Le goût exagéré est-il bon, est-il utile au progrès des arts ?
La Reine le reçoit avec ce trouble et cette agitation qui caractérisent l’excès de la passion ; le jeune Ascagne vole des bras de Didon dans ceux d’Enée : il le presse contre son sein ; il imprime dans son ame l’image du plaisir, il grave dans son cœur les attraits de la volupté ; et satisfait de son ouvrage, le perfide enfant se retire à l’écart, pour jouir du progrès de ses artifices et s’applaudir de son triomphe. […] Les emportemens de l’amant, la molle resistance de l’amante, les transports d’Enée, ses progrès, la défaite de Didon et toutes les gradations de sentimens qui peuvent colorier une scène amoureuse, sont rendus avec les pinceaux et les couleurs les moins équivoques.