Si les jeux institués dans la Grèce firent germer l’amour de la gloire et de la patrie ; si l’espérance d’un triomphe passager fit éclore tant de grands hommes, et donna tant de défenseurs à la république Romaine ; quels effets ne dut pas produire sur une noblesse guerrière, le spectacle magnifique des Tournois ?
« Pour toute ambition, pour vertu singulière Il excelle à conduire un char dans la carrière ; A disputer des prix indignes de ses mains, A se donner lui-même en spectacle aux Romains, A venir prodiguer sa voix sur un théatre, etc. » Ne seroit-il pas plus simple et plus juste de croire que Louis quatorze délivré de Mazarin, prit les Rênes de son Royaume, qu’il devint l’âme de son conseil, qu’il voulut règner seul, et se livrer entièrement aux affaires de l’état. […] Je termine ma lettre par une observation, et je dis qu’au milieu de tant de gout et de magnificence, à une époque où les sciences, les arts et les lettres avoient acquis tant de splendeur, dans un moment où les Le Brun, les Mignardet leurs successeurs acquirent par une foule de chefs-d’oeuvre des titres à la gloire, où cet art et celui de la sculpture rivalisoient. en talons et en génie avec ce que les artistes Grecs et Romains créèrent de plus parfait, dans un instant où les Corneille, les Racine et les Molière avoient surpassé les poëtes de l’antiquité ; ne sera-t-on pas étonné de voir dans les fêtes, et les spectacles pompeux de la cour, le costume le plus ridicule et le plus barbare, les allégories les plus triviales ?