Pour les noces de M. de Joyeuse et de mademoiselle de Vaudemont, les poètes, les musiciens et les décorateurs s’associèrent pour contribuer ensemble aux plaisirs de la cour ; le roi Henri III les récompensa très-libéralement. […] On cite à la tête des auteurs de ces ouvrages Jean-Antoine Baïf, qui, né à Venise pendant l’ambassade de son père, avait pris le goût de ces représentations, et, en essayant de les reproduire, se montra, selon les chroniqueurs, aussi fameux poète que grand musicien. […] En 1755, quatre-vingt-seize ans après l’ouverture de l’Opéra, on comptait cinquante-neuf poètes qui avaient travaillé pour cette scène. […] Pharamond, opéra représenté à l’occasion du sacre de Reims, avait inutilement employé les poètes et les musiciens suivant la Cour ; cet appareil n’avait, dans la population parisienne, ni sympathie ni racine ; l’Opéra n’était pas le plus suivi de nos spectacles ; mais, assurément, c’en était toujours le plus brillant. […] Nous n’en rapporterons cependant pas les dispositions, parce qu’il y est sans cesse dérogé par des traités particuliers entre la direction, les poètes et les musiciens.
Les merveilles de leur Art sont immortalisées par les Historiens, les Orateurs et les Poètes.