Après la première Musique Qui fut tout à fait harmonique, Mercure, Pallas et Vénus, Sur le Théâtre intervenus, Firent, entre eux, un Dialogue, Qui du sujet est le Prologue, Où ces belles Divinités, En Vers par elles récités, Prétendent donner la victoire, L’une à l’Amour, l’autre à la Gloire : Pallas, avec son sage Esprit, Le parti de la Gloire prit, (Seul but des Lettres et des Armes ;) Et Venus avec ses doux charmes À qui tant de cœurs font la cour, Ne parla qu’en faveur d’Amour, Chacune dans leurs contreverses, Alléguant des raisons diverses : Enfin, ne pouvant s’accorder, Mercure, sans rien décider, Leur fait accepter pour Arbitre Louis, qui mérite le titre Du Roi qui le plus judicieux Qui soit sous la rondeur des Cieux, Roi, qui dans la fleur de son âge Est aussi charmant qu’il est sage, Et dont ces trois Divinités Prônant les hautes qualités, À son honneur cent choses disent Et ses Vertus immortalisent. […] La jeune Dame de Vibray, Laquelle, pour dire le vrai, Et bien parler comme il faut d’elle, À la gloire d’être fort belle, D’honnêtes Gens m’ont dit cela, Car je ne la vis pas bien là.
J’ai dit aussi qu’il y avoit d’autres chassez, mais comme je n’en ai point trouvé de cette sorte dans aucune danse de Ville, je ne parlerai pas de la maniere d’y faire les bras.
Je n’ai pas parlé de la maniere de faire les bras avec les tours de jambe, & avec les ouvertures de jambe ; parce que ce sont de ces actions, où les bras comme le corps doivent observer de la tranquillité.
Mais on est attaché à un usage plus facile, on garde une face emprûntée qui ne dit rien, et la danse qui s’en ressent nécessairement ne parle pas mieux ; elle est totalement inanimée. […] De telles leçons feroient parler la danse et raisonner le danseur ; il apprendroit à peindre en apprenant à danser, et ajouteroit à notre art un mérite qui le rendroit beaucoup plus estimable. […] Orphée et Linus, suivant Quintillien, en parloient dans leurs poèsies : mais à quoi servoient-ils dans ce tems-là au théatre ? […] Les auteurs ne s’expliquent point, et ne parlent que des acteurs. […] Je passe chez les Romains : Plaute et Térence ne me parlent point des masques destinés aux pantomimes.
Mais on est attaché à un usage plus facile, on garde une face empruntée qui ne dit rien, & la Danse qui s’en ressent nécessairement ne parle pas mieux ; elle est totalement inanimée. […] Il n’est donc question que de faire parler à la Danse un langage plus ou moins élevé, suivant la dignité du sujet & l’espece du genre. […] De telles leçons feroient parler la Danse & raisonner le Danseur ; il apprendroit à peindre en apprenant à danser, & ajouteroit à notre Art un mérite qui le rendroit beaucoup plus estimable. […] les Auteurs ne s’expliquent point, & ne parlent que des Acteurs. […] Je passe chez les Romains ; Plaute & Térence ne me parlent point des masques destinés aux Pantomimes.
À peine tu parles, tu engendres ce qu’il faut ! […] … Leurs mains parlent, et leurs pieds semblent écrire. […] PHÈDRE Parle, parle… Je vois l’abeille sur ta bouche, et la danseuse dans ton regard ! ÉRYXIMAQUE Parle, ô Maître dans l’art divin de se fier à la naissante idée ! […] … Parle !
Je ne parlerai point des différens ordres d’architecture qui peuvent entrer dans la composition de cet édifice, et contribuer à sa magnificence. […] Les pièces dont j’ai parlé plus haut et que je crois absolument nécessaires seroient placées au dessus de la distribution que l’on nomme retirade. […] Mais j’ai crû pouvoir parler avec quelqu’assurance de tout ce qui tient au goût, à la commodité, à la sûreté des salles de spectacles. […] D’après tout ce que j’ai dit, il est aisé de voir que j’ai parlé d’un vaste monument élevé aux arts et dont la construction peut immortaliser les artistes. […] Au reste il ne faudroit pas que ce plan fut adopté par la faveur ; là, où le mérite parle, l’intrigue et la cabale doivent se taire.
Ie laisse aux partisans de ce digne Orateur, (qui auront quelque dessein de s’opposer à la ruyne de cest exercice) l’vsage de telles inuentions, il me suffit que ma plume les face voir inutiles au subiect que i’ay pris, & dont il est temps que ie parle. […] Ayant tiré le chapeau de la main gauche deuant la compagnie & iceluy porté negligemment sur la cuisse, sans baisser la teste, tenant tousiours la veuë esgalle de sa hauteur, faut apres auoir tant soit peu plié les genoux, faire porter du pied droict vn pas plus en arriere qu’à costé, la iambe bien tenduë, puis en pliant à loisir le genoüil de l’autre, la faire suiure quasi derriere sur le mouuement du pied, & à l’instant sans se forcer, glisser l’autre par dessus, & lors que les molets des iambes viendront à se ioindre, sans s’arrester que bien peu sur ceste action, faire plier auec la mesme douceur les deux genoux, & en desgageant comme insensiblement la iambe gauche, la pointe du pied releuee, se tourner vis à vis, du costé où doit estre la femme, afin de faire la mesme reuerence de l’autre pied, puis baissant vn peu la teste auec le corps faut baiser la main pour prendre celle de la femme, & se couurant, commencer gayement en obseruant vne mesure vn peu viste : i’entends quand l’Escolier sera bien asseuré sur ce qui suit, auquel alors & non plustost, il faudra monstrer l’action qui doit estre obseruee pour prendre vne Dame, & la prier de danser, dont sera parlé cy apres à la gaillarde. […] Il m’a semblé inutile de parler icy par le menu du surplus de la suitte des bransles ; Parce qu’outre qu’on ne les met que rarement en vsage, on s’amuse bien plus à s’entretenir qu’à les danser serieusement, d’ailleurs que les pas & les actions qu’on y fait obseruer aux Dames, dont sera parlé cy apres, peuuent seruir de regle. […] Au surplus, lors que l’Escolier sera capable de danser en compagnie, il luy faut apprendre les actions qui suiuent pour prier vne Dame de danser ; Ayant donc tiré le chapeau, qu’il portera sur le busque du pourpoint, il fera quelques demarches graues, apres lesquelles venant à s’approcher, il coulera doucement le pied droict deuant l’autre, pour faire vne reuerence, comme celle dont i’ay parlé pour aborder vne compagnie, & baissant vn peu la teste auec le corps, pour baiser la main & prendre celle de la femme, il l’amenera au bas bout, vis à vis de la compagnie, où estant il fera vne reuerence, comme on luy a enseigné à la Courante, puis reprenant la femme par la main, la conduira iusques au milieu de la salle, & là s’il y a quelque personne qualifiee il refera la mesme reuerence, sinon qu’il saluë la femme seulement : Puis prenant son chemin vers la main droicte en remettant son chapeau, fera trois ou quatre demarches, de la façon qu’il a esté dict cy dessus, auant que prendre la cadance pour commencer, & venant à finir, que ce soit d’vne reuerence deuant la Dame, mais ne faut pas oublier d’en faire vne auparauant deuant la compagnie, en cas qu’il y ait comme ie vous ay dict, quelqu’vn qui vous y obligeast, ny à ramener la Dame en sa place, le tout auec des pas & des demarches qui ne soient pas timides. […] Or comme les susdites danses sont sans doute les plus receuës : aussi apportent elles auec plus d’auantage quelque honneur du profit qu’on peut faire en leur escole, & quiconque suiura ce que i’en ay enseigné qu’il s’asseure d’en acquerir vne action toute belle, & assez de cognoissance pour ne la laisser corrompre par mauuaises habitudes, en cas que sa curiosité le portast à l’exercice des danses moins requises, desquelles il ne sera pas parlé quand à present, d’autant que le but principal où i’ay visé, n’a esté que de donner à vn Escolier la grace & la modestie, à quoy le surplus des danses sont inutiles.
Ce qui fait tableau en peinture, fait tableau en danse : l’effet de ces deux arts est égal, tous deux ont le même but à remplir, ils doivent parler au cœur par les yeux ; l’un et l’autre sont privés de la parole ; l’expression des têtes, l’action des bras, les positions mâles et hardies, voilà ce qui parle en danse comme en peinture ; tout ce qui est adopté par la danse peut former des tableaux, et tout ce qui fait tableau dans la peinture peut servir de modèle à la danse, de même que tout ce qui est rejetté par le peintre doit l’être par le maître de ballets. […] Ce peintre, en artiste habile, ne se fut pas arrêté à peindre de petites choses, ni toutes les circonstances froides et minutieuses qui accompagnent ordinairement la vie privée ; il eut, ainsi que moi, choisi tous les instans d’éclat et tous les momens où les grandes passions auroient été en mouvement ; ce sont elles qui fournissent les couleurs et les pinceaux, et qui, en faisant parler la toile, semblent encore faire mouvoir les personnages. […] Il a fallu, en effet, que je renoncâsse au méchanique de la danse, pour faire briller la pantomime ; il faut que les danseurs parlent, qu’ils expriment leurs pensées par le secours des gestes et par les traits de la physionomie ; il faut que tous leurs mouvemens, que toute leur action, leur silence même, soient significatifs, éloquens, et adaptés avec précision aux traits caractérisés de la musique et à la mesure variée des airs. […] Electre vole aux pieds de son père, lui parle, le serre dans ses bras, mais le trouvant glacé et couvert du voile éternel de la mort, elle recule épouvantée et se livre aux transports d’une affliction vive et fortement sentie. […] Oreste, qui voit ses sœurs et leurs femmes en deuil, demande à Electre la cause d’un appareil aussi lugubre ; elle vent parler ; les pleurs et les sanglots étouffent sa voix.
Je ne parle ici que de celle qui l’est, de celle, pour désigner par un seul trait, que la mauvaise voudrait faire croire ridicule.
Nous avions déjà parlé d’elle ici même en des termes en somme mesurés, voire hésitants : on est si étonné de voir bien danser qu’on commence par se méfier un peu de sa première impression.
Robinet, lettre du 4 octobre 1665 Mais, pour achever ce Chapitre Et pour dépêcher notre Épître, Parlons de l’IN-PROMPTU follet ALIAS du joli Ballet Qu’on fit et dansa le Jour même, Par une diligence extrême, Qui montre qu’un simple FIAT Suffit à notre POTENTAT, Comme aux DIEUX dont il est l’IMAGE, Plus digne d’encens et d’hommage.
Puis il parle d’un mauvais roman qu’il a lu pour faire plaisir à Thérèse Elssler qui s’intéressait à l’auteur. […] Les deux femmes auraient pu se parler à mi-voix ; elles ne le font pas. […] Dites-lui tout cela, si vous avez l’occasion de lui parler de moi et de nos relations. […] Il en parle avec respect, avec dévotion. […] Un jour il parle en termes mystérieux d’un arrangement qu’il a conclu avec Rothschild en faveur de Fanny.
Ces Philosophes & bien d’autres parlent aussi des concerts que l’on entendoit dans les Isles inhabitées & dans les Forests, dont le Lecteur néanmoins croira tout ce qu’il lui plaira, ne rapportant ce que j’en ai trouvé dans ces Auteurs, que par rapport au sujet que je traite. […] Je trouve qu’il s’en faut beaucoup que l’Auteur de l’Histoire des Oracles, faite en 1686, ait appris au Public tout ce que son élégante plume auroit pû écrire sur ce sujet, puisqu’il ne parle pas des magnificences de leurs Temples, comme celui de Jupiter Hammon, situé dans les déserts de la Lybie, qui a passé pour l’une des sept merveilles du monde, construit par l’ordre de Bacchus à son retour de la conquête des Indes, & dont la statue étoit faite d’une seule émeraude, & la corne de bélier qu’il avoit sur sa tête, étoit d’une pierre très précieuse de couleur d’or, qui produisoit, selon Quinte-Curce & Diodore, des effets merveilleux ; & de la fontaine appelée l’Eau du Soleil, qui se trouva près de ce Temple, dont les eaux sont tiédes le matin, froides à midi, & toujours bouillantes à minuit. […] Je crois avoir assez éclairci cette matiere, pour faire connoître en quoi les anciens Auteurs qui en ont parlé, ont fait consister cette prétendue Musique élémentaire & magique, & dont je n’ai traité, malgré toutes ces preuves, que par raport à l’Histoire Générale de la Musique ; sçachant bien que toutes ces opinions qui ont rapport aux fables de l’Antiquité, ne sont plus du goût du siécle, qui est entierement désabusé de toutes ces erreurs : mais il est bon de tout sçavoir.
Ses sons foibles & inarticulés avoient besoin d’être soutenus par la Musique & d’être expliqués par la Poésie, ce qui équivaut sans doute à l’espece de Héros d’Armes du Théatre, au Crieur public dont je viens de vous parler. […] Lorsque les Danseurs animés par le sentiment, se transformeront sous mille formes différentes avec les traits variés des passions ; lorsqu’ils seront des prothées, & que leur physionomie & leurs regards traceront tous les mouvements de leur ame ; lorsque leurs bras sortiront de ce chemin étroit que l’école leur a prescrit ; & que parcourant avec autant de grace que de vérité un espace plus considérable, ils décriront par des positions justes les mouvements successifs des passions ; lorsqu’enfin ils associeront l’esprit & le génie à leur Art ; ils se distingueront ; les récits dès-lors deviendront inutiles ; tout parlera, chaque mouvement dictera une phrase ; chaque attitude peindra une situation ; chaque geste dévoilera une pensée ; chaque regard annoncera un nouveau sentiment ; tout sera séduisant parce que tout sera vrai, & que l’imitation sera prise dans la nature. […] L’Acte des Fleurs ; l’Acte d’Eglé dans les Talents Lyriques ; le Prologue des Fêtes Grecques & Romaines ; l’Acte Turc de l’Europe galante ; un Acte entr’autres de Castor & Pollux, & quantité d’autres, où la danse est, ou peut être mise en action avec facilité & sans effort de génie de la part du Compositeur, m’offrent véritablement des Ballets agréables & très-intéressants ; mais les Danses figurées qui ne disent rien ; qui ne présentent aucun sujet ; qui ne portent aucun caractere ; qui ne me tracent point une intrigue suivie & raisonnée ; qui ne font point partie du Drame & qui tombent, pour ainsi parler, des nues, ne sont à mon sens, comme je l’ai déjà dit, que de simples divertissements de Danse, & qui ne me déploient que les mouvements compassés des difficultés méchaniques de l’Art.
Parlez-moi du lion qui est là-bas, à droite, assis négligemment sur un canapé, les pattes croisées. […] Parlez maintenant d’une actrice à une mère de famille : celle-ci va évoquer l’existence la plus fantastique, les séductions les plus dangereuses, si bien que toute jeune fille devant cette chaste indignation de sa mère, se prendra à rêver un monde d’amours, de coquetteries, de chants, de parfums à faire descendre un saint du ciel pour se damner dans un boudoir. […] Sans parler de la cause de leur beauté, qu’elles plaident chaque soir devant la rampe, les actrices poussent souvent l’amour de la justice jusqu’à plaider à tout propos, et signent toujours dans leur désintéressement, moins de billets doux que de papiers timbres.
Ne parlons pas de sanction ! […] On dirait qu’il s’écoute et n’écoute que soi ; on dirait qu’il ne voit rien, et que les yeux qu’il porte ne sont que des joyaux, de ces bijoux inconnus dont parle Baudelaire, des lueurs qui ne lui servent de rien. […] Si j’ai parlé de cet art, en me tenant à ces considérations très générales, c’est un peu avec l’arrière-pensée de vous conduire où je viens à présent. […] Mais songez que, pour maint grand artiste une œuvre n’est jamais achevée ; ce qu’ils croient être leur désir de perfection n’est peut-être qu’une forme de cette vie intérieure toute faite d’énergie et de sensibilité en échange réciproque et comme réversible, dont je vous ai parlé. […] Quant à moi, qui ne vous ai parlé, et bien surabondamment, que de la Danse abstraite je ne puis vous dire combien j’admire le travail d’intelligence qu’a accompli Argentina quand elle a repris, dans un style parfaitement noble et profondément étudié, un type de danse populaire qu’il arrivait qu’on encanaillait facilement naguère, et surtout hors d’Espagne.
Le sentiment, cet être imaginaire dont on parle tant, qu’on veut placer partout, qu’on décompose sans cesse sans l’éprouver, sans le définir, sans le connaître, le sentiment a prononcé en faveur des hautes-contre. […] (G) On appelle aussi cantate, la pièce de Musique vocale accompagnée d’instruments, composée sur le petit poème de même nom dont nous venons de parler, et variée de deux ou trois récitatifs, et d’autant d’ariettes. […] (B) En un mot toute la poésie lyrique n’était proprement que des chansons : mais nous devons nous borner ici à parler de celles qui portaient plus particulièrement ce nom, et qui en avaient mieux le caractère. […] Il prend toujours la teinte, si on peut parler ainsi, du tempérament des diverses nations. […] Mais qu’il soit permis de parler sans déguisement dans un ouvrage consacré à la gloire et au progrès des Arts.
Parlez de suite. […] Ne voudriez-vous pas venir lui parler de vos éclairages changeants. […] Une dame vint s’asseoir à côté de moi et se mit à me parler. […] Comme, à cause des riches coloris du vêtement du haut mandarin, on en était venu à parler de moi et de mes danses colorées, mon amie dit à son voisin : — Vous ne connaissez sans doute pas Loïe Fuller ?
Les grands hommes renaissent, les événements mémorables se retracent ; les couleurs parlent, la toile respire.