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60. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « XII. Le foyer de la danse » pp. 270-287

Les noms de Vienne, Londres, Naples, Milan, Turin, lui sont connus et familiers, parce que l’on danse à Vienne, Londres, Naples, Milan, Turin ; parce qu’elle espère y danser elle-même le jour où elle quittera l’Opéra de Paris. […] Grimace de l’amoureux, qui fit cependant bonne contenance, tout en murmurant à part lui : — J’en serai quitte pour me débarrasser de la brave femme à un moment donné.

61. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre IX. le voyag e en amérique  » pp. 320-364

Un steam-boat la conduisit à une allure folle à Wheeling où elle quitta le fleuve pour gagner l’Est en voiture. […] Cependant les Américains ne se tenaient pas pour quittes, lorsqu’ils avaient payé à gros deniers le talent de la charmeresse. […] Le lieutenant la prit par la main et, lui faisant faire quelques pas, lui dit : « Mademoiselle, nous voilà juste sur la poudrière. » — « Partons de là, partons de là, s’écria-t-elle, de peur que nous ne sautions. » — « Non pas, tant que vous serez avec nous, répondit le galant lieutenant ; il y a parmi les marins un proverbe qui dit que nous n’avons rien à craindre quand l’amour veille sur nous. » — « Quand vous quitterez ce pays, lui dit le capitaine, si le temps de mon départ coïncide avec le vôtre, je veux, belle Fanny, vous conduire en France sur mon navire. » « Ses manières, ses mouvements gracieux, son sourire fascinant avaient tourné les têtes des plus vieux grognards. » Le Siècle rapporte une autre réception sur un navire de l’Etat : « La charmante danseuse a été invitée à dîner à bord d’une frégate américaine. […] Un loustic fit seulement observer qu’il serait impossible de soutenir que Fanny Elssler eût quitté la Nouvelle-Orléans sans pompe. […] Il n’y avait pas d’hôtel à Wilmington, la ville où l’on quittait le chemin de fer pour s’embarquer à destination de la Havane.

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