Loret, lettre du 26 août 1662 Mardi, le vingt-et-deux tout juste, Du mois nommé du nom d’Auguste, Dans ce Collège tant vanté Que tu vois écrit à côté, Les Ecoliers des Jésuites, Dont les Personnes sont instruites Aux Sciences, soir et matin, Représentèrent en Latin, Sur un Théâtre magnifique, D’Egeric, l’Histoire tragique, Dont les Vers, à ce que m’on dit Des Gens d’esprit et de crédit, (Et me l’ont dit en conscience) Sont pleins d’art et d’intelligence ; Le Père Du-Bois, ce dit-on, Sage et sensé comme un Caton (Je n’ose dire davantage) Est l’Auteur du susdit Ouvrage, Tiré de Grégoire de Tours, Et rempli de fort beaux Discours.
Divine ALTESSE à qui j’écris, Vous savez tout ce que je dis ; Mais, comme ma Lettre est publique, Aux lecteurs aussi je l’indique.
Je m’arrête & vous renvoie à la Lettre que je vous écris pour votre instruction, & qui suit immédiatement ma Pantomime.
L’étonnement augmente encore lorsqu’on considère que ceux qui en ont écrit avec tant d’enthousiasme, étaient l’élite des Grecs, et des Romains, Peuples les plus délicats, et les plus difficiles qu’il y ait jamais eu sur les Beaux Arts, et surtout, sur les Représentations théâtrales. […] Il serait absurde d’honorer du titre de Savant un homme qui peindrait élégamment des lettres, qui ferait de beaux traits de plume, sans qu’il fût en état d’entendre ce qu’on lui donnerait à copier, ni d’écrire par lui-même des choses dignes d’être lues. […] Mais cette opinion n’est pas soutenable, si on examine tout ce que les Anciens ont écrit de la Danse Pantomime. […] 13Si le temps avait épargné ce que Pylade avait écrit sur cet Art, il nous serait plus aisé de le ramener sur la Scène ; mais dans l’obscurité qui l’enveloppe aujourd’hui, n’ayant presque pas de lumière pour nous conduire, nous sommes obligés de marcher, pour ainsi dire, à tâtons, dans une crainte continuelle de nous égarer. […] Tout cela est si difficile qu’on peut avancer avec hardiesse, qu’il faut beaucoup plus de peine pour parvenir à être un excellent Danseur Pantomime, qu’à apprendre à lire et à écrire les langues savantes.
Ils nous procurent cependant des avantages si constants et en si grand nombre ; ils peuvent prévenir tant de maux, ils sont la source inépuisable de tant de plaisirs, qu’il est difficile de les connaître, de les approfondir, d’en écrire, sans laisser échapper pour eux une sorte de considération qu’ils inspirent et qu’ils méritent. […] Voilà ce que j’ai éprouvé en me livrant à cet Ouvrage, et mon excuse sur la manière dont je l’ai écrit. […] Ce sont simplement des réflexions que j’écris, des vues que j’indique, des moyens que je propose. […] Que lorsque l’Abbé Du Bos écrivait on était très persuadé, ainsi que lui, en France, que la Danse de notre Opéra était parvenue au point de perfection qu’il lui est possible d’atteindre. […] Nous commençons à la varier, à y mettre un feu qu’elle n’avait pas lorsque l’Abbé Du Bos écrivait : nous apercevons déjà le bon chemin ; nous nous mettrons bientôt en marche sans doute.
Le poème de cet opéra étoit écrit en Italien. […] Il ne m’avoit pas écrit depuis vingt ans, et à dater de cette époque, il savoit que je m’occupois à écrire sur mon art, à l’embellir par des productions nouvelles, et à rendue un compte fidèle des voyages et des entreprises de mon imagination. Au commencement de celte année il m écrivit ; il m’annonça qu’il venoit de remettre pour l’inauguration d’un nouveau et magnifique théatre, mon ballet de Médée ; qu’il en avoit dédié Je programme à Alexandre premier ; que cette production avoit plu à Sa Majesté Impériale. […] Mais c’est assez parler, c’est assez écrire pour des hommes qui ne m’entendront peut-être pas.
Malgré le grand nombre de gens qui s’avisent d’écrire, les bons Ouvrages sont très-rares. […] Le soleil, en se montrant sur l’horizon, efface par sa vive lumière, tous les objets les plus brillans : je vais aussi faire fondre, dissoudre, éclipser tous les infiniment petits, à qui la manie d’écrire met la plume à la main.
Robinet, lettre du 10 mars 1667 Le grand BALLET IMPÉRIAL, Ballet que l’on danse à Cheval Et préparé selon les Règles Pour la SOUVERAINE DES AIGLES, Fut dansé, la première fois, Un jour du pénultième mois ; Mais IGNACE, l’amoureux SIRE, Ne partageant pas bien l’Empire Avec le Seigneur JUPITER, Il lui plut le déconcerter Par certaine fâcheuse Pluie, Qui mouilla fort la Compagnie, Qui chiffonna tous les Habits Couverts de Perles et Rubis, Qui défrisa blondes Perruques Qui couvraient quantité de Nuques, Détrempa Plumes et Capots, Sans doute très mal à propos, Et, d’une funeste manière, Fripa la petite Oie entière De ces Équestres Baladins, Ainsi que de leurs Guilledins ; Si bien que tel fut le dommage Que causa cet humide Orage Que, selon ce qu’on en écrit (Dont l’EMPEREUR fut moult contrit).
C’est pour la vaste scène de la Scala sur laquelle peut manœuvrer à l’aise une armée de danseurs et de figurants, c’est pour ce théâtre dont le décorateur Sanquirico est un homme de génie, qu’il va écrire ses chefs-d’œuvre. […] Prométhée et Minerve passaient sur un char au milieu des constellations au son de la musique écrite par Haydn pour peindre « la Création du monde ». […] Stendhal écrivait à de Mareste le 5 janvier 1818 : « On a été sur le point de mettre en prison Viganò. […] Stendhal écrivait de Milan à de Mareste le 2 novembre 1819 : « Deux grands hommes, à savoir Monti et moi sommes fous des deux premiers actes. […] « Viganò, écrit-il dans Rome, Naples et Florence 23, a avancé l’expression dans tous les domaines.
Et pour mieux prouver au Lecteur Que je n’écris point en menteur, Sans qu’aucun m’en ait donné charge, J’ai mis, exprès, leurs noms en marge.
Loret, lettre du 23 février 1664 Je vous dis donc, de bonne foi, Qu’en parlant du Ballet du Roi, Je fis dans ma Lettre dernière, Une faute absurde et grossière, Et que n’eut pas commise un boeuf, Des deux Demoiselles d’Elbeuf, Princesses d’illustre Famille, J’écrivis la Soeur pour la Fille ; Il est certain qu’icelle Soeur A de l’esprit, grâce et douceur : C’est ce que j’en dis dans ma Pièce, Mais c’était, toutefois, sa Nièce, (Une jeune Seigneur me le dit) Qui parut au Ballet susdit, De cent et cent attraits pourvue.
Quelques lettres inédites de célébrités chorégraphiques On a beaucoup écrit sur la vie des artistes de la danse au xviiie siècle. […] Il reste à écrire d’après des documents authentiques la vie d’un Gardel, d’un Viganò, d’une Taglioni… Pour contribuer à ces futurs ouvrages, voici quelques lettres inédites de plusieurs chorégraphes ou danseuses célèbres. […] Voici une lettre de Gardel, qui n’est pas datée, mais qui a dû être écrite sous le Consulat, lorsque Fourcroy exerçait les fonctions de Directeur de l’Instruction publique. […] Je suis bien contente de l’entendre… De Saint-Pétersbourg elle écrit quelques années plus tard une lettre intéressante : Saint-Pétersbourg, 5/17 janvier 1842.
Toinet Arbeau, chanoine de Langres, s’est distingué le premier par un traité qu’il donna en 1588, et qu’il intitula Orchestographie ; il écrivait au-dessous de chaque note de l’air les mouvemens et les pas de danse qui lui paraissaient convenables. Beauchamps donna ensuite une forme nouvelle à la chorégraphie, et perfectionna l’ébauche ingénieuse de Toinet, Arbeau ; il trouva le moyen d’écrire par des signes auxquels il attacha une signification et des valeurs différentes ; et il fut déclaré l’inventeur de cet art par un arrêt du Parlement.
Racine fit Athalie et les Plaideurs ; Montesquieu écrivit l’Esprit des loix, etle Temple de Gnide ; la plume de Voltaire traça tout-à la fois Zaïre et la Henriade, le siècle de Louis XIV. […] Après la mise d’Armide, et le nouveau triomphe que Gluck obtint dans cet opéra, qui n’est point une tragédie, ce célèbre compositeur fut sollicité par le Baron de Thoudy, auteur des paroles d’Echo et Narcisse, d’en faire la musique ; il céda aux instances des amis de l’auteur : cette nouvelle circule dans tout Paris, ou ceux qui aiment le mieux la musique répandirent le dégoût dans les sociétés, en annonçant que cette nouvelle production seroit médiocre ; tous ces propos retentirent même dans les cafés, avant que Gluck eût mis la main à la plume pour écrire la première scène de ce nouvel ouvrage ; il rioit de la prédiction de tous ces petits prophètes : il donna son opéra ; mais l’esprit de parti triompha du charme, de la beauté et de la grace qui règnoient dans cette production ; elle n’eût qu’un foible succès.
Gailhard, le directeur de l’Académie nationale de musique et de chorégraphie, à qui j’avais écrit, d’Allemagne, pour lui proposer de danser sur son théâtre. […] J’embarquai, après le dîner, mon agent et ma mère dans une voiture et je donnai l’adresse des Folies-Bergère, car je savais que mon agent, de son côté, avait écrit au directeur de ce grand music-hall. […] Marchand, dis-je à Marten Stein, pourquoi il a engagé une femme qui fait une imitation de mes danses alors que vous lui avez écrit, de Berlin, pour lui proposer de me voir ?
Elle m’écrivait qu’elle voulait se sauver de là à tout prix, mais que, sans aide, la chose était malheureusement impossible. […] Et c’est pour ce théâtre que fut écrite la « Poupée japonaise ». […] Daly désira tout d’un coup voir débuter Hanako immédiatement à New-York, et pour interrompre ce voyage il me fallut plus d’imagination et j’eus plus de mal que pour écrire une douzaine de pièces.
Le Talent est indispensable, pour les pratiquer avec succès : il suffit de les avoir approfondis, pour en écrire avec fruit.
Ainsi Mlle Svirskaya taille son répertoire dans une matière sonore, raffinée et aiguë ; elle choisit comme prétexte à ses danses certains de ces brefs épisodes écrits par les Six et accentués avec une vivacité sautillante, elle invoque l’ironie et le lyrisme de Prokofieff, le rythme syncopé et fantaisiste du step interprété par un Stravinsky.
Loret, lettre du 14 février 1665 Une Mascarade galante, Ou, du moins, comique et parlante, Dont le sujet vraiment follet, Ne plaît guère moins qu’un Ballet, Étant des mieux imaginée Par une Âme rare et bien née, Cependant que j’écris ceci, Dans le Palais Royal, aussi, Lieu de respect et de plaisance, Pour la dernière fois se danse.
Je dansais alors à l’Hippodrome et, en me souvenant de ce que m’avait dit la Princesse Marie de Roumanie, je me décidai à ne pas laisser perdre cette occasion et j’écrivis à la Reine lui demandant de bien vouloir m’accorder une heure pour que je puisse donner une séance à son intention et où il lui plairait. […] Pourtant, comme j’avais écrit à la Reine, pour la prier de venir, il me parut que je devais m’excuser de mon apparente inconvenance. Je lui écrivis donc combien j’étais malheureuse de mon retard, dont je ne me fusse pas rendue coupable, si on était venu m’avertir. […] Le même soir une de mes amies vint m’aviser qu’elle avait écrit la veille à la dame d’honneur de la Reine, qu’elle connaissait, de venir me voir danser à l’Hippodrome. […] Au comble de la surprise, je regardai mon amie et m’écrirai : — Mais alors, c’est pour cela qu’elle est venue cet après-midi ?
Dans les intervalles que laissaient à Pylade et à Bathylle les jours de relâche et les succès continus de leurs compositions, le premier s’occupait à faire des recherches profondes sur son art, à les écrire, à les rendre utiles65. […] Il avait écrit un livre profond sur la Danse, que nous n’avons plus.