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90. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre II. Objections tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 151-166

 » Plus les sentimens de Religion sont vifs au-dedans de l’ame, plus il est difficile qu’elle les contienne, et qu’elle les empêche de se répandre au-dehors. […] Si on étoit de loin spectateur de toutes ces actions et de ces gestes, on en seroit d’abord étonné ; mais si, en approchant de plus près, on entendoit ses paroles, et si on pouvoit lire dans le cœur qui les dicte, on seroit attendri par le spectacle d’une religion si vive, si enflammée et si pure. […] C’est donc se faire à soi-même la plus grossière illusion que de prétendre autoriser des danses où l’on ne pense nullement à Dieu, par l’exemple de David, dont la danse n’exprimoit que les sentimens de la plus vive religion.

91. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] « Lettre, d'un grand sauteur. A M. de Voltaire, sur les pantomimes . » pp. 17-37

Ma surprise est redoublée par la vive persuasion où je suis que vous avez tous les talens nécessaires pour devenir un grand compositeur de Pantomimes  ; seul honneur qui manque à votre gloire littéraire, & seul capable de satisfaire cette vaste ambition, qui vous porte à écrire tant d’ouvrages si différens les uns des autres. […] Oui, s’il est prouvé que les gestes suffisent pour faire entendre ce qui se passe dans notre âme, la parole est inutile dans les drames ; & il est clair qu’on doit l’en bannir un jour, puisqu’on commence même à n’y mettre que de petites phrases, qu’on prend pour un dialogue vif & coupé. […] Vives & saillantes, sans froideur & sans lieux communs, remplies de situations rapides qui parlent aux yeux, & mettent à l’instant le Spectateur au fait, elles sont l’ouvrage d’hommes de goût, qui sentent, qui réfléchissent.

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