Tous les lacs allemands sont peuplés d’Ondins et de belles Ondines, jolis êtres, bienveillants ou malveillants, mais toujours malins et fantasques, qui habitent le fond des eaux. […] Craignez de fixer un regard sur elle, vous serez liés par une chaîne invincible ; vous la suivrez dans ses palais humides et merveilleux ; vous serez enchaîné par des liens de diamant au fond de ce monde inconnu et invisible d’où vous ne reviendrez jamais. […] Enfin nos deux voyageurs arrivèrent à de magnifiques palais d’une architecture originale, divisés en une infinité de chambres et d’appartements au fond desquels ils trouvèrent une petite chambrette ; “il y avait, dit le conte, beaucoup de pots tout neufs, le fond en l’air et l’ouverture en bas”. — Qu’y a-t-il donc dans ces pots ? […] Malgré ses efforts et ceux d’un vieux batelier du rivage, qui essayait de le détourner, il se hasarda, et pénétra au fond des eaux. — « Si les choses vont bien, dit-elle au batelier, vous verrez paraître à la surface du lac une assiette de bois avec une belle pomme de mon jardin. » — Quarante-huit heures s’écoulèrent ; le batelier, resté sur la rive, vit jaillir un filet de sang de la nappe d’eau, preuve évidente que l’audacieux n’avait pas été épargné par la vengeance des Ondins. […] Non ; du fond des grottes souterraines où l’a plongée la jalousie de sa rivale, la vraie Giannina va reparaître au jour ; l’Ondine va reprendre sa forme véritable avec son immortalité.
La musique est métaphysique en son fond.