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40. (1845) Notice sur Ondine pp. 3-22

Il s’était mêlé à une noce villageoise ; c’était un grand personnage à la taille svelte et aux yeux d’un bleu glauque, qui, le premier dimanche de juillet, vint sans cérémonie s’asseoir à la table que les paysans de Leybach avaient dressée sous le grand tilleul du marché. […] Imaginez une Gaditaine à l’œil noir, à la taille flexible, au développement abondant des épaules et des hanches, souple et légère comme une Andalouse, le regard pétillant d’intelligence, et ajoutant à la régularité des traits une physionomie fine et expressive.

41. (1921) Théophile Gautier et le ballet romantique pp. 149-162

« Heureuse femme », répond Gautier, « c’est toujours la même taille, élégante et svelte, le même visage doux, spirituel et modeste ; pas une plume n’est tombée de son aile ; pas un cheveu n’a pâli sous sa couronne de fleurs… Quelle légèreté ! […] Elle a des cheveux châtains plus près d’être blonds que d’être noirs, des traits assez réguliers, et, autant qu’on peut le distinguer sous le fard, le teint coloré naturellement ; elle est de taille moyenne, svelte, assez bien prise, sa maigreur n’est pas excessive pour une danseuse… » Une année s’est à peine écoulée depuis cet éloge mesure et plein de restrictions et nous voyons le critique créer pour ce nouveau talent une œuvre nouvelle, qui correspond à ses qualités propres comme la Sylphide avait exprimé intégralement la personnalité de Marie Taglioni.

42. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — VII, un voyage en russie. — un contrat rompu » pp. 72-81

Quand je débarquai à Paris, j’aperçus tout de suite la belle barbe blanche, la figure pâle et fatiguée du docteur Chapman, dont la haute taille dominait la foule.

43. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre second. Étude des jambes » pp. 40-51

« Ces deux défauts diamétralement opposés l’un à l’autre, prouvent avec plus de force que tous les discours, que les leçons, qui conviennent au premier, seraient nuisibles au second, et que l’étude de deux danseurs, aussi différents par la taille et par la forme, ne peut être la même.

44. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VIII. Ballerines étrangères. » pp. 176-189

C’était, en effet, une mime d’une rare et vivante passion, en dépit de sa taille un peu épaisse et de ses allures un peu lourdes.

45. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « IX. L’escadron volant de la rue Lepeletier. » pp. 190-203

Si la force, chez une ballerine, n’était pas en raison de la taille, Léontine Beaugrand eût été sans peine la première danseuse de l’École française : « Il faut voir, dit un de ses admirateurs, quelle perfection mademoiselle Beaugrand atteint quand elle dessine, avec ses petits pieds, les contours de l’orchestre.

46. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre VIII. » pp. 65-96

Dumoulin les dansoient avec autant de grâce que de volupté ; des tambourins, parce que c’étoit le genre où Mademoiselle Camargo excelloit ; des chaconnes enfin et des passacailles, parce que le célèbre Dupré s’étoit comme fixé à ces mouvemens qui s’ajustoient à son goût, à son genre et à la noblesse de sa taille : mais tous ces excéllens sujets n’y sont plus ; ils ont été remplacés, et au de là dans des parties, et ne le seront peut-être jamais dans les autres. […] J’aimerois mieux des draperies simples et légères, contrastées par les couleurs, et distribuées de façon à me laisser voir la taille du danseur. […] Je diminuerois des trois quarts des paniers ridicules de nos danseuses ; ils s’opposent également à la liberté, à la vitesse, et à l’action prompte et animée de la danse ; ils privent encore la taille de son élégance et des justes proportions qu’elle doit avoir ; ils diminuent l’agrément des bras ; ils entérrent pour ainsi dire, les graces ; ils contraignent et gênent la danseuse à un tel point, que le mouvement de son panier l’occupe quelquefois plus sérieusement que celui de ses bras et de ses jambes.

47. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE VIII. » pp. 129-194

Camargo excelloit ; des Chaconnes, enfin & des Passacailles, parce que le célebre Dupré s’étoit comme fixé à ces mouvements ; qu’ils s’ajustoient à son goût, à son genre & à la noblesse de sa taille ; mais tous ces excellents Sujets n’y sont plus, ils ont été remplacés & au-delà, dans des parties, & ne le seront peut-être jamais dans les autres. […] J’aimerois mieux des draperies simples & légeres, contrastées par les couleurs, & distribuées de façon à me laisser voir la taille du Danseur. […] Je diminuerois des trois quarts les paniers ridicules de nos Danseuses ; ils s’opposent également à la liberté, à la vîtesse & à l’action prompte & animée de la Danse ; ils privent encore la taille de son élégance & des justes proportions qu’elle doit avoir ; ils diminuent l’agrément des bras, ils enterrent, pour ainsi dire les graces, ils contraignent & gênent la Danseuse à un tel point ?

48. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VII. Brelan d’astres » pp. 134-175

Ajoutez à ces dons précieux des bras ronds et potelés, — qualité rare chez une danseuse, — une taille souple et bien assise sur les hanches, des jambes de Diane Chasseresse ; puis, sur tout cela, l’attrait qui ne s’explique pas et qu’on ne peut exprimer, les Cupidons et les Vénus, — Veneres Cupidinesque, comme disaient les anciens, — et vous posséderez le crayon incolore et affaibli de la ballerine qui allait devenir l’idole des habitués de l’orchestre et du parterre, comme la Sylphide devait rester longtemps encore celle des grandes dames des loges et du balcon. […] … Elle osa imiter la démarche onduleuse et brisée de Dolorès, noyer ses yeux d’amour, armer ses mains de castagnettes, et renverser éperdument en arrière sa taille flexible et cambrée ! […] Elle a des cheveux châtains, plus près d’être blonds que d’être noirs, des traits assez réguliers, et, autant qu’on peut le distinguer sous le fard, le teint coloré naturellement ; elle est de taille moyenne, svelte, assez bien prise ; sa maigreur n’est pas excessive pour une danseuse ; seulement elle a le pied un peu italien ou anglais, si vous aimez mieux. » *** Taglioni avait pris du service dans le pays des roubles ; Elssler, dans le pays des dollars ; Lucile Grahn avait mal au genou.

49. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Description méthodique des figures de contredanse qui se dansent généralement ; suiviede variétés et de plusieurs autres contredanses nouvelles. » pp. 109-128

Un cavalier et sa dame se donnent la main droite en main droite, le cavalier en même tems donne la main gauche en main gauche à la dame qui figure à sa gauche, et les deux dames se donnent l’autre main derrière le cavalier et à la taille, et vont tous trois deux fois en avant et en arrière durant huit mesures.

50. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre IV. le ballet a l’opéra vers 1830  » pp. 129-155

Sans doute, je fus frappé de sa haute taille, mais je me dis : Voilà vingt ans que je n’ai vu l’Amour ; il a pu grandir depuis. […] Le nom seul de cachucha faisait redresser les perruques et grincer les pochettes des maîtres de ballet. « En effet, que signifient, s’écriaient les classiques, cette démarche onduleuse et brisée, ces yeux noyés d’amour, ces bras morts de volupté, cette tête qui s’incline comme une fleur trop chargée de parfum, cette taille flexible et cambrée qui se renverse éperdument en arrière de façon à faire toucher presque la terre aux épaules, les mains agiles et fluettes qui réveillent la langueur de l’orchestre par le pétillant caquetage des castagnettes ?

51. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVI. » pp. 160-172

On emploie encore les Coryphées dans les rôles secondaires, qui exigent de la taille, de la figure et du maintien.

52. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre premier. les années d’apprentissage  » pp. 1-36

Fanny était accompagnée de sa sœur Thérèse qui dansait, elle aussi, avec un certain succès, quoiqu’elle fût desservie par une taille trop élevée, mais qui rachetait ce défaut par une science consommée, un goût très sûr et un remarquable sens musical. […] Sa haute taille devient pour elle une parure ; elle sait lui commander et la réduire à de la grâce.

53. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre V. marie taglioni  » pp. 156-187

La longueur démesurée de ses bras et de ses jambes était une curiosité anatomique ; elle avait en revanche la taille courte ; sa poitrine était étroite, son dos légèrement voûté. […] Le meilleur sujet de l’Opéra, Mlle Duvernay, n’était point de taille à se mesurer avec elle.

54. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXIV, comment m. claretie m’a décidée à écrire ce livre » pp. 272-285

Sa taille est si exiguë qu’elle arrive tout juste à la hanche d’un homme un peu grand.

55. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « IV. Le mastic et le chausson » pp. 36-53

Mauzurier eut d’abord l’idée de tuer sur place son agresseur ; mais la jeunesse et la petite taille de celui-ci firent sourire le galant soldat.

56. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Methode povr les dames. » pp. 53-69

Au surplus le maistre doit prendre garde que selon la composition de celles qui ont la taille gastee, il est necessaire de faire porter aux vnes le pas chassé deuant en forme d’vn pas couppé, aux autres par derriere, selon que leur deffaut obligera.

57. (1921) Salvatore Viganò pp. 167-190

Le jeune Beethoven composait sur un thème des Nozze disturbate un menuet « à la Viganò »8 et les élégantes Viennoises voyant la taille de Maria Medina épaissie par une grossesse s’empressaient à porter de singulières tournures dénommées : « ventres à la Viganò »… Il n’y avait coiffure, chaussure ou contredanse nouvelle qui ne fût elle aussi « à la Viganò ». […] Au physique, Viganò était de petite taille, mais bien fait.

58. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VIII. victoires et revers  » pp. 262-319

Quoique des mythologues à mauvaise langue prétendent qu’elle ait eu cinquante enfants d’Endymion, son bleuâtre amoureux, elle a dans le marbre neigeux où elle est taillée un air de vierge alpestre e cruda, comme dirait Pétrarque, qui ne se retrouve nullement dans la physionomie de Mlle Elssler ; d’ailleurs, la grande colère qu’elle montra contre Actéon qui l’avait surprise au bain fait voir qu’elle avait quelque défaut caché, la taille plate ou le genou mal tourné ; une belle femme surprise n’a point une pudeur si féroce : Mlle Elssler n’aurait pas besoin de changer personne en cerf. […] Ajoutez, à ces dons précieux, des bras ronds et potelés, qualité rare chez une danseuse, une taille souple et bien assise sur ses hanches, des jambes de Diane chasseresse que l’on croirait sculptées dans le marbre du Pentélique par quelque statuaire grec du temps de Phidias, si elles n’étaient plus mobiles, plus vives et plus inquiètes que des ailes d’oiseau, et, sur tout cela, l’attrait, le charme, les Vénus et les Cupidons, Veneres Cupidinesque, comme disaient les anciens, tout ce qui ne s’acquiert pas et qu’on ne peut expliquer. […] Mlle Thérèse est une danseuse de troisième ordre ; sa figure sans expression, sa taille exagérée, ses grands bras et la raideur disgracieuse de ses poses, tous ces défauts font de cette artiste une des plus grandes médiocrités du corps de ballet.

59. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VII. le diable boiteux  » pp. 220-261

Cette Dolorès était Dolorès Serrai, l’étoile de la troupe, qui se montra pendant plusieurs années sur diverses scènes parisiennes, et dont Théophile Gautier donnait cette pittoresque description : « Son talent a un caractère tout particulier : dans les écarts les plus excessifs de cette danse si vive et si libre, elle n’est jamais indécente ; elle est pleine de passion et de volupté, et la vraie volupté est toujours chaste ; on la dirait fascinée par le regard de son cavalier ; ses bras se dessinent, pâmés d’amour ; sa tête se penche en arrière, comme enivrée de parfums et ne pouvant supporter le poids de la grande rose au cœur vermeil qui s’épanouit dans les touffes noires de ses cheveux ; sa taille ploie avec un frisson nerveux, comme si elle se renversait sur le bras d’un amant ; puis elle s’affaisse sous elle-même en rasant la terre de ses bras, qui font claquer les castagnettes et se relève vive et preste comme un oiseau, en jetant à son danseur son rire étincelant105. » Le Diable boiteux, qui transportait les spectateurs en Espagne, au pays de Gastibelza, l’homme à la carabine, de l’Andalouse au sein bruni, de Dolorès Serral, arrivait donc à son heure. […] « Elle s’avance, dit Théophile Gautier, dans les Beautés de Paris, en basquine de satin rose garnie de larges volants de dentelle noire ; sa jupe, plombée par le bord, colle exactement sur ses hanches ; sa taille de guêpe se cambre audacieusement et fait scintiller la baguette de diamants qui orne son corsage ; sa jambe, polie comme le marbre, luit à travers le frêle réseau de son bas de soie ; et son petit pied, en arrêt, n’attend pour partir que le signal de la musique.

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