L’inspiration de ce ballet comique est si foncièrement heureuse, l’exécution si homogène et si désinvolte, le tout est si bien venu que je me suis abandonné sans réserves à la douceur de vivre cette heure d’oubli exquis. […] L’exécution est pleine d’entrain : l’on voit les artistes qui hier encore « sabotaient » inconsciemment le Sacre, heureux de danser Les Femmes de bonne humeur ; ils s’y amusent avec nous. […] Le décor : petite « piazza » de bourgade italienne, au campanile roman et aux balcons de fonte baroques ; les costumes d’un « rococo » populaire, paniers en cotonnade à bouquets, sont une des plus heureuses boutades de Bakst, pleine d’humour et de magnificence discrète.
C’est alors que parurent ces grands Ballets, qu’on employa dans les Cours les plus galantes, pour célébrer les Mariages des Rois, les Naissances des Princes et tous les événements heureux qui intéressaient la gloire ou le repos des Nations. […] Par les notions qu’on avait conservées de la Danse des Anciens, et par les idées que fit naître la belle fête de Bergonce Botta, ce genre de Spectacle parut susceptible de la plus heureuse variété. […] Il semble que, sur ce point, plus heureux que les Anciens, les derniers siècles et le nôtre aient trouvé le temps qui était le plus propre aux actions du Théâtre.