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91. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VII. Brelan d’astres » pp. 134-175

Fort empêtré de sa botte de fleurs, Duponchel imagina de la laisser tomber aux pieds de la débutante. […] Essuyez au plus tôt vos larmes ingénues : Une aile est inutile avec des pieds pareils. […] Cette impératrice attendue A ses pieds retrouve sa cour. […] Coups de pied à l’ombre de Vestris ! […] On ne croirait pas qu’une femme, qui se sert si bien de ses pieds, se servît si adroitement de ses mains.

92. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1669 — 3 mars : Mascarade — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 9 mars 1669 »

Notre MONARQUE et notre REINE, Dont la Puissance Souveraine Fait notre bienheureux Destin, Et leurs admirable DAUPHIN Vinrent à cette belle Fête, Étant, des pieds jusqu’à la Tête, Vêtus en Perses éclatants, Des fins joyaux tout bluettants121, La REINE, ayant sur sa Personne, Et si divine et si mignonne, Pour dix-sept millions et plus De ces clairs Effets de Phœbus.

93. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « IX. L’escadron volant de la rue Lepeletier. » pp. 190-203

Un pied chinois, et, malgré sa petitesse, d’une netteté de contours qui est passée en proverbe à l’Opéra. […] Si la force, chez une ballerine, n’était pas en raison de la taille, Léontine Beaugrand eût été sans peine la première danseuse de l’École française : « Il faut voir, dit un de ses admirateurs, quelle perfection mademoiselle Beaugrand atteint quand elle dessine, avec ses petits pieds, les contours de l’orchestre. […] C’est merveille de la voir suivre les coups d’archet et marquer la mesure, de ses petits pieds, avec un rythme, une précision, une grâce des plus louables ! […] On dirait à le voir si léger, si fidèle, Que c’est avec ton pied, ou, mieux, avec ton aile, Que, pour me l’offrir, tu l’as dessiné.

94. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VI. les débuts de fanny elssler à paris  » pp. 188-219

Si l’on joint à cela une jolie figure, de ravissantes épaules, de beaux bras, les jambes et les pieds parfaits, on croira facilement à une réussite folle. […] L’homme chargé de donner le signal le fait en frappant trois fois du pied gauche. Fanny s’en aperçoit et s’écrie : « Malheureux, vous avez frappé du pied gauche, je ne réussirai pas !  […] Quelqu’un était radieux de son triomphe : c’était l’annonceur, celui qui frappait du pied gauche. […] Est-elle en l’air ou bien se tient-elle sur un pied ?

95. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre III. Des Positions, & de leur origine. » pp. 9-10

Ce qui s’appelle Position n’est qu’une juste proportion que l’on a trouvé d’éloigner ou d’approcher les pieds dans une distance mesurée, où le corps soit dans son équilibre ou à plomb sans se trouver gêné, soit que l’on marche, soit que l’on danse, ou lorsque l’on est arrêté.

96. (1921) Danse et musique « Danse et musique, par André Suarès — VIII » p. 138

Une forte matrone, qui tient les balances, le regard dans les frises, sans voir où elle pose le pied, c’est la justice ; et l’on devine aisément qu’elle va boiter dans la coulisse ; car elle ne sortira pas de scène, sans avoir trébuché.

97. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre sixième. Des temps, des pas, des enchaînements et de l’entrechat » pp. 71-78

Élévation de deux pieds de hauteur, fig. 5, planc.  […] Entrechat : saut léger et brillant, pendant lequel les deux pieds du danseur se croisent rapidement, pour retomber à la cinquième position, ou en attitude sur une jambe (a) ; comme dans l’entrechat à cinq, à sept, à neuf ; dans la cabriole, dans les brisés, etc., dans les ronds de jambe en l’air, etc. […] Élévation ordinaire du danseur, mesure de deux pieds, fig. 5, planc. 

98. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Belton et Eliza. Ballet pantomime. » pp. 223-233

Belton est rejetté avec horreur par les colons et par les officiers, ses Camarades ; il est frappé de repentir ; il perce la foule et se précipite aux pieds de sa maîtresse ; elle le repousse avec indignation ; son frère l’exhorte à ne pas se laisser fléchir. […] Témoins de la scène qui se passe, ils expriment leur surprise et leur indignation ; Eliza vole dans les bras de son père et de sa mère ; ils la repoussent ; elle tombe à leurs pieds ; elle les arrose des larmes du repentir et de l’amour filial. […] Les colons leur otent la petite chaîne qu’ils portent en signe d’esclavage ; les nouveaux affranchis tombent aux pieds de leurs libérateurs ; mais ceux-ci les relèvent et les embrassent en signe de fraternité.

99. (1852) Tableau de Paris. Chapitre XII « [Chapitre XII. Extrait] » pp. 104-108

Les lettres-patentes portaient que l’Académie royale de musique était érigée sur le pied des académies d’Italie, où les gentilshommes et les demoiselles pouvaient chanter et danser aux pièces et représentations, sans qu’ils fussent censés déroger au titre de noblesse ni à leurs priviléges, charges et immunités. […] Figurez-vous un grave académicien entrant dans ce foyer de la danse, dans ce foyer tout constellé de faciles sourires, tout plein de pieds mutins, de mains étourdies et d’indulgents regards. […] Les propos y sont lestes comme cette péri, cette sylphide ou cette willi au jupon court qui s’élance, bondit et provoque le parquet de son pied agaçant… Mais, hélas ! […] fait le succès ou la chute des débutantes ; il faut, si elle veut réussir et voir tomber à ses pieds es couronnes, que toute néophyte de la danse ou du chant jette préalablement le mouchoir à celui-ci ou à celui là, parmi les souverains dispensateurs des fleurs et des épines ; alors la route s’aplanira d’elle-même, alors la nouvelle arrivée, pour peu qu’elle soit jeune et belle, n’aura qu’à paraître sur la scène, et elle entendra résonner à son oreille le concert des brava.

100. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XV. Des Reverences en entrant dans un appartement, ou dans une assemblée. » pp. 47-48

& avancer deux ou trois pas en avant pour ne vous point embarasser entre la porte, & aussi pour vous donner le tems d’adresser vos reverences : ensuite faire la premiere en avant ; mais en vous relevant poser le corps sur le pied qui a passé devant, & porter celui de derriere à côté sur une même ligne à la deuxiéme Position pour faire votre reverence en arriere.

101. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1663 — 8 janvier : Ballet des Arts — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 13 janvier 1663 »

» Que pour deux cents trente personnes, » Et vous assure, en vérité, » Que bien des Gens de qualités, » Craignant d’avoir même disgrâce » Que le sieur Baron de la Crasse, » S’en sont froidement retournés » Avec, du moins, un pied de nez.

102. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Conclusion » pp. 414-418

Pour ses débuts, cette dame fâcheusement illustre arriva sur la scène d’un bond de panthère, s’arrêta net sur la pointe d’un pied, et, d’une main prodigieusement leste, détacha l’une de ses jarretières qu’elle lança parmi les spectateurs avec des œillades enflammées. […] ……………… La danse laissait voir tous les trésors de Flore Sous les plis des maillots, vermeils comme l’aurore ; C’était la vive Elssler, ce volcan adouci, Lucile et Carlotta, celle qui marche aussi Avec ses pieds charmants armés d’ailes hautaines Sur la cime des blés et l’azur des fontaines.

103. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre VIII. De la Musique naturelle attribuée à Dieu comme l’Auteur de la Nature. » pp. 183-194

On trouve encore dans les Antiquitez de Fauchet, Liv. 8, chap. 7, que près la Ville d’Autun, environ la saint Jean, il se fit un orage si prodigieux, qu’il tomba des nuées un glaçon de vingt à vingt-cinq pieds de longueur, de sept pieds de large, & de deux pieds d’épaisseur, sur lequel, disent quelques anciennes Chroniques, l’on vit des raies & des caracteres comme des notes, qui sembloient marquer l’impression des sons du tonnerre, comme sur un papier de Musique ; ce qui a été regardé comme un prodige, mais qui peut faire croire que la Musique naturelle réside & produit ses effets dans tous les élémens.

104. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « IV. Le mastic et le chausson » pp. 36-53

 — Pieds de danseuses. […] Puis, c’est d’un pied leste et preste, — un sourire et un fredon aux lèvres, — qu’elles s’engagent dans les larges escaliers et dans les corridors brillamment éclairés. […] Entre autres préjugés, on croit généralement que le pied de nos héroïnes, ce pied, qui, dans le chausson, paraît si élégant, si cambré, si mignon, ne présente au débotté, qu’un affreux entassement de cors, de durillons, d’oignons, d’œils de perdrix ; qu’il est informe, exsangue, racorni, — couvert de cals, d’enflures et de végétations, — avec des doigts recroquevillés qu’un ergot affûte ou qu’un sabot évase… Il n’en est rien. […] Marie Taglioni avait un pied d’une blancheur de lait, avec des ongles roses, polis et transparents, dont elle prenait un soin extrême.

105. (1927) Paul Valéry philosophe de la danse

En sa « parfaite procession » l’Athikté n’accomplit rien d’autre que ce que nous faisons à tout instant. « Elle place avec symétrie sur ce miroir de ses forces (le sol) ses appuis alternés, le talon versant le corps vers la pointe, l’autre pied passant et recevant ce corps et le reversant à l’avance. […] Et partant de cette abrupte « cinquième », l’Athikté « se tresse de ses pieds un tapis indéfinissable de sensations » f, en exécutant, sur un pizzicati de cithare, l’espiègle « promenade » taquetée que M. […] … Ces deux pieds babillent entre eux et se querellent comme des colombes ! […] C’est tout bonnement un jeu de photographies qui donnent, pour divers pas de danse, le tracé de la trajectoire de certains points du corps de la danseuse, particulièrement de la tête et des pieds ou de la main (« cependant que la cime adorable de sa tête trace… le front d’une vague ondulée »). […] [NDE] Levinson déforme, chez Valéry c’est « tisse de ses pieds… ».

106. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre II. Preuves contre les Danses, tirées des Saintes Ecritures. » pp. 11-22

Les lèvres de la prostituée sont comme le rayon d’où coule le miel, et son gosier est plus doux que l’huile ; mais la fin en est amère comme l’absinthe, et perçante comme l’épée à deux tranchans : ses pieds descendent dans la mort, ses pas s’enfoncent jusqu’aux enfers ; ils ne vont point par le sentier de la vie ; ses démarches sont vagabondes et impénétrables : maintenant donc, mon fils, écoutez-moi, et ne vous détournez point des paroles de ma bouche : éloignez d’elle votre voie, et n’approchez point de la porte de sa maison. […] N’est-ce pas aller directement contre ce précepte, que d’employer à la danse des pieds que Dieu ne nous a donnés que pour marcher décemment et avec modestie, et pour aller où le devoir et nos besoins nous appellent ? Ne pourroit-on pas même dire que Dieu est comme foulé aux pieds des personnes qui dansent ; parce qu’elles mettent, en quelque sorte, sous leurs pieds sa loi, en la violant en beaucoup de manières, et donnant à d’autres occasion de la violer ?

107. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre III. Des differens mouvemens des bras. » pp. 200-202

On compte dans les bras trois mouvemens de même que dans les jambes, & qui sont rélatifs l’un à l’autre : Sçavoir, celui du poignet, celui du coude, & celui de l’épaule ; mais il faut qu’ils s’accordent avec ceux des jambes, en ce que, si vous faites des demi-coupez en des tems & ouvertures de jambes, & autres pas qui se prennent plus du cou-de-pied que du genou, ce sont les poignets qui agissent, au lieu que si ce sont des pas fort pliez, comme pas de Bourée, tems de Courante, pas de Sissonne, Contretems & autres pas qui demandent du contraste ou de l’opposition, pour lors c’est le coude qui agit, ou du moins qui est le plus apparent ; parce que l’on ne doit pas plier le coude, sans que son mouvement soit accompagné de celui du poignet : ainsi du cou-de-pied & du genou, qui ne peut finir son mouvement sans que l’on soit élevé sur la pointe du pied, qui par consequent est le cou-de-pied qui l’acheve.

108. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXI, choses d’amérique » pp. 232-249

Il eut beau appeler, du poing et du pied, contre le bois, nous demeurâmes sourds à ses appels et nous ne nous décidâmes à le délivrer que lorsque le bâtiment était déjà hors de la rade et voguait, dans le ronflement de toute sa machinerie, vers la rive du nouveau monde. […] Le nègre s’était adossé au mur et, ayant mis le bout de son pied droit sur son pied gauche, sifflotait paisiblement un quelconque cake-walk. […] A peine y avait-il mis le pied, qu’il fut saisi et entraîné dans une boutique. […] Et par le plus prochain bateau, Pierre Mortier quitta définitivement l’Amérique, en jurant bien de n’y jamais plus remettre les pieds.

109. (1881) Albine Fiori « Albine. Le dernier roman de George Sand — Cinquième lettre. Juste Odoard à Mlle de Nesmes, à Lyon. » pp. 92-100

Il faisait encore assez de jour pour que je pusse voir où je posais les pieds. […] Mais je suis ouaté de la tête aux pieds sans que cela paraisse. […] On vit ici sur un grand pied. […] Ce damné brouillard avait augmenté au point qu’en enjambant le balcon, il me semblait que j’aurais pu mettre le pied sur une masse solide. […] Champorel, voyant le brouillard redoubler, avait résolu de ne se point coucher et d’aller attendre son maître avec des hommes et des flambeaux au pied de la montagne.

110. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre V. Mimes, Pantomimes, Danse Italique »

Leurs mouvements, leurs pieds, leurs mains, leurs bras, n’étaient que les diverses parties du tableau, aucune de ces parties ne devait rester oisive, toutes devaient concourir à former cet assemblage heureux d’où résultent l’harmonie et l’ensemble. […] Sur nos théâtres nous avons de même des pieds excellents, des jambes brillantes, des bras admirables.

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