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30. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre VI. De l’opposition des bras aux pieds. » pp. 210-213

De l’opposition des bras aux pieds. De tous les mouvemens qui se font en dansant, c’est l’opposition ou contraste du bras au pied qui nous est la plus naturelle, & à laquelle on fait le moins d’attention. […] vous verrez que lorsqu’ils portent le pied droit en avant, ce sera le bras gauche qui s’opposera naturellement ; ce qui me paroît estre une regle certaine. C’est sur cette même regle que les habiles Danseurs ont conduit leurs bras, l’opposition du bras au pied, qui est, que lorsque vous avez le pied droit devant, c’est le bras gauche qui doit être opposé pendant l’étenduë de ce pas, je dis l’étenduë du pas, parce que pour le tems de Courante en avant, qui n’a qu’un pas, si c’est du pied droit, le bras gauche s’oppose de même que le pas de Bourée ou Fleuret en avant, quoiqu’il soit composé de trois pas, il n’oblige pas à faire trois changemens de bras, il suffit de l’opposer au premier pas. […] Elle a le corps droit, la tête tournée du côté du bras opposé, qui est le droit, & qui est plié devant vous, mais la main à la hauteur de l’épaule & même devant ; le bras gauche étendu à côté & même un peu en arriere, mais élevé à la hauteur du creux de l’estomac ; elle est posée sur le pied gauche, le talon du pied droit levé & prêt à partir.

31. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse moderne »

On plie sur le pied gauche en ouvrant les genoux, et étant plié on croise le pied devant soi jusqu’à la cinquième position, et l’on s’élève dessus. […] Si l’on en veut faire un autre du pied gauche, il faut porter le talon droit à terre, plier dessus, et porter le pied gauche à côté, en observant les mêmes règles. […] Il faut faire le demi-coupé en arrière, en portant le pied à la quatrième position. […] Le pied droit est derrière à la quatrième position, le talon levé prêt à partir. […] On baisse ensuite le talon en appuyant tout le pied à terre, ce qui termine le pas, le corps étant dans son repos par le pied qui pose entièrement.

32. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXX. Des Coupez du mouvement. » pp. 139-141

C’est pourquoi je vais donner la maniere de les faire selon toute la propreté qu’ils doivent estre faits ; ainsi lorsque vous prenez votre demi-coupé, soit en avant, vous le pliez très-doucement, & vous vous élevez de même sur le pied qui a passé devant, les jambes bien étenduës : le corps se portant sur le pied de devant attire celle de derriere qui s’étend également, mais dans le même moment le talon du pied de devant se pose, & son genou se plie & la jambe qui est en l’air s’ouvre un peu à côté, & le genou, qui est plié en s’étendant rejette cette jambe en devant, en vous laissant tomber dessus en ne sautant qu’à demi, ce qu’on appelle demi-jetté, ce qui termine ce pas. […] Le premier est plié sur un pied, & passer l’autre en vous élevant dessus ; ce qui vous engage à le faire avec grace : le second est de plier sur ce pied, & de vous relever avec plus de vivacité pour retomber sur l’autre en sautant à demi, ce qui donne à ce pas la gayeté. Pour ceux qui se font en allant de côté, c’est la même chose, à l’exception que l’on porte le pied à la cinquiéme position pour le demi-coupé, & à la deuxiéme pour le demi-jetté. D’autres qui se prennent de la premiere, & vous portés le pied à côté à la deuxiéme position, en vous élevant dessus, & du même tems poser le talon à terre pour plier, & le demi-jetté qui pour lors se croise à la cinquiéme position ; ce qui termine ce pas, on donne des exemples de ce pas dans l’Aimable Vainqueur ; qui est une fort belle danse de Ville, ils y sont placez de differentes manieres & si à propos, qu’il semble que la jambe exprime les notes ; ce qui prouve cet accord ou plutôt cette imitation de la Musique avec la danse, puisque l’on doit imiter la douceur de ses sons par des pas doux & gracieux.

33. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXVI. Discours sur la Courante en general. » pp. 110-114

Après que l’on a fait les reverences qui se font ordinairement avant de danser ; & de même que je les ay representées ci-devant : en vous relevant de votre seconde reverence, vous laissez poser le corps sur le pied droit ; & vous portez le pied gauche à la quatriéme position, & posez le corps dessus en presentant la main à la Demoiselle & en faisant un tems de Courante : ensuite vous commencez le pas de courante, par un demi-jetté du pied gauche, & ensuite un coupé du pied droit, ce qui termine le pas de Courante (& fait voir la difference du pas au tems) & vous en recommencerez une autre du pied droit, en faisant un demi-jetté de ce pied & un coupé du gauche ; mais comme tous ces differens pas vous conduisent dans une figure reglée, qui forme une espece d’ovale longue, mais à ce dernier coupé, vous recommencez de faire un pas, marchez du pied gauche, & un tems de Courante ou pas grave du pied droit, & recontinuer les demi-jettez & les coupez ; ce qui se repete dans tout le courant de cette danse, & comme je n’entreprends pas de décrire les figures des danses, je laisse ce soin aux Maîtres de conduire leurs Ecoliers : de plus c’est que cette danse n’est plus en usage, non plus que les autres Courantes figurées de ce tems là, comme la Dauphine, la Duchesse, & la Bocanne, qui étoient de parfaitement belles danses, & que les personnes qui seront curieux de les sçavoir, pourront avoir recours à la Choregraphie.

34. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « Du plié et du Tendu »

Du plié et du Tendu Lorsqu’on saura bien les cinq positions, on se placera à la première, on pliera les genoux le plus bas et le plus lentement possible, sans lever les talons, ayant toujours les pieds à plate terre, observant qu’en pliant il faut que les genoux tombent en dehors et dans la direction de la pointe des pieds, avançant la ceinture et faisant bien attention que le corps et la tête ne fasse aucun faux mouvement, ce qu’on doit répéter de même, tant du pied droit que du pied gauche. […] [NdA] L’usage d’une boîte d’une invention très simple m’a mis à même de redresser parfaitement les genoux d’un enfant, âgé de huit à neuf ans, qui était tellement bancroche qu’étant debout, les deux jarrets bien tendus, ses deux genoux se touchaient, et il y avait treize pouces de distance d’un pied à l’autre.

35. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XI. Des Révérences de differentes façons. » pp. 29-34

Premiere attitude de la Reverence en avant veue de Face Je commencerai par celle en avant : le corps droit, glissez le pied devant vous, soit le droit ou le gauche, (mais je dis le pied droit pour m’assujettir à mes Figures démonstratives qui en parlent,) pour le passer à la proportion ordinaire qui est la quatriéme Position, telle qu’elle est representée par ces deux Figures qui expriment dans leurs attitudes la droiture du corps, desquelles le pied est passé devant, afin de vous faire remarquer que le corps ne se doit incliner ou plier qu’après que vous aurez commencé de passer le pied, parce que le corps suit la jambe, & qu’elle se doit faire de suite, ce qui se voit par les deux autres Figures qui sont pliées. Je dis donc que vous devez passer le pied doucement devant vous, en laissant le corps posé sur le pied de derriere, duquel son genouil est obligé de se plier par le poids du corps : au lieu que la jambe qui est devant doit être fort étenduë : mais l’inclination du corps se fait de suite plus ou moins profonde selon la qualité des personnes que vous saluez, & la tête même s’incline, ce qui est encore une des parties essentielles de la reverence, en vous pliant la ceinture, n’étendez pas le genouil de la jambe qui reste derriere, parce que cela feroit lever la hanche, & de plus vous feroit paroître le corps de travers, au lieu qu’étant comme je vous le démontre, toutes les parties se soutiennent par leur opposé : mais lorsque vous vous redressez, que ce soit avec la même douceur que vous vous êtes plié : & en vous redressant, laissez poser le corps sur le pied de devant, ce qui donne la liberté à celui de derriere d’agir, soit pour aller en avant, ou se porter à côté pour faire une seconde reverence qui se fait ordinairement en arriere, ce que j’expliquerai dans la maniere de faire les reverences en entrant dans un appartement. […] Effacer signifie que vous vous tournez à demi du côté qu’elles sont, mais en glissant devant soi le pied qui se trouve de leur côté, soit à droit, soit à gauche : en se pliant de la ceinture & s’inclinant la tête du même tems, ainsi que j’ai tâché de l’exprimer dans cette Figure. […] Reverence de côté saluant du costé gauche Elle saluë du côté gauche, ainsi c’est le pied gauche qui s’est glissé devant ; ce qui s’observe de même du côté droit : mais comme cette reverence se pratique en differens lieux, elle mérite que je fasse ressentir les endroits où on la doit faire avec plus d’attention.

36. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre XII. De la maniere de faire les bras avec les Pirouettez. » pp. 243-246

Figure preste à faire le piroëté Mais comme ce pas est ordinairement prevenu par un autre pas qui vous prepare à faire le suivant, comme un coupé : par exemple, en posant la pointe du pied, ou une ouverture de jambe qui se termine la jambe en l’air, ces differens pas vous conduisant à faire le Piroüetté, je vais donc vous donner la maniere d’en faire les bras : aussi pour que vous soyez instruit plus intelligiblement, j’ai mis cette Figure qui en exprime les parties les plus essentielles & par laquelle vous devez comprendre plus facilement les mouvemens, que les bras doivent faire. Cette Figure est posée sur le pied droit, 1. la jambe gauche en l’air, 2. le bras droit étendu, 3. le bras gauche plié, 4. la tête tournée du côté gauche 5. Mais lorsque vous pliez sur le pied droit & que le gauche du même tems se croise (ainsi que je l’ai deja dit dans la maniere de le faire) en vous relevant sur la pointe des pieds, le bras s’étend en faisant un rond du coude & du poignet : de même que ces mots, rond du bras fait entier, l’expriment, ce qui accompagne le corps dans le tour qu’il fait, & le bras se tournant doucement de bas en haut un tour entier, revient dans la même attitude qu’il est dans cette figure. Vous devez aussi observer que votre tête soit fort droite, pour conserver le corps dans son équilibre ; parce qu’il doit tourner sur un seul pied comme sur un pivot, & c’est ce que j’ai tâché d’exprimer dans ma Figure, en la faisant porter à plomb sur un seul pied, & regarder le bras gauche pour le conduire avec la justesse & la douceur que demande cette action.

37. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre II. De la maniere de bien marcher. » pp. 4-8

Je suppose que vous ayez le pied gauche devant, comme la Figure l’a démontré, il faut appuyer le corps dessus & du même tems le genouil droit se plie & le talon se leve par le mouvement que le corps fait en se posant dessus la jambe gauche, & par consequent fait lever la droite, ce qui se fait par son genouil, qui étant plié cherche à s’étendre, ce qu’elle fait en se passant devant vous. Mais observant de ne la pas porter plus loin que la grandeur ou distance du pied entre les deux mêmes, ce qui est la proportion du pas, mais il faut poser le talon avant la pointe ; ce qui fait avancer le corps sur le pied que vous posez, au lieu que si vous posiez la pointe la premiere elle rejetteroit le corps en arriere, & vous fatigueroit infiniment. Les jambes doivent être fort étenduës dans leur tems, les hanches fort tournées en dehors, parce que les autres parties inferieures se tournent d’elles-mêmes, ce qui est incontestable, d’autant que cette jointure commande & dispose des genoux & des pieds : ce que je viens de dire que les jambes doivent être étenduës dans leur tems, c’est lorsque vous passez l’une ou l’autre, d’étendre fort les genoux, ce qui vous empêche de croiser vos pas : ce feroit un défaut auquel plusieurs personnes sont sujetes faute d’attention : ayant aussi les genoux en dehors & les jambes étenduës, cela empêche le penchant qu’ils auroient à devenir cagneux, & même remet ou accoûtume la rotule dans une meilleure situation. […] Quant au maintien des bras, il faut les laisser étendus à côté du corps en observant seulement que lorsque vous faites un pas du pied droit, c’est le bras gauche qui fait un petit mouvement en devant, ce qui fait le balancier & même cela vient naturellement. […] Le pas étant de passer le pied devant, ou en arriere, & de côté ; ce qui s’entend d’un pied comme de l’autre, quant à la maniere de marcher ; mais en fait de danse le nom de pas renferme plusieurs pas ensemble, & qui sont quelquefois differentiez de plusieurs mouvemens, qui cependant ne compose qu’un pas.

38. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre VI. De la troisiéme Position. » pp. 15-16

Troisieme Position Cette Position est pour les pas emboëtez & autres pas : on la nomme emboëture, & ce n’est pas sans raison : c’est que cette Position n’est parfaite, que lorsque les jambes sont bien étenduës l’une près de l’autre : ce qui fait que les deux jambes & les pieds étant bien serrez, l’on ne peut voir de jour entre deux : ainsi elles se joignent comme une boëte, aussi j’ai tracé cette Figure avec soin, pour qu’on la comprenne plus facilement, & que l’œil qui est le miroir de l’ame donne plus de force à mon expression, en conduisant plus aisément le Lecteur à cette intelligence claire que je desire lui donner. Elle est posée sur les deux pieds dans son à plomb, le pied gauche devant, mais croisé devant le talon au droit du cou de pied, tel qu’il est démontré par cette Figure.

39. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre VII. De la quatriéme Position. » pp. 17-19

Elle est posée dans le même goût des autres, à l’exception des pieds dont le gauche est devant, & le droit derriere. Mais quoi qu’elle ne paroisse pas si sensible pour voir la distance qu’il doit y avoir entre les deux jambes, que si elles étoient une de profil ; on voit bien pourtant par le point de perspective que le pied gauche est plus avancé que le droit : & de plus, ce qui m’a engagé de les mettre de face, c’est qu’on en voit mieux toutes les parties. On doit observer dans cette Position que les deux pieds soient l’un devant l’autre, & sur une ligne droite sans les croiser, & sur tout en dansant ; en ce que lorsque l’on prend un mouvement, & que l’on croise le pied quand on va en avant, il arrive que l’on ne se releve pas avec la même facilité, outre que le corps sort de son équilibre, ce qui fait faire des contorsions. Quant à marcher, si l’on croise les pieds, cela fait aller de travers & dérange le corps, c’est à quoi on ne peut trop prendre garde : il est vrai que cela dépend aussi des soins du Maître ; car dans les commencemens on contracte quelquefois de mauvaises habitudes, dont par la suite on a toutes les peines du monde de s’en défaire ; & quelque bon cependant que soit le Maître, si l’Ecolier ne travaille de son côté à s’en corriger, il ne peut y réüssir.

40. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre VIII. De la cinquiéme Position. » pp. 20-21

Mais pour la bien faire, il faut que le talon du pied qui croise ne passe point la pointe de celui qui est derriere, ce qui seroit contre les regles ; car le corps ne se trouveroit pas dans son à plomb, outre que votre pied se croisant plus que la pointe, le pied qui marche reviendroit en dedans : c’est ce que l’on peut voir dans cette Figure, elle n’est croisée qu’autant que la regle le permet : dans toutes ces Positions j’ai observé de poser le corps d’à-plomb sur les deux jambes, ce qui fait voir par la distance qui s’observe que l’on peut lever un pied en se posant le corps sur l’autre sans faire de mouvement forcé ; je ne parle pas des fausses positions, parce qu’elles m’ont paru inutiles pour les jeunes personnes qui apprennent, je laisse ce soin aux Maîtres qui conduisent leurs Ecoliers ; & de plus c’est qu’elles ne se trouvent guere que dans les pas en tournant, ou dans les pas de Ballet.

41. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Errata »

en laissant tomber le pied droit, lisez, en se laissant tomber sur le pied droit. […]  14. au second pas de votre pas de Bourrée qui est du pied droit, lisez, qui est du pied gauche.

42. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « De la manière de marcher »

De la manière de marcher On marchera de la manière la plus naturelle et sans affectation, levant le pied droit en avant, le jarret et le cou-de-pied tendus, la pointe basse, le corps soutenu par la partie gauche, conservant l’équilibre ; on posera le pied à plate terre à la quatrième position, portant ensuite le corps sur la partie droite en avant, le pied gauche se portera également à la quatrième position, ayant soin que les deux talons passent près l’un de l’autre, sans se toucher ni se croiser, observant de parcourir une ligne droite.

43. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXIII. Des agrémens que l’on peut faire dans le Menuet, & l’attention qu’il faut avoir pour le figurer également. » pp. 92-98

Ayant fini votre pas de Menuet en avant, & le corps posé sur le pied gauche, vous approchez le pied droit auprès vous pliez, & vous vous relevez du même tems, ensuite vous glissez le pied droit devant jusqu’à la quatriéme position, & vous élevés dessus, & faites un jetté échapé du pied gauche, & reprenez votre pas de Menuet ; mais pour se mettre dans l’habitude de le faire facilement, c’est de s’exercer, d’en faire plusieurs alternativement avec un pas de Menuet, & lorsque vous avez acquis cette facilité de les faire, vous les placez dans les endroits convenables, où ils font un effet tout des plus gracieux : par exemple, en presentant la main lorsque vous avez fini votre pas de Menuet en revenant du côté gauche, & en allant à la Demoiselle, vous levez le bras droit, comme je l’ai déja dit, dans la maniere de presenter les mains dans ce même tems à la place d’un pas de Menuet en avant, vous faites ce tems qui doit être fort soûtenu, on peut dans ce même tems faire un petit mouvement du corps, & la tête fait aussi une legere inclination, & le corps & la tête se redressent en faisant le jetté échapé, & vous reprenez de suite vôtre pas de Menuet, en continuant la Figure que vous devez faire. Je dis un jetté échapé ; parce que lorsque vous avez fait ce tems soûtenu, & que vous vous êtes élevez dessus le droit les jambes étenduës, aussi-tôt le genoüil droit se plie, qui par son mouvement rejette le corps sur la jambe gauche qui se passe doucement devant, en se laissant tomber sur son pied : ce qui ne se peut appeller autrement, d’autant qu’il n’est sauté qu’à demi. […] Mais le pied fait tout le contraire de la main, puisque dans le tems que vous relevez sur la pointe du pied droit, c’est dans ce même tems que vous frapez ; ainsi on doit plier sur la fin de la derniere mesure, pour se trouver à portée de relever dans le tems que vous frapez : la cadance s’exprime de deux manieres en dansant, sçavoir les pas qui ne sont que pliez & élevez sont relevez en cadence, mais ceux qui sont sautez doivent tomber en cadence.

44. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre second. Étude des jambes » pp. 40-51

À la seconde position, la distance qui existe d’un talon à l’autre n’est que de la longueur du pied. À la troisième position, les pieds ne doivent être croisés qu’à moitié. […] Dans les arabesques, et dans diverses attitudes, les pieds ne doivent pas être entièrement tournés ; sans cela ces positions n’auraient point de grâce. […] Le mouvement du cou-de-pied est celui qui consiste dans l’élévation et l’abaissement de la pointe du pied. […] Il est impossible que les genoux et les pieds se meuvent, si les hanches ne se tournent pas les premières.

45. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Des manières de civilités. » pp. 138-159

Étant placé comme pour marcher en avant, on lâchera un genou qui se tendra en portant le pied à la quatrième position en arrière ; le corps se posera consécutivement dessus, et on ramènera la jambe restée en avant, la pointe du pied basse ; lâchant le genou, on la passera à la première position, continuant cette marche en arrière. […] Le cavalier exécutera ce salut doucement et continuement ; selon qu’il voudra se diriger pour se placer devant quelqu’un, il exécutera des dégagemens de pied à droite, à gauche ou en arrière. Pour cet effet, il dégagera un pied, le posant à la seconde position ; le corps se posant dessus, s’inclinera dans l’ordre ci-dessus, ramenant en même tems l’autre jambe, en tirant la pointe du pied à terre, pour la rentrer devant à la troisième position, où elle arrivera en même tems que le corps plié qui se relevera doucement. […] Selon que le cavalier voudra se tourner pour se placer devant les personnes qu’il voudra saluer, il dégagera le pied de côté par une fausse position, c’est-à-dire qu’il tournera le pied en dedans plus ou moins, suivant qu’il devra se tourner : ce pied présenté en dedans, le corps tournera en suivant la même direction, pour se trouver tourné lorsque le pied sera posé ; il ramènera aussitôt l’autre jambe devant, en saluant en même tems, comme il est démontré ci-dessus. […] Les dames exécuteront cette révérence doucement et continuement ; elles exécuteront egalement les dégagemens de pied à la seconde bonne ou fausse position, présentant la pointe du pied en dedans plus ou moins, selon qu’elles devront se diriger ; passant l’autre jambe à la quatrième derrière, elles exécuteront la même révérence selon que nous l’avons démontré ci-dessus.

46. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « Différentes manières de saluer »

Révérence ordinaire d’un jeune homme Il se placera à la première position, le corps droit, les bras tendus naturellement sur les côtés, sans les raidir ni les abandonner avec nonchalance : s’il a un chapeau il lèvera le bras droit, et prenant son chapeau de la main droite, il le laissera aller tendu de côté, inclinant la tête, le menton touchant la poitrine et pliant du milieu du corps et non de la ceinture, les jarrets tendus ; il laissera tomber naturellement ses bras en avant, sans également les raidir, (voyez planche huitième ) et, en se relevant, son corps, sa tête et ses bras se replaceront dans la même position qu’ils étaient avant la révérence, laissant aller le pied gauche à la quatrième position en arrière. […] Révérence de deux personnes se rencontrant dans la rue ou sur un chemin Lorsqu’une demoiselle rencontrera dans la rue quelqu’un qu’elle voudra saluer, si c’est une personne dont on ne diffère aucunement, soit par l’âge soit par la condition, et que l’on ne veuille pas s’arrêter, étant près de la personne qu’elle veut saluer, elle portera le pied droit à la deuxième position, et rapprochant de suite le pied gauche à la première position, elle fera la révérence, et si c’est un jeune homme, il fera sa révérence de même, ôtant son chapeau de la main droite, et laissant tomber son bras tendu sur le côté ; il aura l’attention de céder le haut du pavé à la personne qu’il voudra saluer, supposé que ce soit une dame ou une demoiselle : s’il veut s’arrêter, il ira droit à elle, en la saluant de manière ordinaire ; et, ayant fini la conversation, il portera son pied droit à la deuxième position, [puis] rapprochant son pied gauche à la première position, il fera la révérence : si la personne diffère soit par l’âge, soit par la condition, soit par le sexe, il aura soin de donner le haut de la rue, et de prévenir par sa révérence la personne qu’il voudra saluer.

47. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « De la danse »

Le plié, c’est fléchir les genoux, comme le démontre la planche deuxième  ; le glissé, soit qu’il s’exécute en avant, en arrière, à droite ou à gauche, est l’action de changer le pied d’une position à l’autre sans abandonner terre, ce qui s’exécute ordinairement avec le plié ; le marché et le tendu sont de porter les pieds dans les différentes positions, la pointe du pied basse, le jarret et le cou-de-pied tendus ; le sauté, c’est s’élever par un mouvement rapide, soit sur une jambe, soit sur l’autre ou sur les deux ensemble : on verra, dans la description suivante, des différents genres de danses, l’application et l’emploi des pas ci-dessus désignés.

48. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Appendice à l’ouvrage — Premiers exercices » pp. 109-114

Dans la seconde position les deux jambes sont écartées, mais seulement de la longueur du pied. […] À la troisième les pieds sont croisés à moitié et se touchent. […] La quatrième position est à peu près la même que les précédentes, excepté que les pieds se croisent sans se toucher. […] À la cinquième les pieds sont croisés en entier. […] Le pas ne doit avoir que la longueur du pied.

49. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre V. De la deuxiéme Position. » pp. 13-14

Deuxieme Position Cette seconde Position démontre par sa situation la distance qu’il faut observer dans les pas ouverts qui se font en allant de côté, elle est representée les deux jambes écartées ; mais ils ne le doivent être que de la longueur du pied distant entre les deux, ce qui est la juste proportion du pas & la vraie position du corps sur les deux jambes, qui se voit par les épaules qui ne sont pas plus hautes l’une que l’autre ; c’est pourquoi le corps se trouve dans la facilité de se poser sur l’une des deux jambes sans faire aucun mouvement forcé, comme elle sert pour les pas ouverts qui se font de côté conjointement avec la cinquiéme, qui sont celles que l’on met en usage pour aller de côté ; la cinquiéme étant pour les pas croisez. Il faut considerer que les deux pieds soient sur une même ligne, les jambes étenduës, & les pieds tournez également en dehors, pour que le corps se trouve posé sur les deux jambes, de même qu’à la premiere Position.

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