Il est vrai que ce Traité auroit reçû plus de brillant d’une jeune plume, que de celle d’un Auteur presque octogenaire ; mais personne ne s’étant avisé de l’entreprendre, il pourra trouver de l’indulgence par la nouveauté de la matiere, par le nom respectable du Protecteur, & par le zele infini, & le profond respect avec lequel il est, MONSEIGNEUR, De Votre Altesse Royale, Le très-humble & très-obéissant serviteur, Bonnet.
[…] Le second jour, la Comédie, Par le sieur de Molière ourdie, Où l’on remarqua pleinement Grand esprit et grand agrément, (Cet Auteur ayant vent en poupe) Occupa, tant lui que sa Troupe, Avec de célestes Récits À toucher les plus endurcis, Animés des douceurs divines De deux rares voix féminines, Qui sont (comme j’ai dit un jour) Les Rossignoles35 de la Cour, Que personne ne contrecarre, À savoir l’Hilaire et la Barre.
VII Lorsque des auteurs de talent, — Alexandre Dumas fils, Théodore Barrière et Lambert Thiboust, — nous ont jeté des choses dures à la tête, lorsqu’ils se sont creusé le cerveau pour nous dire en plein public ce que nous sommes, — comme si nous ne le savions pas mieux qu’eux, — ils ont commis selon moi une formidable boulette, ils nous ont pour ainsi dire sanctifiées : nous n’étions que des lorettes, ils ont fait de nous des « filles de marbre » ; nous ne voulions être que des « biches », ils nous ont métamorphosées en baronnes d’Ange, et filles de marbre et baronnes d’Ange sont apparues aux yeux des pères de famille moraux et des collégiens désireux comme des tribus envahissantes dont non-seulement il fallait se défier, mais encore qu’il fallait chercher à détruire dans l’intérêt de la « socilliété » ! […] X Au reste, nous aurions tort de récriminer contre ces charmants auteurs, leurs œuvres ont eu cela d’heureux, c’est qu’elles ont fait notre fortune et que jamais nous n’eûmes de plus efficaces réclames.
On pourroit cependant lui donner une forme & un caractere plus intéressant : mais cette matiere étant étrangere à mon Art & au sujet que je traite, je l’abandonne aux Auteurs ingénieux qui peuvent remédier à la monotonie de la Féerie, & à l’ennui que le merveilleux traîne après lui. […] Ajoutez à cela les désagréments que tout Auteur essuie des Directeurs de l’Opéra. […] Le Peintre décorateur, faute de connoître parfaitement le Drame, donne souvent dans l’erreur ; il ne consulte point l’Auteur mais il suit ses idées, qui souvent fausses s’opposent à la vraisemblance qui doit se trouver dans les décorations, à l’effet d’indiquer le lieu de la Scene. […] Je suis du sentiment d’un Auteur, qui dit, que les grands morceaux de Peinture, de Musique & de Danse qui ne frappent pas à un certain point un ignorant bien organisé sont ou mauvais ou médiocres. […] D’ailleurs ce qui paroît en ce genre à l’Opéra ne porte jamais le nom de l’Auteur, sur-tout si les applaudissements se font entendre ; au moyen de cet arrangement, il y a fort peu d’émulation & par conséquent fort peu de décorations qui ne laissent une infinité de choses à desirer.
Quelques Auteurs les croient les Inventeurs de la Danse armée : c’est une erreur : son Institution est beaucoup plus ancienne.
Il y a un auteur très estimable, qui, trompé peut-être par la traduction latine de Dalechamps, a cru que c’était un Chanteur.
Rien ne dépasse le luxe qui règne au Grand-Opéra, et celui-ci est à présent le paradis des gens à l’oreille dure38. » Ailleurs, le même auteur, décrivant le bâtiment de la rue Le Peletier, qui a l’air, dit-il, d’une belle écurie, fait observer que la façade est surmontée de huit statues qui représentent des Muses. « Une neuvième manque, gémit-il, et hélas ! […] Il a pensé sérieusement et développé en son style sans grâce ce que Théophile Gautier a dit, sur le ton léger du paradoxe, en faveur du personnage aux mains robustes, soutien de la fortune indécise des auteurs et des artistes. […] Il était en mesure de faire profiter les auteurs de son expérience et des observations qu’il avait faites sur la psychologie des foules. […] Pour se rendre compte de l’effroi qu’il inspirait, il faut lire son Histoire anecdotique du théâtre, ouvrage qui, sous un titre trompeur, n’est guère qu’une collection de lettres adressées à l’auteur par les célébrités de la scène. […] Les auteurs et les artistes sont loués ou maltraités, selon qu’ils ont passé ou non à la caisse du Courrier des Théâtres.
Ce n’est pas la seule erreur dans laquelle cet auteur est tombé ; son ouvrage en est plein. […] Pyrrhus qui en renouvela l’usage, en est encore tenu pour l’inventeur par quelques anciens auteurs. […] Il y a des auteurs qui prétendent que Paris encore prit pour elle cette violente passion qui coûta tant de sang à la Grèce et à l’Asie, en lui voyant exécuter cette même danse. […] Plusieurs auteurs en attribuent l’invention à Castor et Pollux ; mais c’est une erreur qui est suffisamment prouvée par ce que nous avons déjà dit de la danse armée. […] Plusieurs auteurs pensent que c’est de la danse du premier jour de Mai que dérivèrent ensuite toutes les danses baladoires [voir Baladoire] frondées par les Pères de l’Eglise, frappées d’anathème par les papes, abolies par les ordonnances de nos rois, et sévèrement condamnées par les arrêts des parlements.
On voit par là que le Chant et la Danse, que quelques Auteurs et le vulgaire ont cru des expressions outrées, nous sont cependant aussi naturels que le geste même et la voix.
En voici la description, telle qu’on la trouve dans un auteur contemporain.
[Je suis] trop heureux si le public la trouve digne de la protectrice éclairée qui, au défaut du talent, a bien voulu par son suffrage encourager les efforts de l’auteur.
Je suis persuadé que les auteurs, en arrêtant sur le papier leurs idées sur une tragédie ou une comédie, commencent à en faire, si je puis m’exprimer ainsi, le programme ; et ce n’est quo dans l’exécution qu’ils donnent tout le développement dont il est susceptible.
Or, parmi ce Ballet charmant, Se jouait, encor, galamment, Petite, et grande Comédie, Dont l’une était en mélodie ; Toutes deux ayant pour Auteur, Le comique et célèbre Acteur, Appelé Baptiste Molière, Dont la Muse est si singulière : Et qui le Livre a composé, Demi-rimé, demi-prosé, Qu'à l’illustre de Bensérade, Près d’Apollon, dans un haut Grade, J'ai, bonnement, attribué, Sur ce que ce grand Gradué, Fait ces livres-là, d’ordinaire, Etant du Roi, Pensionnaire.
Ce que les auteurs de l’antiquité et les traducteurs infidèles ont écrit sur la déclamation, les masques, le costume, la musique, et la pantomime des Grecs et des Romains, est rempli de contradictions, d’éloges exagérés, et de réflexions impertinentes. […] on trouvoit encore dans ces magasins des masques de femmes tout, aussi volumineux, mais non pas si laids ; ils servoient à de jeunes acteurs, qui avoient une voix douce et agréable ; car il n’est fait aucune mention dans les écrits des anciens des noms des femmes dont les talens avoient embelli la scène ; ils ne parlent que d’Ampuse, de Tymèle, et de Dyonisia, célèbres pantomimes ; elles s’attachoient à peindre la volupté ; plusieurs auteurs assurent qu’excitées par les applaudissemens que leur prodiguoient les jeunes gens, elles avoient porté la pefection de leur jeu au dernier période d’indécence.
L’on sçait aussi avec quelle rigueur Moïse punit les auteurs de cette profanation. […] C’est pourquoi j’ose dire après un Auteur célébre, qu’il faut être bien de mauvaise humeur pour écrire, comme ont fait quelques Auteurs, que c’est un crime à un Chrétien que de danser, même des danses modestes, puisque l’Ecriture-Sainte n’en condamne que l’abus. […] Quelques Auteurs ont crû qu’on leur donna le nom de Saliens, à cause du sel qu’ils jettoient dans le feu, qui sautoit & petilloit sur l’autel, lorsqu’on brûloit les victimes.
4En lisant ce qui nous reste d’anciens fragments d’Auteurs célèbres sur les Ballets Pantomimes, on est tenté, je l’avoue, de placer au rang des Fables les impressions prodigieuses que ces Ballets faisaient sur les Spectateurs. […] 9Je n’ignore pas qu’il y a eu des Auteurs modernes qui ont avancé que la Danse des Anciens appelée Saltatio par les Romains, et Orchesis par les Grecs, n’était que l’art de jouer par les gestes une Action Dramatique quelconque, soit qu’elle eût été déjà composée par des Poètes célèbres pour être déclamée, ou chantée, soit qu’elle eût été imaginée expressément pour être donnée en Pantomime, de manière que la Saltation (qu’on me passe ce terme) n’était à la bien prendre, que cette même Pantomime dans laquelle les Anglais s’exercent de nos jours. […] Quelques Auteurs ont assuré que la représentation de trois Tragédies de Sophocle coûta plus aux Athéniens que la guerre du Péloponnèse.
Les Chorégraphies de Thoinot Arbeau8, de Feuillet, et celle dont Beauchamps se fit déclarer auteur par un Arrêt du Parlement, ne sont que des Rudiments de Danse. […] J’ai eu souvent besoin d’exemples pour éclaircir mes propositions ou pour les prouver ; mais j’ai cru devoir les prendre ailleurs que dans les Ouvrages lyriques des Auteurs vivants. […] Cette contradiction n’est pas la seule dans laquelle l’esprit de système a entraîné cet auteur, qui dans tout le reste de son ouvrage est digne des plus grands éloges.
Les commandemens de Dieu, et en particulier celui qui regarde la sanctification des fêtes, sont trop oubliés ; et bientôt le jour du Seigneur sera moins à lui que tous les autres, tant on cherche d’explication pour l’abandonner à l’inutilité et au plaisir. » Et sur ce que l’auteur, que M. […] Bossuet a employées contre l’auteur apologiste de la comédie, qui, non content de la permettre en général à tous les chrétiens, n’a pas eu honte d’avancer qu’ils pouvoient prendre ce divertissement. Le temps même du carême, « encore, dit-il, que ce soit un temps consacré à la pénitence, un temps de larmes et de douleur pour les chrétiens, un temps où, pour me servir des termes de l’Ecriture, la musique doit être importune, et auquel le spectacle et la comédie paroissent peu propres, et doivent, ce semble, être défendus ; l’auteur, dit M.
On voit que mon systême serait sur-tout très-favorable à une foule d’Auteurs d’Opéras-comiques. […] Vous ignorez donc mille traits curieux, répandus dans différens Auteurs, & qui prouvent le pouvoir, l’énergie, la sublimité des gestes ? […] — En faisant porter avec eux les Auteurs dont ils auraient besoin, & en indiquant aux Juges le volume & la page.
Les auteurs qui se distinguoient par un succès soutenu, avoient une représentation à leur profit, indépendante des honoraires qui leur étoient attribués, et le produit qui en resultoit valoit infiniment mieux que tout ce qu’on accorde chez nous au goût et à l’imagination. […] Cependant les auteurs de ces rapsodies sont bien payés ; le machiniste en fait l’ornement principal. […] Mais je me serois bien gardé de corriger des productions, qui par leurs beautés, placent cet auteur célèbre au dessus de l’homme, et l’élevent dans les régions célestes de l’immortalité.
Groupe principal d’une Bacchanale de l’auteur.