Il faudroit que les Maîtres de Ballets consultassent les Tableaux des grands Peintres ; cet examen les rapprocheroit sans doute de la nature ; ils éviteroient alors, le plus souvent qu’il leur seroit possible, cette symmétrie dans les figures qui, faisant répétition d’objet, offre sur la même toile deux Tableaux semblables. Dire que je blâme généralement toutes les figures symmétriques ; penser que je prétende en abolir totalement l’usage, ce seroit me donner un ton de singularité ou de réformateur que je veux éviter. […] Les figures symmétriques de la droite à la gauche, ne sont supportables, selon moi, que dans les corps d’entrée, qui n’ont aucun caractere d’expression, & qui ne disant rien, sont faits uniquement pour donner le temps aux premiers danseurs de reprendre leur respiration. […] Voilà ce que j’appelle une Scene d’action, où la Danse doit parler avec feu, avec énergie ; où les figures symmétriques & compassées ne peuvent être employées sans altérer la vérité, sans choquer la vraisemblance, sans affoiblir l’action & refroidir l’intérêt. […] Quant aux Figures, elles ne sont en droit de plaire que lorsqu’elles sont présentées avec vîtesse, & dessinées avec autant de goût que d’élégance.
En effet il est rare, pour ne pas dire impossible, de trouver du génie dans les plans, de l’élégance dans les formes, de la légèreté dans les grouppes, de la précision et de la netteté dans les chemins qui conduisent aux différentes figures ; à peine connoit-on l’art de déguiser les vieilles choses, et de leur donner un air de nouveauté. Il faudroit que les maîtres de ballets consultâssent les tableaux des grands peintres ; cet examen les rapprocheroit sans doute de la nature ; ils éviteroient alors, le plus souvent qu’il leur seroit possible, cette symétrie dans les figures, qui faisant répétition d’objets, offre sur la même toile deux tableaux semblables. Dire que je blâme généralement toutes les figures symétriques ; penser que je prétende en abolir totalement l’usage, ce seroit cependant mal interpréter mes idées. […] Voilà ce que j’appelle une scène d’action, où la danse doit parler avec feu, avec énergie ; où les figures symétriques et compassées ne peuvent être employées sans altérer la vérité sans choquer la vraisemblance, sans affoiblir l’action et refroidir l’intérêt. […] Quant aux figures, elles ne sont en droit de plaire que lorsqu’elles sont présentées avec rapidité, et dessinées avec autant de goût que d’élégance.