On donna le second à la même cour en 1634, pour la naissance du cardinal de Savoie. […] En France, en Italie, en Angleterre, on a représenté une très grande quantité de ballets de ce genre : mais la cour de Savoie semble l’avoir emporté dans ces grands spectacles sur toutes les cours de l’Europe. […] Louis XIV en fit exécuter plusieurs pendant sa jeunesse, dans lesquels il dansa lui-même avec toute sa cour. […] Les ballets de l’ancienne cour furent pour la plupart imaginés par Benserade. […] Le Roi Louis XV a dansé lui-même avec sa cour, dans les ballets de ce nouveau genre, qui furent représentés aux Tuileries pendant son éducation.
Je mentionne le fait, car cette simplicité altière, ce grand air étranger à toute minauderie comme à toute outrance me semblent tenir à l’atmosphère même des grands théâtres de Cour.
Un Homme de Cour que j’estime, Et qui fut, jadis, mon intime, M’avait convié de la voir, Mais je n’en ai pas le pouvoir, Car il faut, comme de coutume, Qu’il sorte aujourd’hui de ma plume, Cette Lettre, que bien des Gens De voir, après, sont diligents : Le Samedi, jour de Saturne, Dont la Planète est taciturne, N’est pour moi nullement un jour De société, ni d’amour, De jeux, de spectacles, de danses, Ni d’aucunes réjouissances, Et si j’ai beau, tous les huit jours, Composer discours sur discours, Divertir les Cours de l’Europe, Où ma Gazette en Vers galope, Et contenter, à ce qu’on dit, Les Gens d’honneur et de crédit, Fortune est envers moi si chiche, Que je n’en deviens pas plus riche ; Mes Créanciers, le plus souvent, Ne font cas, non plus que de vent, De mes excuses ordinaires, Et je ne puis sortir d’affaires : Mais, ô ma Muse, s’il vous plaît, Laissons le Monde comme il est, Contents d’un peu de renommée, Agissons à l’accoutumée, Je dirais cent fois mes besoins Qu’il n’en serait ni plus, ni moins.
Robinet, lettre du 17 août 1669 Dimanche, notre dit GRAND SIRE, À qui, certe, l’on voit tout rire Par un sort des plus accomplis Que n’eût jamais ROI des LYS, Alla dans son charmant Versailles, Où la Cour rit et fit gogailles.
A cette époque, on faisait des ballets à la cour de France ; on y mettait des récits et des dialogues en plusieurs parties ; mais ils étaient très-informes et sans règles ni mesures. […] En 1763, cette salle ayant été brûlée, il s’établit aux Tuileries ; c’est de ce théâtre que datent, pour les machinistes des coulisses, les désignations de cour et de jardin, au lieu de côté gauche et côté droit : elles sont tirées de sa situation même entre la cour et le jardin. […] La Nation en avait chassé la cour. […] Néanmoins, pendant les premières années de la restauration, sa faveur ne fut pas grande ; il était même en ce temps-là d’assez bon goût à la Cour de mal parler de l’Opéra. […] On y sait les faits de la Cour, ceux de la ville et ceux de l’Europe.
Il ne voyait qu’en grand ; le moyen qu’il se pliât à tous les petits soins qu’exige la Cour. […] Avec ces secours, il ne pouvait pas manquer de se faire un nombre infini de partisans, une foule d’amis et autant de protecteurs qu’il y avait pour lors de grands Seigneurs, mal élevés et sans mœurs, à la Cour d’Auguste.
Les plus grands Seigneurs de la Cour, Avec les Dames, tour à tour, Dans le petit Parc se trouvèrent, Et quelque temps s’y promenèrent.
Notre jeune Monarque n’a pas dédaigné dans ses momens de loisir, d’y faire briller son adresse & sa grace ; c’est-là, Monseigneur, qu’on vous a vû dès vos premieres années charmer toute la Cour, & faire honte à nos plus habiles Maîtres.
Certainement, je ne puis pas Dire tout par ordre et compas : Mais, ô mon Lecteur débonnaire, Seulement, pour te satisfaire, Je t’assure que ce soir-là, (Car on m’a confirmé cela) Des Masques, environ deux mille, Tant de la Cour, que de la Ville, (Et peu d’entre eux sans diamant) Entrèrent en ce lieu charmant.
De ma fenêtre, dans la cour d’un grand hôtel de Londres, j’ai même assisté à un dîner — dîner comme on n’en avait jamais vu — donné par ce même gentleman. […] La cour de l’hôtel avait été transformée en lac et l’amphytrion et ses invités dînaient dans des gondoles.
Dans le genre grave sont compris la pantomime, les menuets simples et figurés, le Menuet dauphin, le Menuet de la cour, les passepieds simples et figurés, le Passepied princesse, etc. etc. qui s’exécutent avec les pas graves.
Malgré les douleurs dont mon col, Dont j’étais quasi pis que fol, Je me mis en quelque équipage, Je pris un cheval de louage, Et fis un dessein courageux De voir ses pompes et ses jeux : Mais, de ce beau Château, l’entrée Ne fut point par moi pénétrée ; Dès la première, ou basse Cour, Un Suisse m’arrêta tout court, Humble, je fis le pied derrière, Mais il me dit à sa manière, D’un ton qui n’était pas trop doux, Oh, Par mon foi, point n’entre fous ; Si bien qu’avec plus de trois mille, Tant des champs, que de cette ville, Qui furent (non pas sans émoi) Rebutés aussi bien que moi, De loin, la Maison regardâmes, Et soudain nous rétrogradâmes, Grinçant cent et cent fois les dents De n’avoir pas entré dedans.
Exécutées en souliers à talons, composées de ces temps sur la demi-pointe qui font le charme de la danse de cour, ces entrées plurent infiniment.
Pour éclaircir ce que je dis, En marge ici je vous écris Tous leurs noms que vous pourrez lire, Et je n’ai plus rien à vous dire, Ajoutant ceux de deux Marquis, Qui la chantèrent les Récits, Si ce n’est que la COUR de FRANCE Est la seule, comme je pense, Où Gens triés sur le Volet, Puissent ainsi faire un BALLET : NYMPHES : Madame la Princesse de Monaco, Mesdemoiselles d’Elbeuf, de la Vallière et de Longueval.
J’y ai vu ma bonne grand-mère et les frères de… J’y ai été reçue à la cour et Leurs Majestés m’ont fait de beaux cadeaux, ce qui du reste ne me manque pas ici. […] Elle a pourtant chanté deux fois à la Cour ; on lui trouva une grande perfection, mais pas de voix et chantant beaucoup trop de romances. […] Mademoiselle Valérie Miro est aussi venue ; la pauvre femme a débuté, a eu assez de succès dans les Jeux de l’Amour mais elle n’a pas réussi dans l’École des Vieillards et ce jour-là elle jouait devant la cour.
Les femmes de la cour, et celles des riches financiers ambitionnoient d’être élèves de ce maître. […] Cette réunion des deux sexes, et de toutes les nations lui rapportoit une somme considérable, les révérences de présentations à la cour, ou des menuets dansés dans les grands bals parés lui étoient payés trois cens francs. L’histoire de la Traine, ou des longues queües adaptées aux habits de cour devinrent un costume très gênant ; en se tournant ou s’embarrassoit les jambes, en reculant, on s’empêtroit ; la chute étoit inévitable. […] Nous devions danser a Paris un menuet dans les jeunes mariés, et le danser ensuite à la cour.
Préjugés contre la Danse en Action La Danse noble, la belle Danse se perd, disait-on à la Cour, et à la Ville, lors même que nous avions, au Théâtre de l’Opéra, les meilleurs Danseurs qui y eussent paru depuis son établissement.
Or, entre ces divers Fredons, Dont peu portaient des Espadons, On en vit un, de tous le Maître, Et qu’on put aisément connaître, Malgré tout vain Déguisement, Fredon tout Royal et charmant, Que nos TÊTES à DIADÈMES Composaient vraiment Elles-mêmes, Avecque plusieurs de leur Cour, Tant en riche que simple Atour.
On appelle cela un « ordre de Cour », mais pour moi l’ordre vint sous la forme d’une lettre charmante me disant que la Princesse me recevrait avec plaisir si je n’étais point gênée par l’heure qu’elle m’indiquait. […] Ils n’y assistèrent pas, en effet, mais la Princesse avait invité le Roi et la Reine et toute leur suite, en limitant toutefois ses invitations strictement aux personnes de la Cour. […] Le pianiste de la Cour m’avait, entre temps, initiée à quelques chants de Carmen Sylva, et ce fut par l’expression mimée et dansée de ces chants que la soirée commença.
Aussi la Brianza a-t-elle raison d’être venue se mêler à toute cette fougueuse jeunesse, Brianza le « diablotin brun » qui ensorcela à Petrograd « la cour et la ville », il y a de cela quelque trente ans, et qui porte ce doux prénom qui est un présage et un symbole de la gloire chorégraphique, celui de la Grisi et de Zambelli : Carlotta.
Robinet, lettre du 22 février 1670 Lundi, veille de Mardi gras, Jour de Crapule, et de grand Repas, De Bacchanales, et d’Orgies, De Bals, Ballets, et Momeries, Le Divertissement Royal Fut, encor, le digne Régal De notre belle Cour Française : Et j’ay su de Gens plus de seize, Que ce Spectacle si brillant, Si beau, si pompeux, si galant, Etait fourmillant de merveilles, Par qui les Yeux, et les Oreilles Etaient charmés également, Et surpris à chaque moment.