Toutes celles qui furent instituées dans les suites, à Rome et dans l’Italie, pour honorer les Dieux, dérivèrent de cette première.
En France, en Angleterre, en Italie, on a représenté, dans des temps différents, un fort grand nombre de ces Ballets Allégoriques et Moraux ; mais la Cour de Savoie semble l’avoir emporté sur toutes les autres, par le choix, la galanterie, et l’arrangement qu’elle a fait éclater dans les siens.
Je finis ce Chapitre-ci, Ajoutant, justement, aussi, Que cet admirable Génie132 Que nous a fourni l’Italie, Pour travailler, en bel arroi, À ces grands Spectacles de Roi, Avait de ses savantes Veilles, Tirés les charmantes Merveilles Qui ravissaient en ce dernier, Dont il mérite un beau Loyer.
On danse encore en Italie, en Espagne & en Portugal, dans les Eglises & aux Processions les jours de grandes Fêtes & de réjouissances publiques ordonnées par les Souverains.
Des Ballets poétiques L’Opéra en Italie s’empara des sujets de l’Histoire et de la Fable, et l’on vit peu de grands ballets purement Historiques ou Fabuleux.
Combien l’on préfère à ces splendeurs factices ces églises romanes comme l’on en voit en Italie et dont la brique rouge à découvert attend vainement depuis six siècles son revêtement de marbre multicolore.
Bouti, dont l’âme est si polie, Originaire d’Italie, Dudit Ballet est l’inventeur.
Les Ballets de ce genre ont donné l’idée de ces Intermèdes qu’on joint en Italie aux grands Opéras, et de ces Opéras Bouffons qu’on y représente séparément sur des Théâtres publics.
Une organisation assez heureuse, de fréquens voyages tant en Italie, qu’en Allemagne et en Angleterre, ont développé le goût inné que j’ai pour les arts. […] Ballotté entre la vérité, et le mensonge, bercé pour ainsi dire, par la partialité, et l’erreur, et fatigué par une foule de contradictions je m’endormis profondément ; mon imagination éxaltée me transporta eu Italie.
La même cruauté existe encore en Italie d’une manière moins complette, mais tout aussi inhumaine et sur des enfans libres ; un intérêt sordide et un fanatisme révoltant, engagent les parents a sacrifier leurs enfans, et à annuller leur sexe, pour en faire des chanteurs à voix claire, et éfféminée. […] J’ai vû les plus grands chanteurs de l’Italie, et je puis les juger.
L’Opéra est une sorte de Comédie composée de cinq actes en musique, accompagnez de danses convenables au sujet, qu’on nomme divertissemens, & dont nous sommes redevables aux Italiens pour l’invention ; Perrin en 1659 la mit en usage en France : mais l’on sçait aussi que les Italiens n’ont imaginé l’Opéra que sur les représentations des Balets des Grecs, & que l’invention de ceux d’Italie n’est trouvée que depuis deux ou trois siécles. […] Stace & Martial nous apprennent encore que l’usage de ces cadences & de ces Balets ambulatoires passa d’Italie en Espagne & en Portugal, où ils sont demeurez jusqu’à présent. […] Aussitôt la partie du Globe, ou l’Europe étoit décrite, s’ouvrit, l’Europe en sortit vêtue en Reine avec cinq de ses filles, la France, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie & la Gréce, l’Ocean, & la Mer Méditerranée, avec la Loire, le Gua d’Alquinir, le Rhin, le Tibre, & Archéloüs : chaque Princesse avoit trois Pages à sa suite ; la France, un Basque, un Bas-Breton & un Lorrain ; l’Espagne, un Portugais, un Arrragonois & un Catalan ; l’Allemagne, un Hongrois, un Bohémien & un Danois ; l’Italie, un Napolitain, un Vénitien & un Bergamasque ; la Gréce, un Turc, un Albanois & un Bulgare, chacun habillé à la maniere de son Pays, & portant chacun un flambeau allumé en main, avec lequel ils danserent un avant-Balet, selon l’usage de ces tems-là, où l’on ne manquoit jamais d’introduire des Pages ou des Esclaves, qui dansoient aux Balets avec des flambeaux. […] Voyez les Délices de l’Italie, 12, à Leyde 1706, vol. premier, page 151.
Le goût de la cantate aussi-bien que le mot, nous est venu d’Italie. […] Les cantates sont tout à fait passées de modes en Italie, et elles suivent en France le même chemin. […] Les autres pays ont aussi leurs provinces chansonnières : en Angleterre, c’est l’Ecosse ; en Italie, c’est Venise. […] Qu’on ne m’oppose point les sourdines dont on se sert quelquefois dans les orchestres d’Italie. […] La Peinture, la Poésie, la Sculpture, dans toutes leurs différentes transmigrations des Grecs chez les Romains, de chez les Romains dans le reste de l’Italie, et enfin dans toute l’Europe, ont eu ces mêmes développements.
A l’exemple de Mazarin, il fit venir des Bouffons de l’Italie qui ne firent rire personne ; ils ne furent ni fêtés ni courus.
Le Théâtre au second représentait les Alpes couvertes de neiges, et l’Italie sur une de ces montagnes fit le récit. […] Quatre Fleuves d’Italie qui appelaient ces derniers dansèrent la première Entrée.
Le répertoire : « Sylvia » L’on sait que la donnée de Sylvia date de plus de trois siècles ; ce grand vent d’Italie qui, chaud et parfumé, souffla sur la France au temps de Ronsard, l’apporta comme une graine de fleur.
On copie, on se modèle souvent sur les danseurs de théâtre ; cependant il n’est pas plus du bon ton d’imiter, dans les danses de société, les danseurs de l’opéra que les grotesques d’Italie, ou les baladières de l’Hindoustan ; l’attitude, les gestes ne sont plus les mêmes, et c’est en partie faute de discernement et pour ne pas savoir juger des convenances que tant de maîtres ineptes font de si mauvais écoliers.
La musique à peine sortie de son berceau ne donnoit que les sons mal articulés de l’enfance, tandis qu’en Italie elle s’étoit élevée, et marchoit d’un pas hardi vers la perfection. […] Mazarin voulant hâter les progrès de l’art, et le tirer de son apathie ; fit venir à grands frais ce que l’Italie possédoit de plus précieux en acteurs, en chanteurs et en musiciens. […] Le mariage de Louis quatorze étant invariablement fixé, le Cardinal fit venir à Paris pour la troisième fois les talens les plus précieux de l’Italie.
Celle du premier jour de Mai fut ensuite célébrée par toute l’Italie : la jeunesse de l’un & de l’autre sexe sortoit des villes en dansant au son des instrumens, pour aller chercher des rameaux verds ; ils les posoient devant les portes de leurs parens & de leurs amis, qui les attendoient avec des tables garnies dans toutes les rues, qui étoient illuminées le soir, où l’on dansoit des danses publiques ; desorte que ce jour-là il n’étoit pas permis, sur peine d’amende, aux gens de quelque âge & de quelque qualité qu’ils fussent, de paroître sans avoir quelque fleur ou quelque branche de verdure sur soi. […] Olympiade, donna occasion aux danses figurées & aux gestes de Pantomimes dans l’Italie ; parce que ce Prince soupçonneux ayant défendu aux Siciliens de se parler, de peur qu’ils ne conspirassent contre lui, il les accoutuma insensiblement à faire entendre par des gestes, des mouvemens, & des figures, ce qui ne leur étoit pas permis de se dire les uns aux autres : du-moins voyons-nous encore aujourd’hui que les Siciliens passent pour les meilleurs Pantomimes de toute l’Italie.
Un Poussin fait de la peinture française avec des paysages d’Italie.
Le Prince-Archevécque de Salzbourg l’envoya en Italie ; il y étudia les grands maîtres, et à l’age de 14 ans, il y composa plusieurs grands opéras, qui obtinrent le suffrage unanime d’une nation qui aime passionnément la musique.
Mais ce Milanais transplanté dans le Nord fut entraîné là-haut à se faire de la danse une conception bien différente de celle qui prévalait en France et en Italie. […] L’Italie et l’Allemagne la consolèrent de la sévérité des Parisiens. […] … la lascive Italie D’un ciel plus enflammé t’offrira la splendeur Et des cris plus bruyants, mais aux sens avilie Elle comprendra peu de ta danse ennoblie L’angélique pudeur. […] La patrie des muses, l’Italie, glorifiait par la voix de ses poètes la Terpsichore terrestre ; Solera lui dédiait un de ses meilleurs chants lyriques.