Il est si conforme aux principes de la religion et si solidement prouvé par les saintes Ecritures, qu’il ne peut être que très-utile de le mettre sous les yeux des catholiques : « S’il est besoin de se trouver aux compagnies quelquefois, il le faut faire prudemment, et selon que nous sommes enseignés, regarder avec discrétion quelles sont les compagnies que nous voulons fréquenter ; car il n’est pas permis de se réunir à toutes sortes de gens, de peur que tombant dans la compagnie de gens déréglés, l’on ne communique au mal, et que de mauvaises paroles ou actions on n’en remporte quelque vice… Il faut user du conseil que les anciens conciles donnoient jadis aux chrétiens quand ils seroient à quelques noces, qu’ils mangeassent sobrement et honnêtement ; et les tables étant levées, si les ménétriers entroient pour commencer les danses, qu’ils partissent de là. […] C’est ici plutôt que la sainte et constante hardiesse chrétienne se doit montrer, à ne point participer aux œuvres mauvaises, mais plutôt à les reprendre et les condamner, si ce n’est de paroles, pour le moins par une soudaine retraite, et par tous les témoignages qu’on ne les approuve point. Tout ce qu’ils pourront dire de ceux qui se retirent, sera qu’ils ne veulent point danser, c’est-à-dire qu’ils sont chrétiens, ennemis des vices ; qu’ils détestent le mal jusqu’aux apparences ; qu’ils renoncent au monde et à ses plaisirs, et fuient toutes les occasions qui portent au mal : si cela leur déplaît, ce n’est que ce qui nous a été promis par ces paroles de la première épître de saint Pierre (c. 4, v. 4.) […] C’est ce que saint Charles recommandoit aux curés de son diocèse : et tout curé qui néglige de le faire, ne doit-il pas prendre pour lui ces paroles de Dieu dans la prophétie d’Ezéchiel ? […] C’est là un langage figuré dont Dieu donne lui-même l’explication sur-le-champ, en ajoutant : (v. 7) Fils de l’homme, vous êtes donc celui que j’ai établi pour servir de sentinelle à la maison d’Israël : vous écouterez les paroles de ma bouche, et vous leur annoncerez ce que je vous aurai dit.
Il est très difficile de déterminer en quoi le son qui forme la parole, diffère du son qui forme le chant. […] En 1727 on y donna avec succès la cantate du Retour des dieux sur la terre, dont les paroles sont de M. […] La Poésie exprime par les paroles, la Peinture par les couleurs, la Musique par les chants ; et les paroles, les couleurs, les chants doivent être propres à exprimer ce qu’on veut dire, peindre ou chanter. […] Ce fait est si certain, que sur le même chant qu’on a si longtemps cru plein de la plus forte expression, on n’a qu’à mettre des paroles qui forment un sens tout à fait contraire, et ce chant pourra être appliqué à ces nouvelles paroles, aussi bien pour le moins qu’aux anciennes. […] Un chant, quelque beau qu’il soit, doit paraître difforme, lorsqu’appliqué à des paroles qui expriment un sentiment, il en exprime un tout contraire.