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64. (1921) Théophile Gautier et le ballet romantique pp. 149-162

C’est à cette grande révolution théâtrale que fut intimement mêlé Théophile Gautier, le poète d’Émaux et Camées, tant par son action de critique que par son effort créateur. […] Quand elle entre en scène, c’est toujours la blanche vapeur baignée de mousselines transparentes, la vision aérienne et pudique, la volupté divine que vous savez ; mais, au bout de quelques mesures, la fatigue vient, l’haleine manque, la sueur perle sur le front, les muscles se tendent avec effort, les bras et la poitrine rougissent : tout à l’heure c’était une vraie sylphide, ce n’est qu’une danseuse, la première danseuse du monde si vous voulez, mais rien de plus… » Cette peinture impitoyable du déclin de Taglioni est faite pour servir de repoussoir à l’apothéose de la rivale heureuse. […] Qui s’étonnerait, étant donné l’envoûtement produit sur le bon Théo par la bouche enfantine, les yeux de violettes, l’harmonie sans effort de la danse, de voir l’image de Carlotta fleurir tant de pages de l’œuvre formidable et parfaite du poète.

65. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Iphigenie en Tauride. Ballet tragique » pp. 235-256

Il arrive au secours de son ami ; l’un et l’autre font des prodiges de valeur ; ils tuent et renversent plusieurs soldats, mais accablés par le nombre, enveloppés de tous cotés, ils sont obligés de céder ; on les désarme, on les enchaîne, et malgré leurs efforts ils sont entraînés. […] Isménie fait encore d’inutiles efforts pour détourner son époux d’un dessein si barbare ; elle engage Iphigénie à joindre ses prières aux siennes, elle embrasse les genoux du cruel Thoas. […] Isménie accourt, l’arrête, et, en embrassant ses genoux, détourne pour un instant les coups, qu’il veut porter ; il jette sur elle des regards épouvantables, il veut en faire sa première victime ; Iphigénie lui arrête le bras ; mais n’écoutant que l’excès de sa rage, il s’élance de nouveau sur Oreste, et le traîne à l’autel malgré les efforts des Prêtresses secondées d Iphigénie ; il lève le bras pour lui porter le coup mortel.

66. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La mort d’agamemnon. ballet tragique. en cinq actes.  » pp. 141-169

Voulant dérober à tous les yeux sa situation et son trouble, elle ordonne au Messager de se retirer, et par l’effort violent qu’elle fait sur elle-même, elle lui sourit agréablement, et lui fait entendre que son message va mettre fin à ses douleurs et à ses infortunes. […] Ce Prince fait des efforts inutiles pour éloigner des présages aussi tristes ; mais Cassandre, qui a l’art de lire dans l’avenir, voit le palais ensanglanté ; elle y voit les Euménides accompagnées de la haine, de la vengeance et du Crime ; la mort suit cette troupe infernale. […] Agamemnon faisant un dernier effort se relève, justifie Cassandre, et déclare qu’Egisthe et Clytemnestre sont ses assassins ; puis se retournant vers ses enfans il les embrasse et meurt. […] Electre, à la vue du poignard encore tout fumant du sang d’Agamemnon, frémit et exhale sa fureur, puis elle retombe dans sa première tristesse ; Iphise et les femmes font de vains efforts pour la consoler.

67. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVI. » pp. 160-172

C’est dans l’instant où les Danaïdes sont précipitées dans les enfers qu’Hypermnestre paroit et vole sur les gouffres encore ouverts, mais ils se ferment à l’instant, elle se jette à genoux, elle gratte, pour ainsi dire, la terre et voudroit l’entrouvrir de nouveau ; ses efforts, ses larmes et son désespoir sont superllus. […] Ils luttent avec courage contre les efforts des Satellites, ils se réunissent et se disent les plus tendres adieux.

68. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 10 avril 1922. Comme quoi la danse est un art — ce qui s’en suit —. Un centenaire français célébré en Russie. »

Il affirma le système du grand ballet d’action à base de danse classique ; il exploita et amplifia magistralement la tradition renouvelée par la grande fièvre romantique de 1830, il appuya l’effort séculaire de l’école, il fut l’éducateur d’une lignée sans pareille.

69. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 29 janvier. Graine d’étoiles. Plante et fleur. — Grands sujets. — Inconvénients d’un beau titre. »

Après un rapide pas de bourrée, la danseuse dégage à la grande seconde et, pendant que ses bras impriment au corps un mouvement rotatoire, la jambe d’appui, par un effort du coup de pied, se détache de terre et, pointe basse, s’enlève.

70. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Hyménée et Cryséïs. Ballet anacréontique. » pp. 149-155

Les Corsaires débarquent, regardent avec avidité, et s’élancent sur leur proye ; Hyménée au désespoir, fait de vains efforts pour secourir sa maîtresse et la débarrasser des bras de ces ravisseurs.

71. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur les fêtes nationales] — Lettre ii. sur le même sujet. » pp. 116-121

Tel est leur empire, lorsqu’ils opèrent de concert, et qu’ils ont le bon esprit d’associer leurs efforts pour enfanter des prodiges.

72. (1881) Albine Fiori « Albine. Le dernier roman de George Sand — Sixième lettre. Juste Odoard à Mlle de Nesmes, à Lyon. » pp. 433-445

Je l’aurais volontiers accompagnée ; elle m’intéressait avec sa pâleur, ses yeux secs dilatés par une sorte d’effort surhumain. […] On le trouvait pédant et ennuyeux, mais je ne m’ennuyais pas de ses enseignements et j’en appréciais la justesse, car il savait me faire exécuter les choses les plus difficiles, sans fatigue et presque sans effort. […] Je n’eus aucun mal ; mais mon sauveur, ébranlé par l’effort qu’il avait dû faire en me recevant, avait perdu l’équilibre et il alla tomber à la renverse sur une espèce de treuil en fer qui manœuvrait les cordages.

73. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 5 mars. Pour le ballet français. Ballets russes ; ballets français. — Une variation de « Sylvia ». — « Fox-Péri ». — Juliette Péri. »

Ce choix est bon ; par lui l’effort moderne tend à se rattacher à la tradition française, la seule viable à l’Académie Nationale.

74. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « [Conclusion] »

Muni de toutes ces connaissances, l’artiste peut se livrer hardiment à l’effort de son génie ; mais qu’il s’attache surtout à faire un beau choix.

75. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre IV. Sur le même sujet. » pp. 24-29

La musique de la création du monde n’étoit point, disoit-il, de la musique ; c’étoit de nouveaux sons inspirés par une émanation divine ; c’étoit le miracle du génie, et l’effort d’une imagination embrasée par le feu céleste.

76. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XX et dernière. » pp. 213-241

Les contrastes de ce petit ba[let naissent d’eux-niêmes et sans effort ; tout m’y paroit-simple et naturel, et je me persuade que cette idée pouvant odnner naissance à une idée plus ingénieuse et mieux développée, l’on pourroit jetter beaucoup d’intérêt dans un genre que l’on a borné jusqu’à présent a imiter des Bambochades, ou des actions aussi triviales et aussi difformes. […] Ce n’est qu’avec le plus violent effort qu’il abandonne le plaisir et qu’il s’échappe de ses bras, pour se précipiter dans ceux de la Gloire. […] Lorsque je dis que l’on fait des ballets allégoriques, je ne prétends pas avouer que toutes les scènes de ces ballets doivent être chargées d’allusions ; une allégorie trop continuée paroitroit d’autant moins naturelle, qu’elle seroit un effort de l’art ; dailleurs les vapeurs d’un encens prodigué sans ménagement révolteroient ; un seul grain suffit lorsqu’il est offert par le coeur et qu’il est allumé au feu du sentiment. Toutes les scènes d’un ballet de ce genre doivent mener successivement à l’allégorie, sans embarras, sans effort, mais par une suite heureuse d’évenemens naturels qui conduisent insensiblement au dénouement ; et c’est le dénouement de ces sortes de ballets qui doit présenter dans un seul tableau les allusions et les allégories.

77. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « IV. Le mastic et le chausson » pp. 36-53

Le lendemain matin, le sieur Demeru, gardien de la salle, trouva Boismaison qui avait fait de vains efforts pour se délier, reçut de lui la confidence de l’aventure de la veille, en rit beaucoup pour sa part et ne manqua pas d’en égayer tout le théâtre. […] Chacun se dit in petto : « Un dernier effort, et j’enlève la place ! 

78. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre neuvième. Le maître » pp. 96-103

J’y découvris un charme séduisant, mais avec de nouvelles difficultés, et la manière de les surmonter m’encouragea dans le travail, en me faisant espérer que mes efforts ne seraient pas inutiles.

79. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre X. Neuvième et dernière objection : Défendre les Danses, c’est peine perdue. » pp. 208-214

si nous avions assez de foi pour nous transporter en esprit dans l’autre vie, et y voir les funestes suites des plaisirs défendus qu’on aura recherchés, et les heureuses suites des mortifications qu’on aura pratiquées et des maux qu’on aura soufferts patiemment pour l’amour de Dieu, faudroit-il faire tant d’efforts pour nous persuader de renoncer à des plaisirs qu’on ne peut guère se procurer sans offenser Dieu, et en particulier à celui des danses ; et ne nous rendrions-nous pas plus facilement à des vérités pour lesquelles le monde n’a tant d’opposition que parce qu’elles contredisent les désirs déréglés de la concupiscence ?

80. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur les fêtes nationales] — Lettre iii. sur le même sujet. » pp. 122-128

C’est en vain que les artistes ont fait de pénibles efforts pour donner à de froides conceptions, cet heureux dégré de chaleur qui attire l’ame et l’intéresse.

81. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse moderne »

Que la danse vive demande quelquefois des efforts qui influent d’une manière désagréable sur le visage du danseur ; 2°. […] On convient qu’il y a quelques caractères qui exigent le masque ; mais ils sont en petit nombre ; et ce n’est pas à cause des efforts prétendus qu’il faut faire pour les bien danser, que le masque devient nécessaire, mais seulement parce qu’un visage humain y serait un contre-sens ridicule.

82. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre X. » pp. 130-144

Je n’entends point au reste par le mot d’action, celle qui ne consiste qu’à se remuer, à se donner de la peine, à faire des efforts et à se tourmenter comme un forcené, pour sauter, ou pour montrer une âme que l’on n’a pas. […] La plus grande partie de ceux qui se livrent au théâtre, croient qu’il ne faut avoir que des jambes pour être danseur, de la mémoire pour être comédien, et de la voix pour être chanteur, en partant d’un principe aussi faux, les uns ne s’appliquent qu’à remuer les jambes, les autres qu’a faire des efforts de mémoire, et les derniers qu’à pousser des cris ou des sons ; ils s’étonnent après plusieurs années d’un travail pénible, d’être jugés détestables ; mais il n’est pas possible de réussir dans un art sans en étudier les principes, sans en connoitre l’esprit et sans en sentir les effets.

83. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE X. » pp. 261-289

Je n’entends point au reste par le mot d’action celle qui ne consiste qu’à se remuer, à se donner de la peine, à faire des efforts & à se tourmenter comme un forcené pour sauter, ou pour montrer une ame que l’on n’a pas. […] En partant d’un principe aussi faux, les uns ne s’appliquent qu’à remuer les jambes, les autres qu’à faire des efforts de mémoire, & les derniers qu’à pousser des cris ou des sons ; ils sont étonnés, après plusieurs années d’un travail pénible, d’être détestables ; mais il n’est pas possible de réussir dans un Art sans en étudier les principes, sans en connoître l’esprit, & sans en sentir les effets.

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