/ 115
53. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE IX. » pp. 195-260

Il n’en est pas de plus beau, de plus parfait & de plus digne d’admiration ; il peut être regardé comme le Prothée de nos jours car il réunir tous les genres, & les rend avec une perfection & une vérité qui lui attirent non seulement les applaudissements & les suffrages de sa Nation, mais qui excitent encore l’admiration & les éloges de tous les étrangers. […] On peut sans partialité le regarder comme le Roscius de l’Angleterre, puisqu’il réunit à la diction, au débit, au feu, au naturel, à l’esprit & à la finesse cette Pantomime & cette expression rare de la Scene muette, qui caractérisent le grand Acteur & le parfait Comédien. […] Celui qui joindra aux difficultés & aux graces de l’Art cette Pantomime vive & animée, & cette expression rare de sentiment, recevra avec le titre d’excellent Danseur, celui de parfait Comédien ; les éloges l’encourageront, les avis & les conseils des connoisseurs le conduiront à la perfection de son Art. […] Vestris à son exemple a laissé le burlesque pour se livrer à la Danse noble & au grand Sérieux, genre dont il est aujourd’hui le modele le plus parfait.

54. (1921) L’âme et la danse pp. 99-128

… Quelle vive et gracieuse introduction des plus parfaites pensées ! […] Mais considère cette parfaite procession de l’Athikté, sur le sol sans défaut, libre, net, et à peine élastique. […] — J’entends, sache-le bien, non l’ennui passager ; non l’ennui par fatigue, ou l’ennui dont on voit le germe, ou celui dont on sait les bornes ; mais cet ennui parfait, ce pur ennui, cet ennui qui n’a point l’infortune ou l’infirmité pour origine, et qui s’accommode de la plus heureuse à contempler de toutes les conditions, — cet ennui enfin, qui n’a d’autre substance que la vie même, et d’autre cause seconde que la clairvoyance du vivant. […] Une froide et parfaite clarté est un poison qu’il est impossible de combattre.

/ 115