Alors il prenoit le livre des mains du souffleur ; il corigeoit les acteurs en leur disant : écoutez moi, mais ne m’imitez pas ; voilà la situation que vous avez à peindre ; et en vous en pénétrant, Notre âme vous fournira toutes les nuances qui conviennent aux sentimens que vous voulez exprimer. […] Presque personne ne discutoit, et ne racontoit avec autant de facilité, et d’esprit ; il joignoit à l’art de raconter celui de peindre les personnages, et deles ? […] Son salon était vaste ; il était orné de douze panneaux peints par l’ingénieux Pillement ; quatre des quels représentoient les saisons, quatre autres les élemens, et les derniers offroient les quatre parties du jour.
Je n’entreprendrai point de rendre avec des phrases les tableaux, les situations et les grouppes perpétuellement variés de la scène nocturne du premier acte ; il faudroit beaucoup de mots pour exprimer un sentiment ou une pensée ; et il ne faut qu’un geste pour peindre l’un et l’autre ; la pantomime est une langue universelle, qui articule, pour ainsi dire, avec la rapidité de l’éclair. […] Elle exprime dans son sommeil toutes les impressions délicieuses que la troupe enjouée se plaît à lui peindre(1). […] Cette fête enfin se termine par un grouppe général, qui peint la félicité des amans et la joye de ceux qui en sont les témoins.