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124. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre V. marie taglioni  » pp. 156-187

Il se représenta la danseuse comme une sorte d’apparition étrangère à la terre, toujours prête à remonter dans les airs d’où elle n’est descendue que pour un moment : il voulait qu’elle fût portée par des ailes invisibles, que toute sa personne parût affranchie des lois de la pesanteur, que ses mouvements eussent l’aisance de ceux de l’oiseau, que dans toutes ses poses, dans toutes ses attitudes, elle fût comme baignée de clartés indécises qui atténueraient ce qu’elle pouvait avoir de matériel et de terrestre. […] Scribe et Auber se chargèrent de ce soin en composant le Dieu et la Bayadère, qui fut représenté pour la première fois le 13 octobre 1830. […] Ce que le public applaudit frénétiquement ce jour-là, ce ne fut plus seulement le talent personnel de Marie Taglioni, ce furent les principes qu’elle représentait ; ce fut son art qu’elle pouvait déployer pleinement ; ce fut la poésie romantique qu’elle établissait définitivement dans le ballet. […] Les trois derniers vers font allusion à une statuette que le sculpteur Barre fils avait exposée au Salon de 1837 et qui représentait Mlle Taglioni dans le rôle de la sylphide. […] Chez cette danseuse que l’on représente comme un modèle de naturel, l’amie de Fanny Elssler découvre une grâce étudiée, des effets cherchés et calculés.

125. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Conclusion » pp. 414-418

Songeons ainsi que la tradition française, représentée par Rameau, associe étroitement la danse au drame et que Gluck n’a pas renié cette conception.

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