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78. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Des moyens de conserver le talent de la danse. » pp. 133-137

Il suffit pour cela de proportionner le nombre des danseurs avec l’étendue du local ; en se réglant sur ce que, pour former une contredanse du nombre de huit danseurs, il faut au moins huit pieds carrés, et pour une contredanse à seize, douze pieds carrés au moins ; et en proportionnant le nombre des danseurs selon la distribution du salon, s’il est long et étroit, il convient de former les quadrilles ou contredanses de huit personnes, et s’il est assez large on peut les former à seize. Ce nombre peut encore s’accorder avec les règles de la danse, pourvu qu’il y ait au moins douze pieds d’étendue en carré, comme il est dit plus haut.

79. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre VI. » pp. 56-71

Peut-on raisonnablement admettre pour principes d’un art qui doit ne s’annoncer qu’avec l’élégance, la grace, la souplesse et la liberté combinée des mouvemens, des positions fausses, anti-naturelles, et propres à disloquer les pieds. […] La danse noble se dégrada en admettant des pas tortillés, il étoit nécessaire pour parvenir à les faire, d’avoir alternativement les pieds en dedans et les pieds en déhors, ces pas se faissoient de la pointe aux talons, et ne pouvoient s’opérer sans le secours de la hanche, qui commande impérieusement à toutes les parties qui lui sont subordonnées ; or il résultoit de ces pas tortillés des mouvemens d’autant plus ridicules, que ce disloquement des pieds s’imprimoit au corps, et qu’il en résultoit un déhanchement désagréable, propre à détruire ce bel ensemble cette harmonie, cette grace simple, et cette élégance qui constitue la belle danse. […] Marcel en préservoit par un coup de talon, ou par un écart de la jambe entière, mais le difficile consistoit en ce que le buste ne se déplaçât pas, et que le corps restât tranquille, et ne cédât point au mouvement des pieds, et de la jambe. […] Vous allez deux fois par semaine chez le grand Dupré.Celui-ci danse agréablement, mais il a sauté a pieds joints sur les principes ; je veux vous en donner, et en les suivant strictement, vous deviendrez comme moi le premier maître de votre état ; venez me trouver demain à neuf heures. Je me rendis chez lui, et il me régla le petit rondeau dans un petit cabinet de toilette, qui n’avoit pas (les meubles exceptés) six pieds en quarré.

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