Pour hater les progrès de notre art et le rapprocher de la vérité, il faut faire un sacrifice de tous les pas trop compliqués ; ce que l’on perdra du côté des jambes se retrouvera du côté des bras : plus les pas seront simples, et plus il sera facile de leur associer de l’expression et des graces. […] Ce n’est point-là le but que les beaux arts se proposent ; ils doivent peindre, ils doivent imiter, mais avec des moyens naturels, simples, ingénieux.
Dans les décorations d’un beau simple & peu varié de couleurs, les habits riches & éclatants peuvent être admis, ainsi que tous ceux qui seront coupés par des couleurs vives & entieres. Dans les décorations de goût & d’idée, comme Palais Chinois, Place publique de Constantinople, ornés pour une Fête, genre bizarre qui ne soumet la composition à aucune regle sévere, qui laisse un champ libre au génie, & dont le mérite augmente à proportion de la singularité que le Peintre y répand ; dans ces sortes de décorations, dis-je, brillantes en couleurs, chargées d’étoffes, rehaussées d’or & d’argent, il faut des habits drapés dans le costume, mais il les faut simples & dans des nuances entiérement opposées à celles qui éclatent le plus dans la décoration.