimé d’une sylphide, un esprit des airs, qui vient le baiser sur le front, puis s’envole par la cheminée. […] Après avoir dansé à la lueur de torches sinistres, les esprits se dispersent, en enfourchant les montures les plus bizarres. […] « Ainsi, s’exclame le biographe, contre l’habitude, voilà une danseuse qui ne met pas tout son esprit dans ses jambes et en réserve une partie pour sa tête et son cœur. […] « Elle n’en est pas pénétrée, écrit-elle en français, et voilà ce qui manque à ses membres », et elle continue en allemand : « Ils ne sont pas animés d’un seul et même esprit comme chez Fanny Elssler. » Rahel revient à l’appréciation du physique pour s’écrier : « Magra, magra, magrissima ! […] Elle épousa, en 1832, le comte Gilbert de Voisins, un des familiers de Véron, qui passait pour une des plus mauvaises têtes du royaume, et que Joseph d’Arçay juge ainsi : « Enfin une des physionomies les plus curieuses de ce temps-ci, un homme plein d’élégance et d’esprit, portant facilement un des grands noms parlementaires de notre pays, le comte Gilbert de Voisins, le mari trop célèbre de la célèbre Taglioni, qu’il était assez plaisant de voir accepter en riant et remplir, comme il l’aurait fait à la cour de Louis XV, la charge d’intendant des menus chez l’ancien directeur de l’Opéra.
Elle conduit Ninias à l’autel ; mais tout d’un coup le ciel s’obscurcit, le tonnerre gronde, le simulacre de Bélus, et l’Autel sont frappés de la foudre ; l’épouvante s’empare de tous les esprits, et le temple reste vide dans un instant.
Le ballet fut une des oasis où se réfugièrent les chevaliers de l’esprit.
Il a été le tjantrie, jeune clerc, hésitant entre la contemplation et l’appel de la vie, le dieu-berger Krishna à la flûte enchantée, Vishnou qui descend de son trône de lotus pour mater les esprits mauvais.
Dans la cinq et sixième Entrée, Qui grandement l’Esprit récrée, Des Bouquetiers et des Galants, Tout à fait lestes et brillants, Paraissent, ayant vent en poupe, Et Comus se joint à leur Troupe.
Pour Psiché, la belle Psiché, Par qui maint cœur est alléché, C’est Mademoiselle Mollière, Dont l’air, la grâce, la manière, L’Esprit, et maints autres Attraits Sont de vrais céphaliques Traits : Et qui, d’ailleurs, je vous l’avoue, Divinement, son rôle joue.
Ainsi ce funeste esprit de liberté que le prince de Metternich avait combattu et traqué dans toute l’Europe n’était point terrassé ! […] Sûr désormais de trouver chez elle un écho sympathique, il lui dévoila complètement son cœur ; il analysa devant elle ses sentiments avec cette merveilleuse lucidité d’esprit qui le distinguait. […] Il fallut des prodiges d’habileté et de dévouement pour voiler à une jeune fille de tempérament sain et d’esprit droit le déplaisant paradoxe d’une telle situation. […] Qui avait eu l’idée de hausser le niveau de son esprit et de l’enrichir ? […] Ses relations avec cet homme lui ouvrirent des régions de l’esprit qui lui étaient jusqu’alors totalement inconnues, et c’est avec joie qu’elle recueillit ces nouveaux éléments de culture.
Par esprit de rivalité sans doute.