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13. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre II. Des Fêtes de la Cour de France, depuis 1560 jusqu’en l’année 1610 »

Le Mardi 18 Octobre, le Cardinal de Bourbon fit son Festin de Noces en l’Hôtel de son Abbaye Saint-Germain des Prés, et fit faire à grands frais, sur la rivière de Seine, un grand et superbe appareil d’un grand Bac accommodé en forme de Char triomphant, dans lequel le Roi, Princes, Princesses et les Mariés devaient passer du Louvre aux Pré-aux-Clercs, en pompe moult solennelles, car ce beau Char triomphant, devait être tiré par-dessus l’eau, par d’autres bateaux déguisés en Chevaux Marins, Tritons, Dauphins, baleines et autres monstres Marins en nombre de vingt-quatre, en aucuns desquels étaient portés à couvert au ventre desdits monstres, Trompettes, Clairons, Cornets, Violons, Hautbois, et plusieurs Musiciens d’excellence, même quelques de feux artificiels, qui pendant le trajet devaient donner maints passe-temps, tant au Roi qu’à 50 000 personnes qui étaient sur le rivage ; mais le mystère ne fut pas bien joué, et ne put-on faire marcher les Animaux ainsi qu’on l’avait projeté, de façon que le Roi ayant attendu depuis quatre heures du soir jusqu’à sept aux Tuileries, le mouvement et acheminement de ces animaux, sans en apercevoir aucun effet ; dépité, dit, qu’il voyait bien que c’étaient des bêtes qui commandaient à d’autres bêtes ; et étant monté en Coche s’en alla avec les Reines et toute la suite, au Festin qui fut le plus magnifique de tous ; nommément en ce que ledit Cardinal fit représenter un Jardin artificiel garni de fleurs et de fruits, comme si c’eût été en Mai, ou en Juillet et Août. […] Il fut représenté dans la grande salle de Bourbon, par la Reine, les Princesses, les Princes, et les plus grands Seigneurs de la cour. […] La Reine et les Princesses qui représentaient dans le Ballet les Naïades et les Néréides, terminèrent ce spectacle par des présents ingénieux qu’elles offrirent aux Princes et Seigneurs, qui sous la figure de Tritons avaient dansé avec elles. […] Celle que la Reine offrit au Roi représentait un Dauphin qui nageait sur les flots : ces mots étaient gravés sur le revers : Delphinum ut Delphinem rependat. […] Un Physite, qui est une espèce d’orque ou de baleine, était représenté sur la Médaille que Madame de Joyeuse offrit au Marquis de Pons, ces mots lui servaient de devise : Sic famam jungere fame.

14. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La Descente d’Orphée aux Enfers. Ballet héroï-pantomime. » pp. 215-224

La décoration représente un lieu aride et inhabité. […] La décoration représente un bras de l’Achéron ; de l’autre coté de ce fleuve on apperçoit les portes de l’Enfer, et des rochers dont les extrémités lancent des flammes : Caron est assis sur la proüe de sa barque. […] La décoration représente les Champs Elisés. […] La décoration représente le Palais de Pluton. […] La décoration représente le mont Rhodope : l’Hebre serpente au bas de ses coteaux.

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