D’abord on fonda une école gratuite de musique, de danse et d’instrumens, pour former des sujets à l’Opéra ; c’est l’idée première de notre illustre Conservatoire. […] Cet établissement était composé de cent quinze artistes, divisés en trois classes, et chargés de former gratuitement six cents élèves des deux sexes. […] Les chiffres forment une partie essentielle de l’histoire de tous les théâtres. […] L’histoire des bals masqués semble former une appendice nécessaire à celle de l’Opéra ; mais les bals masqués, depuis leur origine, offrent peu de traits saillans. […] La salle envahie par un public qui se confond à toutes les places ; les dieux et les héros en habits bourgeois, ou bien affublés d’une partie de costume, ou essayant les uns leurs armes , les autres leurs attributs ; les génies qui rient et courent dans les escaliers ; forment des scènes imprévues qui charment et qui étonnent.
Cesmouvements, ces gestes devaient former, pour ainsi dire, un discours suivi : c’était une espèce de Déclamation, faite pour les yeux, dont on rendait l’intelligence plus aisée aux Spectateurs par le moyen de la Musique qui variait ses sons, suivant que l’Acteur Pantomime avait dessein d’exprimer l’amour ou la haine, la fureur ou le désespoir.