/ 75
2. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre I. Caractère que doit avoir la Danse Théâtrale »

La Musique rend ses traits, par l’arrangement successif des sons ; la Peinture, par le mélange adroit des couleurs ; la Poésie, par le feu varié du discours ; la Danse, par une suite cadencée de gestes. […] La Musique qui n’exprimerait pas ; la peinture qui ne serait qu’un vain assemblage de couleurs ; la Poésie qui n’offrirait qu’un arrangement mécanique de mots ; la Danse de laquelle il ne résulterait aucune image, ne pourraient être regardées, que comme des productions bizarres, sans art, sans vie, et de mauvais goût. Ces principes sont incontestables, pour toute sorte de Musique, pour quelque Peinture que ce puisse être, pour toutes les espèces de Poésie, pour tous les différents genres de Danse.

3. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — II, mes débuts sur une vraie scène a deux ans et demi » pp. 16-21

— Comment, dit le président, vous ne savez pas que Loïe a récité des poésies dimanche ? […] … Taisez-vous, je vais réciter ma poésie. » Elle ne bougea pas tant que le silence ne fut pas rétabli. Loïe récita alors sa poésie, comme elle l’avait promis, puis retourna à sa place avec l’air d’une personne qui vient de faire la chose la plus naturelle du monde. […] Lorsque la dame eut achevé sa lecture, ma mère entendit ces mots : — Et maintenant nous allons avoir le plaisir d’entendre notre petite amie, Loïe Fuller, réciter une poésie intitulée : « Marie avait un petit agneau. » Ma mère, au comble de la stupéfaction, était incapable de bouger ou de dire un mot. […] A partir de cette époque je récitai constamment des poésies partout où je me trouvais.

/ 75