Quand à force d’éxercice & de réfléxions, la Peinture & la Poésie se furent enfin montrées dans leur plus grand lustre, des hommes d’un génie extraordinaire donnerent au Public des ouvrages & des régles en l’un & l’autre genre, pour servir de guides à la postérité, & donner une idée de leur perfection : cependant ces Arts ont été malheureusement négligez depuis la décadence de l’Empire Romain jusque à ces derniers siécles, que Corege, Michel-Ange, Léonard Vinci, Raphael, le Titien, Paul Veronese & Rubens ont paru pour la Peinture ; comme Pétrarque, Dante, le Tasse, Pindare, Marote, Corneille, Moliere, Racine, Boileau, l’Abbé Genest, la Fontaine, la Mothe & Rousseau ont excellé dans la Poésie ; que poussez d’un même esprit, ils ont fait tous leurs efforts pour ressusciter ces deux arts, & les porter à leur premiere perfection : & l’on peut même dire que la Piéce de Théâtre d’Inès de Castro de M. de la Mothe, a couronné ses œuvres, & peut l’emporter sur les plus beaux ouvrages de Raphael & du Titien. […] Les Poëtes de ces tems-là ont reçû des honneurs & des récompenses infinies ; ils ont été excitez par des prix que l’on donnoit à ceux dont les Piéces avoient un succès plus heureux que celles de leurs concurrens ; tous les genres de la Poésie ont eu leurs louanges & leurs protecteurs.
Une bien maigre consolation fut de voir la mode adopter son genre de coiffure, les bandeaux à la Ferrronnière, ainsi qu’une toque de velours qu’elle portait dans ce ballet de malheur. […] Que l’on admirât la danse lumineuse, concrète, enivrante de Fanny Elssler, ou que l’on préférât les impalpables fantômes créés par Marie Taglioni, ce genre de spectacle balançait presque le succès des Huguenots.