D’abord, sur celle-ci, — dont le rideau relevé démasque les effrayantes profondeurs de la salle, — toutes ces demoiselles habillées d’un corsage de flanelle, de percale ou de piqué, qui laisse à découvert leurs bras et leurs épaules ; d’un caleçon de même étoffe, qui s’arrête au-dessus du genou ; de bas, jarretés fort haut, qui leur tiennent lieu de maillot, — et chaussées d’espèces de « cothurnes » d’un puce douteux ou d’un blanc roux.
Je les invitai à dîner à Clarendon’s hôtel en haute compagnie ; le dîner fit grand honneur au maître de l’hôtel, et au dessert on plaça sur la table un plateau d’argent où s’amoncelaient pour près de 200 000 fr. de bijoux et de diamants On passa le plateau en même temps que les corbeilles de fruits, et les deux demoiselles Elssler, assez empressées de faire leur choix, ne voulurent cependant accepter que deux des objets les plus modestes, et représentant à peine 6 000 à 8 000 francs. […] Le chiffre de 40 000 francs auquel Véron prétend avoir engagé les deux sœurs sonne bien et donne une haute idée de sa munificence. […] Ce n’était pas assez de la montrer du haut de la scène de l’Opéra au public enchanté.